Séparation, revoir, froid, embrasser, larmes, famille, fête, ripaille, allégresse, bilan, amour, quai, adieu, joie, ami, inquiétude, irréparable, intensément.
***
Tout mène toujours aux champs
de blé. La Bastide tremble sous le poids des ans, et frémit de sentir des
pieds de cabris et de biquettes faire craquer ses vieux planchers. Les saisons impriment
leur ronde, celle du temps irréparable et fou. Et chaque fois, après l’inquiétude
jaunissante des automnes, et le froid piquant des hivers, l’été et son cortège d’allégresses et de ripailles
reviennent faire rougir les joues et mûrir les fruits.
Les arbres revêtent leurs
habits de plumages jacassant et piaillant. Les balançoires rythment les repas
de famille comme autant de petits pendules interrogeant en tous sens l’avenir
incertain.
Jardin. Odeurs sucrées. Seringat. Citronnelle. Lampes-tempête.
On va se revoir, s’embrasser.
Petites silhouettes vives, cris, gâteaux, chamailleries, confitures et
querelles sous le châtaigner.
« Comme il a grandi ! Comme elle est
jolie ! » Ce sera la fête. La joie allumera des incendies au cœur
des soirs.
Tiens, Elsa n’est plus une enfant, elle porte un bébé dans son ventre. Et Julie qui va se marier...c'était une enfant... Ethan porte la barbe, c’est un homme maintenant. Les jumeaux ne se ressemblent plus! Tu ne trouves pas que la tante Marceline
a pris un coup de vieux? Il paraît qu’Albert
est très malade...Les vignes donneront bien cet automne.
Marie divorce.
Silence gêné. Toux maladroites.
On remplira les verres. On s'en foutra. On vivra des amours folles, intensément, passionnément. On lèvera nos verres de Bordeaux aux amis et au bonheur. A la vie, à la mort. Au temps qui passe.
Silence gêné. Toux maladroites.
On remplira les verres. On s'en foutra.
Viendra toujours trop vite celui des séparations, des adieux, quai morose, larmes humectant les
mouchoirs.
Viendra toujours trop vite celui de mourir.
Là-bas, Grand-père fera le
bilan. En parcourant les champs de blé, l’œil bleu de lin vissé sur l’horizon
clair. En pensant qu'un jour, c'est là qu'il veut qu'on répande ses os. A la Bastide, il fera nuit. Il fera vide. Jusqu’aux prochaines
retrouvailles. Qui auront toujours ce même goût de bonheur teinté d'amertume.
Tout mène toujours aux champs de blé.
Retrouvailles était le maître mot d'Asphodèle.
Les retrouvailles ne peuvent qu'être amertume en grande part. Ceux que l'onn retrouve ne sont jamais tout à fait, voire pas du tout ceux qu'on a quittés. Le beau cousin me regarde autrement. La fille de la voisine vit maintenant avec son père de l'autre côté de la France et ne passera ici que quelques jours. Madame Rosalie fait-elle encore des gaufres à la Roseraie? Il porte un joli nom Saturne, mais c'est un dieu fort inquiétant. Maudit sablier, et Celestine qui me tourneboule régulièrement...
RépondreSupprimerAh mon fidèle Claude! Tu vas être privilégié car tu es le seul a qui je vais répondre...( voir ci-dessous)
SupprimerTu cites une de mes chansons préférées de Brassens, peut être même ma préférée.
Tu sais que le temps qui passe est un sujet qui me tourneboule aussi pas mal. Je vais partir deux jours me ressourcer et je reviendrai vite.
ATTB mon ami.
Mes chers lecteurs
RépondreSupprimerJe pars deux jours sans connexion.
Je retrouverai avec joie vos grains de sel à mon retour.
Bises celestissimes
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J'aurais aimé connaître ce genre de réjouissances...c'est une belle ode à l'été frémissant...
RépondreSupprimerLes réunions de famille, cher Mind, me font toujours le même effet. Beaucoup de bonheur, mêlé de petits pincements au cœur...
SupprimerBon week end, je file faire ma valise!
Bises célestes et ... Bonne lecture ! :-)
Tes courtes vacances te mèneront-elles aux champs de blé ? Je te souhaite deux beaux jours (rien que ?) de ressourcement. Et peut-être de nostalgiques retrouvailles.
RépondreSupprimerDeux jours sans connection qui m'ont permis de faire un break de ma vie virtuelle...pour profiter de la "vraie" vie.
SupprimerMerci Martine.
Une vraie saga de FR3, Célestine !
RépondreSupprimerHeureusement, je ne fréquente pas/plus mes cousins-cousines et je n'ai ni oncle ni tante...
