Il
est des sentiments difficiles à décrire, surtout lorsqu'ils sont complexes et
vagues à la fois.
Avez-vous
déjà éprouvé cette sorte de nostalgie bizarre que je pourrais appeler , moi, le
blues du dimanche soir...
Une
torpeur triste qui fige toute velléité d'avancer. Un mélange étrange de
mélancolie, de tristesse, de rêverie et d'insatisfaction non définie.
Un
manque habité.
Le
ciel se charge, il va pleuvoir. L'air n'est ni figue ni raisin. On n'est plus
le jour, pas tout à fait la nuit. Les invités sont partis, le silence nous
angoisse alors on lance un vieux cd de standards du saxophone.On tente une
ouverture du cartable mais il résiste (enfin, on ne force pas trop, il faut
dire). On n'a envie de rien de précis, on flotte, l'eau au bord des cils, la
gorge vaguement serrée, anéantie soudain par l'absurdité de tout geste anodin,
et par ce vide que l'on ressent au fond des tripes.
Un
mal qui remonte certainement à l'enfance, à la tristesse languide de ces
dimanches soirs exécrés que j'appelais la petite mort de la semaine.
C'est
comme quand on a envie de manger, pour remplir ce vide, mais on ne sait pas
quoi, il nous manque un truc, sucré ou salé, on ne sait pas, de toutes façons
on n'a pas faim.
Il
faudrait qu'on réagisse, mais on est englué, empêtré dans ses sentiments comme
une mouche dans du miel.
En
portugais c'est la saudade.
Un
intraduisible vague-à-l'âme.
je crois bien que nous connaissons tous ça ;-)
RépondreSupprimerjustement, j'étais en train d'écrire un billet dans le même sens, pour L comme liste: j'ai eu beau faire plein de choses utiles, ce week-end, je sens un terrible "saudade" ce soir, au lieu de la satisfaction du devoir accompli ;-)
bonne soirée quand même!
Tondre le gazon, pourtant...ça ressource!
RépondreSupprimerDimanche soir - 17 h : le petit pensionnaire prépare ses bagages. Personne n'a trop envie de l'accompagner à l'école. Il a encore moins envie de rentrer. L'école, l'étude du dimanche soir. Les amis arrivent les uns après les autres. On part en rang serrés vers les dortoirs. Un ancien château, à 2 km. On arrive. On pose ses affaires. On ôte ses souliers. On enfile des chaussons. On monte dans les dortoirs. On installe ses bagages en silence. On se couche. Une courte lecture et les lumières s'éteignent.
RépondreSupprimerGlauque non ? Eh bien non, parce que le lendemain ce sera lundi, les amis retrouvés, la vie qui renaît, les jeux, les cours...bref la vie.
Bonne semaine, Célestine. Le spleen ça vient et ça s'en va.
"Je voudrais te dire ce dimanche soir, j'sais pas trop bien c'qui m'arrive. C'est un peu comme si l'espoir laissait ses fringues sur la rive.."
RépondreSupprimerDe Renaud Detressan. l'album "y'aura toujours quelqu'un". J'ai voulu te trouver la chanson sur le net, mais passez connue.. Je l'ai écouté en boucle ado et pleurais avec le dimanche soir.. :-)) bisous
Eh bien moi à 19 h tout à l'heure je me suis dit "ça y est, enfin en week-end !"... Cartable fermé, aspirateur débranché, frigo rempli, et enfin une soirée pour lire, écrire et peut-être même ne rien faire !
RépondreSupprimerBonne soirée Célestine, avec le bleu des mots et pas le blues des maux (-;
pendant des années..quand l'Homme prenait le chemin de son studio..me laissant seule avec la tribu..
RépondreSupprimermaintenant non..il s'active à mes cotés.;ce soir il sera là...
allez bon lundi
1er dimanche soir en amoureux. ça y est les filles sont parties, l'une par le train, l'autre en voiture. Elles doivent maintenant partir le dimanche soir pour les études qui sont trop loin et trop "studieuses" pour partir le lundi matin. Alors c'est sûr ça fait vide. Et puis je crois que je me sens un peu plus vieille ce soir. Eh oui, les filles sont parties! 1er dimanche.
RépondreSupprimerOn est plein de projets avec Lui. Pourtant on l'a préparé ce départ, on se disait même très souvent que ça allait être super, génial, enfin un peu de calme, enfin on respire.... Bof, pour ce 1er dimanche, on est là. Lui regarde la TV, un film pas vraiment intéressant et moi je pianote sur l'ordi. C'est sûr on va s'y faire. Mais tout de même, les filles sont parties, et nous on reste là comme deux vieux. L'une d'elle nous a fait promettre de ne pas nous "encrouter" pendant leur absence et nous lui avons répondu que pour sûr on allait enfin savourer le calme et qu'on allait faire plein de trucs! Mais là, ce soir, c'est un peu difficle je crois. Et pas un de nous deux ne prononcera un mot sur les filles. On guette chacun notre portable car elles ont promis d'envoyer un sms quand elles arriveront, l'une à 21h3l, l'autre ça dépend du traffic. Voilà, ce soir c'est le blues du dimanche soir. Pas habitués nous, pas du tout. D'habitude le dimanche soir c'était petit casse croute car personne ne voulait cuisiner ou Mac do parfois même. C'était sympa de préparer le lundi avec les derniers devoirs pas faits, les râleries, les embouteillages de salle de bain (ou de toilette !!!!). Bah, ça va venir, on va s'y faire.
