Chez Asphodèle, le mot de la semaine est "racines". Ceux qui me connaissent bien savent que je vais me répéter...Mais ils me pardonneront car, comme on dit Bis repetita placent. Et vice versa. Dura lex sed lex. Alea jacta est. Errare humanum est. Et caetera. ..Et toutes ces sortes de choses.
***
carotte, arbre, cheveux, famille, ancrer, arrachement, généalogie, ancêtre, souterrain, culture, terre, île, gingembre, planter, source, esclave, jaillir, juvénile, joyau.
***
Je rêverai encore longtemps de toi, avant de
comprendre pourquoi, âpre terre de landes ébouriffées,
égratignées par les vents du large, tu m'attires et me fascines.
Dans ma généalogie, je sais te devoir quelques gouttes de ce sang fier et abrupt que l'on retrouve dans ma famille, les cheveux carotte de mes cousins et mes quelques éphélides...
Je sentirai longtemps encore en moi ce
bouillonnement souterrain qui me rend juvénile et qui
relègue au rang de guimauve le gingembre et la mandragore, avant de comprendre ma fureur de vivre, ancrée en moi aussi sûrement que
les pierres de granit des chemins de Cork ou de Galway, et dans mon corps, ô mon corps
plein d'éclairs ruisselants, j'entends la rage des colons, leurs rêves de fortune et leurs
arrachements d' esclaves.
Il me faudra traverser tes villages tout enluminés des lueurs laiteuses de ta pluie froide, m'imprégner de ta langue qui roule comme des rochers dévalant une pente, écouter jaillir de tes longs soirs ta musique d'opale et de sombre gaieté...
Ô ta musique! en sentir le frisson imprimé à mes jambes, de bas en
haut, de haut en bas, telle une houle. N'être plus que harpe et violon et
flûte celtiques avec des fourmis jusques au bout des orteils, mon
cœur, dansant et riant et pleurant à la fois...
Être pour une nuit une fille de Tipperary, opulente et chaude, perdue au fond d'un pub suant de bruit et de fumée, d'amour brut et de hareng saur, m'enivrer de bière rousse et de whiskey jusqu'à en oublier mes mots. Jusqu'au matin frileux, façades blêmes et cris de mouettes apeurées au-dessus des toits, enroulée dans un pull de laine. Le regard sur l'horizon.
Pays
émeraude. Pays joyau,
planté
sans détour dans l'écrin bleu d'un océan furieux, la mer qui
ronge le noir des falaises de Moher, le blanc de l'écume, le gris du ciel,
ta presqu'île
de
Dingle, tes lacs du Connemara sont comme des yeux brillants de fièvre. Je pourrais faire miens ta culture
millénaire, ton trop peu d'arbres, ton trop d'eau, tes murets arrachés au roc, et le bruit patient des charrettes, et des chevaux, et puis la tourbe, et le parfum
meurtri de tes bruyères en fleurs, et l'herbe plus verte que dans un
chromo saturé.
Je rêverai encore longtemps de l'Irlande.
Et
quand j'aurai assez rêvé, j'irai boire à la source
de mon rêve.
Fantastique récit que celui-là! Je croirais lire les hauts de hurle-vent, d'Emilly Brontë!Revenir sur la terre de ses ancêtres même en rêve est toujours source de frémissement de bonheur! On est toujours ancré tel un arbre millénaire qui grandit loin de nous mais que notre esprit visite pour se ressourcer et protéger ses racines! Et comme tu l'as si bien dit:" j'irai boire dans la source de mon rêve"
RépondreSupprimerBravo ma Chère Célestine, toujours du bonheur avec toi!
Me comparer à Emily Brontë je n'oserais pas! Je vois d'ici le visage vert de mon ami Mind The Gap si j'avais cette impudeur. Mais je te remercie d'apprécier ma prose poétique, si j'ose dire, ce pays me rend toujours lyrique et je pourrais en parler pendant des heures, au risque de lasser mes lecteurs. Ici, apparemment, ce n'est pas le cas!
Supprimer...Et revenir sur mon blog pour me dire tes mots doux qui font énormément plaisir, je te dis merci!
RépondreSupprimerMais c'était sincère, cher ami. On ne dit jamais assez aux gens qu'on aime bien qu'on les aime bien...
SupprimerTerre inconnue, secrète et poétique, tu donnes envie d'aller la visiter !
