15 Décembre 1957
Lettre de Camus à son instituteur.
-" Cher Monsieur Germain,
- J'ai laissé s'éteindre un peu le bruit qui m'a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon coeur. On vient de me faire un bien trop grand honneur que je n'ai ni recherché, ni sollicité. Mais quand j'en ai appris la nouvelle ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j'étais, sans votre encouragement et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d'honneur. Mais elle est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le coeur généreux que vous y mettez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l'âge, n'a pas cessé d'être votre reconnaissant élève.
Je vous embrasse de toutes mes forces."
Albert CAMUS.
4 Juillet 2014
-Fabienne, 34 ans, professeur des écoles, poignardée à Albi...
N'est-il pas temps de se demander où va une société qui foule aux pieds l'image de ses maîtres? Aujourd'hui, j'ai mal à mon école.
J 'ai mal à mes valeurs. J'ai mal à Camus.
A lire si vous le désirez
lettre ouverte d'une enseignante à Albi
Instit, un métier exposé
A lire si vous le désirez
lettre ouverte d'une enseignante à Albi
Instit, un métier exposé
Oui c'est terrible
RépondreSupprimerJ'ai eu du mal à m'en remettre...
SupprimerDe nos jours, tout corps de métier peut être à exposé à ce genre d'horreur :-(
RépondreSupprimerLe monde est devenu fou, pourquoi ??? Personne ne le sait, et le pire c'est notre impuissance face à ce mal être qui s'installe partout ...
De tout coeur avec vous !!!
Bisou
Oui, tout corps de métier, c'est vrai. Mais si tu lis le billet de l'instit'humeur, dont j'ai mis le lien ci dessus, tu verras que les enseignants sont beaucoup plus menacés que les autres.
SupprimerCela dit, on ne va pas polémiquer sur les chiffres. Le meurtre banalisé, c'est l'affaire de tous.
Bisous petite Marie
M. Germain, cette noble figure que vénèrait Camus, et que, nous qui aimons Camus plaçons si haut. Je ne dirai rien que ma peur, Celestine, rien que ma peur...et c'est déjà beaucoup.
RépondreSupprimerOui c'est vrai, quand on mesure ce qui s'est passé en cinquante sept ans, on a peur...parce que l'on ne sait pas jusqu'où ça peut aller.
SupprimerCamus, un grand auteur que j'adore moi aussi.
Depuis trois jours je n'arrête pas de penser à ce crime horrible! Moi qui fut pendant 34 ans une instit de maternelle comme l'était cette jeune femme assassinée, je suis triste pour elle et pour sa famille, mais aussi pour ses petits élèves qui ont assisté à la scène et tous ses collègues ! Mon dieu que ce monde dans lequel nous vivons est bien cruel parfois!
RépondreSupprimerTu as raison, c'est un désastre. Les élèves qui ont vu ça seront marqués à jamais.
SupprimerEt ne parlons pas de ses propres enfants. Il n'y a pas de mots.
je suis atterrée, comme toi
RépondreSupprimerDe plus en plus d'enseignants agressés, comme toi aussi j'ai mal, je ne comprends pas ce monde de fous
Se demander où va la société ? se demander aussi comment faire pour qu'elle cesse d'y aller !
Ma tendresse sororale, au nom de l'enseignante aimée que j'ai été dans une autre vie
C'est mignon ça, tendresse sororale...
SupprimerTu vois, je me dis que malgré les trésors de diplomatie que je déploie a longueur de journée vis a vis des parents d'élèves, je ne suis pas a l'abri d'un barjot qui se jetterait sur moi avec un couteau...
Il vaut mieux ne pas y penser.
Certains faits divers dépassent notre entendement... Merci d'avoir exprimé ton sentiment.
RépondreSupprimerJ'ai hésité longuement. Et puis l'ombre de Camus est venue me souffler qu'il était de mon devoir d'en parler...
SupprimerTu es rentrée ?
RépondreSupprimerLa hiérarchie punie l'instit qui gifle le môme qui vient de le traiter de con, mais soigne celle qui assassine avec préméditation la parente d'élève qui vient d'assassiner celle qui justement essaie de palier au manque d'éducation de la pauvre "irresponsable" !
Trop de clémence cela s'appelle du laxisme !
Il est vrai que parler de crise de folie, c'est un peu étrange: il a bien fallu qu'elle mette le couteau dans son sac, cette femme. Ça s'appelle de la préméditation.
Supprimerpermettez moi d'associer à votre billet l'immense chagrin de la petite fille dont la "maman" a commis l'irréparable. Elle est du mauvais côté : enfant de coupable. Qui dira ce que cette petite fille avait connu avant ? combien d'adultes n'ont pas "vu" ?
RépondreSupprimerje fus enseignante, je suis grand-mère, je sais que moi aussi, je n'ai pas "vu" ces détresses indicibles de mes élèves et aussi de mes collègues.
Bien sur, Nicole, un drame humain est toujours complexe. Et il faut se garder de juger trop vite.
SupprimerBien sur la fille de cette femme n'est pas responsable de l'acte de sa mère, et pourtant elle aura sa vie gâchée à jamais.
Ma réflexion porte davantage sur le glissement d'une société dans laquelle la possibilité de ce genre de meurtre est seulement envisageable...
Il est clair qu'au temps de Camus, personne n'aurait songé à lever la main sur un maître d'école.
Mais pas non plus sur un chauffeur de bus ou une infirmière...
La vie de cette petite fille était probablement douloureuse bien avant ce drame-là et déjà, elle était seule. J'espère qu'elle rencontrera, désormais, des adultes qui permettront que se mettent en place des processus de résilience pour que sa vie ne soit pas "gâchée à jamais", j'espère qu'elle ne sera pas "l'oubliée" mais protégée.
