Vous êtes à table. Un petit repas de famille comme il y en a tant. Le cliquetis des fourchettes et des verres emplit l'air du soir d'un tintement familier. Il fait chaud. On parle de la météo*.
Et soudain, vous n'avez rien vu venir, la conversation s'anime, elle part sur un sujet épineux. Pourtant , rien ne laisse présager encore le tsunami. II arrive sans crier gare, au détour d'une petite phrase assassine. Ça riposte, ça envenime. Il y a ceux qui font profil bas, qui ne se mouillent pas, qui attendent patiemment que l'orage passe. Il y a ceux qui vous prennent à témoin, et tout à coup, une serviette de table atterrit dans le plat, une chaise recule à grand bruit grinçant, l'un s'en va, l'autre crie, le troisième dit "arrêtez!" Tout le monde se lève mais ce n'est pas pour Danette**.
En cinq minutes c'est le chemin des Dames, la tranchée des baïonnettes, Verdun, quoi.
Vous restez comme deux ronds de serviettes à vous demander ce que vous avez fait ou dit, et pourquoi un repas qui avait si bien commencé avorte en plein milieu sans nulle autre raison que le tempérament de feu des convives, leur ascendance mi-italienne mi-viking, la conjoncture économique, ou les charmes de la famille, des ados, et des relations humaines en général. Il vous semble bien, en tous cas, que c'était un motif futile...
Et vous finissez votre pomme, seul au milieu de ce chaos. Et tout le monde s'en fout. Parce que plus personne n'est là à part le chat qui lorgne les cuisses de poulet à peine entamées...
Finalement, c'était pas si mal, la météo.
Finalement, c'était pas si mal, la météo.
* voir billet précédent
**célèbre pub que les moins de trente ans...etc...etc...
Ben moi j'suis là et je veux bien croquer une pomme avec toi. On a ramené des prunes de L*** d'ailleurs, si tu veux on peut changer les fruits de ton billet. Chez nous, quand on leur demande de rester assis à table ils obéissent encore (jusqu'à quand?)... tu reviens quand en Belgique, qu'on en profite encore, maintenant que le temps est au beau fixe?
RépondreSupprimerDELPHINE
Rooo si tu savais comme j'aimerais ! Je te promets de revenir dès que possible. Maintenant que j'ai vu comme c'est facile de venir chez toi...On en profitera, tu m'emmènera à Bruges, dis?
RépondreSupprimerAvec un "s" à emmèneras, c'est mieux.
RépondreSupprimerMa pauvre.. Fais leur des surgelés demain, pose les dans la barquette, assieds toi, jette la serviette et barre toi en disant : çà, c'était pour hier !:-)))
RépondreSupprimerChez nous, c'est tsunami un repas sur trois. Et on fait feu de tout bois, crois-moi. J'ai déjà menacé tant et plus de ne plus manger à la même table mais rien n'y fait.... Le temps est à l'orage.
RépondreSupprimerPS: je viens à Bruges aussi :-)
Ah ah ça me rappelle bien les repas en famille quand mes parents étaient encore parmi nous!!!
RépondreSupprimerPourtant on est charentais pur beurre tu vois :-)
ais le nombre de fois où ça a fini comme ça en jus de boudin... Ensuite il fallait calmer les esprits... Rabibocher les uns et les autres...
Ralalala....
C'était ce soir chez toi ça? Pfiou....
Ca jette un froid, hein....
Bon ben j'espère que tout le mode se fera la bise avant d'aller se coucher ;-)
Moi je te la claque, la bise :-)
MAHIE Ah ben merci ma petite charentaise! Ça fait ben du bien...Remarque, que ça jette un froid, dans un sens, avec le temps caniculaire qu' il fait, c'est positif...
RépondreSupprimerMYO mais comment tu fais pour supporter? Moi ça n'arrive pas souvent, et je suis anéantie...
ELLA pas mal, le coup des surgelés...mais il faudrait que je sois rancunière, et demain, je me connais, j'aurai tout oublié...
je plaisantais bien sûr.. Bien que les cuisses de poulet m'ont bien fait saliver moi qui n'avais plus qu'un bol de céréales comme gueuleton du jour (véridique) :-(
RépondreSupprimerELLA tu m'arraches le coeur, qu'est-ce que je pourrais faire pour t'aider? Au fait, tu ne m'as pas renvoyé de mail, j'ai perdu ton adresse tu m'en renvoies un, steuple?