RépondreSupprimerQuel beau texte, je me suis laissé emporter ...
Et, comme disait l'autre: "Cælum non animum mutant qui trans mare currunt" :)
Ah moi les hommes qui me parlent latin, de bon matin, je trouve ça malin et mutin...
SupprimerUn pays que j'aurais aimé visiter.... Bonne journée. Bises
RépondreSupprimerIl n'est jamais trop tard! Sur easy jet, il y a des voyages a prix très abordable pour emmener ta douce faire un tour! Surtout en période creuse, pour les retraites c'est parfait!
Supprimerpays que je rêve de voir, pour moi aussi...
RépondreSupprimerexcellente idée, avec ces mots imposés!
Merci Adrienne, les inspirations celtiques ne manquent pas ce matin, sur les plumes...carotte, cheveux et île ont eu raison de notre imagination...
SupprimerQuelle envolée ! Quelle fougue ! Quelle puissance d'évocation !
RépondreSupprimerEn un mot : quel talent !
Merci Pierre. Je ne veux pas faire la fausse modeste, mais quand j'aime, ma fougue naturelle reprend le dessus et ça me donne des ailes pour écrire. Les mots coulent tous seuls comme d'une source un après midi d'été
SupprimerL'Irlandophile convaincu que je suis ne peut que battre des mains en frappant sur son bodhran. Je me suis promené, seul, à Cork, à Dingle, sur les falaises de Moher Bravo.
RépondreSupprimerEdualc O'Eeguab
Tu t'es promené seul? Tu aurais pu m'attendre, quand même! ;-)
SupprimerPays de landes et de légendes, ton texte sent l'humus de la terre où fleurit la bruyère.
RépondreSupprimerC'est un beau compliment. Car quand on écrit, ce ne sont pas les couleurs ou les sons mais bien les odeurs qui sont les plus difficiles à faire passer.
SupprimerAvec toi ce matin j'y suis retourné, de Killarney à Dingle, j'ai vu les tourbières, j'ai bu la "stout" et j'ai senti les chevelures rousses des belles Irlandaises, j'ai vu les flots battrent les falaises de granit noir... Merci belles châsses.
RépondreSupprimerJe vois que l'on est un connaisseur! Quelle merveille ce doit être d'arpenter ces petites routes le long de la mer, au volant d'une décapotable...voilà un rêve que j'aimerais tellement réaliser.(bon, je ne ferais pas la difficile, je me contenterais d'une Renault 4 bien pourrie, comme dans le film...
SupprimerICI un extrait de ce délicieux film romantique comme je les aime, avec des paysages irlandais sublimes et beaucoup d'humour.
Que de souvenirs
RépondreSupprimerj'ai parcouru l'Irlande à deux reprises , je m'y suis toujours sentie "chez moi"
terre de landes , les côtes et les falaises
dis Célestine ,envole toi vers Cork , et viens chanter avec ces gens joyeux et tellement accueillants
beau texte , merci
Oui, je m'envolerai, je réalise toujours mes rêves, tu le sais ma Jeanne...peut être parce que mes rêves ont quelque chose de réalisable. Peut être est-ce que l'amour de la vie me porte vers l'avant, et que rien ne résiste a cet amour là...je ne sais pas. En tous cas, si je ne m'envole pas, je prendrai le bateau. A l'ancienne.
SupprimerBisous tout doux.
J'aimerais tant y aller et ton texte est magnifique, les racines qui guident ta main sont authentiques et la sincérité de tes mots me va droit au coeur ! :) Bravo !
RépondreSupprimerQuelle bonne idée tu eus, chère miss Aspho, de choisir ce thème des racines.
SupprimerJe ne suis pas une fan de la généalogie. Pour les ancêtres proches, ça peut être intéressant, mais des qu'on remonte un peu dans le temps, cela devient terriblement abstrait, tous ces actes de naissance écrits à la main, qui ne correspondent plus à rien de concret...mais retourner à une terre que l'on n'a jamais vue, et dont on pressent pourtant au fond des tripes qu'elle nous appartient, ou plutôt qu'on lui appartient, moi je dis oui, trois fois oui! Dans une autre vie, j'ai dû être irlandaise...
Berceau de contes et légendes,
RépondreSupprimerPrecieux trésor de paysages enchanteurs,
Un dégradé de couleurs que l'on ne trouve nul part ailleurs,
J'aimerai tant, moi aussi, découvrir l'Irlande!
