Vaste débat philo, l'autre jour, avec mon amie Prudence et son mari, sur la chance et le libre arbitre...L'opiniâtreté, la persévérance, le courage, l'énergie constructive, l'esprit d'entreprendre, toutes ces qualités si précieuses sont-elles des chances, des diamants posés dans un berceau, ou sont-elles données à tout le monde, et dans ce cas, pourquoi certains les cultivent-ils et d'autres pas ? Pourquoi certains en paraissent-ils si dépourvus, comme après un mauvais tirage à la loterie ? Pourquoi d'autres, au contraire, en semblent-ils bardés (de nouilles, pour paraphraser une expression populaire un peu triviale) ? Extérieurement, cela ressemblerait assez à l'injustice du destin. Mais ne doit-on pas essayer d'aller plus loin que cette apparence un peu manichéenne ?
Bref, le débat est sans fin. Il est des êtres qui rebondissent, qui saisissent les opportunités, qui vont de l'avant, et d'autres qui se laissent submerger par les difficultés et ne trouvent pas le ressort nécessaire au rebond.
J'ai toujours pensé que c'était une grande chance d'avoir ce caractère de tête de mule qui va au bout des choses, et qui ne renonce jamais. Depuis quelque temps, cultivant ma confiance en moi, je me dis qu'il doit bien y avoir aussi un peu de mérite personnel, dans cette force que je convoque (non sans peine) pour réaliser mes désirs, mes aspirations profondes... Un peu de chance et beaucoup de travail. Un peu d'inspiration et beaucoup de transpiration. Dans quel pourcentage, personne ne saurait le dire.
Du coup, tout imputer à la chance, ou au contraire tout imputer au travail, ne sauraient être que des positions extrêmes, et au final paralysantes, parce que rien n'est facile, rien ne va de soi. Et que l'environnement extérieur, les encouragements, le soutien des amis, c'est peut-être cela qui fait la différence.
Toujours est-il que la satisfaction profonde de m'être dépassée, d'être allée jusqu'au bout d'un projet, quel qu'il soit, a toujours été une récompense très douce aux efforts que j'ai dû fournir.
Et c'est dans cet état que je me trouve aujourd'hui, où un de mes rêves devenu projet vient de se réaliser.
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Je pense quant à moi que nous sommes tous dotés d'une armure.
RépondreSupprimerElle nous permet de résister à peu près à tout.
Hélas, comme toutes les armures; elle à un ou deux défauts quelque part dans la cuirasse.
Si le sort tombe dessus, tu es abattu, sinon tu te relèves et tu repars au combat.
Il arrive souvent hélas que le défaut de la cuirasse soit exploité par quelqu'un en qui tu as confiance et là, tu as de bonnes chances d'être occis sur le champ de bataille, sous un "friend fire" en plus...
Les trahisons d'amis sont redoutables, c'est vrai. parce qu'on ne s'y attend pas. il y avait un beau texte de Tahar ben Jelloun sur les blessures d'amitié...
SupprimerQuand une amitié est bafouée, rien ne peut la reconstituer. Tandis que les blessures d'amour - de désir - de la sexualité peuvent se cicatriser. Celles de l'amitié sont éternelles, définitives.
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En même temps, si un ami ne peut pas te décevoir, qui le pourra ?
SupprimerParce qu'être déçu par ceux qui ne sont pas proches, on a l'habitude et on fait avec... ;-)
Il y a déception et déception…
SupprimerJe parlais plutôt de trahison, en l’espèce.
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Vaste sujet... Je n'ai pas la réponse... mais attention à l'épuisement...
RépondreSupprimerJe ne sais si tu parles par expérience personnelle…
SupprimerPour ma part, me confronter à moi même me stimule beaucoup plus que cela ne m’épuise.
L’épuisement viendrait plutôt quand on se trouve dans l’impossibilité de se battre pour quelque chose.
Mais ce n’est que mon avis, ma biche.
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Vous posez une juste question, à laquelle chacun apportera sa réponse en fonction de lui-même. C'est le propre de la philosophie.
RépondreSupprimerJe suis heureux de voir que vous avez repris le chemin de l'écriture...tant de billets en si peu de temps, j'ai du retard à rattraper !
Une vilaine fièvre m'a éloigné des blogs quelque temps : mais vous voyez, je rebondis toujours malgré mon grand âge.
Cette note d'aujourd'hui me donne beaucoup de raisons de croire en moi.
Merci chère délicieuse.
~L~
J'espère que vous vous êtes remis !
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
C'est une bien belle chose pour toi que voir se réaliser ton projet puisque tu as du y mettre beaucoup du tien, trouver la force...
RépondreSupprimerEn revanche, je me pose souvent la question pourquoi certain êtres s'enferrent-ils dans de mauvaises voies, pourquoi n'ouvrent-ils pas leur coeur, pourquoi ne pas se remettre en question et choisir la générosité et l'amour ?
