J'ai trouvé ta lettre, petite Cécilia, en allant relever le courrier de l'école. Un coup de poignard ne m'aurait pas fait plus mal, sous l'implacable soleil de l'été, ce soleil insouciant des drames qui se trament dans son dos...Un soleil qui est devenu noir subitement.
J'aurais aimé te serrer dans mes bras et te dire que j'ai reçu tes mots de petite fille en plein coeur. Et que ta maman va guérir, que tu reverras Charlotte, et que la vie est belle.
Mais je n'ai su que laisser ma gorge se serrer et mes yeux me piquer, dans cette rue déserte, devant mon école solitaire livrée aux fientes des oiseaux et me dire que la vie, c'est parfois bien dégueulasse pour les petites filles de sept ans.
ça plombe c'est sûr ! Tu sais je crois qu'on aurait tous voulu serrer cette petite Cécilia sur notre cœur, lui offrir des bouquets d'étoiles, lui faire des colliers avec des fraises "tagada", sécher ses larmes sous le soleil des plages de Bora-Bora, lui dire que sa maman allait guérir bientôt, très bientôt et que Charlotte ne l'oublierai jamais...
RépondreSupprimerCe qui est terrible, c'est d'avoir trouvé ce petit mot dans la boîte à lettres de l'école. J'ai ressenti une terrible compassion pour cette petite fille arrachée à sa vie, à ses copines, à sa meilleure amie. Et aussi, le poids de ce "problème d'alcool",dont je me demande de quelle façon on le lui a expliqué...Bref, un petit nuage dans le ciel de mon été, pour nous rappeler que la détresse ne disparaît pas avec le beau temps...
SupprimerT'as raison, Doyen, y a des nouvelles qui font pas semblant de plomber.
SupprimerBof.
Mais dis donc au fait monsieur Bof, je me pose souvent la question: pourquoi que la prince elle parle pas a moi? Je sens le gas oil? Nan je plaisanteuuu!!!
SupprimerExcusez moi, Mâme Célestine, je recommencerai pas, mais des fois, on apprend des putains de saloperies de nouvelles qui ravagent.
SupprimerBof, qui finit par avoir sommeil.
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SupprimerJe n'ai pas réalisé tout de suite à quoi tu faisais allusion, cher Bof.Et pourtant j'étais au courant (voir mon commentaire à Blutchiamo ci-dessous)
SupprimerTu as raison, c'est vraiment horrible, il n'y a pas de mots pour dire cette horreur.
Hier je suivais une émission de Sophie Davant, sur chaine de télé, intitulée: "Je ne veux pas avoir d'enfants"! A la question, vous ne voulez pas avoir d'enfant pourqoui?Une des invitées a répondu:
RépondreSupprimerAyant toute ma vie et surtout dans mon enfance, souffert les aléas de la vie, je ne voudrais en aucun, faire subir la même chose à mon enfant dans ce monde si dur à vivre!
Il est vrai qu'avec les débats qui s'en sont suivis, et avec l'intervention de psy, la conclusion qui est tirée: La vie mérite quand même d'être vécue, et les aléas, tels que la mort, les blessures subies,font partie de la vie elle même.
Un argument qui n'a jamais empêché les gens de faire des enfants...parce que le bonheur et l'espoir passe par ces petits êtres qui enjolivent la vie et lui donne son sens profond. L'éducation ne consiste pas à leur éviter tous les malheurs, ce serait un leurre évidemment, mais à leur apprendre à savourer les moments de bonheur et à s'armer contre les aléas de la vie.
SupprimerApprendre à écrire aux petites filles, aux petits garçons, cela sert aussi à çà. Pourvu que nous, adultes, nous n'oublions pas que nous avons appris à lire ...
RépondreSupprimerOui, exprimer ses sentiments, c'est important. Et l'écriture est une des plus belles façons de le faire. La lecture, elle, doit faire l'objet d'un entraînement, comme un sport (mais en moins fatigant!)
SupprimerBienvenue Gaetane, va voir le totem, tu y es désormais!
Mon Dieu quelle est bien triste et touchante cette lettre d'une petite fille de 7 ans! Pourvu que la vie qui l'attend ne soit pas trop dure et surtout qu'elle puisse revoir un jour Charlotte!
RépondreSupprimerOui, c'est mon souhait. En même temps, si la maman a décidé de se soigner, c'est déjà un formidable espoir. Peut-être la petite fille doit elle être prise en charge par quelqu'un de sa famille qui habite loin.