RépondreSupprimerje suis désolée, çà va tu sais.. C'était juste pour dire que tout un chacun on oublie de savourer ce qui semble évident et qui pourtant reste un cadeau de la vie : pouvoir se loger, se nourrir, être entouré, là, on est béni, le reste, c'est du chichi !:-)) Mais je ne voulais pas être "larmoyante", c'était juste que ce repas de famille était une bénédiction, c'est important de le rappeler à sa famille quand on l'oublie dans son quotidien.. :-) bisous, et n'aies pas le coeur déchiré, ce n'était pas mon but, désolée.. Bisous
RépondreSupprimerOui je sais, et d'ailleurs en général je ne manque pas de le leur rappeler, mais de temps en temps ça disjoncte.
RépondreSupprimerEnfin quand tu voudras discuter en privé, tu sauras comment faire. J'ai vraiment fait partir ton dernier mail à la corbeille sans le faire exprès , et je n'avais pas enregistré dans mes contacts, bête que je suis.
Bises, je vais dormir dehors, il fait vraiment trop chaud.
Douce nuit
Mais quelle idée aussi d'aborder la question conflictuelle des vertus comparées du point de croix et du point mousse ! On n'a pas idée ! :~)
RépondreSupprimerah la la comme tu dis ;-)
RépondreSupprimermais au moins il n'y aura pas des trucs qui "pourrissent" si on s'engueule de temps en temps... et on peut continuer à s'aimer ;-)
PS pour Bruges, vous n'irez pas sans moi, j'espère!
J'ai de la chance avec Petit Singe Vert c'est pas souvent que ça nous arrive !!!
RépondreSupprimerComme beaucoup , j'ai aussi connu ça , rarement , mais c'est arrivé
RépondreSupprimerJe n'aime pas trop les grande tablées familiales , tout le monde parle fort , n'écoute pas l'autre , et les sujets qui reviennent systématiquement , ça use
mais en débit de cela , je sais que ceux qui ayant perdu tous liens familiaux ou amicaux en rêvent de ces moments là , même aux valses de serviettes et claquements de portes
Bon lundi à toi
Chère Célestine,
RépondreSupprimerDécidément nous sommes en phase ... Ma soirée ressembla à la tienne, très très moche, tout le monde se mêla de tout et de tous, ma céphalée persistante depuis deux jours se mit à enfler ... Les mots commencèrent à gicler, et soudain JE quittai la table... euh la cépahlée a disparu ... et je me suis remise à mes ventes de fringues internet (ma nouvelle passion) durant 3 heures .. Vive la météo, mais je crois qu'elle y était pour quelque chose dans l'histoire ...
Bises
Ca me fait pense à une scène du film d'Ettore Scola : La famille.
RépondreSupprimerTon texte n'est pas uniquement narratif, il film aussi.
On s'y croirait !
Je t'embrasse.
Au fait, ça fait un moment que je voulais te le dire, tes yeux sont magnifiques.
Li
Je ne pense pas qu'ils oseraient le faire en ma présence. Il est déjà arrivé qu'ils aillent s'expliquer dehors ou sur le balcon, mais cela ne dure pas.... et pas devant moi... Et pourtant, c'est aussi moitié rital et français...Il ne faut pas oublier que je suis vraiment le patriarche..... Sourires.
RépondreSupprimerBises de nous deux
J'ai connu l'un de ces repas, c'était il y a une dizaine d'années...Et la brouille persiste !
RépondreSupprimerANDIAMO, tu me fais peur! Non, ici tout va bien, le petit déj était détendu...
RépondreSupprimerPATRIARCH ah! tu me comprends...le sang méditerranéen, ça part au quart de tour...
LI merci 1 d'être passée 2 pour le commentaire cinématographique, ça me touche: Ettore Scola, grand cinéaste. Et hier c'était un peu ça, la comédia dell arte...3 pour le compliment (mais c'est mes parents qu'il faudrait féliciter! lol j'espère que tu vas bien.
ZENONDELLE est-ce que ça va mieux aujourd'hui? la migraine et la dispute?
JEANNE oui je sais que j'ai une grande chance d'avoir une grande et belle famille, et je cultive ce bonheur au quotidien.C'est pourquoi ce genre de (rare) anicroche me touche beaucoup.
HUTTE DES BOIS oui, je me suis laissé dire que Singe Vert était un compagnon particulièrement délicieux...
ADRIENNE, MYOSOTIS, DELPHINE bon si j'ai bien compris, il y a des amatrices pour Bruges l'an prochain...j'adorerai(s)!
