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29 octobre 2015

Fertile

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Jamais encore vous n’avez ressenti cela avec une telle intensité. Et c'est là. Une force colossale vous envahit dont vous allez apprendre à vous faire une alliée. L’énergie formidable d’un levier. Tout s’éclaire soudain. Il vous semble que votre respiration s’amplifie, que vos globules transportent l’oxygène avec davantage de zèle vers votre cerveau.
 Vous avez lâché prise. Des digues ont cédé à l’intérieur de vous, inondant vos champs assoiffés par tant de luttes intestines. L'empathie et la gratitude y fleurissent.
Vous vous sentez intellectuellement fertile, votre plaine du Nil émotionnelle s’ouvre à une pluie bienfaisante. Il vous semble que la lumière n’a jamais autant scintillé sur votre rivière. Tout vous paraît soudain beau et possible.

 Je me suis assise au bord de ce paysage calme, j'ai écouté battre mon cœur. Il m'a dit de ne plus me laisser définir, et d'arrêter les mots avant qu'ils ne prennent le pouvoir sur mes émotions. J'ai entendu la petite musique de la paix intérieure. Après les batailles des derniers jours, c'était tellement inattendu. Comme une averse fraîche. Comme un cadeau.

¸¸.•*¨*• 


A toi, qui m'aimes et me comprends.

26 octobre 2015

A Verone ou ailleurs...

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Ah ! Roméo et Juliette
Voilà deux ados mignons,  qui ne demandaient qu’à kiffer grave la life, en se bécotant la poire tout en buvant du cocalight. Sur un banc public de Verone, trankilou, sans emmerder personne.
Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien en avoir à secouer, je vous le demande, Emile,  que leurs familles aient eu un différend il y a deux cents ans, à propos de bottes d’oignons, ou pas, d’ailleurs…enfin, il y a tellement longtemps que personne ne s’en souvient, ni ne sait  pourquoi ils se haïssent à ce point ?

Eh bien non, il a fallu qu'on aille leur chercher des poux dans le hennin, et leur casser les noix dans le haut-de-chausse avec cette affaire ancestrale jusqu’à ce que leur bluette se termine…dans le bain d’hémoglobine que l'on sait, bien propre à laver l’honneur de la famille. Tu parles d’une lessive…

Mais on ne pourrait pas lui foutre la paix, à la petite marguerite qui se pèle les miches à se faire effeuiller pour rien…Si on la ramassait d’une main tremblante pour la réchauffer, et l’offrir à tous les amoureux du monde ? En oubliant les  mauvaises raisons que l’on invoque pour séparer deux enfants qui s’aiment et qui ne sont là pour personne…


Toutes ces bergères et tous ces ramoneurs, ces princesses et ces croque-notes, ces carpes et ces lapins qui s’aiment envers et contre tous... Le flamboiement de leur amour ne devrait-il pas éclairer le monde ? Ne pourrait-on pas, une bonne fois, oublier les frontières, les accords d'Evian ou de Contrexeville, les bandes de gazon, les barbelés virtuels ou réels qui les séparent ? Et les laisser s’aimer en paix ?

« Imadgine hole ze pipeule chéring hole ze weurld… you hou, ououou… »

Y'a longtemps que je l'imadjine, ze pipeule. Mais c'est quand que ça devient vrai ?

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24 octobre 2015

Elle voyage en solitaire


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Les Plumes d'Asphodèle sont de retour, pour mon plus grand plaisir, avec un thème, le manque,  qui a donné lieu à une jolie liste de mots...



Frissonner, vide, humeur, plume, embellir, enfin, sommeil, drogué, impasse, poésie, torture, plénitude, trop-plein, youpi, énergie, absence, temps, dénuement, bol, idée, déchirement, bus, besoin, rationner, abandonné.


***
J’ai lu récemment, aiguillée par un ami, le récit de voyage en solitaire de Magisophienne. Un récit haut en couleurs et en sensations, écrit d’une belle plume par… une jeune femme, charmante au demeurant.
Une question m'a alors taraudée. Serais-je capable de partir comme elle, seule sur la route ? Audacieuse idée. Mais téméraire. Embellir sa vie en se dépassant, sortir de cette impasse dans laquelle un trop-plein de routine nous englue tous, peu ou prou, en se prouvant que l'on peut faire quelque chose de fort ? Cela ne répond-il pas à un désir de faire le vide de nos trouilles sclérosantes, de nos humeurs chagrines, de nos idées préconçues ?
Certes, mais saurais-je quitter mon nid trop douillet de conventions et d’habitudes, mon confort d’occidentale pour une absence et un déchirement aléatoires et risqués ? 

Ce bol d’air pur métaphysique m'a fascinée. Certes, il demande temps, courage, énergie, et quelques nuits sans sommeil, surtout pour convaincre mon entourage de cette folie…Youpi ! quel défi…Il est vrai que m’imaginer dans un pays étranger, rationnée, rackettée, dépouillée de mes affaires, torturée par des bandits, abandonnée dans le plus complet dénuement, ou violée au fond d’un bus par un drogué en manque, a de quoi dénaturer singulièrement la poésie et le goût sauvage de l’aventure, et inquiéter les proches...

On peut se demander si la liberté totale, quand elle s'accompagne d'inquiétude, est encore liberté ? Son prix n’est-il pas trop élevé ? Ne vaut-il pas mieux choisir un compagnon (ou une compagne)  de route suffisamment respectueux de ce désir de liberté (ou ressentant le même besoin) tout en apportant, par sa présence, une certaine sérénité ? Avec, de surcroît, la joie de frissonner ensemble devant les beautés du chemin ?
Je me rends compte que ce sont des questions que chacun se pose face à la vie elle-même, en fait…

A la lecture de ce récit, une petite graine est venue se ficher dans ma caboche de bélier. Je vais la laisser mûrir. De quelle façon arriverai-je enfin, un jour, à la plénitude tranquille du Voyageur ? Je ne sais toujours pas...


