29 janvier 2018

J'ai le bourdon







Cette semaine, j'ai subi une petite ablation chirurgicale. Je me suis fait ablater une de ces bizarres choses que le corps produit parfois, que les médecins appellent « lipome » et dont la présence, si elle n'est pas vraiment grave, n'est cependant pas des plus agréables. Surtout en plein milieu du bras. J'ai appris par ailleurs que le lipome était psychologiquement associé à un chagrin, ou une rancoeur, ou une peur imaginaire dont il serait la mémoire. Ça ne m'a pas étonnée.
J'ai apprécié de voir sortir loin de moi cette espèce de limace sanguinolente, à un moment-clé de ma vie où je me débarrasse de plein de choses ancrées dans mes profondeurs mentales. 
Une sorte de grande toilette symbolique de tout mon être qui m'emplit d'une joie ineffable. J'en reparlerai.

Pour l'heure, le jeune et sémillant infirmier qui m'a soignée m'a parlé d'apithérapie et conseillé de mettre du miel sur ma cicatrice. Du miel...Quelle bonne nouvelle ! Toute joyeuse, afin d'acheter un pot de ce remède miracle, je me suis rendue chez Felix, mon apiculteur préféré, un être exquis amoureux de ses abeilles. Un sage qui me fait penser à un vieil indien.

J'ai une grande admiration pour les gens passionnés comme lui, qui aiment les animaux qu'ils élèvent, ou les terres qu'ils cultivent.
Mais Felix était bougon. La récolte n'a pas donné, cette année. Ses abeilles sont stressées. Il a fait trop chaud...Je l'ai entendu maugréer en boucle contre Monsanto, le round-up, le glyphosate, le réchauffement climatique et l'inconséquence des hommes, parce que « tu comprends, s'il n'y a plus d'abeilles, nous mourrons tous ! » Il a conclu en disant qu'il n'y avait plus qu'à Cuba que les abeilles produisaient normalement.
Il était convaincant. Ça m'a bousculée. J'ai repensé à mon fils aîné qui voulait déjà sauver les baleines et les abeilles, à dix ans...je le sais depuis longtemps, en fait, que la fin des abeilles serait une catastrophe...mais là, j'ai eu l'impression qu'elle était imminente.
Et tout en écoutant Félix, ai-je rêvé ? je crois bien avoir aperçu, au coin de son oeil de lin, une larme  s'échouer dans un sillon de sa peau de vieux loup de mer.

¸¸.•*¨*• ☆



23 janvier 2018

Ti scrivo nella notte*











Sur le banc où luit la pluie
J'irai m'asseoir le coeur mouillé
L'oiseau me dira le nom de l'arbre qui s'égoutte
et le poids des saisons enfuies
Près du bord, de la rive,
un écureuil de son oeil perle,
figera de son éclair fauve le soir qui descend
Et tout attendra que la brume
nous enveloppe
dans un concert de poivre et d'ambre
Longtemps nous nous tairons
en regardant la nuit qui fond

*

Les prairies d'Irlande et d'Italie
pleureront leurs cils de soie
jusqu'au bout des chemins
Il n'y aura plus que les cloches des beffrois
qui se souviendront du matin
Je poserai mon coeur meurtri
là, juste au creux de ton épaule
Pour attendre
au bord du temps
que revienne le temps des prés
Et tous les soleils flamboyants

*

Le sang dans mes veines alourdies
fait un bruit de poudre
un éclair a zébré le ciel comme un signe trop furtif
l'air a un goût de farine, 
le claquement des voiles, comme des becs d'oiseaux
fait un bruit sec, 
et l'heure
sombre et usée
va s'abîmer dans l'océan
de la blanche absence


