Mon père m'offrit un jour un petit tube en carton, qui faisait, quand on l'agitait, un bruit délicat de bâton de pluie. « Tiens, me dit-il, c'est un kaléidoscope. »
Quel joli mot ! Il signifie, en grec, « regarder de belles images ». Combien d'heures ai-je passées à contempler, étonnée, l'infinie diversité des images créées par l'assemblage subtil de ces petites perles colorées se réfléchissant dans des miroirs...
C'est peut-être de là que me vient la constitution particulière de mon cerveau : une constellation permanente d'images qui donnent naissance à une multitude d'astérismes chatoyants. Je suis riche de ça et ça ne s'achète pas, comme disait le poète du XX° siècle...
Un mot, une musique, un grain de lumière dans le matin, et la machine à images se met en route.
J'ai appris très vite le pouvoir de l'imagination. Loin d'être la « folle du logis » conspuée avec mépris par Nicolas de Malebranche, c'est cette faculté merveilleuse de se fabriquer ses propres images, de s'inventer un monde. De créer de la nouveauté. De vivre la vie en mille dimensions...
La fréquentation des livres de mon enfance m'aida évidemment à cultiver ce don merveilleux. Toutes ces heures trop courtes où, allongée sur mon lit, au son de la pluie qui chantaient dans les chenaux, j'inventais les visages, les vêtements, et les décors des aventures de mes héros, surgissant de cet alignement mystérieux de signes que l'on appelle un texte.
Avec le recul, j'ai compris pourquoi mes professeurs s'ébaudissaient devant mes rédactions.
Et je réalise combien j'ai tâché, toute ma vie, de transmettre ce don, de semer ces graines dans les esprits de mes élèves, me heurtant de plus en plus, au fil du temps, à l'omniprésence de l'image toute faite. Eduquer est un combat. Une guerre pacifique contre le fatalisme, la facilité et l'ignorance.
Je ne fais pas partie de ces vieux grincheux qui disent que les enfants n'ont plus d'imagination. Donnez-leur un carton d'emballage, et observez : ils en feront toujours, quoi que l'on dise, un vaisseau intersidéral ou une cabane perdue au fond des bois.
Regardez-les avec bonheur transformer un vieux bout de rideau en costume des mille et une nuits, et la moquette en tapis volant.
Acceptez de goûter leurs délicieuses soupes de terre et d'herbe, leurs bonbons en cailloux. Dites bonjour sans vous moquer à leurs amis imaginaires. Parlez sérieusement à leurs nounours.
Lisez-leur une histoire et demandez-leur de fermer les yeux : les images émergeront d'elles-mêmes dans leur lobe préfrontal ainsi stimulé. Offrez leur des jouets « ouverts », offrant une myriade de possibles : des cubes, des jeux de cartes, des bûchettes de bois, des boîtes de peinture. Laissez-les inventer leurs règles du jeu, et changer celles qui existent. Visitez leurs châteaux en Espagne ou ailleurs.
Emmenez-les dans la forêt, en haut des montagnes, au bord des plages, ou simplement au fond d'un jardin, pour prendre le vrai monde entre leurs bras, à corps perdu, toucher les fourmis et observer la vie qui va.
Je vous laisse : je viens d'apercevoir Papa souris qui courait sur la terrasse comme un dératé en regardant sa montre. Je crois qu'il a oublié d'aller chercher son fils au club de self-defense contre les matous.
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Lorsque j'étais gamine, je confectionnais mon propre kaléidoscope avec du carton et du papier, ton billet vient de me le remémorer. Au fond du réceptacle, je mettais tout plein de petits papiers de toutes les couleurs, et je voyais des paysages, des objets merveilleux. Savoir si avec mes yeux d'adulte, je serais capable d'y voir les mêmes choses ? Cela me donne envie d'essayer...
RépondreSupprimerMon petit-fils Ruben a beaucoup d'imagination, il n'y a qu'à le voir et l'écouter jouer avec ses figurines. L'été dernier, il nous avait préparé un spectacle. Il était Astérix et nous devions nous aussi jouer un personnage. Nous nous étions beaucoup amusés. Il aime lire aussi, et il est très curieux, il aime apprendre, découvrir. Il n'est pas le premier de la classe, mais je lui dis souvent : tu iras loin, Ruben.