SupprimerPar ailleurs, je comprends que ce n'était pas l'angle que vous ayez choisi, les victimes sont nombreuses et les causes multiples
Oui. Moi aussi, je l'espère de tout cœur.
Supprimeroui, absolument terrible, j'ai communiqué le lien de la lettre ouverte à des amies enseignantes aussi...
RépondreSupprimerOn a été pris de court, le jour des vacances.
SupprimerJ'aurais voulu faire au moins une minute de silence... Mais c'est moi qui l'ai appris a ma supérieure.
Elle n'était pas au courant.
Cette mère poule est passée à l'acte, au crime, mais combien de parents se permettent de demander des comptes à l'enseignant, sur une note mauvaise, sur une punition, exprimant leur mécontentement, leur colère qu'on ose s'attaquer à leur petit parfait concentré ? À mon époque, la règle était : "chacun son métier et les vaches seront bien gardées". Les enseignants s'occupaient d'enseigner et les parents s'occupaient de transmettre à leurs moutards des valeurs de respect, de discipline et d'écoute. Les deux mondes étaient complémentaires et non opposés, solidaires vers le seul but qui importe : former des enfants "valables". C'était la minute du vieux con de la colline, très remonté :-(
RépondreSupprimerla solidarité ? je crois que ce mot là a définitivement disparu du vocabulaire ! :-(
SupprimerEn tout cas tu as bien exprimé ce que je pense!
C'est l'idée de l'école que je défends depuis longtemps. On n'est plus au temps de Camus, certes, mais je crois qu'il faut garder en ligne de mire les valeurs qui ont formé les hommes et les femmes que nous sommes.
SupprimerJe crois au dialogue et à l'écoute. C'est un gros boulot, mais il me porte depuis le début.
Les enseignants doivent aussi se regarder le nombril, et ne pas penser qu'ils ne sont pas en partie responsables du manque de respect dont ils sont victimes.
Quand un enseignant ne se respecte pas, parle sans faire les négations, mâche du chewing gum et arrive en retard, il se met en porte a faux, et avec lui c'est tout le prestige de l'éducation nationale qui se fragilise.
@petit sucre
La solidarité existe encore, je ne suis pas si pessimiste. Il faut juste être terriblement vigilant.
Je crois que genre d'horreur arrive aussi aux institutrices...la folie meurtrière choisit-elle vraiment ses victimes? Que dire ?
RépondreSupprimerJe ne comprends pas: tu veux dire qu'une institutrice peut poignarder une maman d'élève?
SupprimerIl me semble que dans ce sens là c'est plutôt rare, non?
Mais tu as raison, ce n'est pas complètement impossible.
Qu'il est triste ce jour, Célestine, de voir mourir son institutrice!
RépondreSupprimerPaix à son âme.
J'ai fait il y'a quelque mois un billet sur mon blog pour rendre hommage à une de mes anciennes maîtresses d'écoles, quand j'avais cinq ans et ce pendant la guerre d’Algérie( elle pouvait être Fabienne ou une autre!!!).
Lien:http://www.bi-zakarium.blogspot.com/search/label/ma%C3%AEtresse
Elle!...
La bretonne!
Elle était toujours là
Pour nous!
Qu'il vente ou qu'il neige
Avec son sourire angélique!
Ses petites mains de fée
Nous apprenaient à découper!
Ses jolies mains blanches
Nous initiaient à dessiner!
Souvent dans mon rêve d'enfant
Elle!...
La bretonne!
Elle apparaissait en robe rouge!
La guerre dehors faisait rage,
Des barricades s'érigeaient,
J'avais alors cinq printemps!
Elle!...
la bretonne!
Avait toujours son sourire
Qui apaisait les esprits
Des enfants que nous étions
Dehors le feu, dedans l'amour!
Quand je pense à elle
Des petites larmes de souvenir
Suintent sur mon coeur
D'enfant, aujourd'hui grand!
Elle!...
La bretonne!
Elle!...
Ma maîtresse* d'école!
*En souvenir de ma maîtresse d'école maternelle, une bretonne qui a quitté l’Algérie pendant les années de braise.
Cher Bizak...je me souviens parfaitement de ce texte que tu avais écrit en hommage a ton institutrice. Et je sais que je t'avais répondu que si l'on n'oublie pas une maîtresse qui nous a marqués, moi je n'ai jamais oublié mes élèves...
SupprimerLes années de braise...me font dire que c'est ton écriture qui est de braise.
Déjà que j'étais embrasé l'autre fois!!!
SupprimerOui, c'est la même idée, beau ténébreux!
SupprimerQuelque chose qui te vient sans doute de ton chaud pays, et du sang qui coule dans tes veines.
Ah! il me va bien ce mot composé: beau ténébreux!
Supprimeren apprenant cette nouvelle, j'ai pensé à toi, chère Célestine... j'ai imaginé ce que tu pouvais vivre et j'ai eu mal, toi qui éduque les petits qui te sont confiés à la responsabilité humaine et citoyenne
RépondreSupprimerComme Nicole j'ai une pensée compatissante aussi pour la fille de la meurtrière: où pourra--t-elle exprimer son chagrin? Comment vivre avec ce poids de culpabilité?
Et puis ces enfants qui ont assisté à la scène... c'est l'horreur absolue! Comment garder confiance dans les adultes?
Je t'embrasse fort
J'ai vécu quelque chose de terrible. Mes élèves ont voulu en parler, sans doute pour évacuer le stress de ne pas comprendre ce qui s'était passé.
SupprimerJe crois qu'il en va de l'image de l'école comme du racisme ordinaire. Depuis longtemps, on prononce de petites phrases, des idées anodines à-priori, et elles s'installent peu a peu dans la tête des gens comme des vérités.... Les enseignants sont des fainéants, ils ont trop de vacances, ils sont peinards, ils se plaignent tout le temps, ils sont toujours en grève...