SupprimerLes vacances, le soleil et la vie avec ses mumtiples facettes et la vibration de nos cordes sensibles..........
RépondreSupprimerune poésie d'une autre vie d'un autre enfant dont nous avons croisé ses regards ses colères son SOS:
[ A toi, Prince enfant
Prince petit d’une mie blanche sans envie
En vie sans soleil, en queue de pie,
Triste métal noir luit et pas d’amis
Où, câline chaleur te caches-tu, tu cries ?
Où, douceur ne râpe la peau et ne la scie ?
Pourquoi ton univers violence est le pli ?
Pourquoi tes lames colère sont tes écrits ?
Que ne reste que l’acide à ton cœur pris,
Que ne reste dans ta tête que l’étau qui trie,
Que n’as-tu pour toi aucun droit en seul prix,
Que n’as-tu l’autre, en vision, pour seul ennemi ?
Si mes bras t’ont serrés trop pour te dompter ici,
Si à ma voix, en timbre tonnerre, ta douleur grossit
Sache qu’à mes veines ouvertes mon sang jaillit
Sentiment de ne pouvoir pour toi le calme acquit
Seule à moi cette fois la douleur effroi sans sortie !
Je t’ai aimé Prince comme aimer les autres aussi
Et que des cieux pour toi en tapis les dieux repentis ! ]
Pour toi, mon épaule Princesse pour que tu poses, que tu reposes ta tête et un tendre baiser sur ton front pour sécher les larmes rubis de ton coeur et en alchimiste les transformer en ce diamant brillant qu'est ton sourire, en ce saphir radieux qu'est l'éclat de tes yeux!!!!!!!!!!!
Toujours lyrique Petit âne gris! :) Pour ma part, je ne trouve pas beaucoup de mots pour décrire ce genre de mauvaise farce de la vie. Une de mes élèves est malheureuse,et la candeur de ses mots m'a laissé démunie et j'en suis restée toute bête sur le trottoir devant l'école.
Supprimer7 ans c'est jeune pour en prendre déjà plein la poire...que peut-on lui dire à cette petite?
RépondreSupprimerJe lui ai écrit une lettre simple, dans laquelle je la rassure. je crois quelle a surtout besoin de cela. Etre rassurée sur le caractère réversible des événements.Et en même temps, cela m'a permis d'évacuer ce douloureux sentiment que j'ai éprouvé, mélange de peine et d'impuissance...
SupprimerC'est bien triste!
RépondreSupprimerTu imagines...une élève qui aurait pu être dans ta classe...
SupprimerNotre métier nous propulse aux premières loges des drames qui touchent les enfants.
RépondreSupprimerIl faut apprendre à prendre du recul ... Mais comment faire face à ces mots aussi touchants ?
Oui, et notre métier ne s'arrête jamais vraiment complètement, même au coeur des vacances. Difficile de prendre du recul. Les enfants sont tellement touchants quand on les voit malmenés par les malheurs des adultes.D'autant que l'histoire de cette mère qui sombre dans l'alcool est aussi digne de compréhension et de respect.Et la petite entend peut-être des choses sur sa mère qui risquent de la détruire beaucoup plus sûrement que le déménagement...
SupprimerLa vie frappe au hasard. Et cette fois encore c'est tellement injuste ... :(
RépondreSupprimerHasard? destin? c'est presqu'une question philosophique que tu soulèves :) ...Les trottoirs de Manille ne sont pas les seuls qui engendrent de la misère, hélas!
SupprimerCécilia rejoint la cohorte toujours plus nombreuse des enfants qui vivent dans des drames pour adultes seulement.
RépondreSupprimerEn lisant ces mots, il se fait un grand vide douloureux dans l'estomac. Il fait brusquement moins clair et quelques gouttes d'eau salée se posent sur le bureau, juste en dessous du mot de Cécilia. Deux yeux d'azur sont devenus gris avant même d'avoir achevé la lecture.
Pourquoi doit-elle avoir la double peine? Une maman malade, c'est déjà assez terrible en soi. Eh la Vie! tu n'avais pas besoin de lui rajouter en plus de devoir quitter son amie et son école si particulière.
Baci
Certains psychologues pensent que les enfants possèdent une faculté de résilience bien supérieure à celle de l'adulte. Je le pense. Et je préfère le penser pour cette petite fille, parce que cela est plus facile à accepter pour moi.