Dis donc, et si on y allait toutes les deux?
SupprimerVoilà une idée qu'elle est bonne!
Je signe où? :-))
SupprimerCool si tu es déjà d'accord sur le principe, le reste c'est du détail... :-)
Supprimer
RépondreSupprimerJooli !
Plus largement, qu'est-ce qui peut bien expliquer l'impact de la culture celte (fût-elle fantasmée) chez nombre d'entre nous ?
Hein, c'est une question qu'elle est bonne !
"Et quand j'aurai assez rêvé, j'irai boire à la source de mon rêve."
Binhoui, depuis le temps que tu nous en parles, va bin falloir que tu te bouges le callipyge !
Et si tu m'as pas définitivement pris en grippe (hô ?), je veux bien une 'tite place dans ton bagage pour moi et mes flûtes.
;o)
Que je me bouge le quoi? Nan mais y'a pas le feu au Connemara, je sais bien que je suis vieille mais quand même! :-)))))
SupprimerEt pis d'abord pourquoi que je te prendrais en grippe, toi, un musicos? Tu sais bien que j'adore les garçons sensibles version Souchon, je te l'ai déjà dit.
Quant a l'impact de la culture celte, peut être est-ce une façon inconsciente de résister à ce $#%£}¥ de judéochristianisme- qui, il faut l'avouer, est beaucoup moins glamour...
Kisses
J'le crois pas ! T'as eu une dispense pour l'épreuve d'explication de texte à l'école des maîtresses ? Tu comprends toujours à côté de ce que j'écris !
SupprimerJ'ai pas dit qu't'étais vieille, ce serait muffle et j'aurais bien trop peur d'un coup de règle sur les doigts, je dis qu'il faut(drait) consommer là-tout-de-suite-maintenant.
Et sans modération.
Oh comme j'aime quand tu te mets en colère! J'y crois pas une seconde, t'es bien trop gentil au fond.
SupprimerEt toi t'as la cataracte précoce, que tu vois pas les emoticones censés préciser que c'était de l'humour?
Allez tope la, t'as raison, je prends mes billets demain pour Cork.
:oDDD
SupprimerSi,si, j'ai vu les émotitrucs, mais j'adore être de mauvaise foi...
:-P
SupprimerJe les ai vues : les plantureuses, les fumées, les bières ! Je l' ai sentie la pluie froide ! En plus, c' était en novembre, alors, tu penses ............
RépondreSupprimerAh ben oui, ah ben, tu penses si je comprends...mais dis donc, t'aimes la difficulté toi, parce que l'Irlande en novembre, faut oser...je suis sûre que tu as laissé échapper au moins une fois " mais quel pays de merde!"
SupprimerJe me trompe? :-)))
Battue parles mêmes vents, j'imagine que l'Irlande et l’Écosse ont le même climat. C'était en décembre au nord d'Edimbourg. Le temps changeait avec une telle rapidité qu'en commençant ta remarque dans un crachin de neige, tu la finissais au soleil....
SupprimerUn jour, j'irai voir si l'Irlande ressemble vraiment à l’Écosse...
Baci
tu m'emmènes?
SupprimerChiche
Supprimer^^
SupprimerMême pas because je savais à quoi je m' exposais en y allant à cette époque là ! J' ai dû être canard dans une autre vie ........
SupprimerC'est gentil les canards...Je les aime depuis toujours!
SupprimerCe texte est d'une grande beauté, à la fois formelle (son style) et à la fois sur le fond en ce qu'il évoque une sorte de racine d'Eden personnel, sa nostalgie en même temps que son espérance.
RépondreSupprimerEn quelque sorte "il te dit" ...
Bravo
et merci
(pour des raisons personnelles, il me touche en évoquant un pays ... qui a une sorte de "place-non-place" en moi....)
C'est tellement bien exprimé, un Éden personnel...oui, c'est exactement cela. Qu'est-ce qui se passe, la bas dedans, au fond de cet enchevêtrement qu'est mon inconscient, pour que je me sente connectée à cette musique et à ces paysages ?Quand j'ai découvert la Bretagne et la Normandie, il y a quelques années, j'ai fait une espèce de syndrome de Stendhal...
SupprimerTu restes mystérieux avec ton "place-non-place" ...
Mais l'Irlande est le pays des mystères.
Merci Alain pour tes mots admiratifs, tu sais combien je suis sensible.