¸¸.•*¨*• 🦋



*je t'écris dans la nuit

Musique: The infinite essence of life - Robert H. Coxon

20 janvier 2018

Plic ploc















Cher Météorâleur occidental,



Si  tu savais comme j'aime la pluie, à partir de dorénavant, et jusqu'à désormais ! Je l'aime de plus en plus. Ce n'est pas pour te contrarier, ne crois pas cela, mais chaque goutte que boit ma peau est une promesse de ruisseau, un jet de fontaine. Un verre pour la soif. Une rivière qui emplit son lit pour gorger les blés et les prairies. C'est si important la pluie. C'est si primordial, l'eau. Chaque nuage, chaque merveilleux nuage qui crève son encre grise sur nos têtes, c'est un peu d'herbe en plus au printemps.
- Toi, Célestine, la fille du soleil, tu aimes la pluie ?
- Mais bien sûr ! N'as-tu pas compris mon bonheur de voir tomber l'eau de là-haut ? 
C'est qu'il n'est vraiment plus temps de se lamenter. Notre siècle connaîtra sans doute la guerre de l'eau et ça ne te fait rien ?  Ne vois-tu pas, sur la grande carte de notre si petit monde fragile, cette immense tache d'or qui couronne l'Afrique comme un béret : c'est le Désert. Et vu d'en haut, le Désert avance comme un lion implacable. Moins il y pleut, moins il y pleut. C'est d'une logique effrayante.  Sous cette gangrène de terre craquelée et de sable rouge, des terres sont mortes à jamais, de Dakar jusqu'au Sahel où les hommes ne vivent plus que du lait et du sang de leurs maigres troupeaux. Plus un pré vert, plus un lac. Pas même un ru. L'Espagne jaunit, vu du ciel. L'Italie aussi.  
Et toi, tu râles parce qu'il pleut. Ne dis pas le contraire, je t'ai entendu dans l'étrange lucarne. Tu en avais « marre, marre, marre ! ». Tu l'as dit dit trois fois, mais je ne suis pas sourde, j'ai entendu.
Là-bas, encore plus loin, des hommes s'ornent de leurs plus beaux atours et dansent pour obtenir les faveurs du ciel. Le puits de leur village est à sec, et ils n'ont plus que cette danse un peu ridicule pour émouvoir les dieux de leur maigre espoir.
Les glaciers, eux, fondent et reculent à la même vitesse. L'eau va devenir plus chère que le diamant, (en vérité) je te le dis.
Et toi, tu râles. Tu exiges le soleil avec la morgue d'un consommateur, montre en main. 
« Dites-donc, ça fait huit jours qu'il grisouille, qu'il pleunouille, qu'il crachouille, mais que fait la police ? J'ai payé ma redevance, môssieu, j'ai droit à de bonnes nouvelles au bulletin, non ? »

Moi, en ce moment, vois-tu, je suis tellement heureuse de voir tant de neige en montagne, ces gros paquets de neige qui feront des torrents qui viendront grossir l'Ardèche, la Drôme et la Durance, et de voir aussi tant de pluie un peu partout en plaine, que j'ai envie de faire mon Gene Kelly tout le temps, et flic floc dans les flaques, et paf le chien, et zip le pingouin. 
Parce qu'au mois d'août, chez moi, il faut te dire que ça commence à ressembler de plus en plus à l'Ethiopie. Aux Afars et Issas. A la Somalie. Plus une goutte d'eau dans les rivières, des champs réduits en poussière, presque pas d'olives ni de châtaignes cette année, très peu de miel. L'ombre du Papet et d'Ugolin planent sur les sources taries. Ça ne « giscle » plus. La Provence que tu aimes devient un vieux gâteau tout desséché sous un soleil au dard de chalumeau. Les châteaux pleurent leurs pierres. Manquent plus que des chameaux...
Et cerise sur le plateau, les feux de broussailles, s'enflammant comme de l'étoupe. Et déciment les forêts, ces fabriques à nuages si précieuses.

Allez, viens faire un tour sous la pluie...Et arrête un peu de grogner, tu es riche de ça, et ça ne s'achète pas. Enfin, pas encore.




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Stacey Kent. La saisons des pluies.