SupprimerCet événement fait partie de mon travail, mais j'ai toujours du mal à me blinder contre ce genre de nouvelle qui touche un enfant. En même temps j'ai appris une autre nouvelle tellement plus horrible, qu'en comparaison celle-là semble douce (parce qu'il y a un espoir de guérison)
Molto baci
PS et merci pour l'école "si particulière" je prends ça comme un compliment...
Supprimer^^
L'alcoolisme est une maladie particulière à plusieurs titres.
Supprimer- C'est une maladie "honteuse", pas ou mal considérée par beaucoup de toubibs qui la prennent pour un vice.
- C'est une maladie des émotions. Le malade est subitement submergé par une vague d'émotions qui devient insupportable, alors il faut mettre "un pansement", puis un autre et encore, parce qu'après la petite touche euphorique, l'alcool est un puissant dépressif.
- A cause de tout ça, l'entourage d'un alcoolique est aussi malade dans ses émotions, toujours inquiet de savoir "comment il/elle est". Ne sachant pas si et comment il peut s'exprimer, tant le malade alcoolique est imprévisible. Et ça, ce n'est pas un bon plan pour l'épanouissement d'une petite fille...
Alors oui, c'est une bonne nouvelle si c'est sa maman qui veut se soigner et sortir de là. Cécilia pourra quitter un climat d'angoisse terrible. J'espère que sa maman trouvera une façon d'exprimer ses émotions, de les expulser pour ne plus être dans la nécessité de les noyer.
Boris Cyrulnik a beau nous expliquer à longueur d'émissions que la résilience des enfants est bien plus grande que celle des adultes, ça reste émouvant de savoir qu'ils sont loin de la vie rêvée des anges....
On ne peux pas et il ne faut pas éviter que les enfants vivent des peines, des galères, des chagrins. Mais ils devraient pouvoir le faire en étant bien accompagné. Hors toute la famille d'un/une alcoolique est sens dessus-dessous dans ses émotions.
Pour ton PS, tu peux, c'était fait pour ça :-) ^_^
Ti bacio
Merci merci pour ce beau commentaire, qui montre que tu sembles bien connaître ce délicat sujet...
SupprimerBaci
oUI BIEN d'accord, il n'y a pas que Manille... Et sans doute bien d'autrse Cécilia ...C'est bien la résilience mais ça ne cicatrise pas tout je suppose. Bonne chance à cette petite.
RépondreSupprimerLa résilience est une sorte de faculté naturelle à cicatriser... Mais certaines cicatrices restent douloureuses à vie...je constate avec émotion que tu lis aussi les commentaires.
Supprimertu connais mieux les enfants que moi sans aucun doute, mais je crains que les non dits et le "regard fier" soient parfois plus de la (fausse?) pudeur que de la résilience. J'ignore pourquoi il viennent souvent me raconter plus facilement leurs malheurs qu'à leurs proches, les jeux anciens sans doute doivent quelques part me faire passer à leurs yeux pour un vieux gosse. Je suis toujours surpris de la manière dont ils abordent leurs soucis, en général c'est un peu en fanfaronnant au début mais le besoin de se confier est bien présent. Ce n'est pas toujours les classés "cas sociaux" les plus tristes.
SupprimerL'humour est une façon de garder sa dignité dans les situations difficiles...
SupprimerC'est comme on dit , la politesse du désespoir...
Ma petite Cécilia,
RépondreSupprimerJe crois que tu sais maintenant le secret : prendre ta plume. Poser ta peine (ou ta joie) sur le papier. La confier à quelqu’un que tu aimes.Qu'importe le papier. Qu'importe l'enveloppe. Le messager que tu choisis sera toujours le bon même si c'est une bouteille que tu jettes à la mer. Bien sûr tu nous malmènes un peu encore. Tu nous égratignes car tu ne nous connais pas bien. Mais le secret est là : exprimer ce que tu ressens. Transmettre au monde quelques lignes, quelques phrases. Les années passeront, les joies et les peines aussi. Nous ne pourrons pas tout soigner et tu auras ta part de souffrances mais tu auras ta part de bonheur aussi.
Mais tu peux nous faire confiance : nous serons toujours là, le jour, la nuit, à l'heure du travail, à l'heure du repos, à l'heure de l'insomnie pour mettre un baume sur ta blessure et de la lumière dans ta tête.
Les jours verront ton écriture s'affirmer. tu nous choisiras mieux quand tu apprendras à nous connaitre. Tu deviendras une femme, une mère peut-être. Tu transmettras alors à d'autres le beau secret de notre existence et la boucle magique sera alors bouclée.
