En ce temps-là, j’étais un peu bohème, et je chantais le soir dans un sombre pub de Little Italy, à l’angle de Mulbery et de Hester Street. Le cabaret s’appelait l’Alouette bleue.
J’avais la hanche gironde, et mes seins blancs, moulés dans des robes évanescentes à la Jean Harlow, transformaient la gent masculine en pauvres loups de Tex Avery, les yeux exophtalmés et la langue pendante. C’était du délire dans la salle quand j’attaquais une pole-dance lascive autour du pied de micro, tout en chantant « C’est si bon ».
J’apparaissais dans un nuage de fumée rose, et je baguenaudais sur des rythmes suaves de blues et de smoothy-jazz, cependant que les mâles du premier rang s’agrippaient à leur verre de old bourbon comme à des bouées de sauvetage.
C’est à ce moment précis de mes incertaines errances américaines que je fis la rencontre du Gentleman des plaines. Nos flâneries noctambules nous avaient amenés sur la même rive de l’Hudson, à contempler les mêmes eaux noires, un soir de mai.
Lui, chien de prairie, prisonnier d’un passé nébuleux, ivre de route 66, de country music et de grands espaces, jaunis par la chaleur et le sel, où William Cody faisait pacager ses mythiques troupeaux de cornes.
Moi, libellule de comptoir, aux yeux de poupée agrandis par le rimmel fondu et les cernes des nuits sans sommeil. Deux parias de la vie. Nous nous payâmes un road movie en liberté digne de la MGM dans un remake de Kerouac. Il m’offrit avec enthousiasme un aller simple pour une love story céleste et unique, plaquant sur ma bouche un baiser de circonstance, mi-Bogart, mi-Brando. Je fondis comme un ice-cream hollywoodien.
Je ne l’ai jamais revu…Certains disent l’avoir aperçu un jour sur un trottoir de Brooklyn. D'autres affirment qu'il tiendrait un blog. Mais rien n'est certain.
Moi je sais qu'il se reconnaîtra toujours dans mes lignes, même des années plus tard.
Moi je sais qu'il se reconnaîtra toujours dans mes lignes, même des années plus tard.
Pour l'atelier du Goût.
Et Sarah Vaughan pour la musique d'ambiance
Quand je l'entends chanter :
RépondreSupprimerSomeday he'll come along
The man I love
And he'll be big and strong
The man I love
And when he comes my way
I'll do my best to make him stay
He'll look at me and smile
I'll understand
And in a little while
He'll take my hand
And though it seems absurd
I know we both won't say a word
Maybe I shall meet him Sunday
Maybe Monday, maybe not
Still I'm sure to meet him one day
Maybe Tuesday will be my good news day
He'll build a little home
Just meant for two
From which I'll never roam
Who would, would you
And so, all else above
I'm waiting for the man I love
He'll build a little home
Just meant for two
From which I'll never roam
Who would, would you
And so, all else above
I'm waiting for the man I love"
alors je comprends ce qui t'a plu en elle et comment tu as pu imaginer ce texte qui nous entraine irrésistiblement vers ses chansons.
Bises
C'est une belle chanson d'amour, Petrus.
SupprimerEt la musique qui l'accompagne est très évocatrice de cette époque un peu mythique.
de là, il m'a été simple d'écrire cette fiction...dans laquelle j'ai mis beaucoup de moi-même.
Bises
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J'ai un CD de Sarah Vaughan avec entre autres Lover Man, je l'aime bien, juste un peu moins qu'Ella...
RépondreSupprimerBisous !
C'est quoi, un CD ? 😂
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Je vais pas me fatiguer à t'expliquer, c'est un truc trop vieux pour que tu puisses comprendre, une sorte de gramophone !
Supprimer😁😁😁
Supprimer🎸🎶🌹 To be continued...
RépondreSupprimer...To the end of love ?
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Par Madeleine Peyroux, alors ;)
Supprimerhttps://youtu.be/cRLrwLibDUo
En lien sur mon pseudo, mon propre juke-box....
Superbe interprétation.
SupprimerMerci mon Titi
•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Tiens, hier j'ai vu quelques images de James Dean et de son dernier trip.
RépondreSupprimerJ'ai écouté et plein d'images me sont revenues en tête , ton texte m'a emporté bien loin, partante pour un road movie, mais juste pour le voyage, faut pas pousser le bouchon trop loin Maurice !
