Photo Walrus |
Tu es venue comme
d’habitude sans faire de bruit, sans prévenir. Oh, tu le sais bien, que tu ne
fais royalement que ce que tu veux. Tu en profites, hein, de cette
toute-puissance. Tu sèmes la désolation, le chagrin, le grand bordel chez ceux
qui restent, et ton méfait accompli, tu pars en te glissant dans un souffle, ou
dans un tuyau d’hôpital. Tu es tapie
dans l’ombre, et tu ricanes en cherchant sur qui tu vas fondre. Ça t’amuse,
sûrement, de te faire les ongles sur ta sinistre faux.
Aujourd’hui, tu as choisi
une amie de mon âge. Tu l’as balayée comme un peu de poussière d’or avec une
paille. En trois jours. J'en ai été glacée jusqu'aux os.
On est vivant, et pouf, on
est mort. Impensable. Et pourtant...
Tous les problèmes se
délitent devant ta terrible logique.
On n’y pense pas
suffisamment en regardant notre nombril. Rien n’est plus merveilleux que d’être
vivant. Entre mes cils, entre mes larmes, j’ai eu envie de hurler. Et dans mon
cri silencieux il y avait la rage sidérée contre l’absurdité. Le chagrin. Mais aussi la
gratitude extatique de mon cœur qui bat toujours. Miraculeusement.
Maigre consolation, si tant est que cela en soit une, la Camarde l'a emportée tout d'un bloc. C'est brutal pour ceux qui l'aiment, mais elle n'aura pas vécu l'enfer de perdre une à une ses facultés jusqu'à espérer pouvoir solder le reste en bloc.
RépondreSupprimerPlus que jamais l'adage de Gandhi est important: "Vis comme si tu devais mourir demain, apprends comme si tu devais vivre toujours".
Durer (parce que vieillir n'est pas un verbe qui te sied) nous impose de plus en plus souvent de croiser la Camarde. Elle vient éclaircir les rangs de ceux qui nous entourent, comme pour nous habituer à elle et nous rappeler qu'un mauvais jour on fera partie des éclaircissements.
L'humain a le malheur de pouvoir se projeter dans l'avenir, ça lui impose de clarifier son dialogue avec la Camarde. Dans leur sagesse, les chats attendent d'être en face de la mort pour se préoccuper d'elle et de leur départ.
Aujourd'hui est un miracle dont il faut remercier les Dieux, la Providence et le Hasard, en espérant qu'il se renouvelle demain.
Ti abbracio
C'est toujours difficile de vouloir écrire quelque chose après Blutchy. Du coup, mes mots ont été emportés par le vent. Je les poserai ici lorsqu'ils reviendront.
SupprimerBises douces.
Condoléances Célestine.
RépondreSupprimerEt des bises.
Je ne saurais dire mieux que notre Blutch !...
RépondreSupprimer...'fin moi... Jdirien...
Comme je pense à toi. De tout coeur. Je t'embrasse. ATTB.
RépondreSupprimerLa mère de Françoise, qui devait être une sacrée philosophe, disait "J'arrive à un age ou je connais plus de monde au cimetière qu'en ville...". Face à la mort il est indispensable de se forger une distanciation à la "Inch'allah", ce qui ne nie pas la tristesse mais au contraire qui l'incorpore naturellement dans le concept de vie et d'espoir. Et tu connais le meilleur maitre-forgeron qui soit dans le domaine. Re-écoute "Les quat-z'arts", "Le testament 1 et 2", "L'ancêtre, "Le fossoyeur"...
RépondreSupprimerAïe, comme c'est douloureux ! comme je te comprends .....
RépondreSupprimerMektoub ! Je suis comme la mère de Françoise, j'en connais davantage au cimetière que vivants !
RépondreSupprimer*
Je m'étonne d'être encore là, quelle chance ! Devant tout le monde je te donne un bisou, c'est un vrai bonheur ];-D
Dis-donc l'ancêtre, tu n'as pas encore le recul nécessaire pour rivaliser avec Jeanne Calment.
SupprimerIl n'y a pas d'âge pour se sentir vieux, mais la jeunesse n'a pas de date de péremption. Des mecs de ton millésime encore verts et fringants, j'en connais une pelletée, alors tu ne nous la joues pas grabataire....