Pour les enfants, la promesse de la terre, l'espoir de l'humanité, c'est affreux. Je suis d'accord avec toi.
Tout cela m'a profondément blessée, et mise en colère en même temps.
Je t'embrasse, Coum chérie.
En apprenant cet assassinat, j'ai immédiatement pensé à toi, Sorellita.
RépondreSupprimerCette enseignante a payé au prix fort la démission de la société face à l'outrance de certains individus qui ne supportent pas la contradiction. Le geste de cette femme est monstrueux, mais c'est plus monstrueux encore de voir que l'esprit démissionnaire de la société et une vision cul-cul la praline des individualités à permis ce geste.
On vit cul par dessus tête: D'un côté les administrations nous maternent et nous déresponsabilisent en nous rappelant qu'il ne faut pas oublier de respirer, et d'un autre côté elles laissent s'installer le grand n'importe quoi par lâcheté.
Comme mon cugino, je n'ai toujours pas digéré que la gifle reçue par un élève pour avoir traité son prof de con se soit soldée par 24 heures de garde à vue et 500 euros d'amende pour le prof. Cet instit méritait des félicitations.
Jusqu'où ira la lâcheté et la veulerie des gens censés faire respecter l'ordre et la justice?
Aujourd'hui, une femme est morte pour une broutille. Il ne faut pas oublier que derrière ce fait terrible, c'est le Droit, la Loi, la Justice qui ont été poignardés et c'est l'esprit de démission des politocards qui a permis ça.
Si cette meurtrière avait été confrontée à une autorité ferme et juste, elle aurait probablement appris à vivre avec les autres et non contre eux.
Tu as mal à ton école, comme je te comprends. J'ai mal à la démocratie, ces deux maux sont aussi nauséeux l'un que l'autre.
Baci Céleste et n'oublie pas de prendre soin de toi.
Tu as tout dit, Blutchiamo, et je te sais gré d'avoir convoqué ta plume de "refaire le monde" pour t'exprimer.
SupprimerJe vais prendre soin de moi, qui suis vivante et toujours pleine d'espoir malgré ce genre de terrible coup de boutoir dans mon moral.
Je reprendrai le flambeau le cœur vaillant â la rentrée.
Forte de mes convictions. En essayant d'être bienveillante et exigeante comme toujours.
Ti bacio forte
Blutchiamo, je me permets de faire part de ma surprise en lisant une fois de plus le terme "politocard", assimilant, me semble t-il, à des incapables l'ensemble de ceux qui s'occupent de la vie de la cité et, plus largement, de l'ensemble des citoyens. On n'est pas loin de la critique généralisante et ostracisante, telle que la décrit Célestine deux commentaires plus haut : « Depuis longtemps, on prononce de petites phrases, des idées anodines à-priori, et elles s'installent peu a peu dans la tête des gens comme des vérités…. ». Le jour ou une de ces personnes qui s'engagent en politique pour que leurs convictions l'emportent sera assassinée, on dira, peut-être un peu tard, qu'on a laissé dire beaucoup de choses stupides à leur sujet. Le respect de l'autre, selon moi, devrait exister dans toutes les directions.
SupprimerBien cordialement
@ Pierre
SupprimerJe cherche encore désespérément en France un politicien qui ne soit pas imbu du culte de la personnalité, qui ne se croit pas sorti de la cuisse de Jupiter et qui, une fois au pouvoir respecte à la fois ses engagements, ses électeurs et la Démocratie, au sens vrai du terme. Pas cette caricature dont de Gaulle a affublé la France en la vilipendant lors de son coup d'état de1958. Ca peut paraître dur comme constat, ça vient que je suis formaté par la culture politique suisse, là où c'est toujours le peuple qui a le dernier mot. Là où le gouvernement obéi au peuple.
J'ai fait une série d'articles sur le sujet:
http://refairecemonde.canalblog.com/archives/2013/06/20/27476560.html
Tu y verras pourquoi les politiciens qui ont du pouvoir en France sont des tocards.
J'ajouterai que le respect est une valeur qui se mérite et non un du à une fonction, un grade ou un titre quelconque. Que plus le titre est ronflant et plus la personne qui le revendique doit montrer qu'elle le mérite.
Comme Francis Blanche l'avait fait, je peut me gausser d'un seul titre: Contribuable.
A ce titre, je n'ai pas l'impression d'être respecté par la classe politique, bien que je la finance...
Donc oui, globalement la classe politique est faite de gens incapables d'agir pour le bien commun. Il y a, bien sûr des exceptions à la règle, mais ils ne font pas des scores époustouflants, l'électeur préférant la démagogie à l’honnêteté. Hélas.
Un jour, un journaliste demande à Gandhi ce qu'il pense de la civilisation occidentale. Il avait répondu qu'en effet, il serait bon que l'occident accède à la civilisation. C'est encore plus vrai aujourd'hui...:-(
Cordialement.
J'ai lu l'intégralité de ta série sur la démocratie et c'est tout à fait intéressant. D'un autre coté ça ne change pas grand chose au fait d'ostraciser une fonction ou une profession…
SupprimerCertes le système "démocratique" français ne l'est que de loin mais ça n'implique pas que ceux qui essaient, au sein de ce système, de faire en sorte que les idées qu'ils défendent l'emportent soient des "tocards". C'est faire bien peu de cas de tous les obscurs, les "petits", les besogneux qui ne feront jamais la une des journaux. Les quelques dizaines qui envahissent l'espace médiatique des années durant ne me semblent pas être représentatifs des milliers qui, dans le même temps, se seront succédés à des places moins visibles. Mais peut-être que les terme "politicien" et "classe politique" ne s'appliquent, pour toi, qu'à ceux qui en font profession tout au long de leur vie, alors que de mon côté j'accorde ces qualificatifs à tous ceux qui s'engagent en politique à quelque niveau que ce soit et sans forcément suivre un parti. C'est probablement pourquoi nous ne voyons pas dans le même sens les "exceptions à la règle"...