Bon, pasque tu m'as pas encore excommunié et que je suis irécupérablement gentil, je te/vous propose quelques liens vers de foutues chouettes ballades jouées à l'uilleann pipe. Mais c'est tellement mélancolique qu'y faut pas avoir le coeur en chaussettes pour écouter, sous peine de se jeter du haut de la falaise...
RépondreSupprimerDavy Spillane, un bon :
http://www.youtube.com/watch?v=Mwxga8udIio
Peut-être même pas irlandais mais dans le staïle, manifestement choppé au vol en Bretagne
http://www.youtube.com/watch?v=dXJ3k5YXlSs
Davy Spillane au low whistle :
http://www.youtube.com/watch?v=7CDYkiViwt0
Valavala, je pense réussir à jouer comme ça d'ici... ving-sept ans.
Ou vingt-huit...
Hé : t'as pas pleuré, hein ?
:o))
J'ai pris le temps d'écouter, d'aller chercher derrière tous les liens que tu as choisis avec amour, et ben désolée, mais j'ai eu l'œil humide ...purée que c'est beau la flûte celtique.
SupprimerBon toi aussi il faut que tu te remues l'arrière train, parce que n'ai pas les moyens d'attendre vingt sept ans. Alors tu prends tes flûtes et tu apprendras là bas, sur le tas.
Et entre nous, on s'en fout un peu s'il y a quelques fausses notes.
:-)))
A mon propos, tu peux écrire callipyge, ça me gênera pas. :oDD
SupprimerAlors on y va ?
Pour les fausses notes, on dira que c'est la Stout...
Attablé dans un pub derrière un Guinness d'origine, il n'y a plus de fausses notes qui tiennent...
Supprimer@Candide non je ne peux pas dire callipyge: c'est un adjectif et c'est réservé aux dames!
Supprimer@Blutch tu parles d’expérience?
C'était en Ecosse, avec mon beau-frère indigène. Un pub de campagne assez quelconque, mais agréable. Dans une salle annexe, il y avait un mariage et ils avaient loué les services d'un piper (joueur de cornemuse) en costume. Il avait joué un ou deux morceaux rien que pour nous. Un instant suspendu, magique...
SupprimerJe ne sais pas si c'est à cause de la Guinness, mais il n'avait fait aucune fausse note ;-)
Baci et salute
J'aime les moments suspendus, ils sont forcément magiques...
Supprimer"Ephelides" je me coucherai moins sot.
RépondreSupprimerMagnifique pays - que je ne connais pas non plus - mais dans tout ce qu'on peut lire ou voir, les Irlandais revendiquent toujours leur culture.
Magnifique texte je corps au bord.
Je corps au bord, magnifique jeu de mots, j'adore!
SupprimerHeureuse d'avoir enrichi ton vocabulaire...
En fait, y a des gens qu'y faudrait pas laisser entrer ici. T'as vu le Candide ?
RépondreSupprimerUn seul mot pour qualifier ton texte qui rend tous les autres dithyrambiques, et vingt lignes à faire le malin, apporter une musique qu'on ne lui a pas même pas demandé, faire des blagues même pas drôles : quel muffle !
Eh, il est chouette ton texte, c'est seulement que je savais pas comment le dire.
Et j'ai pensé que la zik le ferait mieux que moi.
Pasqu'il est chouette ton texte. Il donne envie de t'y emmener...
;o)
Plus tu t'emmeles dans tes explications, et plus tu es touchant.
SupprimerMais oui, la zik c'était top, même que vais changer celle que j'ai proposée. Pour que je ne sois pas la seule à être émue.
Merci Candide ^^
Puisque tu as aimé, je te mets ce lien, où Michael O'Connell essplique comment on joue de l'uillean pipe.
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=emY1XeByI1k
Sont fous tes ancêtres/4 !
:o)))
Complètement!
SupprimerUn petit coucou de Belgique. J'espère que tu vas bien et te souhaite un bon week-end ensoleillé. A bientôt.
RépondreSupprimerBon week-end Petit Belge. Profite bien des vacances!
SupprimerUn beau pays ! Ton texte refait le rêve ! kisses !
RépondreSupprimerTrès jolie expression, merci!
SupprimerTrès beau, ce vibrant et personnel hommage !
RépondreSupprimerAvec moi, ce ne peut être que personnel...j'ai un rapport très personnel aux choses et aux lieux...Merci Brize!j'adore ton logo!