Merci pour ce joli billet, Célestine. Je t'imagine bien, petite fille, les yeux écarquillés et émerveillés devant toutes les belles choses à découvrir et à créer. Je t'embrasse, ma belle Amie.
Les spectacles montés par les enfants à l'occasion des fêtes sont toujours un régal d'imagination.
SupprimerInventer des mondes à partir de trois bouts de ficelle, bien sûr qu'on l'a tous fait...Et préférer un bout de carton au jouet sophistiqué (trop sophistiqué) qui était à l'intérieur, c'est un réflexe naturel de première importance : il indique notre faculté de résilience, et de contentement de choses simples, si un jour les objets compliqués doivent disparaître...
Vive tous les petits Ruben qui apprennent à cultiver cette sagesse imaginative.
Bisous belle d'âme
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Coucou Célestine, ton billet est merveilleux et j'ai eu aussi un kaléidoscope offert par mon père. Que de bons moments passés.
RépondreSupprimerCela réveille de doux souvenirs. Lorsque mes deux filles avaient environ 6 et 7 ans, elles nous offraient un spectacle chez mes parents plus d'autres par la suite.
Ma maman leur prêtait ses jolies chemises de nuit roses pour leur scène. Avec une corde à sauter avec les deux bouts en bois, elles s'en servaient comme micro. Nous étions assis au salon dans l'attente. Mes deux filles à la cuisine à préparer le spectacle. Bien entendu, nous devions payer notre place avec des petits carrés de papier et le prix dessus qu'elles avaient préparé. Elles passaient près de nous pour prendre le billet sinon nous ne pouvions pas rester :-) Ensuite une des deux sortait de la cuisine et disait... Mesdames et Messieurs, bonsoir, je vous présente la grande chanteuse Sandrine qui va vous chanter une de ses chansons et nous applaudissions. Elle plaçait donc le bout en bois près de sa bouche comme si c'était le micro. Ce fut des moments merveilleux. Comme tu l'écris Célestine, les enfants on de l'imagination.
Merci Célestine pour ton billet qui me fait très plaisir.
Gros bisous ♥
Mes lecteurs aussi ont beaucoup d'imagination, il n'y a qu'à en juger par la longueur des commentaires. L'imagination se stimule par des interactions, et je suis heureuse de constater que mon billet t'a remis en mémoire l'enfance de tes filles, et tous ces moments de bonheur où les enfants nous préparent des spectacles...Comme je le dis à Françoise un peu plus haut, c'est primordial dans le développement de la personnalité, que d'être capable de créer quelque chose avec trois fois rien.
SupprimerQui d'entre nous ne s'est pas transformé-e en interprète, micro à la main ?
Dernièrement, j'ai reçu une de ces invitations sur petit bout de papier. Le spectacle avait lieu dans la salle de jeu de l'immeuble où nous possédons un appartement à la montagne. Nous avons pris très au sérieux l'invitation, et le spectacle était de grande qualité.
Bisous belle rêveuse.
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Quelle belle illustration par l'exemple du pouvoir des images et des mots sur nos petites cervelle de mômes (petites cervelles qu'on garde une fois adulte, mais chut ! les grandes personnes sont persuadées de ne plus être des enfants), petites cervelles pleines d'imagination et d'envie de jouer (sérieux comme un môme qui joue, pas comme un adulte qui se berne lui-même en essayant de se prendre au sérieux) !
RépondreSupprimerJ'ai découvert il y a quelques jours que les Illuminations de Rimbaud étaient non pas une métaphore mystique comme les croyaient mes profs au lycée, mais les images à colorier de chez Pellerin et cie à Epinal... (C'est Verlaine qui l'écrit, pourquoi ne pas le croire ?). Et ça m'a ravementevu à la cervelle que Stevensons a écrit quelques pages magnifiques ("les porteurs de lanternes" ) sur les images à un sou de quand il était mioche, et qu'il estime être à la base de toutes ses histoires :)
bref... bises, Célestine !
