Un de mes plaisirs, depuis que j’ai quitté
les eaux mouvementées où croisait mon rafiot, dont je vous ai tant rebattu les
oreilles, c’est de ne plus avoir d’horaires. D’avoir balancé cul par-dessus tête
les dates, les agendas, les calendriers, les listes, les rendez-vous.
Aussi quand, le vingt septembre, Antiblues
parla du prochain « défi du vingt », je promis imprudemment de
participer à l’exercice. Le sujet m’alléchait : « Racontez un plaisir
solitaire »…mais voilà, le vingt est arrivé, et je n’ai rien vu venir. Je n’ai
pas prévenu le chef, je n’ai pas fait les choses en règle, j’ai découvert les
choses en ouvrant l’œil et mon ordinateur. Impardonnable…
En même temps, le vingt, c’est jusqu’à ce
soir minuit…et je suis, de toutes façons, un électron libre.
Bon, je me (free) lance.
Mon plaisir solitaire se pratique n’importe
où, mais de préférence dans un endroit confortable. Il naît d’un désir et d’un
besoin irrépressible de m’abandonner, les yeux fermés, et de me mettre à l’écoute
de mon corps. Un fond musical doux peut augmenter encore le plaisir. Plaisir que je sens monter comme une vague qui m'attire irrépressiblement en position allongée...Le must, c’est
au soleil, à la mi-saison, quand il n’est pas encore trop agressif, ou à l’ombre, l’été, au
moment brûlant et moite de la journée.Un plaisir intense que les japonais connaissent avec un certain raffinement... Dans la nature, sur une plage désertée
en automne, dans l’herbe bourdonnante d’insectes au beau milieu d’une randonnée
en montagne. Mais ça me prenait même dans mon bureau, à l’époque, et je fermais
la porte à clé pour pouvoir jouir d’une intimité indispensable. Ça doit être
bref, mais profond, et régénérant.
Bref, ça me donne vraiment la patate, la
sieste.