SupprimerJ'ai voyagé un soir entre l'Irlande et Boston, c'était à l'Aréna de Genève. Un vol féérique assuré par la compagnie River Dance.
RépondreSupprimerCe soir-là, j'ai vu les oiseaux d'Irlande et la force d'un peuple...
N'ayant pas d'image de l'Eire, j'avais ravivé celle de sa soeur si proche: L'Ecosse.
Une petite promotion touristique au passage:
http://www.youtube.com/watch?v=w8EXDtoGfrs
Baci per l'italo-irlandese
C'est bien de ce vol-là que je parlais...je rêve de les voir "en vrai"
Supprimermerci pour le lien ^^
Une route étroite serpente dans la lande. Deux autos se croise. Chacun s'efface. Le petit doigt se lève sur le volant. On se sourie. On a le temps. La pluie s'est effacée et le soleil est revenu. Peu de maisons. Un pub. Des familles. On chante. On boit. On danse un peu.
RépondreSupprimer
SupprimerLe petit doigt se lève ? Ne serait-ce pas plutôt l'index ?
Peut-être évoquez-vous une région particulière aux coutumes encore mal connues?
...Ce commentEire est un mystEire...
L'index....en effet.et "deux autos se croisent..." Double "oups"
SupprimerDouble oups pardonné cher anonyme...tout cela reste bien mystérieux, et empreint d'une délicieuse douceur.
SupprimerDans Paris, quand deux voitures se croisent, c'est plutôt le majeur qui se lève ;-)))
O tempora! O mores!
Bref....l'Irlande.
RépondreSupprimerUn commentaire bien mystérieux, mais en Irlande, tout est mystère...
SupprimerA moins que ce ne soit un connaisseur qui parle?
Un amateur de l'Irlande, mais il n'y a que ça ici, ça fait un bien maigre indice pour résoudre mon enquête...! :-)
Quel plaisir que ces frais relents d'âme en ce temps de chaleur plein sud dear Célestine !
RépondreSupprimerMon servannais vient certaine aimant de mes racines de celte, où l'Irlande tient une place capitale !
Ce petit point commun ( ô si profond ! )que nous partageons, toi-émoi m'attendrit autre et fond ... Les racines prennent à la gorge, elles ne se séparent jamais de nous et à mesure que nous vieillissons nous devenons notre peau d'âme ... Par le coeur le corps et l'esprit, je suis éphélidienne jusqu'au bout de mon ombre et le chant qui me touche de sa lande sauvage est "mysterre" authentique ...
Alors oui, je bois à la source de mes racines tes mots comme des échos liés, comme ce rêve qu'un jour j'aurai tellement rêvé que je le toucherai ...
T'embrasse anse-heure d'eau vers ...
Les points communs sont des fils de soie qui relient les êtres, par delà les évidences et la raison.
SupprimerBonjour Célestine. Juste pour te faire un ptit coucou de Lorraine où je passe des vacances énergiques dans tous les sens du terme. Je t'avais envoyé une tartine début juillet, l'as-tu reçue?
RépondreSupprimerJe viens quelques minutes me ressourcer de tes histoires lorsque je suis éreintée et courbaturée. ça fait du bien de voyager dans tes mots. Cette bal(l)ade irlandaise me sied bien ce matin.
Allez, j'y retourne, bonne journée.
A tout bientôt.
Oh merci chère Chriss, c'est un grand honneur que tu me fais d'aimer mes écrits et de te ressourcer dedans.
SupprimerJe t'ai répondu ce matin, désolée mais ton mail avait été englouti par un vent contraire...
Je t'embrasse
it's a long long way to T...
RépondreSupprimerit's a long way to go
et oui j'ai chanté tout au long de ma lecture
merci
La première fois que j'ai connu cette chanson, c'est en lisant un album de Tintin, je ne sais plus lequel...et je n'ai appris que bien plus tard que la ville de Tipperary existe vraiment!
SupprimerMerci d'avoir aimé ma prose, Path!
Si tu as de la chance (et tes lecteurs également), tu ne connais pas et vas donc pouvoir découvrir cette Bédé hilarante parue dans l'Echo des savanes 1ère version.
Supprimer23 planches de bonheur absolu qui rappellent quel génie est ce bon Mandrika.
http://www.leconcombre.com/echo/reuri/reuri00.html
Hi hi !Je me suis bijougnée à m'en faire péter la glodule!