TANT BOURRIN je crois qu'on parlais plutôt de l'influence de la masturbation des crabes sur le recul des falaises...
Merci Célestine ... migraine disparue, il fallait que cela sorte ! Sinus bouché, donc je ne sens plus rien ... mon sens préféré ... Mais tout va. La maison s'est vidée aujourd'hui et je reprends goût à la solitude. Et toi ?
RépondreSupprimerJe t'embrasse
Zénondelle
Petits jours doux de fin de vacances, canicule, préparatifs (en douceur) sieste, profiter encore un peu des enfants qui vont repartir vers leur destin. Toujours pas de réponse pour ma fille mais je crois qu'elle est top loin sur la liste d'attente pour espérer Toulouse...
RépondreSupprimerProfite bien toi aussi. Bien que tu sois en congé, fais-tu quand même une sorte de "rentrée"?
"Le festin de Babette": un chef d'oeuvre cinématographique (pour moi) ou l'art de la haute gastronomie (les mets et les vins, la disposition des couverts, l'attribution des chaises,...) permet, après l'émergence des conflits, aux convives de se retrouver et de s'aimer (résumé très raccourci)!!!
RépondreSupprimerTout convive devrait, face au REPAS, se rappeler la chance vitale de se nourrir!!!
Tout convive devrait, face au REPAS, se rappeler l'amour pour sa mise en oeuvre!!!
Tout convive devrait, face au REPAS, se rappeler l'importance des autres rassemblés!!!
Tout convive devrait, face au REPAS, se rappeler que quotidien ne doit pas oublier respect!!!
La vie, de la naissance à la mort, est un immense repas!!!
Notre chance se trouve proche de soi-même, il suffit, dans la simplicité, d'apprécier l'instant minuscule d'un bonheur, ouvrir grand les yeux pour se transformer en convive convié!!!
Invité à ta table, j'ai été et j'ai aimé!!!
Tes yeux sont magnifiques !
Li a raison !!!
Sait-elle que la plongée dans leur océan peut se faire en apnée, des mois, des années et aimer leur salinité iodé relaxante !!!
PETIT ANE GRIS merci, j'aime les références cinématographiques, tout le monde l'a bien compris...Je ne me souviens plus de ce film que j'ai pourtant vu, il y a longtemps.
RépondreSupprimerMe voilà rouge comme une pivoine sous ces compliments...
Bonjour!
RépondreSupprimerCe que j'aime dans tes billets, c'est que je les vis. C'est extra. Toutes les images défilent à chacun de tes mots.
Pour Brugges, je viens aussi. J'y suis allée une fois et le 1er super souvenir qui me vient, c'est que dans cette magnifique ville, il y a un magasin de dentelles, une chocolaterie, un magasin de dentelle, une chocolaterie, un magasin de dentelle, une chocolaterie ...et ainsi de suite jusqu'au bout du centre ville....Un délice te dis-je!
Et puis il y a des calèches qui te font faire le tour. Oui, je sais , ça sent le touriste à plein nez mais c'est super de jouer à Sissi l'impératrice le temps d'un tour de carosse! N'hésite pas, fonce si tu en as l'occasion. Bisous.
Oh! là!là heureusement que je n'ai pas eu souvent à vivre ce genre de situation avec mes enfants parce que je déteste les conflits verbaux! Lorsque j'étais ado le ton montait de temps en temps pendantles repas entre mes parents, notamment à propos de la seconde geuerre mondilae et là je me sentais de plus en plus mal et je finissais par monter m'isoler dans ma chambre sans même avoir pris part à la discussion :-)! Aujourd'hui heureusement tout est calme lors des repas de famille (pourvu que ça dure!!)
RépondreSupprimerJe croise les doigts pour ta grande. Pour moi pas de rentrée du tout... mais je n'ai pas encore mis les pieds dans l'agreg ... Je reprends en juin. Pour l'heur, tout plein de vieux projets se réalisent, notre salle de spectacle roots est prête avec scène et éclairage ... pour accueillir théâtre, musique, débats philo dès septembre. Je vais planifier toute l'année. C'est tout à fait passionnant aussi d'organiser,d'accueillir.
RépondreSupprimerBon courage pour tes prépas de rentrée.
je t'embrasse
Zénondelle
Capricorne à 200%, je ne suis pas du genre à m'emporter dans un repas de famille, ni à vouloir avoir raison dans une discussion, mais plutôt attendre que çà se passe. J'ai horreur de ces disputes, ne fut-ce que par respect pour la personne qui a passé plusieurs heures dans la cuisine et qui voit son travail réduit à néant.
