Mardi 26
Les derniers effluves du voyage mettront longtemps à se dissiper dans l'air doux de ce début d'automne. J'ai la tête encore là-bas, sur cette terre époustouflante, brûlée de soleil et gorgée d'histoire. Laissez-moi reprendre mon souffle. J'y ai sûrement laissé aussi un petit morceau de mon coeur, telle une fleur dans le désert.
« Dès l'aérogare, j'ai senti le choc » , comme chante Nougaro.
Le Caire. Mégapole chaotique et surréaliste, où les mosquées flamboyantes dressent leurs minarets à côté d'immeubles calamiteux semblant émerger d'un séisme. Le premier trajet en bus nous plonge directement dans un trafic hallucinant, sans code de la route, où chacun se fraie un passage à grand coup de klaxon et d'audace. Les taxis blancs typiques, minicars de quinze places, toujours bondés, côtoient les charrettes tirées par un âne, les triporteurs de type tuk-tuk, les deux-roues occupés souvent par trois personnes, quand ce n'est pas quatre, le dernier tirant de surcroît une brouette.
Ali, notre chauffeur, semble à l'aise au milieu de ce joyeux capharnaüm. « Chez vous, les feux rouges sont impératifs, ici, ils sont décoratifs » plaisante Ihab, notre guide.
Le Caire. Vingt millions d'âmes. En convulsion permanente. Une foule affairée, cosmopolite, hétéroclite. Des marchands de fruits à la sauvette, des écoliers, des fidèles en prière, des mendiants, des princes. Je suis submergée de sensations : odeurs, bruit, lumière. Et cette misère omniprésente, croulant sous les détritus dont on ne sait plus que faire, et ce nuage ocre, flou, saturant l'air, mélange d'hydrocarbures et de sable pulvérulent. Car le désert est là, ceinturant la ville dans son étau implacable. Bienvenue dans la plus vaste ville d'Afrique. Le thermomètre affiche 35 degrés.
Le voyage s'annonce palpitant.
(à suivre)
Impressionnante entrée en matière...
RépondreSupprimerOn se sent déjà en plein dans cette atmosphère surchauffée par le vent de sable chaud..
Je pense à mes sensations lorsque pour la première fois j'assistais sur écran géant au spectacle du désert dans lequel évoluait le Colonel Lauwrence.....
Manquent plus que les moustaches d'Hercule ....Poirot dans "Mort sur le Nil"...Et puis l'ambiance et l'heteroclisme des modes de transports décrits me rappellent trop mon deuxième voyage vers la Grèce en traversant l'ex Yougoslavie...
Merci pour ces photos d'introduction... Nous attendons avec impatience la suite du récit..
Bises rafraîchissantes
Les mots peinent à décrire le foisonnement incroyable de cette ville. Mais tu as trouvé le mot juste : c’est impressionnant !
SupprimerJ’avoue que la fraîcheur de la colline est bien agréable après les 40 degrés quotidiens …
Je t’embrasse
Bonjour Maîtresse, heureuse de te revoir parmi nous :)
RépondreSupprimerMon mari et moi avons fait ce voyage en novembre 98, avec cinq jours de croisière sur le Nil. C'était... Surréaliste, le mot est juste. Notre bus escorté par l'armée ; pauvreté des enfants qui suivaient le bateau dans un vieux pneu de camion afin obtenir quelques sous ou crayons ; vaches mortes gonflées par la chaleur pattes en l'air, à la dérive au bord du fleuve ; jardins verdoyants narguant la béton et le désert ; l'impressionnant musée de Caire ; les grandioses temples sauvés des eaux... Jusqu'à l'insoutenable odeur d'une énorme tête de boeuf en décomposition accrochée devant une boucherie. Tout cela m'a marqué à jamais... Merci Maîtresse d'avoir ravivé ces souvenirs :)
Réponse toi bien, à bientôt Célestine.
Bisous
ça me rappelle le résumé qu'avait fait ma prof de 4e de son voyage en Égypte, années 1970: too hot, too crowded, too dirty ;-)
RépondreSupprimerTa prof était lapidaire !
SupprimerL’Egypte ne se résume pas au Caire, fort heureusement…
Bises madame Adrienne
Bonjour Maîtresse,
RépondreSupprimerUn extraordinaire voyage qui secoue nos zones de confort ;)
Bonne journée, bisous 😘
C’est le moins que l’on puisse dire.