SupprimerMerci pour ce joyau, Souf!
RépondreSupprimer« Il n’y a que les esprits légers pour ne pas juger sur les apparences. Le vrai mystère du monde est le visible, et non l’invisible. »
Oscar Wilde
Le Portrait de Dorian Gray
Les fées des landes irlandaises, toutes penchées sur votre berceau, nous servent par votre brillant intermédiEire ce billet mémorable qui nous laisse unanimement pantois, beats. Déon peut remiser sa casquette et se tenir à carreaux, retourner sa veste en tweed et reprendre son taxi. Yeats, Moore, Wilde et tant d’autres à n’en pas douter vous chérissaient. Et c’est heureux pour nous !
Yeats d’abord, à tout Nobel de literature, tout honneur ( même s’il poussa le crime de s’éteindre à Roquebrune Cap-Martin…)
William Butler Yeats naquit à Dublin le 13 juin 1865. Fils du peintre irlandais, John Butler Yeats, il étudia la peinture à Londres et à Dublin. Fasciné par la tradition folklorique irlandaise, il fut influencé par les préraphaélites, par l'œuvre de Blake et celle de Shelley. En 1887, il partit avec sa famille pour Londres et c'est de cette époque que date son intérêt pour les savoirs ésotériques. Ses premiers écrits sont des poèmes symboliques et lyriques qui reprennent des thèmes de l'Irlande païenne, comme les Errances d'Oisin (1889) et The Lake Isle of Innisfree (1893). On lui doit également le Crépuscule celtique (1893) et The Secret Rose (1897), inspirés de légendes irlandaises.
Lauréat du prix Nobel en 1923, il s'éteignit le 18 janvier 1939 à Roquebrune Cap-Martin. Il fut enseveli en Irlande, à Sligo.
Voici deux poèmes savoureux du Maître :
He Wishes for the Cloths of Heaven
Had I the heavens’ embroidered cloths,
Enwrought with golden and silver light,
The blue and the dim and the dark cloths
Of night and light and the half-light,
I would spread the cloths under your feet :
But I, being poor, have only my dreams ;
I have spread my dreams under your feet ;
Tread softly because you tread on my dreams.
William Butler Yeats, tiré de The Wind Among the Reeds (1889)
The Cat and the Moon
The cat went here and there
And the moon spun round like a top,
And the nearest kin of the moon,
The creeping cat, looked up.
Black Minnaloushe stared at the moon,
For, wander and wail as he would,
The pure cold light in the sky
Troubled his animal blood.
Minnaloushe runs in the grass
Lifting his delicate feet.
Do you dance, Minnaloushe, do you dance ?
When two close kindred meet.
What better than call a dance ?
Maybe the moon may learn,
Tired of that courtly fashion,
A new dance turn.
Minnaloushe creeps through the grass
From moonlit place to place,
The sacred moon overhead
Has taken a new phase.
Does Minnaloushe know that his pupils
Will pass from change to change,
And that from round to crescent,
From crescent to round they range ?
Minnaloushe creeps through the grass
Alone, important and wise,
And lifts to the changing moon
His changing eyes.
William Butler Yeats, tiré de “The Wild Swans at Coole” (1919)
à suivre...
...suite...
RépondreSupprimerDe Thomas Moore, on retiendra ce clin d’oeil adressé par Gérard de Nerval
MÉLODIE (IMITÉE DE THOMAS MOORE)
Quand le plaisir brille en tes yeux
Pleins de douceur et d’espérance,
Quand le charme de l’existence
Embellit tes traits gracieux, —
Bien souvent alors je soupire
En songeant que l’amer chagrin,
Aujourd’hui loin de toi, peut t’atteindre demain,
Et de ta bouche aimable effacer le sourire ;
Car le Temps, tu le sais, entraîne sur ses pas
Les illusions dissipées,
Et les yeux refroidis, et les amis ingrats,
Et les espérances trompées !
Mais crois-moi, mon amour ! tous ces charmes naissants
Que je contemple avec ivresse
S’ils s’évanouissaient sous mes bras caressants,
Tu conserverais ma tendresse !
Si tes attraits étaient flétris,
Si tu perdais ton doux sourire,
La grâce de tes traits chéris
Et tout ce qu’en toi l’on admire,
Va, mon cœur n’est pas incertain :
De sa sincérité tu pourrais tout attendre.
