Nous respirons dans l'haleine Du dragon Verbaudrimlaine... |
Je ne sais pas vivre autrement qu'à cent à l'heure. Encore que cela soit une expression qui commence à dater...Pour donner une idée de la vitesse tourbillonnante qui est la mienne, il faudrait dire plutôt trois cents à l'heure... Tiens, comme ce TGV qui m'a emmenée dans la capitale pour une de mes escapades comme je les aime.
Je ne sais pas vivre autrement qu'intensément, et aspirer à grandes goulées cette vie toujours pleine de magnifiques surprises. J'allais dire inattendues. Un pléonasme qui me vient comme ça, naturellement, tant je suis toujours subjuguée par la vie et ses mirifiques détours. Toujours.
Ça veut dire aussi ne jamais me coucher, en vouloir toujours plus, ne jamais être fatiguée d'ouvrir mes yeux. Rentrer de trois jours de folie et avoir encore envie de repartir.
-Tu n'es pas fatiguée?
-Fatiguée de sourire? Fatiguée de voir de belles choses? Des couchers de soleil, des arbres et des cygnes voguant sur des lacs clairs? De rencontrer des gens passionnants? De vivre des expériences uniques? D'avoir cette chance de savoir cueillir la moindre fleur de givre au bord du chemin, comme un cadeau? Ce qui me fatigue, allez, je le sais bien. C'est le quotidien, la routine, la mesquinerie, les petitesses. Mais Vivre! ne me fatiguera jamais.
Sentir battre la pendule, la sentir s'affoler comme un cheval qui s'emballe. Je mourrai sans doute d'un excès de vie.
Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine |
Je suis comme ça: pas assez de temps à consacrer au gris, au moche. Trop de beautés me meuvent, m'émeuvent chaque jour...
Plus que jamais, le sentiment d'urgence me saisit à la gorge. Chaque jour qui passe renforce ce sentiment. Ça y est, je suis entrée dans la conscience de l'urgence. Je vieillis. Le sentiment que le temps perdu ne se rattrape guère, ne se rattrape plus, que la vie c'est maintenant, qu'il ne faut jamais remettre à demain un plaisir que l'on peut s'offrir avec une seule (Rhôôô! l'humour cancer facile! comme dirait un ami à moi) euh...que l'on peut s'offrir aujourd'hui. Pendant que l'on a encore ses deux bras, ses deux jambes, un coeur, un corps, un cerveau qui fonctionnent...et cinq sens bien ouverts!
Je regardais dans le métro tous ces gens au regard fixe, perdus quelque part au fond de leurs rêves avortés peut-être, étouffés par leur vie qui n'a pas pris le chemin qu'ils auraient voulu. Résignés. Et puis de temps en temps, des êtres qui détonnent parce qu'ils sourient. Et que tout le monde regarde d'un air bovin. Et moi, avec ma petite musique intérieure, qui sait bien qu'on va lui dire "crise, chômage, traites, fins de mois difficiles, patrons, hausse des prix, gauche, droite, insécurité, incertitudes, difficultés..."
Même si, comme le dit si bien Avalon dans un commentaire plein de pondération et d'humanité "La valeur d'un être humain ne se pèse pas dans un croisement de regard mais bien au plus profond du chemin de son être."
Même si, comme le dit si bien Avalon dans un commentaire plein de pondération et d'humanité "La valeur d'un être humain ne se pèse pas dans un croisement de regard mais bien au plus profond du chemin de son être."
Mais Vivre! Que pensez-vous de ça? Etre pleine de gratitude pour avoir reçu ce don: un désir créateur, un souffle puissant qui éclabousse toute mon existence. (et peut-être un peu celle des autres)
Oui, je sais, quand je pars dans le lyrisme, je frise le ridicule.M'en fous, j'assume.
Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous Le pont de nos bras passe Des éternels regards l'onde si lasse |