Charlotte saura que tu ne l'oublies pas. Ta maitresse saura partager ton émotion. Ta maman saura aussi à sa manière tout ton amour et ton respect pour elle.
Nous sommes les homonymes de ceux que nous soignons : les maux.
On t'embrasse. On te dit à bientôt et à toujours.
Signé : tes nouveaux amis....les mots.
Oui, Jacques, vous exprimez avec votre talent habituel l'importance de dire les choses. Ce n'est pas a vous qu'on posera la question" comment ne pas le dire?" Vous qui prenez la plume pour poser un " comment taire?" ...
SupprimerOui les mots sont nos amis, même si certains d'entre eux font mal, ils valent toujours mieux que le silence.
Où l'on mesure avec rage toute l'impuissance notre coeur trop gros et de nos p'tits bras (pas assez) musclés...
RépondreSupprimer8o(
En en même temps, que ferions nous avec des gros bras musclés et rien dans le cœur? ;-)
SupprimerLa au moins nous pouvons épancher le notre et mettre des mots sur l'indicible.
oui, trop d'enfants vivent des drames trop grands pour eux
RépondreSupprimeret le prof qui le sait ressent toute la terrible impuissance du monde
oh non ça ne s'arrête pas parce que ce sont les vacances...
Tu as raison, prof c'est un métier à temps plein, a vie pleine...
SupprimerJe sais que tu auras trouvé les mots justes pour rassurer cette petite fille
RépondreSupprimerséparation , déracinement ,tant de liens qui se brisent pour continuer ailleurs
C'est cruel tout ça ...très très moche
Merci ma Jeanne, pour cette preuve de confiance. Je ne sais pas si j'ai trouvé les mots justes mais en tous cas j'ai essayé. M'efforçant de faire ressortir les petites choses belles dans cet océan de mocheté. Parce que c'est une enfant et qu'elle a besoin de rêver pour se construire.
Supprimer...
RépondreSupprimerComment ne pas être bouleversée par les nombreuses craintes qui s'expriment dans ces petits mots d'enfants...dans ce geste fort qu'on imagine que d'avoir écrit puis laissé cela dans la boite de l'école...
Je ne doute pas que ta sensibilité et ton empathie aient su trouver les mots pour la rassurer. Souhaitons pour notre part, que sa maman se sorte de cette terrible maladie addictive...
Je connais la maman et je sais qu'elle va tout faire pour se sortir de ce fléau. Le fléau n'étant évidemment pas l'alcool, mais le côté inhumain de la société des hommes qui fait que devant la dureté de la vie les gens sombrent. Surtout ne pas les juger devrait être la moindre des choses. Rien de pire quand on est alcoolique, ou obese, ou anorexique, que de se sentir coupable dans le regard de l'autre. Moi, quand je regarde quelqu'un qui se débat dans une addiction, c'est moi qui me sens coupable...
Supprimer...
SupprimerVivre avec une personne alcoolique est loin d'être simple... C'est une souffrance permanente qui fait osciller entre la colère et la culpabilité, la peine et l'impuissance. Les compagnons ou les proches d'alcoolique ont eux aussi tellement besoin d'aide et de soutien...
Oui, c'est certain. Je connais pas mal de gens qui ont souffert d'un parent alcoolique, et cela les a marqués à vie. C'est pourquoi cela m'a tant bouleversée pour cette petite fille que je connais, parce que c'est la première fois que je la vois ouvertement parler du problème de sa mère.
SupprimerTu exprimes si bien les divers sentiments que l'on doit éprouver dans cette situation. Une impuissance que j'ai ressentie en lisant la lettre...
Sans doute Charlotte va-t-elle lui répondre, l'aller visiter, garder le lien, lien si ténu et si essentiel pour une enfant dont la solitude semble être la compagne ... Ce lien là ne peut se défaire, pas encore ...
RépondreSupprimerJe t'embrasse
Je l'espère aussi, de tout cœur. Mon rôle est de faire la médiatrice, et cette grande marque de confiance de la part de cet enfant m'honore et m'émeut. Mais tu connais ça, en tant que prof, même si tes élèves ont un peu plus de sept ans... Cette relation de confiance privilégiée est une des petites fleurs de notre métier qu'il nous faut cultiver avec soin et dont le parfum est inimitable.
Supprimerc'est poignant, c'est malheureusement la vie et quelquefois elle est cruelle même lorsqu'on a 7 ans.