Jérôme
oups, message parti trop vite : l'anonyme cidssus, c'est https://carnetsparesseux.wordpress.com/
Supprimer:)
Je t'avais reconnu par ton prénom...Et aussi par ton style: il n'y a que toi pour ressortir de derrière les fagots le vieux verbe françois ramentevoir et citer dans le même commentaire Rimbaud, Verlaine et Stevenson...
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Dé-mas-qué !!! :) : )
SupprimerC'est drôle, tu dis "donner leur un carton d'emballage, ils en feront..." ! Cette semaine j'ai moi-même transformé un flyer d'agence immobilière en forêt logement pour biche aux yeux exorbités : ;-) Ce doit être mon côté enfantin !
RépondreSupprimerEt si c'était ton côté artiste, ma Biche ?
SupprimerTu me répondras que les artistes sont de grands enfants...
Bises réjouies.
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Pour Noël j'avais peint de petits cartons à mettre dans l'assiette avec le prénom de chaque convive. J'en avais peint un (une souris très réussie !) pour le chat et l'avais posé devant ses croquettes ! La nuit suivante j'ai fait un rêve très drôle : des souris emportaient toutes les croquettes ainsi que des noix !!! On ne pouvait plus les arrêter :-) J'en ris encore ! :-)
RépondreSupprimerTrès jolie, l'idée d'associer le chat au repas de noël...
SupprimerJ'aurais bien aimé voir cette souris très réussie, si réussie qu'elle a pris vie dans ton rêve, et a convié ses copines au festin...
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Ton texte me réveille des sensations extraordinaires. Ah ! Le kaléidoscope ! Personne ne m'a offert cet objet magique. Je l'ai découvert dans le grenier (enfin ce n'était pas tout à fait un grenier, c'était une pièce en marteau aux étages, disons un bric-à-brac !) Je me suis demandé ce qu'était ce tube. Puis en mettant mon œil j'ai vu des merveilles. En le tournant : des petits bruits de cristaux et puis tout changeait. Mais c'était sombre. Je n'avais pas encore compris qu'il fallait diriger l'autre bout vers la fenêtre. Et là la magie a redoublée. Je ne sais plus quel âge j'avais. Vers 6/7 ans ? Mais je fus persuadé que c'était un objet magique. Il y avait du vivant coloré au fond du tube. Et, je ne sais trop pourquoi, j'ai pensé qu'il valait mieux n'en parler à personne. Ce fut encore plus merveilleux de posséder un secret qui m'emmenait ailleurs. Je le cachais dans tout le bazar et quand je pouvais, sûr de ne pas être dérangé, j'allais y cueillir mes rêves, je passais un temps qui devait être infini dans l'éternité de l'imaginaire.
RépondreSupprimerEt puis un jour, en revenant de vacances chez une tante, « On » avait mis de l'ordre dans le bric-à-brac. « On » avait fait un nettoyage par le vide. J'ai cherché en vain le tube magique. Je ne l'ai jamais retrouvé. J'ai pleuré tout seul dans mon lit le soir.
C'est longtemps après que j'ai compris que le kaléidoscope magique était toujours au fond de moi.
Ta dernière phrase contient tout entière ta philosophie de vie : ce que nous possédons dans notre coeur de soi ne disparaît jamais, et nul ne peut nous le prendre.
SupprimerMerci pour ce magnifique témoignage, mon cher Alain. Les ressentis des enfants sont souvent décuplés, j'ai vu des gosses pleurer à chaudes larmes la mort de leur canari, comme s'ils avaient perdu leur frère...
Alors je comprends ton chagrin, il ressemble au mien quand j'avais retrouvé ma boîte à musique cassée...
Je t'embrasse fort
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"C'est peut-être de là que me vient la constitution particulière de mon cerveau "
RépondreSupprimerJe souris à cette phrase parce que je n'ai aucune info sur la constitution de ma cervelle.
Du coup je me dis que c'est rare de réussir à appliquer si bien le précepte de Socrate "Connais-toi toi-même"...
PS : On m'avait appris à faire des kaléidoscope, c'est pratique quand tu as deux petites soeurs...