Ben voilà, PETITS BONHEURS, c'est tout à fait ça! et encore, s'il regarde la télé, pour ne pas le déranger tu n'as peut-être pas mis le son...Avec le saxo, c'est encore pire. mais quand je suis comme ça, il n'y a que cette musique qui me fait du bien, parce qu'elle m'oblige à faire sortir mon spleen...
RépondreSupprimerCO oui,lundi sera un autre jour...ça ne dure qu'une soirée, chez moi...
CATHY dis donc, il commence tard ton week-end!
ELLA je n'ai pas trouvé la chanson non plus mais je note...peut-être à la bibliothèque. En tous cas je sais que tu me comprends...♥
JACQUES vous avez vécu ça, le pensionnat! c'est beau, on dirait le Grand Meaulnes...Merci pour ces mots positifs, je pense que ça ira mieux demain.
Célestine.. saudade, ce soir, je suis en plein dedans
RépondreSupprimermais tes mots m'ont fait du bien...merci
J'essaierai ta recette, elle me parle elle me plait!!
Cher Cel, le saudade a du bon quand il permet d'évoquer de doux souvenirs, de rassembler les mots d'amitiés et l'écriture d'un beau texte. J'espère que tu as abandonné l'idée d'ouvrir le cartable et qu'il repose paisiblement dans l'heureuse attente d'un lundi empli d'effervescence. Courage, cel, plus que quelques heures et tu seras reprise dans le tourbillon bienfaisant d'une journée à te rendre utile.
RépondreSupprimerEh bien non, tu vois Del, j'ai ouvert mon cartable et du coup je me suis replongée dans le boulot, du coup, mon petit coup de grisou est parti comme il est venu...De toutes façons, je suis assez cyclothymique mais les bas durent moins que les hauts chez moi...Merci de ton amitié toujours renouvelée.
RépondreSupprimerCOUM quelle joie de voir que mon idée te plaît! Tu verras, ça va te booster. Rien ne vaut un joli texte érotique dont tu as le secret.
Kisses à toutes les deux mes chéries
Cel
Je suis tellement cyclothymique moi-même que je me qualifierais plutôt de motothymique... Alors, avec le temps, on finit par savoir la petite naissance à venir après la petite mort, et on apprend à surfer avec légèreté sur le vague à l'âme... :~)
RépondreSupprimer... et c'est une sensation qui n'attend pas que l'on soit capable de l'expliquer pour nous sauter dessus.
RépondreSupprimerSe dire qu'il n'y a rien de commun entre celle qui attendait et était tout soleil et projet et l'autre qui, ce soir, a la nausée, le vague à l'âme, le bourdon, le cafard. Essayer de se dire qu'il y a vraiment plus malheureux mais être malheureuse quand même (insatisfaite serait plus approprié). Et puis, tout ça pour ça. À quoi bon ?
Parfois ce sentiment n'attend pas le dimanche : une de mes filles qui ne peut finalement pas venir, la benjamine qui "ne rentre pas ce soir", la troisième qui est loin ...
Demain il fera jour...
Je ne me souviens pas l'avoir ressenti, même lorsqu'il fallait que je parte à 3 heures le lundi et faire parfois 600 voire 700 km pour aller sur un chantier... Grenoble -Cherbourg par exemple...
RépondreSupprimerbelle journée avec bises
Chère Célestine,
RépondreSupprimerTu décris si bien le blues du dimanche soir ... ressenti pendant de nombreuse années, et surtout au mois de septembre, quand les journées du dimanche gardent un air de vacances ...
Courage !
Zénondelle
Dans le midi on pourrait dire : j'ai l'âme empéguée ];-D
RépondreSupprimerben, quand on passe un bon moment avec des amis c'est dur de retourner a la réalité, la vie tout court et qui nous malmene parfois..allez, une nouvelle semaine..mon papa la passera-t-elle cela encore?
RépondreSupprimerEt comment fut lundi ?
RépondreSupprimerLundi fut tourbillonnant comme l'avais prévu Delphine, lundi fut oublieux des petits états d'âme du dimanche soir, parce que bien entourée, choyée, et au final, très heureuse d'être aussi bien comprise...Merci cher JACQUES...
RépondreSupprimerANDIAMO té, c'est tout à fait ça!
VERO espérons le, et en même temps, ne pas le voir trop souffrir longtemps...
ZENONDELLE c'est un état mou et brumeux que je n'aime pas ressentir...Quoique! il y a une certaine jouissance à la mélancolie. Mais je suis une incorrigible romantique!
PATRIARCH c'est certainement un luxe de "riche" que d'éprouver cela. Je le econnais et je rends hommage à ton courage qui n'a jamais failli durant toutes ces années de dur labeur. Tu es notre maître à tous!
TANT BOURRIN c'est joli , motothymique...
MARIE FLORALINE je vois que nous nous comprenons, les enfants sont tellement "tout" pendant si longtemps, que lorsqu'ils partent on a l'impression de ne plus servir à rien...
RépondreSupprimerAh mais si c'est la saudade, il faut remplacer le CD de sax par du fado !
RépondreSupprimerRemarquez que je n'ai pour autant rien contre Stan Getz, Gerry Mulligan ou Charlie Parker, hein !
C'est très délicatement décrit, mais je t'avoue que de mon coté, c'est le dimanche entier qui se passe comme cela si je reste à la maison.
RépondreSupprimerPourquoi cette mélancolie du dimanche? Sûrement des mauvais souvenirs d'enfance mais peut être aussi un contexte plus favorable pour être seul avec soi même...donc pour gamberger.....