D'accord avec toi sur le fait que le respect se mérite et n'est pas dû à un titre. Et aussi sur le fait que l'électeur, hélas, préfère souvent la démagogie à l'honnêteté.
Merci pour ta réponse et bravo pour tes billets sur le système démocratique hélvétique.
Comme quoi, il suffit de bien s'entendre sur la définition des mots â la base...
SupprimerC'est ce que je continue a apprendre a mes élèves de Cm2.
Pour moi, je suis assez d'accord avec Blutch sur le terme politocard: ce sont ceux que l'on voit défiler pendant les "soirées électorales" je ne citerai pas de nom, mais j'en ai fait un jour un billet intitulé " bataille de bac à sable" si tu veux t'amuser a reconnaître de qui je parle...
ils pratiquent une langue bien reconnaissable, sont toujours dans l'euphémisme et une certaine propension à ne pas répondre aux vraies questions. Je trouve ce néologisme ( qu'il soit de Blutch ou pas) parfaitement génial.
Mais je suis d'accord avec toi pour dire que tous les gens qui s'investissent dans la vie de la cité ne sont pas des politocards. J'ai moi même participé aux élections de 2008 au niveau de ma ville, j'ai beaucoup appris de l'expérience, même si j'ai compris que ma place était davantage dans l'écriture que dans l'action proprement dite.
Je ne me suis pas pour autant considérée comme faisant partie des politocards.
Sans chercher à te convaincre, la définition pourrait en être la suivante:
"Homme politique bénéficiant d'une demi heure d'antenne nationale après une garde à vue."
Qu'en penses-tu?
Bises célestes
:-)
@ Pierre
SupprimerJe fais la différence entre un engagement politique et les professionnels de la politique, ceux qui sont cramponnés à leur siège (leurS siègeS devrais-je dire). Ce sont ces derniers qui font les orientations politiques, les autres tentent d'appliquer, de temporiser les absurdités ou d'interpréter ce qui peut l'être. C'est en ça qu'ils ont une action marginale.
Lorsqu'un couillon fait de l'angélisme et décrète que la gifle salutaire qui remet en place un ado mal barré est aussi condamnable que le martinet quotidien, on arrive à une société qui n'a plus de limites. D'autant que les financiers (chouchoutés par les politocards de tous bords) ne nous montrent pas un exemple de probité...
J'attends toujours qu'un ministre de l'E.N. décrète que le civisme fait partie des 4 matières prioritaires (avec lire, écrire et compter). On est encore loin du compte il me semble, pourtant l'E.N. est l'avenir du pays. Ca fait peur.
Cordialement.
@ Céleste
SupprimerJ'aime beaucoup ta définition :-)
Baci Sorellita
Oui, moi aussi je l'aime bien, je suis assez contente de moi sur ce coup-là!
SupprimerBaci
"Lorsqu'un couillon fait de l'angélisme et décrète que la gifle salutaire qui remet en place un ado mal barré est aussi condamnable que le martinet quotidien"
Supprimeril faut absolument que je me rappelle de cette phrase à chaque fois que j'essaie d'expliquer pourquoi je ne suis pas contre une tape de temps en temps bien qu'ayant été une enfant battue et que ça ne fait pas de moi pour autant une adepte de la violence ni des fessées à tout va! (je parle de mon attitude vis à vis de mes enfants)
Je voudrais bien qu'on arrête de me tenir le discours suivant : "les enfants victimes de violence deviendront des parents violents"
On se retrouve dans une société où ce sont les enfants qui insultent, voire frappent leurs parents. Cherchez l'erreur ?
La pire violence que l'on puisse faire à un enfant, c'est de le laisser faire n'importe quoi sans lui donner aucune limite.Et malheureusement, cela arrive de plus en plus.
SupprimerC'est de lui faire croire que le monde tourne autour de son nombril. Quand il s'apercevra que ce n'est pas vrai, il aura bien plus mal au cul qu'avec deux ou trois fessées placées judicieusement aux moments clés de son enfance.
Bises solidaires.
@ Blutch et Célestine
SupprimerJe ne peux qu'être d'accord avec vous sur le fait que ceux qu'on voit le plus souvent s'exprimer dans les médias et débiter des âneries dans un but polémique sont des "tocards". Rien qu'en voir certains, c'est viscéral, ça me donne envie de leur hurler « mais ferme ta gueule, connard ! » (il m'arrive même de le proférer tout seul à voix haute, et je m'énerve à les entendre débiter avec morgue leurs paroles lamentablement creuses). Néanmoins, je m'insurge (sans véhémence) contre les amalgames qui laisseraient entendre que les politiciens seraient tous des tocards. Ou même une majorité. Oui, je sais, vous ne l'avez pas dit et sur le fond je pense que nous sommes plutôt d'accord. Mais, que voulez-vous, à chaque fois que je lis LES au lieu de DES, je bondis. C'est valable pour les "politocards", mais aussi pour les femmes, les hommes, les étrangers, les vieux, les jeunes et toute autre catégorie limitée à une définition forcément étriquée. Mais il suffise qu'on utilise "des" pour que j'acquiesce :) Oui, je sais, ce ne sont que des mots… mais je ne vous apprendrai pas que les mots sont importants et que de subtiles variations peuvent induire des dérives majeures. Je pense que l'idée insidieuse du "tous pourris" (ou autres variations systématisantes) joue un rôle dans le désintéressement des citoyens à la vie de la cité, notamment par l'abstentionnisme croissant.
J'ajouterai, pour expliquer ma petite irritation du début, que davantage que les politiciens en tout genre, c'est le système médiatique qui accroît leur audience, donc leur pouvoir. Et le système médiatique… c'est nous, collectivement, qui apprécions, semble t-il, les "petites phrases" simplistes plutôt que les débats de fond complexes. Les soirées électorales atteignant des sommets dans le pseudo-débat-spectacle totalement stérile.