C'est rare de réussir à appliquer si bien le précepte de Socrate "Connais-toi toi-même"...
SupprimerIl faut dire que ça fait un moment que j'essaie de comprendre ce qui me meut... J'en parlais déjà en 2012, comme tu le vois, ça ne date pas d'hier...
Je ne dis pas que j'ai tout compris, mais je commence à savoir un peu comment je fonctionne...
Tu m'apprendras à faire les kaleidoscopes ?
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Avec plaisir, tu sais bien que nous vous reverrions avec plaisir.
SupprimerA ce ravissement de l'enfance , s'est un jour substitué l'émerveillement des fractales *, quand j'ai ,par ce biais , découvert que la Nature de tout temps produisait des fractales comme monsieur Jourdain , de la prose ...
RépondreSupprimerEn la circonstance nourri de cela , plus qu'ontologiquement disposé à ( enfin je l'imagine) mon cerveau s'est emparé de la chose et ne s'en lasse pas!
* Il se trouvera certainement quelques esprits scientifiques qui s'inscriront en faux contre mon rapprochement entre les structures de ces images ...
Ils ne m'ôteront pas mon enthousiasme ...
Merci joyeusement à toi prolixe Célestine de semer tôtement d'exubérantes réflexions 😊
En résumé, tu adores les choux romanesco...
SupprimerMoi aussi. Et j'aime aussi quand tu inventes des mots. Comme tôtement, par exemple...
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L’imagination quel délire !
RépondreSupprimerC’est peut-être dans les gênes,
C’est la curiosité du regard rêveur mais annaliste, sans suffisance,
Un regard jamais blasé, tout comme les enfants que rien de surprend, rien n’étonne
J’ai cette prédisposition, et parfois je me demande si je ne suis pas un brin fofolle, mais après tout qui peut dire, de la normalité où de la folie, lequel est le meilleur, lequel est le pire ?
Je sais que je serais malheureuse sans cette folie douce
Bise à toi ma douce
Bien sûr que tu es un brin fofolle.
SupprimerC'est d'ailleurs pour ça que je t'aime, ma Jak.
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Il existe dans notre cerveau un petit canal qui se faufile à travers nos habitudes nos à priori, notre éduction, notre conformisme, nos croyances et qui s'appelle l'imagination....... C'est le chemin de la liberté et de la création.
RépondreSupprimerJ'aime bien l'idée de ce petit canal, comme un ruisseau qui glougloute à l'intérieur de soi, et nous emmène dans des prairies agréables...
SupprimerBisous Daniel
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Ah, j'aimerais bien moi aussi retrouver mon âme d'enfant où mon imagination créait des mondes... c'est un brin étriqué ici aujourd'hui !
RépondreSupprimerBen c'est quoi ce coup de grisou, mon Boss ?
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Juste un nuage, ce doit être l'âge... ;-)
SupprimerLe soleil est revenu, ce matin, j'espère...
SupprimerEn tout cas dans mon coeur.
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Ici, il y avait de la bruine toute la matinée, je me brancherai donc sur ton cœur-soleil !
Supprimer♥️
SupprimerJ'ai eu cet objet en main aussi un jour chez une copine, tu fais remonter des souvenirs "oubliés" :-)
RépondreSupprimerC'était un jouet très à la mode...Mais je crois qu'on en trouve toujours. J'ai envie d'en offrir un à mes petites-filles. Pour boucler la boucle. ;-)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Toujours cette charmante façon d'évoquer votre enfance...Et le lien très fort avec les enfants, que vous avez aimé toute votre vie. C'est de cette manière que vous "bouclez la boucle" comme vous dites.
RépondreSupprimerOui, offrez un kaleidoscope à vos petites-filles. A travers leur merveilleux miroir, c'est votre enfance que vous retrouverez.
~L~
Oui je crois que c’est ce que je vais faire. Leur offrir un joli morceau de mon enfance. Merci mon ami pour vos mots toujours réjouissants.
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Quelle est la probabilité de voir la même composition en plongeant à nouveau son regard à travers l'oeilleton d'un kaléidoscope ?