15 janvier 2018

Crème d'empathe





« Ne pas se moquer, ne pas se lamenter, ne pas détester, mais comprendre. »
Baruch Spinoza











Dans une classe de cours élémentaire, sur la une, ce soir, de charmantes petites têtes blondes (douce litote victorhugoesque ) apprenaient avec de grands yeux émerveillés ce très beau et très mystérieux concept qu'est l'Empathie. Il faut dire que dans toutes les cours de récréation de France et de Navarre, le mot est encore peu usité, voire inconnu et manque sérieusement d'applications pratiques. 
Ils essayaient donc, sous la tendre férule de leur institutrice et le regard attentif d'une demi douzaine d'adultes très sérieux,  à grand renfort de matériel didactique fort bien adapté, c'est à dire de jolies étiquettes multicolores collées dans des tableaux, d'identifier l'émotion qu'ils étaient en train d'éprouver. Ils tentaient de se comprendre sans se juger. Vaste programme.
Ce reportage mettait en relief une expérience formidable qui, aux dires des acteurs en présence, professeurs éminents et journalistes émérites, était novatrice.
Je me suis dit, dans ma Ford intérieure : « Novatrice ? mon cul ! ». (Je ne manque jamais de rendre un hommage discret et néanmoins appuyé à l'idole littéraire de ma jeunesse qui enjoliva mes mercredis de sa gouaille goguenarde,  à égalité avec Fantômette et Fifi Brindacier.)
Je me suis dit que je ne les avais pas attendus pour pratiquer l'empathie avec mes élèves. Peut-être parce que je suis moi-même relativement douée d'empathie, il me faut bien le reconnaître, bien que cela heurte ma modestie naturelle.
Mais surtout parce que j'ai la certitude affermie chaque jour davantage que c'est la seule façon de faire évoluer quelque société humaine que ce soit. Si tant est que ce soit encore possible, rajouterai-je dans mes moments de cafard sidéral et de profond désespoir quant à l'avenir de notre engeance...Ces jours de blues fourchu où je me dis que de rêver à un mieux, c'est définitivement aussi mort que de ravoir à la machine une tache de sauce tomate de la marque Barilla sur un pull en mohair blanc. (Ne cherchez pas, j'ai essayé, c'est mort...)
« Apprendre dès l'enfance l'acceptation et la gestion de ses propres émotions et ressentis. 
 Dans le but de développer l'entraide, la solidarité, la compréhension de l'autre, la complémentarité plutôt que la compétition... » Ça fait rêver, c'est utopique, et pourtant qu'est-ce qu'on risquerait à essayer ?
Que le monde aille un tout petit peu moins mal ? 
Bon, enfin, le moins que l'on puisse dire avant de clore cette chronique à la crème d'empathe, c'est que ce n'est pas gagné, tout ça...
L'autre jour, je vous le donne en mille, Emile, devant le portail de l'école, j'entendis à mon corps défendant, un père aimant et plein de cette bonhomie pataude et paternelle qui tirent des larmes à la ménagère de moins de cinquante ans, quand son mari revient des courses en disant, j'ai emmené Lulu au PMU, et j'ai oublié les couches. J'entendis ce père donc, susurrer ce sage conseil à son rejeton engoncé dans son anorak Napapijri en solde : 
« Bon, et si y'en a un qui t'emmerde, tu le défonces, t'as compris ? »
Je me suis dit : « Lui, ce serait plutôt un empathe à tartes... » 






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10 janvier 2018

Colombine








En réécoutant le récit des amours tumultueuses de Michel Berger et de Véronique Sanson, je n'ai pu m'empêcher de tisser un parallèle audacieux avec le triangle amoureux de la Commedia dell' Arte. 
Michel, Pierrot rêveur au visage lunaire, poète sombre et doux, blessé par les ombres de son passé. Pour le comprendre, il faudrait savoir qui il est...
Pierrot abandonné par une Colombine-Véronique, courant se jeter dans les bras d'un Stephen Still rutilant,  magnétique dans son apparence d'Arlequin moderne...