Vises le haut du panier: Théodore Monod, Stéphane Hessel, Maurice Aubrac, Claude Lévi-Strauss (et les autres) ont tous passé la cote des 90 en gardant l'intégralité de leurs neurones... et tu me sembles bien parti pour les suivre...
Baci à la tôlière
Tellement douloureux et aucun mot pour consoler, pour atténuer cette colère qui monte en nous contre l'injuste, l'impensable. Alors, pleurer et puis, peu à peu se sentir encore plus vivant, se souvenir des belles choses, toujours... bises à toi ma belle
RépondreSupprimerAmicales pensées ♥
RépondreSupprimerchère Célestine, comme c'est douloureux d'être ainsi confrontée à une mort inattendue! Cela nous renvoie à notre propre fragilité...
RépondreSupprimerCourage, je t'embrasse
Il faut hélas de temps en temps payer le prix du bonheur d'être...
RépondreSupprimeroui c'est un "miracle" d'être (encore) en vie... cultivons le "carpe diem"
RépondreSupprimermes condoléances, chère Célestine
...tout ça en effet... La vie, notre vie à tous ici est un miracle incompréhensible et insensé. Alors Carpons le diem, oui !
RépondreSupprimerMais dans le même temps, la camarde est porteuse de la plus rigoureuse des égalités : pas de négociations, pas de passe-droit...
...'fin moi, Jdirien...
Aujourd'hui j'ai vu marcher un homme qu'on m'a présenté ainsi : "Deux AVC, un arrêt cardiaque, et toujours en forme…". J'ai pensé que l'instant d'après il pouvait m'arriver aussi une rupture des "boyaux de la tête" et que tout s'"arrête là pour moi. Alors j'ai profité du paysage de montagne que je m'apprêtais à parcourir :)
RépondreSupprimerLa mort c'est surtout difficile pour ceux qui doivent affronter l'absence… et toute ma compassion va à ces éplorés. Donc vers toi ces jours-ci.
Bises bien vivantes
Mes pensées les plus compatissantes, ma chère Célestine.. J'imagine le choc...
RépondreSupprimerbisou.
Den
C'est toujours triste et terrible de perdre une amie,un ami particulièrement fidèle. Tu as ma sympathie profonde,devant cette épreuve difficile, Célestine.
RépondreSupprimerCélestine,Toi qui aime Appolinaire, je voudrais par ses quelques vers, te dire combien tu nous manque déjà en sachant ton coeur triste:
Supprimer"N’était-ce pas hier, fille joyeuse et folle,
Que ta verve railleuse animait Corilla,
Et que tu nous lançais avec la Rosina
La roulade amoureuse et l’oeillade espagnole ?
Ces pleurs sur tes bras nus, quand tu chantais le Saule,
N’était-ce pas hier, pâle Desdemona ?
X
N’était-ce pas hier qu’à la fleur de ton âge
Tu traversais l’Europe, une lyre à la main ;
Dans la mer, en riant, te jetant à la nage,
Chantant la tarentelle au ciel napolitain,
Coeur d’ange et de lion, libre oiseau de passage,
Espiègle enfant ce soir, sainte artiste demain ?
XI
N’était-ce pas hier qu’enivrée et bénie
Tu traînais à ton char un peuple transporté,
Et que Londre et Madrid, la France et l’Italie,
Apportaient à tes pieds cet or tant convoité,
Cet or deux fois sacré qui payait ton génie,
Et qu’à tes pieds souvent laissa ta charité ?
XII
Qu’as-tu fait pour mourir, ô noble créature,
Belle image de Dieu, qui donnais en chemin
Au riche un peu de joie, au malheureux du pain ?
Ah ! qui donc frappe ainsi dans la mère nature,
Et quel faucheur aveugle, affamé de pâture,
Sur les meilleurs de nous ose porter la main ?
XVIII
Ce qu’il nous faut pleurer sur ta tombe hâtive,
Ce n’est pas l’art divin, ni ses savants secrets :
Quelque autre étudiera cet art que tu créais ;
C’est ton âme, Ninette, et ta grandeur naïve,
C’est cette voix du coeur qui seule au coeur arrive,
Que nul autre, après toi, ne nous rendra jamais."
C'étaient des vers d'Appolinaire en hommage à ta chère amie partie pour toujours!!
SupprimerLa mort cette inconnue...