Oui c’est une vraie question, à laquelle Alain X apporte quelques éléments de réponse assez interessants…(manque de confiance en soi, aveuglement par rapport à la chance qui passe et repasse…)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Je vais le lire, merci ma belle
SupprimerDans le débat évoqué, aller plus loin, oui bien sûr, et probablement aller plus profond dans ce qu'il en est de la nature humaine et à quelle anthropologie on se réfère.
RépondreSupprimerAller plus loin c'est aussi en soi-même, à partir de l'analyse et de la compréhension de sa propre vie, et de notre place, surtout lorsqu'on avance en âge et qu'on a donc des expériences diversifiées de toute nature.
« L'injustice du destin » , c'est toujours quand on regarde l'assiette d'à côté soi-disant plus appétissante et mieux garnie, où le pré du voisin soi-disant plus riche.
Je crois que nous disposons chacun d'un potentiel d'origine, non statique, créatif et appelé à se déployer comme les graines de la terre. Tant que ce potentiel n'a pas atteint sa consistance et sa solidité suffisante, par reconnaissance de nous-mêmes de cette réalité (c'est ça la confiance en soi), alors il faut se prémunir d'une carapace, tout comme on met sous globe la plante tant qu'elle est fragile et attaquable. Si la carapace est totalement nécessaire pendant un temps, la garder quand elle ne sert plus à rien est une triste erreur et cependant une tentation.
Si pour une part « ça pousse tout seul », la part la plus importante est celle notre action effective, concrète, à base comme tu le dis de beaucoup de transpiration, de désir d'être, d'efforts constants. Cependant la récompense est un bonheur profond ainsi que le sentiment de tenir sa place et remplir son rôle dans la société. Mais en parallèle à l'effort constant, il y a la joie constante et sa dynamique constructive.
Être allé au bout d'un projet avec l'état que tu évoques de « douce récompense », c'est un signe majeur, à rejaillissement positif sur autrui.
Quant à la chance que tu évoques, je pense qu'on est souvent très restrictif face à ce mot avec des choses du type une chance sur 1 million ! Pour ma part je crois que la chance passe, repasse, et repasse encore, incessamment, c'est juste que nous ne voyons rien quelque peu aveuglés que nous sommes ! Moi j'appelle cela être attentif aux opportunités qui passent et ne cessent de passer. Je parle d'expérience avérée. D'autres disent la chance ça se provoque. Alors provoquons-la chaque jour.
Je m'arrête là car je pourrais en écrire des centaines de lignes.
Bisous joyeux
La chance qui passe et repasse… tu évoques là le mythe de Kairos, le dieu mi-chauve mi-chevelu…
SupprimerEt c’est vrai que bien souvent nous ne voyons pas l’opportunité qui s’offre à nous, ou alors trop tard. Saisir la chance demande une certaine réactivité ( c’est d’ailleurs, étrangement) l’anagramme de créativité…
Tu emploies ce mot plusieurs fois et cela m’évoque cette notion selon laquelle nous sommes les créateurs de notre vie. Le potentiel, c’est sans doute l’outil qui nous permet de créer. Parfois, on ne sait pas s’en servir, on bâcle la technique…parfois on est trop obsédé par ce que l’on n’a pas pour faire attention à ce que l’on a.
J’aime beaucoup la profondeur de ta réflexion qui m’ouvre, comme toujours, des pistes insoupçonnées.
Merci pour cela
Bises ravies
Oh je l'ai saisie je crois, la chance, j'en ai eu, j'ai laissé bien des choses derrière moi en la saisissant mais ce n'était pas juste égoïste je crois, en laissant le bureau pour vivre avec les chevaux dans la nature, on peut me le reprocher, choisir une voie, en laisser une derrière soi... Mais jamais ceux que l'on aime vraiment.
SupprimerJ'ai du mal avec ceux qui refusent l'amour offert
Moi aussi, beaucouop de mal...
SupprimerQuand on aime quelqu'un on respecte ses décisions, ça me semble la base.
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J'aime bien comme tu écris à nouveau.
RépondreSupprimerBleck
Merci ! :-)
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C'est vers l'âge de 11-12 ans que j'ai commencé à me poser de drôles de questions, bien malgré moi d'ailleurs. Je me souviens d'un après midi en compagnie de ma sœur et une amie à elle, toutes deux un peu plus âgées que moi où je fixais ma sœur me demandant : "si j'étais elle, comment verrais-je l'existence ? Est-ce que je la verrais comme moi je la vois ou la verrais-je différemment?" La philosophie je n'avais jamais entendu parler de ça à cet âge-là, mais les questions émanaient d'elles-mêmes des profondeurs. Alors oui, pourquoi certains se posent ce genre de questions et d'autre pas? On se retrouve tout d'un coup dans la vie comme sur un bateau en cours de course, alors il me semble tout à fait pertinent de se demander "c'est quoi ce bateau, pourquoi est-ce que je m'y retrouve? Je ne me souviens pas m'y être embarqué pourtant !" Pour moi, ce qui semble étrange, c'est de ne pas avoir ces questionnements. kéa
RépondreSupprimerJe me pose moi aussi mille questions depuis l’enfance. C’est sans doute un signe de curiosité intellectuelle pour tout ce qui est. Cela permet d’avancer et de mieux goûter la vie. Ça lui donne un relief inestimable.