Le feuilleton de l'été 2014 ? Comme celui l'an dernier en fait et comme le prochain. Bien vu ces scènes de vie... On dit du bien, on dit du mal aussi, c'est la vie... On cause, on rit, on profite de ces moments de repos et de retrouvailles.
Et ils sont si beaux les champs de blé, comme les grosses balles de paille compressées qui font de merveilleux paysages et que j'adore photographier !
Bon we et gros bisous
Tui as raison il n'y a rien de plus photogénique que ces grosses balles de paille sous un ciel très bleu.
SupprimerPour ce qui est des médisances, il est vrai qu'aucun groupe humain n'y échappe...comme si cela faisait partie du jeu.Mais les retrouvailles familiales, les cousinades, ont quand même de bons côtés!
Le week end fut bon je te remercie.
Heureusement qu'il existe encore ces instants... de retrouvailles, de séparations.. conserver l'autre tel qu'il est, ne point essayer de le changer...regarder beau le temps qui passe.. c'est la vie qui est ainsi.. mêle-ange-et on rit, on pleure... on encoquille avec soi ses histoires, on partage quelquefois, ou pas, c'est ainsi... tenter de ne pas garder dedans soi un brin d'amer-t-hume.. c'est pas bon pour la santé, ni le moral.. et ça ne sert à rien... qu'à se faire du mal.....
RépondreSupprimerP O S I T I V O N S n'est-ce pas ? c'est mieux....
Je te souhaite ma chère Célestine pour ce début de vacances, des instants heureux, comme tu aimes, aimeras, de sérénité, de contemplation, de passion... c'est ton empreinte..... Bisous sincères. Den
C'est très émouvant de trouver ton message, Den! tu me connais si bien, j'en suis toute retournée...
SupprimerMerci beaucoup pour ces mots positifs. Tu as une philosophie géniale de l'acceptation.de ce que tu nepeux pas changer.
Des moments précieux qui restent souvent gravés à jamais…
RépondreSupprimerBisous et bon we
Laure
Et tu t'y connais, en souvenirs préceux, n'est-ce pas ma petite Laure?
SupprimerGros bisous à laplus belle.
Nous avons une petite réunion de famille dans 15 jours et j'ai hâte mais sans plus car comment cela va-t-il se passer ?
RépondreSupprimerUne grande question.
Bon week-end
Oui,chaque retrouvaille est toujours un point d'interrogation. Cela dépend de tellement de paramètres.
SupprimerJe te souhaite d'y prendre beaucoup de plaisir.
Kiss céleste
Un très beau film couleur sépia. Le temps qui fuit, une vie que l'on ne peut retenir, les petits instants bonheur, les joies furtives et d'autant plus précieuses à qui sait les imprimer sur le papier photo de ses souvenirs.
RépondreSupprimerUn très joli commentaire Andiamo. Tu asbien saisi le sens de mon billet...
SupprimerBises célestes
Haaa ! Mon comm a sauté comme d'hab'... Heureusement je l'avais copié ! je le remets :
RépondreSupprimerUn texte tout en joie et nostalgie mêlés comme tu sais si bien les dire ma Célestissime amie ! Que je m'y retrouve dans ces champs de blés fauchés par l'été et ces longues tablées après les moissons... les étés chauds, avec Grand-Père puis sans lui, un premier changement dans l'ordre du temps, le premier et d'autres qui s'ajoutent d'été en été... On les aime quand on les regarde derrière nous... bravo, c'était beau ! Repose-toi bien, la tête dans tes chères étoiles ! :) Bises
Oui les longues tablées où jeunes et vieux tournent sur la roue du temos, comme à un jeu de chaises musicales.
SupprimerCela me rend toujours nostalgiques.
J'aime bien ton expression, "un premier changement dans l'ordre du temps"...
Il me semble que chaque été, nous avons quelque chose de nouveau à fêter...
Bisous chère copine
Ça y est! C'est décidé j'ai loué une grande salle et je fais une réunion de famille en avril prochain pour ma dernière année sex...super sex même avec un code vestimentaire 69. C'est ce que faisait ma mère chaque année. Je n'adorais pas du tout mais tous le réclament et comme je suis l'ainée ;-) j'ai réservé une belle salle pour une centaine de personnes en avril prochain.
RépondreSupprimerCode vestimentaire 69? voilà qui va être passionnant! fleurs dans les cheveux, festival à woodstock et jupes indiennes, ou bien cuissardes blanches et minijupes? entre les deux mon coeur balance...
SupprimerEn tous cas, ce sera une belle fête. Parce que tu le vaux bien!