RépondreSupprimerOui, quand j'étais enfant, le kaléidoscope était l'un des jouets que l'on offrait couramment...
Comme toi ces objets au sein de ce tube en carton me fascinaient par leurs déplacements et leurs interactions infinis.
Mais j'ai plus souvent et plus longtemps été intéressé par mon "kaléidoscope" personnel : celui que je me fabriquais instantanément en regardant un ancien carrelage. Le nombre de personnages que le graphisme des carreaux me permit de saisir est tout aussi impressionnant.....
Merci pour cette évocation renouvelée
Tu avais découvert, avec ton carrelage, le principe des stéréogrammes qui m’ont toujours fascinée, surtout par le fait que tout le monde n’accède pas à cette vision en 3D tellement particulière …quant à la réponse à ta première question, la possibilité est bien sûr infinitésimale, pour ne pas dire nulle.
SupprimerBisous et re-bon anniversaire !
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Un objet qui n'est jamais entré dans ma jeune vie. C'est Papa qui animait mes journées, les colorait , les faisait danser, éclaboussait nos vacances de découvertes et nous faisait avancer sur des chemins balisés d'étoiles multicolores . L'émotion me gagne. Je sais que tu comprends. Je t'embrasse.
RépondreSupprimerAlors tu as eu de la chance , c'est beau ce que tu racontes.
Supprimer@Chinou
SupprimerTu sais que tu as le don de nous mettre la larme à l’œil…
Oui je dis comme Marco : c’est beau ce que tu écris…
Bisous humides
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J'aime les thaumatropes et les détournements d'objets! J'ai des côtés très enfantins...
RépondreSupprimerBon WE et gros bisous ♥
Et toi tu as le don de m’apprendre des mots nouveaux. Thaumatrope…j’avoue que le mot fait rêver 😊
SupprimerBon dimanche ma Cathy
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Comme tu le soulignes, les objets du quotidien, le banal utilitaire deviennent des trésors, une fois touchés par la grâce de l’imagination des enfants. Pinces à linge, capsules de bouteilles, trombones, pommes de pin, petites branches taillées, sculptées, fils de laine, deviennent, sans même remuer le bout du nez, le cadre, les héros d'une histoire merveilleuse, d'une scène de théâtre, d'un détournement de réalité vers une autre réalité, une projection qui se moque des limites de la "raison", les anéantit.
RépondreSupprimerEnfants, mes frères et moi , nous avions fabriqué un kaléidoscope.
A Noël, j'ai décidé d'en faire de même avec ma petite-fille de 3 ans, Chiara.
Le plaisir que lui a procuré sa confection était aussi intense que la joie que j'ai éprouvée à construire, avec elle, cette baguette magique des images.
Aux dernières nouvelles, ce kaléidoscope est devenu un ami inséparable.
Ton texte, Célestine, donne le tournis, un délicieux vertige.
Il est si riche, si condensé, il est kaléidoscope.
Comme ce dernier, il naît d'une surface de vision réduit, fixe, puis l'anime, l'agrandit jusqu'à l'infini.
"Eduquer est un combat", si tu as le temps, l'occasion, un jour, de développer cette phrase, j'en serais ravi.
J'éprouve une tendresse particulière, une admiration réelle pour mes enseignants, surtout ceux du primaire.
Merci Célestine pour ces couleurs, ces images, ces réflexions (autre caractéristique du kaléidoscope) , exposées avec talent par la diversité, l'éclat de ton écriture.
Bon début de week-end, bises.
OOOh Rom, quel beau commentaire tu as écrit là...
SupprimerJ'espère que tu reviendras par ici lire ma réponse, qui a tardé mais j'ai eu un weekend rempli et ce n'est pas fini !
J'aime beaucoup ton premier paragraphe et cette liste à la Prévert des objets que l'imagination des enfants détourne pour en faire des merveilles.
Tu n'es pas le premier qui parle de fabriquer un kaléidoscope et je vais m'enquérir d'un "tuto" qui me permettra de faire la même chose avec ma petite-fille Sibylle, qui a 4 ans et demi.
