Jeudi 28
Au matin de ce troisième jour, nous entrons de plain-pied dans l'histoire mythique de ce peuple hors-norme. Le nouveau Musée du Caire, entreprise pharaonique promettant monts et merveilles, n'ouvrira hélas ses portes qu'en fin d'année. Pour autant, l'ancien musée renferme toujours des trésors incroyables. Notamment l'étage réservé à celui de Toutankhamon. Même si son masque d'or célébrissime est gardé dans un lieu spécial par un cerbère qui aboie « no photo inside ! » d'une voix hystérique et nous arrache le téléphone des mains si nous tentons d'enfreindre l'injonction.
Je ne saurais décrire toutes les statues, sarcophages, statuettes, poteries, effigies divines et autres trônes dorés devant lesquels je reste en contemplation. Mon goût pour l'antiquité égyptienne ne se dément pas.
Notre guide est un passionné d'archéologie, qui se promène dans les dynasties et la mythologie comme en son appartement. Il lit les hiéroglyphes, nous explique les cartouches des rois et les mythes fondateurs, les liens de parenté complexes et incestueux entre Isis, Osiris, Nephtys et Seth. Et tout ce qui s'est ensuivi après le meurtre commis par Seth sur son frère. Les Caïn et Abel égyptiens, en quelque sorte...
Je retiens surtout le beau visage aux yeux bridés d'Akenaton, et celui d'un scribe, assis en tailleur dans sa vitrine, son rouleau de parchemin à la main, aux yeux presque vivants, me regardant du fond des siècles. Fascinant.
La Grande Mosquée Al-Azhar nous ramène soudain dans le présent du Caire. Elle domine de ses coupoles brillantes la vieille ville aux maisons couleur de sable. Pendant la visite, le Muezzin lance sa mélopée, les murs sont empreints de cette spiritualité particulière qui se dégage des hauts-lieux de prière. Un vol de tourterelles au-dessus des minarets donne à ce moment une vraie poésie méditative. Je contemple cette ville fantastique, écrasée de soleil, tentaculaire, polymorphe. Comment les hommes en sont-ils arrivés à construire de telles choses ?
Après un délicieux repas dans un restaurant au bord du Nil, nous allons visiter le souk Khan Al-Khalili, et ses enchevêtrements d'objets, de parfums, de couleurs et de bruit. C'est l'heure chaude. Nous aurons bien mérité ce verre de carcadet, la boisson à l'hibiscus aux mille vertus, à la terrasse d'un café spécialisé.
A la fin de cette journée riche en découvertes, direction Alexandrie. Le repas sera servi fort tard, sur le rooftop du Windsor. Mais les lumières de la baie scintillent. Les Alexandrins en voiture s'apostrophent dans des concerts d'avertisseurs et moi, pour découvrir cette ville légendaire, j'ai plus d'appétit qu'un barracuda.
(A suivre)
On découvre également un pays avec ses odeurs et ses bruits que malheureusement une photo ne peut rendre...mais ceci restera à jamais dans ta mémoire 👍🐻😘
RépondreSupprimerLes mots traduisent difficilement l'ensemble des émotions...je m'y essaie pourtant, à chaque fois.
SupprimerMais tu as raison, l'essentiel reste dans les souvenirs.
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Les Alexandrins en voiture "s'apostrophent"... Waouh, bravo Maîtresse 😊
RépondreSupprimerLettre à la hauteur des précédentes, merci pour le partage.
Bonne journée et à demain, bisous.
Merci ma belle Julie.
Supprimertes appréciations me vont droit au coeur
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Je ne m'attendais pas à voir des tenues de danseuses du ventre dans ce pays où les femmes doivent plutôt se couvrir ! ;-)
RépondreSupprimerEt tu as vu, ils ont mis des perruques blondes très occidentales sur les mannequins. C'est bien connu, la décadence est occidentale !... 😁 Peut-être pour se déculpabiliser 😁😎
SupprimerLa danse du ventre est une coutume très ancienne, mais il est vrai que ces mannequins m'ont surprise, de par leurs formes avantageuses et leur look occidental. Ce qui prouve quand même que l'Egypte n'est pas un pays radical. M'est avis qu'au Yemen, ce genre de vision n'est pas autorisée... ;-)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Coucou Célestine, tu fais un magnifique voyage et de merveilleuses visites. Merci pour tes très belles photos.