SupprimerJ’ai éprouvé une sensation de malaise plus d’aune fois dans ces pérégrinations cairotes…
Mais quel bonheur ce voyage !
Aller dans de tels pays, c'est sortir de soi-même. Et avoir un regard neuf sur les choses. Je me réjouis de lire la suite même si j'ai déjà trop chaud. ;-) Bises alpines.
RépondreSupprimerC’est drôle, on s’habitue à la chaleur. C’est comme si j’en avais repoussé mes limites. Et en gardant une veste en jean et un pantalon j’vais moins chaud que mes acolytes du groupe qui étaient bras et jambes nues.
SupprimerJ’ai ainsi percé un des secrets du désert : ne pas offrir sa peau à la morsure du soleil. Et boire du thé brulant.
Tout le contraire de ce que l’on a envie de faire spontanément…
Bisous frangine
Hou lala , l'aventure ! Comme à la télé , mais en vrai . Il semble que ça ne ressemble pas beaucoup à mon petit village charentais.
RépondreSupprimerQuelle sera la suite ? L'ailleurs , l'étrange , l'exotisme et ses frissons .
L’ailleurs est fascinant quand il ne ressemble pas à notre petit clocher.
SupprimerHeureux qui comme Ulysse …
Bisous le Marco
J'attendais tes billets avec impatience ! Je savais que tu emmènerais dans un beau voyage.
RépondreSupprimerMe voilà, et j’en ai encore beaucoup dans ma besace, petite miss.
SupprimerÀ demain.
Un véritable véritable remous de Caire à cœur , si je comprends bien…
RépondreSupprimerTu comprends bien, et avec ta finesse habituelle…
Supprimer♥️
Je ne suis pas sûre que je me sentirais à l'aise dans un tel lieu, aussi, je me contenterai de te lire et de visiter le Caire par tes mots et tes photos. :-)
RépondreSupprimerBisous, Célestine.
Il est vrai que les voyages font sortir de la zone de confort !
SupprimerMoi j'adore ça, mais ce n'est pas le cas de tout le monde.
Merci de ta fidélité, belle d'âme
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Comme Françoise, je ne suis pas tentée par l'expérience ! Mais je vais suivre ton périple avec attention ! ;-)
SupprimerJe me régalais à l'avance de vos récits de voyage, et je ne suis pas déçu : vous êtes toujours à la hauteur.
RépondreSupprimerJ'espère que vous avez prévu de nombreuses Lettres d'Egypte.
C'est toujours un bonheur de vous lire, vous et votre style inimitable.
Douce nuit chère enfant.
~L~
Merci beaucoup pour vos mots encourageants.
SupprimerIl n'est pas facile de résumer un voyage d'une telle richesse. Alors, ne vous inquiétez pas : il y aura un certain nombre de lettres !
Belle nuit à vous, cher ami.
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J''en ai des frissons ! Supporterais-je ce capharnaüm et la chaleur ?
RépondreSupprimerA côté de cela tant de beaux endroits à découvrir, alors j'attends la suite Célestine !
Oui tu verras, le voyage va crescendo au fil des jours tu ne devrais pas être déçue …
SupprimerBisous marine
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Si le voyage s'annonçait palpitant, votre façon de nous le raconter l'est tout autant.
RépondreSupprimerMme Chapeau.
Je sais que vous appréciez Madame Chapeau.
SupprimerAlors merci 🙏
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Firefox me jouait des tours avec la protection renforcée et m'empêchait de commenter! pffffffffffffffff
RépondreSupprimerJe suis ton carnet de route avec grand plaisir et t'embrasse affectueusement 🐻👍
Plaisir de te faire plaisir chère Cathy !quand j’aurai le temps j’irai lire chez toi tes compte-rendus de voyage.
SupprimerBisous belle journée !
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Pas réussi à poster de commentaire jusqu'ici...
RépondreSupprimerJe voulais simplement dire que Le Caire, ça m'avait plus l'air d'être l'enfer que le paradis... ;-)
Walrus
À y vivre, certainement. Je me suis dit que les paysans vivant sur les îles du sud avec leurs moutons et la pêche étaient certainement plus heureux que les SDF sous les ponts du Caire …
SupprimerMais à visiter c’est tellement étonnant !
J’espère que tu pourras commenter les autres billets j’aime tellement tes passages, mon boss !
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