« Tout ce qui m'a étonnée dans mon âge tendre m'étonne aujourd'hui bien davantage. L'heure de la fin des découvertes ne sonne jamais.
Le monde m'est nouveau à mon réveil chaque matin et je ne cesserai d'éclore que pour cesser de vivre. »
Colette, Le Blé en Herbe.
-C'est donc ça, Célestine, ton rêve d'histoire né en classe de sixième ? Cet éblouissement lorsque tu découvris les pharaons, les hiéroglyphes, les dieux à têtes d'oiseaux et de taureaux, les tombes royales, les vestiges sacrés. Lorsque tu éprouvas cet étrange vertige devant ces « trucs pointus » recélant tant de mystères, perçant le sable doré du désert comme des diamants semi-enterrés.
-Eh oui, mes amis, je pars pour l'Egypte. Merci d'avoir été si inventifs et drôles sur le billet dernier, et même si vous n'avez pas deviné mon rêve, vous m'avez donné beaucoup d'autres idées à ranger dans mon coffret des possibles.
Me voilà donc à la veille d'un voyage mythique. Pardonnez mon lyrisme, vous me connaissez... Je ne suis qu'une petite Française qui n'ai pas beaucoup voyagé, et j'en rends grâce à la vie : cela m'a permis de ne rien perdre de ma faculté d'émerveillement. Ainsi, les noms inscrits sur mon programme sonnent à mon oreille comme les clés d'une énigme fascinante. Alexandrie, Louxor, Assouan, Abu Simbel... Je mesure ma chance une fois de plus. J'ai rendez-vous avec le plus grand de tous les peuples (comme dit Cléopâtre Belluci à César Chabat). Toutes voiles dehors, le nez au vent des rencontres et des découvertes, avec cette soif infinie de voir, d'apprendre, de sentir, de toucher, de goûter, je vais glisser sur les eaux calmes du Nil, et contempler ces quarante siècles dont Napoléon instruisit ses soldats. (Enfin, quarante-deux plutôt, depuis Arcole, l'eau du Nil a coulé sous les felouques.)
Enfin bref, si je ne me fais pas boulotter par un crocodile, ou enfermer dans un tombeau de la Vallée des Reines, je vous raconterai tout à mon retour. Le 9 octobre.