Et mon amour, vainqueur du Temps et du Destin,
S’enlacerait à toi, plus ardent et plus tendre !
Oui, si tous tes attraits te quittaient aujourd’hui,
J’en gémirais pour toi ; mais en ce cœur fidèle
Je trouverais peut-être une douceur nouvelle,
Et, lorsque loin de toi les amants auraient fui,
Chassant la jalousie en tourments si féconde,
Une plus vive ardeur me viendrait animer.
« Elle est donc à moi seul, dirais-je, puisqu’au monde
Il ne reste que moi qui puisse encor l’aimer ! »
Mais qu’osè-je prévoir ? tandis que la jeunesse
T’entoure d’un éclat, hélas ! bien passager,
Tu ne peux te fier à toute la tendresse
D’un cœur en qui le temps ne pourra rien changer.
Tu le connaîtras mieux : s’accroissant d’âge en âge,
L’amour constant ressemble à la fleur du soleil,
Qui rend à son déclin, le soir, le même hommage
Dont elle a, le matin, salué son réveil!
Gérard de Nerval
Et pour en finir de ce trop long déballage, « Les folies sont les seules choses qu’on ne regrette jamais.»
Oscar Wilde
Oui décidément, les irlandaises ont bien du talent ! Encore bravo !
Cher Nuage
SupprimerComment pouvez vous qualifier de " déballage" ce magnifique commentaire en forme de florilège, sinon pour satisfaire à illustrer encore et encore le doux mot de chleuasme que vous m'avez appris naguère?
Les poèmes de Butler Yeats sont a lire à voix haute, afin de s'imprégner de leur poésie grave et légère a la fois, qui est le signe des grands.
Le texte de Nerval me fait irrésistiblement penser a Saturne de Georges Brassens.il sublime l'amour dont toute femme rêve, celui qui se rit du temps qui passe.
Comme d'habitude, vous en faites un peu trop en convoquant Michel Deon, et Oscar Wilde et Dorian Gray et Thomas Moore. Je ne puis que soupirer et lever vers la lune volage mes yeux changeants de fille rêveuse et féline.
Bien a vous
Minnaloushe
Il y a une petit erreur dans la liste des mots. Dans la liste initiale, ce n'est pas carotte mais culotte. C'est dommage parce que du coup, l'action aurait pu se passer loin de l'Irlande, dans des savanes de gingembre.
RépondreSupprimerMême que le mot culture était au préalable le mot " culbute" . Ce que c'est que la dyslexie, tout de même!
SupprimerOuh la jolie Irlandaise ! Quel magnifique hommage à ce pays splendide, ma Célestine.....
RépondreSupprimerMerci Myo. Tu es très gentille.
Supprimerton texte m'emmène dans l'atmosphère où je m'étais évadée en écrivant ceci
RépondreSupprimerhttp://zenpourlesnull.canalblog.com/archives/2013/01/30/26284362.html
C'est un bien joli voyage où tu nous emmènes là :-)
oui, c'est un pays aux mille légendes, et bien des gens se retrouvent dans la culture celte, a un point que je me demande comment on a pu se laisser embarquer avec cette virulence dans le judéochristianisme...
SupprimerMerci de ton passage Ambre. C'est un bien intéressant texte que tu nous donnes a lire sous ton lien.
Merci pour ce beau texte.
RépondreSupprimerJe rêve d'aller en Irlande.
Tu as déjà le prénom fait pour ça! Après, apparemment tu n'es pas la seule, on va pouvoir affréter un bateau...
SupprimerJe me demande bien à quoi ressemblent les chats irlandais...
RépondreSupprimerIls sont roux et ils boivent de la bière...
SupprimerZut ! Mes deux frères sont roux - peut-être ai-je des gènes irlandais ?
SupprimerJ'y suis allé un faois en Irlande...vers Dingle notamment...tes mots imagés m'y renvoient.
RépondreSupprimerMoi j'ai la chance que ce soit encore pour moi un projet d'avenir...parfois, la réalisation d'un fantasme le tue!
Supprimertrès belle balade (ballade) poétique... N'appelle t-on pas l'Irralnde "l'écrin vert".
RépondreSupprimeravec le sourire même tardif..
Je ne savais pas qu'on l'appelait comme cela...comme quoi, ma métaphore n'était pas originale...mais elle exprime bien quand même ce que l'on doit ressentir en débarquant pour la première fois...
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