07 juillet 2020

Comme dit Prévert...



























Un village écoute désolé
Le chant d'un oiseau blessé
C'est le seul oiseau du village
Et c'est le seul chat du village
Qui l'a à moitié dévoré

Et l'oiseau cesse de chanter
Le chat cesse de ronronner
Et de se lécher le museau
Et le village fait à l'oiseau
De merveilleuses funérailles

Et le chat qui est invité
Marche derrière le petit cercueil de paille
Où l'oiseau mort est allongé
Porté par une petite fille
Qui n'arrête pas de pleurer

Si j'avais su que cela te fasse tant de peine
Lui dit le chat
Je l'aurais mangé tout entier

Et puis je t'aurais raconté
Que je l'avais vu s'envoler
S'envoler jusqu'au bout du monde
Là-bas où c'est tellement loin
Que jamais on en revient

Tu aurais eu moins de chagrin
Simplement de la tristesse et des regrets
Moralité : il ne faut jamais faire les choses à moitié.

Jacques Prévert



***

C'est vrai : je n'aime pas faire les choses à moitié. Même et surtout quand je blogue. Et là, je sens bien que je n'y suis pas. Je ne trouve plus le temps. Les jambes me fourmillent, je suis attirée par le dehors, l'ailleurs, le lointain, le tactile, le palpable... Deux mille vingt est une année formidable et fertile en rebondissements. Très chargée émotionnellement pour moi. 
Alors, je préfère, quelque temps, vous laisser, plutôt que de vous délaisser.
 C'est l'été. Il fait beau : profitez des longues soirées de jasmin et des flonflons  de quatorze juillet, ne vous inquiétez pas pour moi. Je vais bien. Mais j'ai mille choses à faire, à vivre, à préparer, à contempler, que je vous raconterai à mon retour. 
Ma vie et celle de mes proches, prennent des virages inattendus qui se bousculent et s'enchaînent à une cadence élevée. Alors je rassemble mon énergie, tel maître Yoda. Très concentrée je suis. 
Prenez soin de vous mes précieux. A tout bientôt j'espère.

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