Maurice...comme l'Ile Maurice ? Jolie destination pour un road trip ! ;-)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Maurice, ah, tu sais, c'est la pub du poisson qui tourne en rond dans le bocal et qui se fait accuser facilement (surtout qu'il est muet comme une carpe !!!)
SupprimerAh oui là pub du petit garçon qui accuse son poisson rouge d’avoir mangé les chocolats …
SupprimerDélicieux !
Je l'ai aperçu jouant dans un western, il a quitté la grosse pomme, il a plutôt bien réussi.
RépondreSupprimerRavie d'avoir de ses nouvelles !
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Quel voyage ! en quelques lignes, tu plantes le décor, l'ambiance et l'imagination de chacun s'envole. Je ne n'arrive jamais à savoir où est le souvenir et l'imaginaire et puis ça fait partie de la magie de te lire... Merciiii
RépondreSupprimerAu fait, j'adore les illustrations qui habillent ton blog, cette jeune fille rousse, pourrais tu juste me dire qui en est la créatrice/le créateur ?
Merci et des bibis
Merci pour la magie, ça fait plaisir :-)
SupprimerLe nom de l'artiste est en bas des tableaux. Elle s'appelle Yaoyao Ma Van As. Et j'adore tout ce qu'elle fait.
Bisous Miss
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Ah le Macadam cow-boy d'Aubervilliers ! Et le blues des polars de David Goodis !
RépondreSupprimerComme tu le murmures bien à l'oreille des (vieux) chevaux ! ;-)
https://youtu.be/-ERA5dEdeWU
Je ne connaissais pas cette version de « Hollywood »
SupprimerSympa d'entendre tous ces monstres sacrés de la chanson française...
Et le rythme country est plus évocateur que la version d'Yves Montand.
Merci pour cette découverte, m'n oncle !
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Mince, cette fois ci, elle est brune, lol
RépondreSupprimerJe m'identifie davantage à elle quand elle est rousse :-)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Excellent ! On y croit ! ;-)
RépondreSupprimer❤️
SupprimerIl a fini dans un hôtel payé par la mairie.
RépondreSupprimerOn l'a retrouvé, envolé d'une embolie pulmonaire à cause d'un mauvais produit payé trop cher qui a transformé un voyage en paradis artificiel en un dernier voyage peut-être en paradis tout court...
Dis donc, tu es particulièrement gai toi, ce soir ... 😂
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
J'aime ce mélange de glamour et de tendresse. Et puis ce merveilleux vocabulaire comme ce "baguenaudais" et ce "rimmel fondu".
RépondreSupprimerBelle semaine
Ah...l'histoire d'amour entre les mots et moi...
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Belle évocation et mise en scène qui peut emporter loin. Même si c'est plutôt ailleurs que dans cet univers que je m'envolerais rêver. Et pourtant il fut un temps où j'ai rêvé New York, New York USA…
RépondreSupprimerOn a tous eu notre période "America" et puis...on s'envole ailleurs...
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Cherche ben.. s'il tient un blog, tu finiras par tomber sur lui ou lui sur toi !😉
RépondreSupprimerJe ne perds pas espoir :-)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Baguenauderont ils ensemble jusqu'au bout de la nuit, that is the question ?
RépondreSupprimerUne question de prime importance, je te l'accorde ! ;-)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Ça ressemble à une histoire vécue ça ! en partie en tout cas. Le rêve du prince charmant est inhérent à l'être, parce qu'il existe vraiment, au dedans de soi, nulle part ailleurs. C'est plus fort que moi Célestine, tout ce que je lis, ce que je vois me ramène au monde du dedans, le Réel, le Solide, qui fait que tout ce que nous vivons dans le monde extérieur temporaire, bien que magnifique et que tu le décrives de façon sublime, est un reflet du monde dont je parle. kéa
RépondreSupprimerJ'aime bien ta conception du monde, Kéa.
SupprimerD'aucuns te diront que la vie intérieure n'est que du vent, des chimères, et que le concret et le solide sont dans la matière...
Mais quand on voit ce que deviennent les réalisations temporelles des hommes...
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Il a viré de bord, je l'ai retrouvé en treillis de camouflage fumant un gros cigare dans un bar le la Havane.
RépondreSupprimerMolto baci Cara
Il y a des virages comme cela, dans la vie. Imprévisibles...