Ma définition de "politocard" serait la suivante : personnage politique cherchant davantage à démolir les idées de son adversaire qu'a promouvoir les siennes. Oui, c'est un peu long comme définition ;)
La tienne Célestine, pour le coup, est un chouia trop restrictive : on peut être un sacré tocard sans avoir (encore) été en garde à vue.
Merci pour ces échanges de points de vue :)
Juste une petite remarque sémantique, qui n'enlèvera rien a la justesse de ton raisonnement, cher Pierre:
SupprimerTu dis:je m'insurge chaque fois que l'on dit "les" au lieu de "des" .
Certes. Je comprends tout à fait que les généralités ont quelque chose d'insupportable en ce sens qu'elles stigmatisent un ensemble de personnes, alors que l'on ne parle que de "certaines d'entre elles"
Tout a fait d'accord pour dire " des femmes" sont tête en l'air, plutôt que "les femmes".
Mais lorsque l'on utilise le mot politocards, Blutch et moi, on détermine déjà par là une catégorie bien particulière de politiciens. Mathématiquement, c'est un sous-ensemble exclusif.
Du coup, si tu écris " des politocards" ne pensent qu'à leur ambition personnelle, cela sous-entend qu'il y a des politocards qui œuvrent pour le bien commun. Ce qui serait complètement faux et ficherait parterre l'effet du mot.
D'où l'importance de bien savoir manier les articles définis et indéfinis...
Il est DES hommes qui ne respectent pas les femmes: ce sont LES machos.
Mais je sais que tu n'en fais pas partie...
Bises Pierre. Toujours ravie d'échanger avec toi.
Certes, une fois qu'on s'est entendus sur le terme de "politocards", sous ensemble particulier de ceux qui s'engagent en politique, le "des" n'a plus de sens. J'en conviens aisément et te donne raison.
SupprimerLe plaisir d'échanger est partagé :)
:-)))
SupprimerJe comprends ton immense chagrin Célestine. Comme Nicole et Coumarine, je pense à la douleur des deux familles. Je crois, je dis bien je crois, que ce qu'il faut remettre en question, ici, c'est le système de soins psychiatriques. Cette femme est malade et a besoin de soins. Elle n'aurait pas dû être sortie de l'hopital. Elle a poignardé une institutrice mais aurait pu poignardé sa boulangère... quel déchirement, quel gâchis de part et d'autre. Deux familles brisées, une petite fille qui sera sans doute stigmatisée en plus d'être séparée de sa maman. Je ne sais pas qui plaindre le plus. Je suis triste.
RépondreSupprimerC'est le monde dans son ensemble qui dérape, je crois. A l'occasion d'un tel drame, il est sage de s'interroger sur la déshumanisation, l'individualisme, la course au profit, la mondialisation et ses corollaires le chômage, la misère sociale et la perte des repères d'une société devenue folle...
SupprimerEt aux politiques de prendre des mesures courageuses contre la finance qui mène le monde.
Peut être alors les hommes seront moins fous, et reviendront â des valeurs de partage.
Mais pour l'instant, c'est mal barré, ma pauv Brizou...
Tu vois ce n'est pas que du chagrin. C'est aussi beaucoup de colère...
il est sage de s'interroger sur la déshumanisation, l'individualisme, la course au profit, la mondialisation et ses corollaires le chômage, la misère sociale et la perte des repères d'une société devenue folle...
Supprimeril y a beaucoup trop de choses sur lesquelles se remettre en question, c'est peut être pour ça qu'on ne trouve pas de réponses ...
Il faudrait faire les choses l'une après l'autre, mais les traiter vraiment!
Ca ne fait rien. S'interroger, c'est déjà garder allumée la lampe-tempête et sa minuscule flamme d'espoir.
SupprimerBises citoyennes
lien de la pétition pour que les enfants de Fabienne deviennent pupilles de la Nation :
RépondreSupprimerhttps://www.change.org/fr/p%C3%A9titions/francois-hollande-hommage-%C3%A0-fabienne-calmes-reconnaissance-et-protection-pour-ses-enfants
Cela ne leur rendra pas leur maman, mais c'est effectivement le moins que puisse faire le représentant de l'état dans cette douloureuse situation.
SupprimerJe vais aller signer cette pétition bien sûr. Dire qu'il faut signer une pétition pour que l'Etat pense à prendre en charge les enfants de cette institutrice....
SupprimerLire l'intéressant échange sur les politocards, avec Pierre et Blutch.
SupprimerLe pouvoir rend insensible quand il n'est alimenté que par les ambitions personnelles...
J'ai pensé à toi et à tous les enseignants de par le monde, ceux de ma famille, ceux parmi mes amis, ceux qui m'ont fait grandir et je n'ai pas de mots......
RépondreSupprimerDans l'émotion, il n'y a pas de mots.
SupprimerAprès, dans la colère, les mots sortent, et il faut les canaliser pour ne pas se tromper de cible, ou stigmatiser l'un ou l'autre. Toujours très difficile. Mais possible, quand on a chevillée au corps, comme moi, la valeur principale de toute démocratie: le dialogue éclairé.
Je t'embrasse.
Lorsque j'ai entendu cet horrible fait aux infos. j''ai pensé à toi chère Célestine, ainsi qu'à &.
RépondreSupprimerJ'imagine ta peine et la souffrance de la famille de cette institutrice Fabienne,
Mon amie Epamine doit être blessée aussi, c'est certain.
SupprimerUne large palette de sentiments se font jour au moment d'un drame, dont les commentaires sur ce billet se font l'écho. Stupeur, incompréhension, révolte, tristesse, chagrin colère peur...