Merci pour tes compliments sur mon écriture, tu sais que venant de toi c'est toujours un grand plaisir à lire.
Je t'embrasse affectueusement
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Aux enfants que nous avons cotôyé, on espère toujours avoir semé la petite graine qui fait rêver et grandir, toi et moi !
RépondreSupprimerEn tant qu'éducatrice avec diverses casquettes selon mes choix de vie, il m'arrive de croiser des "grands" qui me parlent de nos ballades en forêt à cheval, ou dans les beaux espaces béarnais ... Ceux plus classiques d'une école de Toulouse, rue Ozenne, je les ai perdus de vue, mais ils sont dans mon coeur. Sans parler du Club Mickey sur la grande plage de Biarritz, là c'est bien plus ancien, encore, j'avais 17 ans !!! Ton article ravive mes souvenirs...
Toi aussi je n'ai aucun doute tu leur a laissé une belle empreinte Célestine...
Le kaléidoscope me fascinait, petite, on se le disputais avec ma soeur. Je me suis beaucoup consolée avec Cloclo, un bonhomme en carton-pâte, vêtu de bleu et blanc, en uniforme de marin (je crois) qui portait des gants blancs, doigts écartés, et je disais avec amour "il a des mains comme des marguerites !"
Très poétique ton bonhomme en carton-pâte...
SupprimerComme tout ton commentaire d'ailleurs, qui allie la nostalgie douce aux éloges discrets.
J'aime beaucoup tes évocations de jeunesse. Et j'avais oublié que tu avais été éducatrice.
Belle journée !
Je t'embrasse
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J'en parle peu, quand j'ai tout plaqué pour les chevaux et la vie au grand air en quittant Toulouse pour le Béarn en fait j'ai repris
Supprimermes liens avec les enfants, interrompus par une période de travail en Centre Hospitalier universitaire, dont je ne supportais plus l'ambiance...
En vieilissant je me vois radoter un peu avec mes vieux souvenirs Célestine !!!
Mais non, on a tous des souvenirs privilégiés que l'on aime raconter...Ce n'est pas forcément radoter.
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Tiens Célestine a écrit un nouveau texte hier , ô il y a déjà 35 commentaires , ben dis donc !
RépondreSupprimerOn y cause de kaléidoscope et de la faculté de se fabriquer ses propres images, de s'inventer un monde !
Les enfants sont créatifs , ils inventent sans cesse . Jadis mon frère et mon cousin et moi même inventions des pays imaginaires où se déroulaient nos jeux , et d'ailleurs nous en parlons avec un joli sourire encore aujourd'hui lorsque l'on se voit , chaque étoile à son histoire ....
On se demande d'où vient cette étrange capacité des humains à inventer n'importe quoi , allez donc regarder les mythes de la Grèce antique et toutes les histoires aussi farfelues que l'on se raconte aujourd'hui . Nous sommes une espèce douée pour les légendes et les chimères et pour croire à l'incroyable avec une foi inébranlable .
Moi j'ai l'impression que mon imaginaire travaille joyeusement chaque jour et chaque nuit sans prendre de repos.
Moi non plus je ne crois pas que les enfants n'ont plus d'imagination , il faut qu'ils en aient beaucoup pour devenir adulte et se construire une représentation du monde.
Il me semble qu'il faut éviter qu'ils soient trop devant les écrans , mais un peu de télé à bon escient est une fenêtre sur le monde aussi.
Ah , que se passe-t-il aujourd'hui j'écris des phrases trop sérieuses et un peu plates , rire .
Bon Célestine il y a quelques semaines dans un commentaire tu m'avais donné un gage :
" Enregistrer une chanson "
C'est fait
http://la-bonne-vie.eklablog.com/
Bonne soirée à toi
l'Marco
Ne t'excuse pas d'être sérieux parfois ! Le juste équilibre entre l'humour et la réflexion, voilà ce que j'aime. Les éternels pitres incapables d'être sérieux deux minutes me fatiguent autant que les éternels sérieux qui ne se lâchent jamais...