Bon..
RépondreSupprimerJe ne vois pas bien où tu voulais en venir.
Mais ça se boit tout seul comme un diabolo grenadine bien frais à l'ombre d'un chêne liège...
Je voulais juste dire que les fêtes de famille me laissent toujours un peu nostalgique
Supprimermais un diabolo grenadine à l'ombre d'un chêne, ah ben voui alors! par ces chaleurs...
Les réunions de famille sont souvent un mélange de joie et de peine. Ton écriture est très évocatrice
RépondreSupprimerMerci beaucoup Martine, j'aime ce moyen d'exprimer mes sentiments, et quels que soient les mots imposés, je parviens toujours à écrire ce que j'ai envie de dire.C'est en cela que j'apprécie ces jeux d'écriture...
SupprimerBises
J'aime beaucoup ton texte ! Voilà, j'ai pris beaucoup de plaisir à le lire et à le relire. Il s'en dégage charme et nostalgie.
RépondreSupprimerJe suis touchée à chaque fois que je parviens à émouvoir un lecteur ou une lectrice. merci beaucoup.
SupprimerBises à toi et à Nunzi
oui oui, doux-amer ;-)
RépondreSupprimerbon week-end et bon repos, Célestine!
L'amertume est le pendant du doux...et ce mélange évoque bien mes affreuses et sempiternelles contradictions...
Supprimerje rentre requinquée d'un long weekend de retrouvailles.
C'était tout simplement bien. Mais il y a eu un peu de tristese au moment du départ.
Didon, un vikind comme ça dés le début des vacances, c'est bien. Ca me fait plaisir pour toi...
SupprimerAh ben c'est gentil ça, et loin de moi l'idée de soupçonner un quelconque dérèglement de ton foie...
SupprimerDe toutes façons, je n'aime pas les fins. Alors il me faut les accepter si je veux avoir les débuts. C'est comme ça. C'est la grande leçon de la vie.
Celestine en mode philosophique
Il existe dans notre capitale régionale un quartier de tours H L M bâties à un endroit sur lequel il a fallu écraser la bastide qui s'y trouvait. C'est pas triste, ça, Celle? Reste que le nom du quartier. Heureusement, des vraies bastides, il y en a encore en dehors, par ici, mais pas ventées par ce veau de mistral.
RépondreSupprimerOh oui c'est vraiment triste! ça me fait penser à la chanson de Dutronc "le petit jardin".
SupprimerSon air triste m'a toujours donné envie de pleurer.
Bon sinon j'ai compris que tu n'aimes pas e Mistral...moi non plus si tu veux tout savoir.
Bises étoilées.
bon les blogueurs pendant que Célestine s'est barré en weekend , on range un peu , on donne un coup de balai , on passe la serpillère , on arrose les petites fleurs on donne à manger au chat ! voilà ça sera tout beau quand elle reviendra !
RépondreSupprimerOh merci PSV en effet, c'est tout beau et tout bien rangé! Ya même les fleurs qui ont été arrosées...
SupprimerUne fois l'an se retrouver autour des anciens.... J'aurais certainement aimé le faire, mais ce n'est pas dans les gènes de ma famille. Pourtant à chaque enterrement, il y a la même litanie qui revient sur le pourquoi attendre un décès pour se voir.... et puis on oublie.
RépondreSupprimerEt voilà que tu viens, avec ton champ de blé, titiller ce qui ressemble déjà à des regrets.
Bon c'est pas le tout des nostalgies, mais PSV nous a concocté un programme d'enfer et j'en vois déjà qui se débinent...
Ti bacio Cara et un bec sur le front à PSV
merci !
SupprimerRhôôô désolée Blutchy Amo, de te rendre nostalgique.
SupprimerOui c'est vrai que l'on se dit souvent qu'il ne faut pas attendre le prochain enterrement...ce n'est jamais une circonstance très favorable aux retrouvailles...
Merci d'avoir gardé la maison pendant ma courte absence. Merci à tous les deux.
Y a juste pour la vaisselle qu'on n'a rien fait parce qu'il parait que tu interdis à PSV de jongler avec tes tasses à thé en porcelaine de Limoges et que lorsqu'il fait du lancer de couteau, tu ne veux pas que ce soit avec ton argenterie.,..
SupprimerTi bacio forte Ragazza
chut fallait pas lui dire !!!
SupprimerRhoo PSV quand même ! Heureusement que Blutchiamo est d'une probité ...comment dire ? ... Suisse?
SupprimerTrès évocateur ton texte chère Célestine :-)
RépondreSupprimerTout est dit du temps qui passe ...