Et garder raison devant les débordements, les récupérations politiques de tous bords, les jugements a l'emporte-pièce...mais j'ai encore l'impression de faire mon travail, qui est tout en écoute et en dialogue.
Je sais que je me répète, mais c'est le leit motiv. Sans dialogue, les malentendus s'installent.
Quand la situation devient trop tendue ou irrespirable, savoir prendre les mesures qui s'imposent, avec rapidité et bon sens.
Épuisant.
Et apparemment pas toujours payé en retour. Mais c'est le jeu des relations humaines dans leur ensemble.
Merci pour cette main tendue, les filles car je ne parviens pas encore à mettre en mots sur mon blog ce que je ressens tant ce drame me semble... même là, je ne trouve pas le mot qui correspond à mon état d'âme...
SupprimerTout au long de l'année, j'ai œuvré pour apaiser, pour réconforter, pour expliquer, pour (a)ménager, pour comprendre et la liste est longue... et nous sommes des centaines de milliers à faire cela tous les jours, tant au niveau de nos élèves (ce qui est notre métier) qu'au niveau des parents (et c'est là que ça dérape...)
Dans quel monde vivons-nous pour qu'un dernier jour d'école, chez nous, en France, au XXIème siècle, une collègue, le sourire aux lèvres d'avoir mené à bien sa mission auprès de ses petits jusqu'à ce jour des vacances et des larmes plein les yeux en songeant à la fin de la journée, termine sa vie dans une flaque de sang, assassinée par un parent d'élève survolté ? Je suis d'une tristesse sans nom et ma colère est sans limite... Depuis une dizaine d'années, notre métier est malmené, les parents bénéficient de tous les droits et nous de plus aucun et je plains de tout cœur les nouveaux enseignants qui n'ont aucune bouée sûre pour éviter le naufrage...
Une pensée toute émue pour la famille et les proches de cette collègue qui aurait pu être chacun d'entre nous.
Ep', malheureuse
Ma chère Ep, c'est terrible, vraiment, de commencer les vacances par une grosse colère, j'ai moi-même attendu un certain temps certain avant de pouvoir mettre quelques mots sur cette horreur sans nom.
Supprimerj'ai pensé à cette lettre de Camus, si belle et si généreuse. je n'ai pas compris, en fait, comment on a pu en arriver là.
Je comprends parfaitement que cela te révolte comme cela m'a révoltée.L'impression que tous les efforts accumulés depuis des années pour que tout aille bien à l'école, enfin disons le mieux possible, se sont écroulés à l'annonce de ce drame ignoble.
Tout a été dit en commentaires, des sentiments et des idées que l'on a pu exprimer à cette occasion, certains d'une largesse d'esprit et d'une humanité magnifique.
Je ne peux que plussoyer, et continuer malgré tout vaillament d'y croire.
je t'embrasse fort
Je ne connais de cette affaire que ce que je viens d'en lire ici. Un drame de plus, dont les "explications" sont multiples et qui, il me semble, nous interroge tous : qu'avons nous fait de notre société, de nos valeurs de respect de l'autre, que laissons-nous dire, pour qu'une mère de famille en arrive à assassiner une autre mère ? Dans quel état de désarroi, de perte de contact avec les réalités les plus élémentaires, à pu se trouver cette femme pour en arriver à un acte aussi démesuré ? Qu'à t-elle investi dans son enfant, dans son rôle de mère, pour se donner le droit absolu d'une "justice" personnelle ?
RépondreSupprimerFranchement ça m'interroge, personnellement : que fais-je, moi, quand je laisse qui que ce soit proférer des paroles qui rejettent l'autre en considérant que le seul point de vue entendable est le sien ? Je crois que nous sommes tous responsables de ce que devient notre société. Les débordements dramatiques de quelques individus un peu moins structurés, un peu plus fragiles psychiquement, ou un peu trop fanatisés sont là pour nous le rappeler régulièrement.
C'est tout a fait le sens de mon billet au départ. Poser cette lancinante interrogation " pourquoi? " en n'oubliant pas de se regarder un peu le nombril pour trouver la réponse. Tu poses de façon très juste le problème. Il ne s'agit pas de foncer sur la coupable en la livrant a la vindicte populaire, mais de se questionner sur la part de chacun dans une situation qui a glissé.
SupprimerQue son acte soit un coup de folie ou prémédité, il convient de se demander qu'est-ce qui, de nos jours, peut rendre les gens fous au point d'en perdre toute mesure. J'ai apporté quelques éléments de réflexion tout au long de ces commentaires. Il est certain que la période de marasme économique fragilise les gens au point de les rendre agressifs. La peur entretenue dans les médias, et aussi l'indifférence des riches pour la misère, le décalage entre les grandes fortunes et les gens qui n'ont même pas l'essentiel.
Une sorte de désespérance qui aveugle, qui empêche de voir que l'école est une chance, une main tendue pour les enfants pauvres, tout ce dont Camus parle dans sa lettre à monsieur Germain.
Et au final, le sentiment que l'obscurantisme et l'archaïsme néandertaliens livrent un combat éternel et sans merci aux Lumières. Et que tout est sans cesse à refaire.
Mais j'y crois.Et je te remercie de tes éclairages posés et éclairants. Dans ce débat, chacun s'exprime en liberté, et comme a chaque fois, j'apprécie le respect qui se dégage des échanges ici.
Oui, merci Pierre.
Tes éclairages éclairants...joli pléonasme qui prouve combien tu es brillant...ou alors, qu'il est temps que j'aille faire dormir mes yeux!
SupprimerQuel gachis... Mais je ne trouve pas que les enseignants sont plus menacés que d'autres catégories professionnelles. Il y a plus d'agressions/meurtres contre des commerçants que contre des enseignants. Je ne vais pas entrer dans une comparaison morbide des statistiques, mais il ne faut pas céder à la psychose. C'est un peu la fatalité, un peu comme ce récent meurtre à Bruxelles où un type a tué sur 4 personnes se trouvant à l'entrée du Musée Juif (là, il y a le symbole religieux évidemment, mais il ne connaissait nullement ces 4 personnes qui se trouvaient au mauvais moment au mauvais endroit).