SupprimerEt tes phrases sont loin d'être plates...Au contraire, elles font naître a réflexion, et les saines interrogations sur cette faculté que nous avons à créer des chimères. Celles-ci ont leur charme, sauf lorsque l'on perd la distance avec la réalité, et que l'on tombe dans l'intégrisme... Croire à l'incroyable, oui, mais ne pas vouloir que les autres y croient, voilà qui sauverait le monde de ses furies égotiques...
Tu vois, moi aussi je sais être sérieuse, même si là, j'ai aussi une belle envie de rigolade.
Belle journée mon Marco
Merci pour la chanson de Barbara je sais la jouer au piano (c'est moins dur que Chopin) 🤣
Bises
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Oui il faut parler avec sérieux aux nounours des enfants , et à tous les amis imaginaires , je me souviens d'avoir participé l'anniversaire de Panda ( une peluche arrivée à la maison depuis un an ) avec toutes les peluches en arc de cercle autour , et nous avions chanté ' joyeux anniversaire Panda " avec conviction et joie , et très sérieusement . Rire !
RépondreSupprimerhttps://www.youtube.com/watch?v=ePWaxl1II8s
J'aurais aimé voir ça !
SupprimerRemarque tu as un côté nounours, ça doit bien t'aller.😁
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Je n'ai pas utilisé de kaléidomachin pendant mon enfance, mon kaléidomachin à moi c'était la porte vitrée du magasin et sa vitrine remplie d'objets fabuleux j'ai passé des journées, des semaines, des mois probablement des années à regarder les gens marcher sur le trottoir, à voir les gerbes d'étincelles des soudeurs sur les bateaux de l'autre côté du quai, à capter les bruits de la ville et les hurlements du vent et mouettes, j'ai beaucoup appris de ces moments là...
RépondreSupprimerBleck
Le kaleidoscope de la vraie vie, c'est pas mal non plus...
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Kaléidoscope d'enfance, terreau de mes rêves d'adulte.
RépondreSupprimerJe vois toujours Papa nous apprendre à les confectionner avec des pliages, y glisser des miettes de papiers colorés, et le soir, partir à la dérive en y plongeant mon regard émerveillé face à ces paysages inconnus.
Un billet souvenir qui me touche beaucoup.
Merci Frangine pour cette évocation pleine de poésie.
Bises kaléidoscopiques.
C'est en effet un objet très poétique, aux mille facettes toujours nouvelles...C'est sans doute cette infinie possibilité d'étonnement qui me fascine. Tout comme toi.
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
J'adore apprendre des choses intéressantes par ton intermédiaire. Mais je crois que je te l'ai déjà souvent dit. Si j'ai parfaitement reconnu le poète du XX siècle..., je dois avouer que je n'ai jamais utilisé, ni vu, un kaléidoscope. À part, peut-être là, clic
RépondreSupprimerJ'apprends des mots nouveaux, comme "astérisme" (et l'empire du milieu)Actuellement au cinéma :-) j'rigole.
Malebranche et ses théories fumeuses... Puis dans un commentaire, " thaumatrope" .
Pour ce qui est des jouets "ouverts", je ne savais pas que j'avais fabriqué, pour mes petiots, un jeu de construction déjà inventé par Tom Van der bruggen; plus connu sous le nom de Kapla. clic
J'ai aussi fabriqué d'autres jouets, comme, par exemple, ce trolley à la mode Spit Nolan avec des roulettes clignotantes multicolores clic
Le souvenir que cette chariote a laissé dans la mémoire de mes enfants, ainsi que dans celles de petits voisins, est mémorable. Les années ont passé, les petits voisins ont grandi, le souvenir est toujours là.
Je tiens probablement cela de mon père, qui nous fabriquait des jouets en bois ; une sorte de Geppetto...
Comme c'est bizarre cette façon de se perpétuer !
Les jouets en bois ont quelque chose de merveilleux qui se rattachent à mon enfance. J'ai récupéré, dernièrement, mes boîtes de "chalet suisse" miraculeusement rescapées de mon enfance...Comment sont-elles restées intactes jusque là, c'est un mystère....Bref, tu aurais adoré ce jeu de construction extraordinaire. Je suis heureuse d'en faire profiter mes petites filles.