Bonne vacances , j'ai fait comme à dit "petit singe vert" , j'ai arrosé les plantes bises
SupprimerBravo Valentyne !
SupprimerTu es un amour Valentyne! Merci pour tout!
SupprimerEvidemment quand on arrive en 25e position, tout ce que pouvait être dit l'a déjà été ; je plussoie donc avec les commentaires précédents: émotion, justesse, beauté de l'écriture, amertume mêlée...;
RépondreSupprimeret j'apprécie particulièrement la dernière phrase : "tout mène toujours aux champs de blé"
(un bel octosyllabe qui ferait un joli morceau de poème !)
Ce que je vois, c'est que je ne fais jamais de différence entre mes commentateurs, qu'ils arrivent en première position ou en vingt cinquième. Chacun a le droit d'être considéré pour lui même. A plus forte raison, quand il vient pour la première fois, entrant alors dans mon précieux TOTEM!
SupprimerMerci pour ton commentaire
Bienvenue chez moi, Carnets paresseux.
Pour l'octosyllabe, je le concède mais il faut pour cela manger le "e" muet de mène... ;-)
Adieux et retrouvailles... Très beau texte qui fait fleurir nos heureux souvenirs, j'adore. :D
RépondreSupprimerEt moi j'adore ton commentaire...spontané!
SupprimerComme vous parlez bien de ces sentiments mitigés que déclenchent toujours les réunions de famille...sans parler des rancœurs et des vieilles histoires qui ressurgissent cependant que les enfants s'ébattent insouciants dans le jardin.
RépondreSupprimerTrès beau texte, délicieuse. Très beau texte.
Ah mon admirateur secret, quand vous verra-t-on écrire un blog? Un blog à ma gloire pourquoi pas? ;-)
SupprimerMerci pour vos mots toujours aussi dithyrambiques, Lorenzaccio!
C''est un texte qui me parle beaucoup... je suis un peu partie de ce genre de retrouvailles dans mon premier bouquin, et une nouvelle de celui "à paraître" y ressemble aussi.... C'est bon qu'il se passe du temps entre ces rassemblements, qui ainsi scandent mieux le temps qui passe, oui, et nous retrouve toujours unis, tout au moins dans les bavardages: même ceux qui ne sont plus là - partis faire leur vie ou dans la mort - resurgissent forcément un jour autour de la table....
RépondreSupprimerVivement la retraite que je puisse lire les deux cents livres de ma Pile à lire!!! ;-)
SupprimerOui, tu as raison, les défunts font encore partie, quelque part, des réunions de familles autour de la table...
Bises célestissimes.
Citadine, de famille citadine, je n'ai pas connu ces retrouvailles de "soirs bleus d'été, picoté par les blés ..."
RépondreSupprimerDans ma belle famille, on se retrouve dans le grand pré autour du vieux chalet, le temps d'un 15 août.
Des cousins parfois, rassemblent largement. Les plus jeunes générations ne participent plus. Et je n'aime pas trop ces rencontres vidées des cris et jeux des petits enfants.
Il y a des familles à grands rassemblements, il y a des familles à grands évitements. De grands plaisirs et de grands regrets.
Mais bien sûr, Célestine, ton texte donne envie de réciter Rimbaud !
Et d'oublier le feuilleton télévisé !
Bonnes vacances à toi.
Familles à rassemblements, familles à évitements: que c'est bien observé, Anne**!
SupprimerIl est vrai que la famille, c'est tout et le contraire de tout.
Mais que mon texte donne envie "de réciter Rimbaud", là tu me combles!
Merci du fond du coeur!
Merci pour ce joli texte émouvant et poétique. On y reconnaît presque tous un petit quelque chose...
RépondreSupprimerMerci a toi Eva.
SupprimerJoli texte plein de nostalgie... Ça me parle tout ça !
RépondreSupprimerLa nostalgie n'est pas forcément un sentiment négatif, il a quelque chose de doux à éprouver, comme tous les sentiments mélangés.
Supprimer"Il fera vide. Jusqu’aux prochaines retrouvailles. Qui auront toujours ce même goût de grand bonheur teinté d'amertume..." :o)
RépondreSupprimerTu touches à quelque chose de profond chez moi, là...
:o))
Sans doute les mots résonnent-ils en toi comme ils l'ont fait en moi des que je les ai vus.
SupprimerC'est pourquoi j'aime tant cet exercice.
En un coup d'œil, je laisse apparaître les impressions, je ferme les yeux et le texte s'impose a moi presque d'un jet. C'est assez difficile a expliquer.
Ravie de t'avoir ému.