RépondreSupprimerHeureusement la vie à aussi des dénouements heureux il faut vivre de cet espoir ...
SupprimerJ'assiste depuis plusieurs mois aux réunions des alcooliques anonymes, décidée d'en finir avec un problème avéré dont je perdais le contrôle. J'y rencontre des gens humbles et déterminés, je vis ces rencontres comme une soupape de sécurité. Je tiens bon, je ne souffre pas de manque, et dans les moments de crise que je vis, même si l'envie, "la soif" me prend, j'arrive à contrôler. La seule personne à laquelle je mentirais serait moi-même.
RépondreSupprimerVoilà pourquoi je fais appel à un professeur, éducateur, instituteur...
Nous constatons que de plus en plus de jeunes nous rejoignent, et le phénomène est inquiétant. Même si l'âge du début de la consommation varie peu, la quantité absorbée est vraiment inquiétante. Des concours débiles font leur apparition, on ne boit plus du léger, on passe au lourd tout de suite, et tout va très vite, trop vite...
L'alcool est la drogue légale utilisée par tout le monde. Le tabac a été diabolisé, mais les publicités pour les boissons alcoolisées sont parfaitement tolérées, il suffit d'ajouter "à consommer avec modération"... Comme si la santé du consommateur et de son entourage n'était pas affectée.
Je voudrais que l'on parle objectivement de l'alcoolisme, très tôt, à l'âge où les enfants découvrent le monde qui les entoure, à l'âge où ils vont consolider leurs bases et où ils découvrent les facettes noires de la vie qui les attend. L'adolescent est déjà en révolte, et le message ne passe plus, ou entraîne son contraire, par défi...
Je répondrai des que j'aurai accès à l'ordi. Ce témoignage le mérite.
SupprimerA travers toi Célestine, je veux dire à Zosio de s'accrocher, j'espère que ce n'est pas seul qu'il fait le chemin, car seul c'est plus dur même si les rencontres aux réunions sont enrichissantes !! jusqu'à douze ans j'ai vécu avec un papa alcoolique et violent avec maman:( c'est indélébile, j'ai pardonné, mais je n'accepterai jamais toutes ces années volées de mon enfance, les images sont là :(
SupprimerMa chère Célestine, ta petite élève s'en sortira, mais il faut quelle soit entourée un minimum !
Bisous tendres et bonne nuit ! Marie
Marie, si tu vas sur le blog de zosio, tu constateras que c'est une dame!
SupprimerZosio, je te remercie pour ton témoignage. Je suis très touchée de la confiance que tu m'accordes. Il est vrai que le problème de l'alcool doit faire l'objet d'une prévention intelligente chez les jeunes. Dans les classes, nous avons les interventions de la CPAM qui vient parler aux enfants des différents thèmes de santé publique ( la nutrition, le sommeil, l'hygiène, le sport, le tabac) mais bizarrement, aucune intervention sur le thème de l'alcool, comme s'il y avait une sorte de tabou sur le sujet. Peut-être y a-t-il trop d'intérêts économiques en jeu, et de lobbies ...c'est en tous cas une vraie question que tu poses, et je vais me renseigner sur ce qu'il me serait possible de mettre en place à l'école. Je te souhaite bonne chance dans ton cheminement. Merci encore d'être passée.
Milles excuses :( à Mme Zosio ...
SupprimerMarie
Je viens de vois que la musique que tu proposes sur ton blog, c'est "portugais" ? ouahh il faudra que j'écoute chez moi ... icic au boulot je ne peux pas :(
SupprimerCe soir, je suis en vacances pour 15 jours ... et devine où je pars dimanche chère Célèstine ... au Portugal dans la maison de mes parents ;)
Bisous tendres! Marie!
Brésilien exactement... Bonnes vacances chère Marie, tu me raconteras? ;-)
SupprimerCette petite fille fait preuve d' une grande maturité, je trouve. Et quelqu'un lui a dit les mots vrais. J' espère qu' elle donnera son adresse.
RépondreSupprimerLes vacances amènent leur lot de mauvaises nouvelles : ça te remet les idées en place brutalement!
Je t' embrasse, petite Célestine.
Il y avait bien sur l'adresse de la Mamie... C'est pourquoi j'ai pu lui écrire .
SupprimerJe suis allee me régaler de ton petit billet léger, ça fait un bien fou! Merci!