SupprimerLes kapla sont plutôt de la génération de mes enfants, qu'est-ce qu'ils y ont joué !
Franchement, entre le bois et les sacro-saint plastique, il n'y a pas photo...
Bises tardives mais sincères.
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Oups ! bises Puydômoises
RépondreSupprimerTu recherches toujours ce qui te meut ou ce qui t'émeut ? A vrai dire, c'est sans doute la même chose....
RépondreSupprimerOn ne parle pas souvent du doux son du kaléidoscope et pourtant ce petit bruit de cristal lorsque le bouge fait partie intégrante de son charme. J'ai adoré ces dessins colorés, changeant à l'infini. Et bien sûr, j'en ai offert aux petits....
Myo
Décidément, j'évoque un objet qui a drôlement la côte... D'ailleurs il y en a plein en vente sur le net, je vais me laisser tenter...
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Une histoire... Genre, "Une soupe au caillou" ?
RépondreSupprimerJ"abonde !
Oui, l'histoire la plus imaginative du monde !
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Tu es décidément une merveilleuse fée qui illumine le quotidien. J'ai eu une maitresse un peu comme toi en grande section. Je ne l'oublierai jamais : Madame Nicole. Elle a ouvert grand mon imagination.
RépondreSupprimerTu me rappelles une chanson que chantaient mes enfants quand ils étaient petits.
SupprimerÀ l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
Ma table est en chocolat, ma chaise en barbe à papa
Et celle d'Emmanuel est en caramel
C'est pas vrai (si, c'est vrai)
T'as le nez qui bouge, tu deviens tout rouge
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
J'ai près de moi mon cartable, il connaît toutes les tables
Il sait bien que 3x2, ça fait 32
C'est pas vrai (si, c'est vrai)
T'as le nez qui bouge, tu deviens tout rouge
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
On a beaucoup de copains, des kangourous, des requins
Et même un rhinocéros, pas du tout féroce
C'est pas vrai (si, c'est vrai)
T'as le nez qui bouge, tu deviens tout rouge
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
La maîtresse est très gentille, pour les garçons et les filles
Quand on joue dans les couloirs, elle fait nos devoirs
C'est pas vrai (si, c'est vrai)
T'as le nez qui bouge, tu deviens tout rouge
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
Si tu sais bien ta leçon, on te donne des bonbons
Et si tu ne la sais pas, tu as du nougat
C'est pas vrai (si, c'est vrai)
T'as le nez qui bouge, tu deviens tout rouge
À l'école, à l'école de Madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
On apprend beaucoup de choses, que les éléphants sont roses
Et que les œufs des cochons sont en saucisson
C'est pas vrai (si, c'est vrai)
T'as le nez qui bouge, tu deviens tout rouge
À l'école, à l'école de Madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
Dans la cour on joue au foot, et chaque fois que l'on shoot
En plein milieu d'un carreau, on gagne un gâteau
C'est pas vrai (si, c'est vrai)
T'as le nez qui bouge, tu deviens tout rouge
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
À l'école, à l'école de madame Nicole
À l'école, à l'école, on s'amuse bien
Tu as raison, les petits enfants ne manquent jamais d'imagination. Ils n'ont pas le mental pour venir tout gâcher.
RépondreSupprimerÇa c'est un commentaire de Heure Bleue ou je me trompe ? 😉
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
C'est ça que j'aime chez Snoopy, il a l'imagination d'un môme.
RépondreSupprimerhttps://static.wikia.nocookie.net/peanuts/images/a/ae/Blackbeagle.jpg/revision/latest/scale-to-width-down/195?cb=20130603041502
Par contre on a du mal à être fiers de ce qu'imaginent - et réalisent - les adultes ! Et pourtant ce sont d'anciens enfants !
Va comprendre, Charles !
Euh pardon, Céleste nièce ! ;-)
Bonjour Joe,
SupprimerLes enfants peuvent, eux aussi, commettre des actes de cruauté, de perversion, d'harcèlement, d'imagination maléfique.
Jusqu'à quand est-on un enfant ? Combien de temps, pour certains, avant d'être contaminé par notre monde ?