RépondreSupprimerPeut-être notre conscience est encore trop primitive pour la saisir...
La vie qui bat en nous en ce moment, si précieuse, si belle ne nous quittera jamais.
Elle serait là l'injustice, l'absurdité pour moi.
Ces êtres chers qui partent laissent un vide bien grand et pourtant ils sont encore près de nous.
Garde ton amie avec toi, tout près ta peine sera moins grande. Maty
Je t'embrasse, Célestine.
RépondreSupprimerBleck
Je pense à toi !
RépondreSupprimerPensées
RépondreSupprimer<>
RépondreSupprimerM.Kundera
L'insoutenable etc..
Il n'y a pas de mots assez forts, pour réconforter ceux qui perdent un être cher !!!
RépondreSupprimerMardi dernier mes enfants ont perdu leur mamie (maman de mon ex) ... Quelle douleur !!! Même quand on s'y attend, on n'est jamais prêts !!! Le temps estompé cette douleur, mais le souvenir reste bien présent ♥
Une pensée pleine de réconfort et de gros bisous chaleureux ♥
C'est ainsi... La vie, la mort sont les deux faces de la pièce de l'existence... A chacun de mes réveils, je me dis "c'est un bon jour pour mourir" et ainsi je m'abreuve de la vie en sachant que je vais mourir... Car la mort est inéluctable ; alors comment profiter de la vie si l'on ignore la mort ?
RépondreSupprimerOui nous sommes vivants !
La Camarde qui ne m'a jamais pardonné
RépondreSupprimerD'avoir semé des fleurs dans les trous de son nez
Me poursuit d'un zèle imbécile.
Alors cerné de près par les enterrements,
J'ai cru bon de remettre à jour mon testament,
De me payer un codicille.
Trempe dans l'encre bleue du Golfe du Lion,
Trempe, trempe ta plume, ô mon vieux tabellion,
Et de ta plus belle écriture,
Note ce qu'il faudrait qu'il advînt de mon corps
Lorsque mon âme et lui ne seront plus d'accord,
Que sur un seul point: la rupture.
Quand mon âme aura pris son vol à l'horizon
Vers celle de Gavroche et de Mimi Pinson,
Celles des titis, des grisettes,
Que vers le sol natal mon corps soit ramené,
Dans un sleeping du Paris-Méditerranée,
Terminus en gare de Sète.
Mon caveau de famille, hélas! n'est pas tout neuf,
Vulgairement parlant, il est plein comme un œuf,
Et d'ici que quelqu'un n'en sorte,
Il risque de se faire tard et je ne peux,
Dire à ces braves gens: "Poussez-vous donc un peu,
Place aux jeunes en quelque sorte."
Juste au bord de la mer, à deux pas des flots bleus,
Creusez si c'est possible un petit trou moelleux,
Une bonne petite niche,
Auprès de mes amis d'enfance, les dauphins,
Le long de cette grève où le sable est si fin,
Sur la plage de la corniche.
C'est une plage où même à ses moments furieux,
Neptune ne se prend jamais trop au sérieux,
Où quand un bateau fait naufrage,
Le capitaine crie: "Je suis le maître à bord!
Sauve qui peut, le vin et le pastis d'abord,
Chacun sa bonbonne et courage."
Et c'est là que jadis à quinze ans révolus,
À l'âge où s'amuser tout seul ne suffit plus,
Je connus la prime amourette.
Auprès d'une sirène, une femme-poisson,
Je reçus de l'amour la première leçon,
Avalai la première arête.
Déférence gardée envers Paul Valéry,
Moi l'humble troubadour sur lui je renchéris,
Le bon maître me le pardonne.
Et qu'au moins si ses vers valent mieux que les miens,
Mon cimetière soit plus marin que le sien,
Et n'en déplaise aux autochtones.
Cette tombe en sandwich entre le ciel et l'eau,
Ne donnera pas une ombre triste au tableau,
Mais un charme indéfinissable.
Les baigneuses s'en serviront de paravent,
Pour changer de tenue et les petits enfants,
Diront: "Chouette, un château de sable!"
Est-ce trop demander: sur mon petit lopin,
Plantez, je vous en prie, une espèce de pin,
Pin parasol de préférence,
Qui saura prémunir contre l'insolation
Les bons amis venus faire sur ma concession
D'affectueuses révérences.