RépondreSupprimerGros bisous et à bientôt pour la suite ♥
Merci douce Denise
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸❤️
Le musée du Caire.... eh oui.
RépondreSupprimerBien sûr, c'est comme poir moi en 1978 le musée d'Athènes ... On en rêve et puis c'est la magie de la découverte.
Et, particulièrement pour l'Égypte, je suis d'accord, les photos, les films et documentaires ne pourront jamais remplacer une visite sur site....
Quant au cerbère gardien de la salle du masque d'or, cela me rappelle mon voyage scolaire en Europe centrale en 1965, lors de la visite du château de Schonbrunn à VIENNE..Surgissant de nulle part un grand gaillard balafré et affublé de sparadra sur la joue vint beugler son "Nein, nicht betreten !".
Dans la mesure où tu ne pourras nous fournir à la vue ces myriades de statues antiques et autres objets du musée...ta visite nous invite à t'imiter en concoctant notre propre voyage au gré du Nil....
S'il ne sert à rien de se lamenter sur les misères du monde... il est vrai que les troubles ( le mot est faible) qui débutent dans la région remettent en cause de telles velléités touristiques....
Je venais de recevoir une proposition de voyage pour la Jordanie et Petra en avril 2024... cela semble compromis...
Donc j'apprécie encore plus que tu sois là pour nous témoigner avec ton talent habituel des saveurs égyptiennes. J'apprécie particulièrement tes témoignages écrits et photographiques de la vie de ces humains, de cette population bigarrée qui s'interroge aussi sur la place de la femme (ces mannequins....).
A bientot de lire la suite
Bises chaleureuses
Ah le musée d'Athènes ! J'en garde un souvenir ébloui.
SupprimerEt j'adore tes digressions sur tes expériences personnelles, notamment celle de Vienne.
Pour le reste...J'espère toujours qu'un jour, on puisse enterrer le mot guerre définitivement.
Mais je crois que c'est ce que l'on appelle un voeu pieux...
C'est pourquoi je continue à danser sur le fil du temps. Parce que c'est la seule chose qui vaille.
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"Un vol de tourterelles au-dessus des minarets donne à ce moment une vraie poésie méditative" écris-tu. J'aime ces moments où nous captons des manifestations vivantes et parfois inaperçues. Comme nous aimerions que ce soit un vol de colombes.
RépondreSupprimerJe fais des voeux pour que ce soit des colombes, chère Cathie.
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Un voyage, une excursion dans un autre temps...
RépondreSupprimerTu aimes l'antiquité égyptienne ? Tu ne nous l'aurais pas dit, nous l'aurions deviné. :-)
A demain, chère Célestine. Bisous.
Je ne sais pas aller à un endroit qui ne me parle pas, profondément. Alors oui, je me répète mais la civilisation egyptienne me fascine depuis très longtemps...
SupprimerBisous fidèle Françoise
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Ces belles coupoles m'épatent, entre autres, tout ce bleu, cette ocre et un magnifique vol de colombes, à plus Célestine !
RépondreSupprimerVoilà un joli résumé, léger comme un vol de tourterelles...
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Je ne suis pas sûr de vouloir boire tout le Nil si tu ne reviens pas..😉
RépondreSupprimerLes Alexandrins en voiture s'apostrophent, mais que fait Bernard pivot ? 😁
De toute façon, je n'ai pas de fièvre et toi, tu ne meurs pas de froid, alors tout va bien. :-)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Je n'ai qu'un seul mot, enfin trois. Be Caire full (aux as par les rois)
RépondreSupprimerHa ha ! Très bon !
SupprimerJe vois que tu es en pleine forme...
Bisous du soir
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Votre récit continue de m’émerveiller.
RépondreSupprimerVous avez le mot juste en toute circonstance.
Mais comment faites-vous pour captiver ainsi le lecteur ?
Sans doute votre passion des belles choses est-elle un puissant moteur.
Vivement votre prochaine lettre !
~L~
Ma passion principale est celle de la vie, vous le savez bien.
SupprimerLa vie si riche en surprises à qui sait ouvrir ses yeux. Et elle est intacte, que j’aie la chance de faire un voyage lointain ou que j’aille simplement au bout de mon jardin.
Il est là mon secret.
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Tout de même, il faut un sacré courage, ou une totale inconscience, pour s'asseoir au sommet d'une pyramide ! ];-D
RépondreSupprimerAïe ! 😂
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