RépondreSupprimerFaut-il en etre désabusé et fataliste? Surement pas, mais que faire? De par mon expérience, j'ai envie de dire qu'il faut contrer cette violence dès l'enfance, et en particulier dans tous ces jeux vidéos. Je crois que là, si "on" voulait vraiment s'y attaquer, il y aurait moyen de montrer moins de violence aux enfants. Ensuite, il faut durcir encore les conditions pour acheter une arme. Dans la pornographie (que les enfants voient de plus en plus jeune), on pourrait aussi tenter de diminuer les scènes sadomasochistes donnant une image humiliante de la femme, et faisant croire à certains adolescents que la sexualité, c'est cela. Et dans cette crise économique que l'Occident traverse, il faut reconnaitre que le racisme reprend aussi de la graine (le succès du Front National le montre), et qu'il y a là tout un combat à mener, en particulier par nous les enseignants. Cet ensemble de mesures ne résoudrait pas tout, évidemment, mais ne ferait pas de tort à la société.
Je te remercie pour ta contribution qui est intéressante.
SupprimerEt surtout emplie d'optimisme. On en a besoin par les temps qui courent.
C'est vrai que la violence est banalisée, dès le plus jeune âge, les enfants sont confrontés à des scènes violentes.
C'est vrai qu'il y aurait des solutions, mais la loi du marché est impitoyable: le commerce des armes, des keux vidéo et du sexe est tellement florissant.
Les gens comme nous passent pour les idéalistes au mieux, ou de pauvres ringards au pire.
Tu as sans doute raison (bien que les chiffres ne soient pas forcément les mêmes en Belgique et en France) quand tu parles des commerçants qui seraient plus attaqués que les enseignants. Mais quel que soit le métier, c'est intolérable et une société qui ne se pose pas les vraies questions est sûrement morte d'ici peu.
Je te souhaite malgré tout de très bonnes vacances d'été.
Merci encore Petit Belge et à tout bientôt
Oh la la! des Jeux vidéo, bien sûr!
SupprimerLa perte de nos valeurs et de tout repère sensé... Une bombe à retardement.
RépondreSupprimerLe monde est de moins en moins humain, alors pourquoi s’étonner de ses dérives?
Quel demain pour nos enfants?
Bises.
Un demain plein d'espoir est encore possible: c'est l'affaire de tous.
SupprimerNe pas laisser passer ce genre d'événement sans crier sa colère et son chagrin.
Ne pas banaliser, ne pas minimiser.
mais ne pas stigmatiser non plus.
Lire et relire Camus, bien sûr, mais aussi Baudelaire, et Rimbaud et Verlaine.
Et Candide aussi.Pour ne pas oublier de cultiver notre jardin.
Bises célestes
Quel drame...
RépondreSupprimerToi tu t'interroges sur l'image des maîtres, et moi je m'interroge sur cette psychiatrie qui ferme de plus en plus de lits et qui est contrainte de laisser sortir des gens dangereux comme cette meurtrière... :-(
Que de drame, au nom de l'argent...
Tu touches là le nerf de la guerre, chère étoile. L'Argent...qui déshumanise le monde au point de lui faire perdre la raison.
SupprimerHeureusement il reste l'amitié n'est-ce pas?
Bisous
J'ai mis un commentaire aussi sur le blog d'Adrienne.
RépondreSupprimerCe qui s'est passé est un scandale. L'école doit être un sanctuaire où les enfants comme leurs enseignants doivent être à l'abri.
Et avez-vous remarqué le peu de réactions ? L'absence d'un mouvement collectif de la communauté éducative pour marquer et son horreur et son soutien ? Cela me laisse vraiment triste. Douloureusement triste.
En même temps, cela s'est passé malheureusement le dernier jour de l'année scolaire...et cela m'a aussi beaucoup heurtée de ne pouvoir exprimer notre solidarité. On s'est senti pris de court.
SupprimerJe crois quand même que sur Facebook il y a eu un certain nombre d'initiatives et de réactions.
Mais si tu veux dire que les autorités ont été peu agissantes, c'est tout a fait exact.
Dans les médias, la défaite de la France en football a occupé 20 minutes du JT contre 4 minutes pour la pauvre Fabienne...
Je suis quand même très heureuse de te retrouver, Bonheur du Jour: je pensais qu' un de mes commentaires ou billets t'avait peut être froissée, et cela me rendait triste. Tu es toujours la bienvenue ici.
Parler de sanctuaire pour l'école publique dans notre république laïque me ferait sourire si le sujet n'étais aussi tragique et aussi grave. Cependant ce choc des mots a de quoi faire réfléchir, tout comme la "perte des valeurs" dont parle un autre commentaire.
SupprimerD'autre part lorsque notre collègue LB s'est immolée par le feu dans la cour de son lycée, beaucoup se sont contentés de mettre son geste sur le compte d'une maladie dépressive. Ce n'était pas le dernier jour d'école.
Chacun d'entre nous réagit en fonction de la proximité qu'il ressent par rapport aux victimes.
Je pense que le mot sanctuaire est à prendre dans le sens de "lieu protégé" .
SupprimerTous les drames humains génèrent de nombreuses réactions et tu as raison, chacun le vit à l'aune de sa propre implication.
Réfléchir à tous cela est quand même le moins que l'on puisse faire.
Moi aussi ça me révolte, Célestine.
RépondreSupprimerEt comme par hasard, la meurtrière est "en état dépressif" !!! La Justice va encore lui trouver des circonstances atténuantes à cette Rachida, de nationalité espagnole et d'origine marocaine MAIS qui vit en France.