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349 mots

20 octobre 2015

Plaisir solitaire

Un de mes plaisirs, depuis que j’ai quitté les eaux mouvementées où croisait mon rafiot, dont je vous ai tant rebattu les oreilles, c’est de ne plus avoir d’horaires. D’avoir balancé cul par-dessus tête les dates, les agendas, les calendriers, les listes, les rendez-vous.
Aussi quand, le vingt septembre, Antiblues parla du prochain « défi du vingt », je promis imprudemment de participer à l’exercice. Le sujet m’alléchait : « Racontez un plaisir solitaire »…mais voilà, le vingt est arrivé, et je n’ai rien vu venir. Je n’ai pas prévenu le chef, je n’ai pas fait les choses en règle, j’ai découvert les choses en ouvrant l’œil et mon ordinateur. Impardonnable…
En même temps, le vingt, c’est jusqu’à ce soir minuit…et je suis, de toutes façons, un électron libre.

Bon, je me (free) lance.

Mon plaisir solitaire se pratique n’importe où, mais de préférence dans un endroit confortable. Il naît d’un désir et d’un besoin irrépressible de m’abandonner, les yeux fermés, et de me mettre à l’écoute de mon corps. Un fond musical doux peut augmenter encore le plaisir. Plaisir que je sens monter comme une vague qui m'attire irrépressiblement en position allongée...Le must, c’est au soleil, à la mi-saison, quand il n’est pas encore trop agressif, ou à l’ombre, l’été, au moment brûlant et moite de la journée.Un plaisir intense que les japonais connaissent avec un certain raffinement... Dans la nature, sur une plage désertée en automne, dans l’herbe bourdonnante d’insectes au beau milieu d’une randonnée en montagne. Mais ça me prenait même dans mon bureau, à l’époque, et je fermais la porte à clé pour pouvoir jouir d’une intimité indispensable. Ça doit être bref, mais profond, et régénérant.

Bref, ça me donne vraiment la patate, la sieste.
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17 octobre 2015

Une vie de muse

























La Licorne
a passé le seuil de ma porte, toute esbaudie de découvrir mon univers.
Ce soir je reçois le mail d'une lectrice qui préfère rester dans l'ombre. Quelques mots positifs qui gonflent le coeur comme un gâteau. Qui aident à avancer dans la brume existentielle.
"…Sache que ton blog est un havre de bien être, de poésie, de délire culturel, de partage pas trop mielleux, d'humour, et qu'il devrait être remboursé  par la sécu… » J'ai les yeux humides...

C'est vrai que j’aime accueillir. Recevoir. Je pense que je suis née avec les bras ouverts. J’aime que l’on se sente bien chez moi.
J’ai quelque part en moi un peu de ces dames du temps jadis tenant salon, de ces salons où les mots d’esprit fusaient…de ces femmes libres avant que les femmes veuillent être libres. Des Agnès Sorel, des Marie d'Agoult…
J’aurais été peut-être, plus tard,  une égérie, une sorte de Juliette Gréco, une Gala, une Elsa Triolet. J’aurais adoré vivre à Saint Germain, fréquenter les existentialistes, les surréalistes, serrer la pogne à Vian, à Sartre, à Prévert. 
Ciel... parler à Aragon ou à Eluard ! Que dis-je ? Avoir la chance ultime de les approcher, d'effleurer de mes oreilles quelques mots de ces géants.
Fréquenter les caves de la  rue de Rennes, écouter le jazz m'écorcher le cœur de ses feulements et me donner des fourmis dans les pieds. Une époque fascinante, où tout semblait tourner autour de la peinture, la musique, et la littérature, où le cœur de Paris battait au Quartier Latin. Voir Leo Ferré déchirer l’air comme un drapeau de ses cris de rage sourde et sublime, aller boire un coup au Flore, me sentir libre…libre de penser, libre de mon corps, libre de vivre quoi...

J'en étais là de ma rêverie, délicieusement vautrée au soleil d'octobre en sirotant un capuccino. Quand le téléphone m'a ramenée brutalement sur terre.  C'était les cuisines Muchmul qui voulaient savoir si j'étais intéressée par leur tourniquette à vinaigrette. Ah! Gudule ! Je me demande ce qu'un Boris Vian leur aurait répondu.

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13 octobre 2015

Chante encore




































Jeanne a écrit un billet sur ses amis qui, autour d'elle, pratiquent la course à pied. Du coup ça la titille, ça sert à ça, les amis... 

 Il se trouve que mes amis à moi chantent, et que ça m'a donné bigrement envie de m'y mettre aussi. 
Je suis donc allée m'inscrire dans un cours de chant, avec l'idée d'apprendre à faire sortir du son de ma bouche en faisant vibrer mes cordes vocales. 

Oui parce que chanter, ça, je sais déjà. Je chante même assez juste, d'aucuns, qui ont entendu ça et mon filet de voix, pourront vous le dire. C'est heureux, ayant fait chanter des centaines d'enfants dans ma vie...

 Mais "bien" chanter, ça c'est une autre affaire. Avoir du souffle, du volume, des nuances, de l'émotion...Ce n'est pas pour tout de suite. Mais j'y crois. Mon rêve c'est de chanter dans les bars, l'été. De me faire plaisir avec mes potes. Pas de faire l'Olympia...

Pour la prochaine fois, Jacotte (c'est ma prof) m'a donné un travail délicat: faire une liste de ce que j'ai envie de chanter. Vous ne voulez pas m'aider ? Vous qui me connaissez si bien...

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photo du net