SupprimerBaci caro
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C'est curieux je ne suis pas trop sensible à la boite de Jazz ou à la Ella ou à la Sarah... je ne sais pas goûter non plus un whisky, j'ai conscience de passer à côté de quelque chose et c'est assez génial, il me reste un tas de choses à découvrir.
RépondreSupprimerBleck
Le whisky, bof, je n'en fais pas des folies. Mais le jazz d'Ella, mais pas que, ça vaut le coup de se caler dans un bon fauteuil et de fermer les yeux...Avec une tasse de café pour le goût généreux.
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Merci pour ton extrait déposé sur Emprises, Célestine, les villages désertés nous invitent à revivre nos souvenirs d'enfance !
RépondreSupprimerAvec plaisir, ma belle !
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
J'ai aimé ton texte, sorte de mini-roman exprès...Parfait pour les femmes très occupées comme moi qui n'ont pas le temps de lire de gros pavés :)
RépondreSupprimerBises
Angela
Tu es trop gentille ! Un micro roman je devrais dire… une mini-nouvelle …
SupprimerBref un billet quoi.
Mais ça me touchée ce que tu dis.
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Ça m’a touchée…
SupprimerTes textes sont toujours aussi beau. Tu es vraiment tellement doué pour l'écriture
RépondreSupprimerMerci miss.
SupprimerJ’avoue, ça coule tout seul chez moi…
Par contre je suis nulle en parapente 😁
Bonjour Célestine, ambiance piano bar enfumé comme à la grande époque il y a , dix ans , autant dire une éternité. Me revient à l'esprit une chanson d'Alain Bashung "Volutes partent en fumée
RépondreSupprimerVers des flûtes enchantées
Et de cruelles espérances"
Le soir à l’Alouette bleue avec le sosie de Jean Harlow , c'était si bon …
Me lancent
Des dagues et des lances
En toute innocence"
Un grand, Bashung.
SupprimerM’étonne pas qu’il te plaise, cher zicos.
Bises
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Tu m'étonneras toujours Céleste ! on s'y croirait, et c'est bien.
RépondreSupprimerMerci à toi. Bisou.
En toute amitié.💗
Étonner les lecteurs voilà bien un compliment qui me ravit !
SupprimerPlein de belles choses pour toi, ma Den.
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Sympa votre blog...je vais le parcourir plus en détail les jours prochains.
RépondreSupprimerJ'aime beaucoup cette ambiance intimiste d'un piano-bar.
"Pacager ses mythiques troupeaux de cornes", wouah, j'adore...
Bienvenue chez moi Jonavin.
SupprimerJ’adore vos textes depuis longtemps.
Très belle écriture !
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La magie de l'écriture et ton écriture en particulier, si vive, si imagée, fait que l'on peut en quelques phrases jetées se retrouver plonger dans l'ambiance de cette Amérique cinématographique, de rêve et de fumée.
RépondreSupprimerJ'ai pensé à vous deux dès l'illustration.
Hello to your gentleman des plaines.
Bises Célestine.
Il mérite bien cet hommage, je crois.
SupprimerC’est vraiment quelqu’un de bien.
De rêve et de fumée…quel beau titre !
Bisous Patrick au plaisir de te lire.
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Bonjour Célestine,
RépondreSupprimerMagnifique !
En quelques lignes, en suivant les volutes de fumée rose qui tracent ce souvenir très américain (d'une Amérique d'une certaine époque), on se retrouve plongé dans l'atmosphère de cette histoire sans lendemain qu'on imagine aussi passionnelle qu'éphémère. Et sous ta plume, elle prend toute une tournure entre le réel, la poésie et le cinéma. J'aime beaucoup.
Bises et bon dimanche.
Fabrice
C'est bon d'écrire pour des connaisseurs tels que toi, Fabrice 😁
SupprimerMerci de ton passage
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Ah je me souviens c'était ainsi à Manhattan, le jeu de tes jambes posées sur le piano, ah nous les mâles on en bavait à mater, zieuter, ivresse de la reluquation, les mirettes voyeuroïdales grandes ouvertes ! Faut dire qu'on aime ça. C'était chouette la vie en ce temps là, on the road again.
RépondreSupprimerTu te prends au jeu, je vois... « voyeuroïdales » c'est sympa comme mot !
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