Franchement, y'en a marre de tout ça, marre d'entendre que "tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil", etc.
Mais qu'est-ce qu'elle devient cette "France, terre d'asile"...
Dans une semaine, on ne parlera plus du tout de la victime-mère de famille, ni de la douleur à vie de son mari et de ses enfants.
Je modère mes propos, mais j'en ai marre que l'on soit toujours obligé de fermer notre bec pour ne pas faire de vagues. Pauvre France.
Je te donne mon accord pour supprimer mon commentaire, si tu le juges un peu trop violent...
Gros bisous
Non, je ne supprimerai pas ton commentaire, tu as le droit de t'exprimer Soène. Mais je crois que ce crime est affreux quel que soit le prénom de la meurtrière. On ne peut pas en faire peser la responsabilité sur tous les espagnols d'origine marocaine. Ce serait faire une généralité. Cette femme mérite d'être jugée sévèrement pour assassinat.
SupprimerLes médias ne devraient pas donner les prénoms des protagonistes. Et si l'instit s'était appelée Leïla, comme une de mes collègues, et la meurtrière Sandrine, est-ce que cela aurait enlevé quelque chose à l'horreur du geste?
Bises
@ Soène
SupprimerTu as là une vision quelque peu déformée par les médias et une classe politique qui veut tirer profit d'une xénophobie latente.
Statistiquement parlant, de quelque façon que l'on veuille partager la société:
Riches ou pauvres
Français ou étrangers
Européens ou d'ailleurs,
Que ce soit par métiers, par orientation politique, sexuelle, religieuse ou de quelque façon que ce soit,
on trouve toujours les mêmes proportions de saints et de salauds.
Il n'y a que quelques nuances compréhensibles (mais pas admissibles pour autant)
- Il y a plus de gens enclins à la pédophilie dans les métiers s'occupant de la jeunesse.
- Il y a plus de gens violents dans les métiers de répression.
- Il y a plus de gens autoritaires dans les métiers d'autorité.
Pour ce qui est de la population le nombre de détraqués est partout le même, seuls les moyens de conjurer les phobies sont différents.
A passer son enfance comme souffre-douleurs de ses co-disciples, un monsieur tout le monde peut péter les plombs et devenir meurtrier. Un autre voudra se venger en devenant le plus fort de la classe, de la ville ou du pays.. Avant de changer sa peur de 30 élèves en une peur de 65 millions de compatriotes... C'était il n'y a pas si longtemps que ça, les cicatrices sont encore vives dans le pays.
La meurtrière s'appelle Rachida, elle pourrait tout autant s'appeler Sarah ou Marguerite. l'horreur du geste serait exactement pareil, mais hélas pas la portée médiatique.
Bises
Non Soène, tout le monde il est pas beau, tout le monde il est pas gentil, mais je ne sais pas si on peut faire des statistiques probantes sur le rapport entre crime et nationalités ou origine. Je pense que le mal a été réparti équitablement à la surface de la terre mais que oui il y a toujours des circonstances expliquant un pétage de cable, traumatisme d'enfance, éducation sans valeurs, deuil, misère et j'en passe ... Et ce quelque soit le pays, même chez nous, soi-disant plus civilisés (je demande à voir). Moi qui fréquente surtout des bêtes, et qui du coup ai l'œil plus aiguisé sur l'animalité de l'humain, je ferais remarquer que si je me promène en colline et que je croise un sanglier, il aura tendance à partir en courant sans demander son reste. Mais si c'est une mère avec ses petits, là je peux me faire du souci car il y a de fortes chances qu'elle m'attaque. Encore une chose qu'on devrait apprendre à l'IUFM. Et le judo, aussi. Et quel est l'endroit où l'on rencontre la plus grande concentration de mères ? L'école. Métier très dangereux, instite.
RépondreSupprimerBigre, je vais prendre des cours du jiu-jitsu!
SupprimerPlus sérieusement, c'est une théorie qui vaut ce qu'elle vaut.
Mais j'ai vu aussi des pères venir violemment défendre leur progéniture. Alors je ne sais plus trop que penser. Si ce n'est que je ne vais pas commencer à me stresser au bout de tant d'années de carrière. je continue à croire au dialogue et à la dissipation pacifique des malentendus.
Si je meurs au champ d'honneur, tu mettras des fleurs sur ma tombe mon roudoudou?
;-D
Une grosse couronne avec écrit "De la part de Blogborygmes, en ligne partout". Tu connais bien sûr la couronne à la mort de Reiser : "De la part d'Hara-Kiri, en vente partout" d:-D ?
SupprimerUn homme oser frapper une femme ? Non, le couple se répartit le boulot : le mari s'occupe des enseignants et son épouse, des enseignantes. Excuse mon ton, c'est nerveux, hein ?
Tu es tout excusé! Je comprends, t'inquiète...
SupprimerEt merci pour la couronne à la Hara Kiri, ça me botte.
Kiss
L'année scolaire s'est terminée sur une note bien sombre. Ce fait dramatique fait
RépondreSupprimerDeux orphelines, un mari veuf, des enfants d'assassin, 28 élèves marqués à jamais, une femme qui oscillera entre internements et prison , ou sera jugée d'une irresponsabilité révoltante ; et une maitresse qui n'enseignera plus jamais.
C'est un résumé saisissant et tellement vrai.
SupprimerBonnes vacances malgré tout! on a besoin de se reconstituer en énergie...
Bises célestes
Célestine, j'occupe ton espace bloguesque pour remercier Blutch et Saoul-Fifre de leurs réponses.
RépondreSupprimer"Deux orphelines, un mari veuf, des enfants d'assassin, 28 élèves marqués à jamais... une maîtresse qui n'enseignera plus jamais" et cette femme vivante qui sera jugée avec bienveillance pour "irresponsabilité"...
Toujours la même histoire. Ca me révolte.
Bises de Lyon