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Il y avait de la magie dans l'air ce soir-là. C'était un beau soir de juillet où le vent avait fait une pause, la température était idéale et les amis au rendez-vous. Mon ami Bernard nous avait parlé de Miroslava, cette violoncelliste ukrainienne réfugiée en France, qu'il héberge, et de la possibilité d'organiser un concert privé pour la soutenir.
Nous avions dit oui avec enthousiasme. Souvenez-vous, je vous en avais touché deux mots dans mes miscellanées de juin.
Sous le vieux chêne, la mélopée nostalgique de son violoncelle électrique, bizarre instrument allongé, tel un gros insecte blanc niché dans les bras de la belle virtuose, a envahi la nuit. Nous avions soigné les éclairages, et fait briller les flûtes à champagne pour la collation d'après concert. Le jardin semblait transcendé par la musique.
Ce fut doux et très réussi. Notre public fut généreux, sensible à l'aspect caritatif de ce projet.
Ce n'est pas rien de se retrouver séparée de l'homme que l'on aime, et de son père, dans un pays lointain, embarquée dans l'aventure avec une mère et une petite fille d'un an. Le tragique de la guerre n'est jamais ordinaire. La musique, elle, contient tout l'espoir de ce monde qui oublie si souvent l'essentiel.
Pour en savoir plus:
Avant que la guerre ne les sépare, momentanément espérons-le, Miroslava faisait partie du Quartet Asturia, un groupe de quatre filles somptueuses qui dépoussièrent la musique classique et composent aussi des pièces originales. Les puristes seront sans doute agacés par leurs arrangements musicaux de Vivaldi ou Bach, ou par leurs instruments électriques. Mais leur talent est indéniable. Elle portent en elles la fougue et l'espérance des peuples meurtris. Et chacune de leurs videos fait plusieurs millions de vues. Ce n'est pas forcément un critère, mais en l'occurrence, je crois que oui.
Les photos sont de mon ami Dominique Hallier, photographe de grand talent.