SupprimerAlors je suis comme toi: je continuerai de m’interroger jusqu’au dernier de mes instants sur cette belle terre.
Je t’embrasse
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Je suis contente pour toi ♥ ♥
RépondreSupprimerTu parles de la réalisation d'un projet et attises ma curiosité...
Il faut l'envie avant la ténacité et l'opportunité et comme tu le soulignes l'entourage est important!
gros bisous ♥
Disons que c'est une question de l'ordre de l'intime, je ne suis pas encore prête à en parler...
SupprimerMais je te remercie de manifester ton intérêt pour moi.
Bisous Cathy
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j'en suis très heureux pour toi et ton projet ! Bizzz bretonnes
RépondreSupprimer😁😘
SupprimerCette détermination qui mène à l'accomplissement, je l'éprouve (mets à l'épreuve) souvent dans l'écriture d'un poème; l'image qui me vient de ce chemin vers la réalisation, je pourrais me le figurer aboutissant sur un paysage comme ta photo le présente : surgissant après avoir été jusqu'au bout de l'isthme ;)
RépondreSupprimerIl y a des similitudes, c’est vrai.
SupprimerMême si pour moi un poème ne vient pas forcément d’un projet d’écriture mais davantage d’un désir qui sort des tripes…
Bisous mon Titi
La satisfaction d'avoir accompli un exploit, quel qu'il soit, est un bonheur sans nom.J e suis assez fier de ce que j'ai accompli chez toi... Tous les ingrédients sont réunis :
RépondreSupprimerLa chance d'avoir découvert ton blog.
Beaucoup de travail. Tu ne peux même pas imaginer !
L'inspiration. C'était facile, il suffisait de te lire.
L’opiniâtreté. Je n'en suis pas dépourvu.
Me revient en mémoire les paroles de mon prof de menuiserie : « Quand vous saurez tracer juste, et respecter le tracé, vous saurez tout faire ».
Il n'avait pas tort.
Les profs ont souvent des petites phrases pertinentes qui marquent un élève pour la vie…
SupprimerPour le reste je crois que tu aimes bien me faire rougir…
Si ton mot du jour m'a bien éclairé, tes rêve et projet réalisés relèvent de ce voyage en Bretagne avec ton frère.... voyage itinéraire en Bretagne et découverte en profondeur de la nature d'un proche..
RépondreSupprimerRécemment j'ai également compris plus profondément que jamais la nature complexe de mon frère cadet.
Et là ces jours ci je renoue avec un reve de jeunesse grâce à une découverte récente sur YouTube : mon projet s'organise autour d'une formation en électronique, rêve seulement suspendu mais jamais abandonné.
Comme toi, jusqu'au bout j'irai sans renoncer à vivre mes passions.
Bises sans fin
Tu fourmilles de projets Cher Petrus.et je te sais suffisamment assidu pour les mener à leur terme …
SupprimerBravo pour celui-là!
C’est en cela que la vie ne cesse d’être
surprenante…
Question très intéressante à laquelle je n'ai pas non plus de réponse. Je m'interroge souvent sur les énormes différences entre ma soeur et moi : même éducation, mêmes écoles, même passion, etc et pourtant nos caractères sont totalement différents malgré un socle de valeurs communes.
RépondreSupprimerDu coup, tu éveilles ma curiosité sur ton projet mais quoi qu'il en soit je te félicite d'avoir été au bout !
Bisous
Disons que c’est quelque chose qui me tenait à cœur depuis longtemps…
SupprimerLes différences entre frères et sœurs sont éminemment troublantes…
Je me le disais en regardant mes propres enfants…
Bisous ma petite miss
Ravie que pour toi, l'abandon qui n'est pas une option t'ait guidée à la réalisation de ce que tes efforts voulaient. Oui il y a des gens qui rebondissent et d'autres pas. J'imagine aussi que la part de "voix intérieure" et "voix du devoir" a son rôle. Laquelle est la plus puissante? Et la voix du devoir l'est-elle dans l'absolu ou juste dans ce tissu de société qui ne veut pas de faux plis? Baci, sorellita!
RépondreSupprimerUn tissu qui ne veut pas de faux pli...J'ai toujours aimé tes métaphores, et celle-ci, couturière, est si parlante !
SupprimerVoix intérieure et voix du devoir ? Le coeur et la raison, en d'autres termes, non ?
Pour moi, le choix est vite fait.
Baci sorella
Même faire le clown ou "plonk plonk" de façon écoutable sur sa guitare ça demande un boulot de dingue !
RépondreSupprimerHeureusement parfois on rencontre des gens qui rient, qui écoutent, qui vous poussent au derrière ou que vous poussez au cul pour vous accompagner !
Les moments magiques ne tombent jamais du ciel quoi qu'en disent les religieux. Ils viennent juste de l'humain.
Zut, me v'là encore en train de pontifier ! La faute à ce tag "petite philosophie du matin" qu'il n'est même pas sous ce billet ! ;-)
;-)