RépondreSupprimerMais, par contre, toujours en fidèle Capricorne, je boude ensuite et je ne viens pas au repas de famille suivant, expliquant tout calmement que j'ai envie de manger en paix. Et alors là, c'est moi qui "fais un plat" d'une simple discussion...
Mieux vaut en rire et se dire que cela arrive dans toutes les familles. Ma maman répète souvent qu'elle préfère cependant se disputer avec mon papa que voir ses enfants se disputer entre eux. Bonne semaine Célestine.
Se dire, comme le dit un copain des garçons chez moi qu'au moins c'est plus vivant que chez lui. Et il revient souvent, manger chez nous :-) Même si, comme toi, ça me "soûûûûûûûûle"... Avec le yoga, on apprend à s'isoler en soi au milieu des autres... ça sauve.
RépondreSupprimerje découvre ce blog et ces mots qui me plaisent beaucoup . La musique de fond est agréable et apaisante .Je reviendrai vous lire :-) @ bientôt :-)
RépondreSupprimerC'est une scène de la vie de famille, comme il en arrive parfois, on termine sa pomme avec un creux dans la poitrine. Pas besoin d'origine italienne ni viking, que l'on soit béarnais, canadien ou corse l'histoire est immuable !
RépondreSupprimerC'est pas anonyme c'est Zoé, j'ai fait une mauvaise manip....
RépondreSupprimerBonjour Célestine,
RépondreSupprimerPetite pause dans le travail. Il fait décidemment très chaud. Merci pour tous ces petits mots. Moi j'ai horreur des empoignades à table : peut-être pour avoir été plutôt bon autrefois dzans l'ironie et les petits mots assassins je les fuis aujourd'hui. Mon père me citait souvent le "il faut savoir jusqu'où on peut aller trop loin" de Cocteau quand ce talent s'exercait à son encontre.
Ce blog a le talent d'attirer les confidences....peut-être parce qu'on s'y sent bien
. Bonne journée.
Moi j'ai vécu en Italie dans une famille qui ne se sentait en vie que dans les vociférations les plus imagées, y-compris des plats de spaghetti qui volaient et de grands claquements de portes... On s'en allait et ne remettrait jamais les pieds dans cette **** maison!
RépondreSupprimerJusqu'à la fois suivante. Moi j'étais atterrée, eux pas du tout. Ca les énergisait!
Quand ça gueulait entre mes frères et mes parents, je me disais que -- super-- je n'allais pas desservir.
RépondreSupprimerOh ils sont sympas ici, ils font ça avant ou après le repas, jamais pendant ou alors à la toute fin du repas, faudrait pas s'énerver le ventre vide !
RépondreSupprimerPar contre, cela se passe encore parfois chez mes parents, et j'ai horreur de ça ...
Tu me fais rire, Célestine. J'ai connu ça aussi quand mes filles étaient petites, les dîners du dimanche finissaient toujours ainsi : les filles avaient été odieuses, et punies elles pleuraient, les grands mères les consolaient, alors j'étais furieuse et je faisais la gueule, pendant ce temps, les mecs ne disaient pas un mot, ne faisaient pas un geste !
RépondreSupprimerBref, c'est la vie !
Bises de Lyon
Les repas de famille...j'échappe à ça car ma famille s'est disons un peu désagrégée....mais bon heureusement qu'on picole un peu en général, ça les rend plus supportables. S'il ne s'y passe rein c'est mortel et s'il s'y passe trop de choses, on est déçus...parfois meurtris...
RépondreSupprimerLes histoires de famille qui tournent mal sont une mine d'or pour les cinéastes et les romanciers (Comme Jonathan Tropper au hasard)
Tu as vraiment bien décris ce repas. de famille, j en ai connu, et a lire les commentaires, il semble que c est une chose courante
RépondreSupprimerJ ai un souvenir mémorable de mon repas de communion ou mon Pére et ses fréres se sont disputés pour des affaires de gros sous et de vantardises. Mes parents avaient dépensé de l argent, fait venir un traiteur et aprés le hors d oeuvre le ton est monté comme l orage, mon pére a foutu tout le monde dehors; On s est retrouvé seul au milieu des assiettes a peine commençées.Quel gachis! Ils ne se sont jamais réconcilé, j ai revu mes cousine quarante ans plus tard, mais nous n avions plus rien à nous dire.
Bonne soirée
Latil