J’aimerais bien sentir sous mes doigts, sous mes lèvres, le velours de la peau de Sibylle, mon petit ange angevin…
La regarder danser et rire de toutes ses quenottes et de ses grands yeux bleu de lin. Lui montrer les papillons et les écureuils et boire son regard.
J’irais bien m’asseoir au Bistrot de la Marine, à Cagnes avec ma fille, ma prunelle, parler de tout et de rien, tandis que le vent tiède courberait les palmiers comme pour saluer la mer. Voir ses bambous sur son balcon.
Ah…La mer…Ses rouleaux sombres, ses crêtes blanches, ses pointus qui tanguent. Et le sel sur la peau, qu’on lèche gourmande les yeux fermés. Et la petite crique écrasée de pins parasols où l’air vibre d’insectes.
Mes fils me manquent. Leur humour, leur décontraction.
Et leurs bras qui me serrent… « Je t’aime très fort ma petite Moune ». Fondre comme un caramel mou…Visiter une expo avec l’un, écouter de la musique avec l’autre.
Aller me balader avec ma soeurette tout un dimanche. Revoir les Iris du Grand Barbu et la barque bleue de Gigors. Et l'arc-en-ciel de Portes.
Partir, pas loin, mais sans entrave, sans papiers, sans soucis …Prendre nos bicyclettes, cheveux au vent, et hop ! avec Olga, Fred, Albert, Germaine, Eva, Patrick, Lola, toute la bande, un pique-nique, des blagues et de la joie en touffes, en bouquets, en gerbes, en étincelles.
Les amis. Les inviter, les voir, les embrasser. Leur toucher le bras en signe d’amitié. Jouer à des jeux...
Les amis. Les inviter, les voir, les embrasser. Leur toucher le bras en signe d’amitié. Jouer à des jeux...
Le marché du mardi matin, bigarré, bon enfant, mêlé de tant d’odeurs et de parfums, sarriette, thym, fromages, poissons, épices, abricots, de tant de couleurs chatoyantes, huiles, vins, étals de légumes, où l’on se frôle, se parle, rit, gesticule, papote, où l’on tâte les fruits comme dans un corsage, avec des mines gourmandes. Et le petit coup en terrasse où le rosé coule à flot.
Regarder des choses belles et inutiles, une statuette représentant une femme africaine qui danse, un coffret en raku, un bracelet brésilien en coton, essayer une jupe à volants, ou un chapeau. Et finalement ne rien acheter.
Des manques doux, comme des traces de miel. Et d'autres plus poignants, comme un feu au creux du ventre.
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