Arlequin ou Pierrot ? 
Colombine hésite, assise sur un caillou entre deux routes poudrées de doutes. Il n'y a qu'elle pour savoir que c'est un déchirement, un choix cornélien. Enfin, elle, et toutes les Colombine du monde qui se sont trouvées un jour dans cette situation...
Elle sent cette force l'attirer irrésistiblement vers le soleil de l'Ailleurs, et elle sent une autre force qui la retient ici, peut-être un peu moins impérieuse...
Mais ils croient quoi, tous ? Ceux qui jugent,  ceux qui critiquent,  que c'est facile ? Elle n'a pas beaucoup de temps pour se décider. Elle sait qu'elle va faire du mal en partant comme en restant. N'en déplaise à Verlaine, elle n'est pas cette « frêle enfant méchante aux yeux pervers qui conduit un troupeau de dupes, la rose au chapeau ». Elle n'est qu'une femme écartelée par ses sentiments, prise dans le « fatidique cours des astres ». Sa vie est devant elle, mystérieuse et insolente comme l'aventure. Ou douce et plane comme un jardin.
Alors elle choisit l'aventure. 
Elle écoute son coeur. Ou son corps, en l'occurrence. La sulfureuse attirance d'une vie qu'elle pressent ample et vertigineuse. Elle préfère les remords aux regrets. Elle se lance.

Des regrets, elle en aura, bien sûr. Et très tôt après le feu de paille. La passion l'a dévastée. A tout brûlé sur son passage.
Et elle chante dans le port de Vancouver, sur des souvenirs amers...
Qu'y a-t-il sous les masques, lorsqu'ils tombent ? 
Et quel jeu vaut une chandelle morte, quand on y réfléchit ? Le costume clinquant d'Arlequin cachait les fêlures d'un rocker violent et veule, alors que Pierrot dissimulait sans doute le soleil sous son masque de lune pâle.  
Mais la vie, au clair de la terre, ne nous dit jamais rien à l'avance.





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Verlaine: Colombine
 « Fêtes Galantes »
chantée par Georges Brassens
Michel Berger : Pour me comprendre
Veronique Sanson : Vancouver
Musique: Tout feu tout flamme, instrumental générique

06 janvier 2018

Aminata

Photo Yves Regaldi




Quand Lucia me fit rencontrer Aminata, la petite Burkinabée qu’elle hébergeait pour un temps, en attendant que celle-ci puisse se faire opérer du cœur, c’est le soleil d’Afrique qui pénétra à flot par les écoutilles de la maison. Quelle expérience prodigieuse !
 Ses grands yeux noirs, profonds comme des lacs, observaient le monde avec ébahissement. Elle allait comme de miracle en miracle. Dans la salle de bains, ses petites mains d’ébène couraient sur le carrelage rose, effleuraient les flacons, les fioles, les serviettes bouclées... La baignoire et les lavabos ne laissaient pas de l’étonner. Par quelle magie l’eau, si précieuse, si rare, pouvait-elle jaillir ainsi en gerbe ni trop chaude ni trop froide, simplement en tournant ces boutons d’opale argentée ?
Alors que dans son village, le seul puits enchâssé dans la poussière grise n’offre qu’un peu d'eau boueuse où bêtes et gens s’abreuvent et se lavent ensemble.
 Il lui semblait décrocher la lune à chaque tour de robinet.
Dans la chambre elle toucha à tout, les livres, les rideaux légers comme un souffle, le lit moelleux. Elle tourna la clé d’un tiroir de la commode pour y découvrir les frivolités de satin et de soie.
Elle tomba en arrêt de longues minutes, grave comme une papesse, devant le portrait d’Arthur Rimbaud accroché dans l’entrée…elle qui ne disposait que d’un seul livre usé, comme tout bagage culturel, et le souvenir de choses affreuses qu'une petite fille ne devrait jamais vivre.
Au parc où nous l’emmenâmes en promenade, les occasions d’émerveillement fusèrent. Les poneys tirant leurs petites carrioles de bois peint, les tours de manège réglés comme du papier à musique, le marchand de gaufres et de pommes d’amour, luisantes et vermeilles. Et les pelouses, ah ! Les pelouses douces et si vertes… et la gloriette couverte de chèvrefeuille odorant, et le lac aux bernaches et la statue d’albâtre d’Hermès…Tout l’enchanta. Son sourire m’éblouissait.
Au café Anglade, nous prîmes un chocolat chaud, et son ravissement éclata en perles : on eût dit des tintements de grelots dans la montagne. 
Petite Aminata à la peau de velours sombre, par ta joie de vivre tu nous as fait réfléchir. La vie ne t'a pas fait de cadeau, à la misère elle a ajouté cette défaillance cardiaque. Soudain je me suis sentie presque vaguement honteuse de cette chance inouïe que nous possédons de vivre ici, d’avoir accès à tant de belles choses qui nous semblent si naturelles, quand toi, et les tiens, attendez toujours que les nantis occidentaux cessent enfin de se moquer du tiers-monde comme du quart...
Mais certains d’entre nous, comme mon amie Lucia, loin d’attendre les bras croisés le fameux « quand les poules auront des dents »,  agissent sans se payer de mots. J'en suis profondément admirative, j’aimerais avoir ce courage.