Tantôt venant d'Espagne et tantôt d'Italie,
Tous chargés de parfums, de musiques jolies,
Le Mistral et la Tramontane,
Sur mon dernier sommeil verseront les échos,
De villanelle, un jour, un jour de fandango,
De tarentelle, de sardane.
Et quand prenant ma butte en guise d'oreiller,
Une ondine viendra gentiment sommeiller,
Avec moins que rien de costume,
J'en demande pardon par avance à Jésus,
Si l'ombre de ma croix s'y couche un peu dessus,
Pour un petit bonheur posthume.
Pauvres rois pharaons, pauvre Napoléon,
Pauvres grands disparus gisant au Panthéon,
Pauvres cendres de conséquence,
Vous envierez un peu l'éternel estivant,
Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant,
Qui passe sa mort en vacances.
Vous envierez un peu l'éternel estivant,
Qui fait du pédalo sur la vague en rêvant,
Qui passe sa mort en vacances.
Georges Brassens
Bisous
Magnifique chanson que cette supplique pour être enterré sur la plage de Sète...
SupprimerPour ma part, je suis plus dans l'optique du Testament. Quitter la vie à reculons en prenant le chemin des écoliers, ça serait assez mon style de prendre le temps de vivre ma mort... Sans être pressé d'en faire l'expérience, et sans m'éterniser non plus dans cette dernière étape.
Bises et baci à la patronne.
Je suis là, je ne dors pas, et pour l'instant je ne peux pas écrire, les mots s'étranglent dans ma gorge. Je suis au taquet émotionnellement , comme dit Olga.
RépondreSupprimerJe reviens bientôt.
¸¸.•*¨*• ☆
La vie est un hôtel. On arrive et on part. Y a des palaces et des pensions familiales. Des suites avec vue sur mer et des chambrettes avec vue sur mur. Tout est question de chance...
RépondreSupprimerUne petite pensée bien attristée Célestine!
RépondreSupprimerC'est le temps du recueillement, pense bien à elle et dis lui au revoir dans ton coeur. Une fin d'année bien douloureuse. Je t'embrasse Célestine
RépondreSupprimerNous sommes bien peu de choses et, pour apaiser ta tristesse je t'invite à chanter pour ton amie la joie des retrouvailles des "negro spirituals" ou fredonner pour elle sur les paroles de Brassens (supplique pour être enterré.....) et surtout lire le poème de Saint Augustin "Ne pleure pas si tu m'aimes".
RépondreSupprimerJe suis en "transit" pour 4 jours mais essayerai de revenir te voir pour te donner mon amitié
Je rode parfois dans les cimetière à la recherche de ceux que j'aime ou que j'ai aimés. Que d'amis, que d'amants ont maintenant quitté notre vallée! Je pense à toi et t'embrasse fort
RépondreSupprimerMa fille Sophie fut fauchée par cette saloperie le 27 février à 3h du matin, ses deux fils et nous sommes inconsolables...
RépondreSupprimerdouceur Célestine et tendres pensées
RépondreSupprimerOn ne veut y croire ,pourtant sournoisement elle nous cerne.
RépondreSupprimerque tous ces témoignages allègent ta peine
Je t'embrasse
JAK
Que d'emotion dans tes deux derniers billets. Beaucoup de douces et chaleureuses pensées pour toi Célestine. J'espere que cet été flamboyant te réchauffe un peu le cœur. Des bises très très fort
RépondreSupprimerMERCI À TOUS POUR VOS TÉMOIGNAGES d'AMITIE
RépondreSupprimerJE SUIS TRÈS TOUCHÉE
BISES À TOUS
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Oui, rien n'est plus merveilleux que d'être vivant, en tout cas pour ce que nous en savons. J'espère en revanche que ton amie vient de trouver un autre "plus merveilleux" encore, que nous ne concevons pas. Je le souhaite vraiment! Vivons chère sorellina, vivons, gourmandement. Sans aucun remord...
RépondreSupprimerJe suis en retard, comme souvent ces derniers temps..... Je pense néanmoins à toi, dans la tourmente de toute cette année mouvementée qui se termine par ce point d'orgue difficile à avaler.... prends bien soin de toi ma Célestine, sans te retourner.
RépondreSupprimerOui promis, Myo, je prendrai soin de moi.
SupprimerJe vais déjà mieux.
Bisous très célestes
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