Vous me permettrez, je
l'espère, ce titre un peu hardi. Ce n'est pas un manque de respect,
croyez-le bien. Mais il se dégage de votre personne et de votre sourire une
telle joyeuse dose d'enfance non oubliée !
Vous souriez réellement
comme un gosse, tout académicien que vous êtes. Et vos paroles, vendredi soir,
m'ont enluminée d'optimisme. Quel bien cela fait !
Je vous ai connu il y a
bien longtemps, lorsque je découvris votre livre "la Grammaire est une
chanson douce" dans laquelle une petite institutrice appelée mademoiselle
Laurencin pratique des méthodes peu orthodoxes au regard des recommandations
ministérielles. Pensez donc : elle raconte La Fontaine en véritable
amoureuse des mots et de leur magie, et oublie de "sensibiliser ses élèves
à la construction narrative", envoyant balader cul par-dessus tête "
le type de progression thématique, les composants de la situation
d'énonciation" et autres fadaises de spécialistes du décorticage, qui font
oublier le sens premier de la littérature.
Elle subit évidemment
les foudres de Jargonos, son inspectrice, et il est clair que je n'ai pas
choisi par hasard ce surnom pour désigner ma supérieure hiérarchique qui m'a
harcelée pendant cinq longues années et dont j'ai parlé plusieurs fois.
Vous avez éclairé mon
métier en me confortant dans mes convictions les plus profondes.
Vous m'avez étourdie de
mots judicieux et malicieux.Vous m'avez donné envie de prendre la mer.
Oui, c'est bien moi... |
De toutes les phrases subtiles
que vous avez prononcées ce soir-là, et qui nourrissent l'âme en donnant
matière à réfléchir, j'en ai retenu trois, que j'offre à mes lecteurs.
La politique ne
devrait pas être la fumée des illusions mais l'art du possible.
Les choses que
l'on a apprises valent-elles celles que l'on a oubliées ?
Venir n'est rien
: tout commence quand on revient.
Vous rencontrer fut une
chanson douce.
Célestine
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