Photo B. |
Ce matin
Il me dit qu'il est en train de boire son café, devant ce paysage merveilleux. On papote un moment sur l'évidence de la simplicité. Ou la simplicité de l'évidence, je ne sais plus. J'adore.
Elle nous dédie à toutes deux cette citation : « Heureux soient les fêlés, car ils laissent passer la lumière » C'est un peu nous, non ? Nous ? Bien sûr que c'est nous, un peu, beaucoup, passionnément nous, coquilles fragiles et transparentes, mais pleines de soleil...
J'approuve.
J'approuve.
Il m'envoie une video tellement charmante... Il a filmé sur sa commode un petit père noël qui joue de l'accordéon. Adorable et tendre comme son âme d'enfant. Et pourtant il est arrière-grand-père.
Je fonds.
Je fonds.
Elle me dit qu'elle est aux urgences, qu'elle a le coeur en écharpe. Oh my gode ! Tant de malheurs se sont abattus sur elle depuis quelques mois. Je me demande pourquoi le sort s'acharne parfois sur un sourire et une joie de vivre...
Je tremble.
Je tremble.
Cet après-midi
Il fête ses cinquante ans. Je lui envoie un « bon anniversaire » enrubanné de smileys gâteau et bougies. Quoi ? Un an déjà ? Comment fait le temps pour accélérer ainsi ? Allez, champagne, répond-il, pour oublier que l'on vieillit à chaque coup de gong...
Je plussoie.
Je plussoie.
Elle m'apprend que notre ami Gégé vient de mourir, terrassé par le crabe. C'était un être formidable, Gégé. Erudit. Charmant. Délicat. Clo va être dévastée...Clo, c'est sa femme.
Je pleure.
Je pleure.
Il chante dans un choeur d'hommes et m'envoie le programme de son concert de Noël. Il va faire un froid de gueux dans la chapelle. C'est un peu loin. Mais ce sera beau. Ce sera sublime.
J'hésite.
J'hésite.
Elle m'invite à boire le café, avec une surprise. Et quelle surprise ! Mais chut !
Je biche.
Je biche.
Il m'envoie des mots pour rassurer le silence. Des mots d'espoir. Des mots de paix. Des mots forts.
Je cherche le sens.
Je cherche le sens.
Ce soir
Elle m'envoie un poème qu'elle a écrit, et elle cite Einstein: « La folie c'est de faire tous les jours la même chose, et de s'attendre à un changement » ...
Je souris.
Je souris.
Mon frère m'apprend que Papi Paul est mort. Papi Paul, c'est son beau-père. C'est le grand père de ses enfants.
Je suis bouleversée.
Je suis bouleversée.
Elle me parle d'un livre, merveilleux hasard, « Quatre temps du silence » de Marie Rouanet. Un livre qui parle de temps présent, de la récolte des pommes, de la lumière frissonnante dans les peupliers, de la lecture d'un roman, du plaisir d'un bon repas avec presque rien, des petites conversations avec de rares voisins, du tic-tac trop fort d'un réveil qui empêche parfois de dormir...
Je suis émue.
Je suis émue.
Enfin, il me dit que cette chanson de Jeanne Moreau, « l'enfant que j'étais » lui fait penser à moi.
Je suis touchée au coeur.
Je suis touchée au coeur.
Tous ces « ils » et toutes ces « elles » , des amis, des lecteurs, des êtres humains que j'aime ou apprécie, se sont donné rendez-vous aujourd'hui dans ma vie, sur le tapis volant des sms... A chaque son de grelot de mon téléphone, j'ai vibré comme lui.
Tristes ou gais, toujours surprenants, quand on les lit avec le coeur. Une journée ordinaire, mais tellement extraordinaire. La vie, la vie, la vie...
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