Je dédie mon billet à France Gall
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Pour l'atelier de Filigraneil fallait placer :
les mots « salle de bains », « café », « parc »,
les objets « clé », « statue »et  « portrait de Rimbaud »,
les expressions  « quand les poules auront des dents », « réglé comme du papier à musique », et « décrocher la lune ».



Association La chaîne de l'espoir si vous voulez en savoir plus.

04 janvier 2018

Transmettre la flamme








































Depuis des temps immémoriaux, aussi loin que le regard nous porte vers le passé le plus reculé,  le savoir a toujours été transmis. 
La transmission est un beau geste. 
Elle suppose un lien fort entre « celui qui sait » et « celui qui apprend ». 
Un lien mutuel fait de respect, d'admiration, de confiance, de soif d'apprendre et de joie d'enseigner. 
C'est comme faire passer délicatement une flamme de mains en mains, ouvertes en corolle pour la recueillir. Pour qu'elle ne s'éteigne jamais.
On a tous l'image du maître oriental ou indien, vénérable vieillard plein d'humour et de sagesse, à mi-chemin entre maître Yoda et Grand-mère Feuillage, apprenant les règles subtiles de la vie à un petit scarabée ou à une Pocahontas encore inexpérimentée.
On imagine tous un Socrate chenu enseignant à ses disciples, de sveltes éphèbes au torse glabre et au regard blanc, son fameux Gnothi Seauthon...
Ou simplement on repense à notre prof de philo, dont nous étions tous secrètement un peu amoureux. A moins que ce ne fût des mots qu'il prononçait pendant ses cours ?
Les meilleurs maîtres étant ceux qui indiquent la direction, tel de beaux et grands phares, mais  laissent découvrir la route par eux mêmes à leurs élèves, afin que ceux-ci puisent au fond d'eux la force de s'élever et de se dépasser.
Pas des gourous, surtout, ni des enfonceurs de clous dans des cervelles en guimauve. Ceux là sont à fuir comme la peste. Ils ne veulent qu'asseoir leur pouvoir.
Non. Juste des passeurs de savoir. 
Des jardiniers de l'âme. Des gardiens du souffle.
Des guerriers pacifiques.
J'ai une grande tendresse pour cette image, certes un peu classique,  de la transmission. Celle qui cultive l'humilité, la force mentale et les valeurs éternelles de développement personnel et en même temps d'humanisme altruiste.
C'est ainsi que j'ai aimé faire mon métier. C'est ainsi que je donne chaque jour un sens à mon existence.
Quel que soit le moment de notre vie, et l'étape que nous sommes en train de franchir, nous avons toujours à apprendre de certains, et à transmettre à d'autres. J'aime imaginer ma vie comme une quête, au sens philosophique du terme. Une quête de connaissance. 
De « Connais » « Sens ». Oui, connaître le sens, n'est-ce pas ce qui importe ?
 Et j'aime aussi penser que je suis encore, sur bien des plans, un jeune Padawan capable et avide de m'améliorer.



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Musique: The breaking of the fellowship, Lord of the rings.
Image: Yaoyao ma van as, good vibes.