Pierrot a dit ce que je pense aussi. Du haut de ses 7 ans, cette petite Cécilia est bien sérieuse. Heureusement quand on explique aux enfants les choses de la vie, ils comprennent selon leur âge et leurs facultés à comprendre. Ils nous donnent de bonne leçons.
RépondreSupprimerC'est passager, sans doute, ce déménagement. Est-elle dans un foyer ? C'est peut-être mieux comme ça, pour le moment.
C'est vrai que c'est bien triste, mois qui venais de lire le billet de Pierrot...
Gros bisous Célestine
Tiens nous au courant
Pauv So'N... Tu n'as pas de chance en ce moment avec moi: soit j'ecorche ton amour pour la famille royale en pensant te faire rire, soit je te plombe avec un billet tristounet... Heureusement Pierrot est là pour mettre l'ambiance!
SupprimerMoi sans "s" évidemment : mais l'important n'est pas là...
RépondreSupprimerC'est tout à ton honneur de faire attention à l'orthographe! Et oui, c'est important quand même...:-)))
SupprimerTerrible. Poignant.
RépondreSupprimerOui, ce sont les mots qui reviennent le plus dans les commentaires. La chaîne se forme toujours devant l'injustice qui touche un enfant.
Supprimerencore une enfance sacrifiee! j'espere qu'en partant elle sera entourée, que sa maman s'en sortira...et que dans sa nouvelle ecole elle trouvera des copines nouvelles, des adultes aussi aimant que ceux qu'elle quitte pour l'aider a grandir..
RépondreSupprimerje me dis que mes enfants ont beaucoup de chances meme s'ils ont ete dejà marqué au fer rouge de destin cruels comme leur cousine mélanie disparue a 20 ans avec son copain...4 ans et ils en parlent encore...pourvu que cecilia trouve une oreille attentive..
Oui, je le souhaite pour cette petite fille. Le malheur fait partie de la vie, et comme je le disais plus haut, éduquer ne consiste pas à préserver les enfants de tout malheur, mais à leur apprendre à l'affronter et à s'en sortir en acceptant l'inéluctable et en luttant pour le modifiable.c'est en tous cas de cette façon que j'ai élevé les miens. Donner un poisson, c'est bien, apprendre a pêcher, c'est mieux!
SupprimerMerci de ton passage châtaigne.
Bouteille et son message jetés à la mer... Ah les séparations enfantines, ah les résolutions de revoir les ami(e)s, ah les douleurs, trop de douleurs, pour qu'un jour le coeur se referme... ah les déménagements pendant les vacances scolaires, les adieux qui n'ont pas pu se faire... les amitiés inachevées...
RépondreSupprimerPauvre petite fille que j'aimerai, également, la serrer sur mon coeur. Je connais, je reconnais sa détresse même pour des raisons différentes et surtout pas dramatiques.
Merci pour ton témoignage, Lou. Les blogs sont pleins de blessures de petites filles que l'on essaie de colmater tant bien que mal par l'écriture. Et il est vrai que si toutes les blessures ne sont pas aussi dramatiques,elles laissent des traces indélébiles.
SupprimerQuelle émotion ! dans ces quelques mots toute le détresse d'une petite fille est exprimée...
RépondreSupprimerOui, la force des mots m'etonnera toujours. Ce ne sont que de simples lettres abstraites posées les unes a côté des autres, et pourtant, que de sentiments, que d'émotions passent. Le langage ne cessera jamais de me subjuguer...
SupprimerQue c'est dur d'avoir à écrire une telle lettre au début de la vie, des amitiés, de l'insertion sociale. Que c'est dur de devoir prendre en compte le problème d'une maman égarée au lieu de jouir d'une douce insouciance enfantine.
RépondreSupprimerEt... qu'elle est donc déjà responsable, cette petite Cécilia, qui prend soin de rassurer son amie Charlotte: elle ne part pas à l'anglaise, elle doit partir!
J'ai toujours trouvé qu'il y avait, dans les petites filles, une sorte de gravité que l'on ne trouve pas chez les petits garçons...comme une sorte de connaissance latente des choses, c'est difficile a expliquer, puisque ce n'est qu'un ressenti. En tous cas, une délicatesse des relations qui prend un peu d'avance sur l'âge adulte.
Supprimer? Perception féminine de la vie, au plus près de l'essentiel et empreinte de gravité de la part de celles qui savent confusément qu'elles seront un jour en charge de la transmettre et d'en prendre soin ?
SupprimerLes garçons seraient moins profonds, eux dont les gènes savent que leur rôle c'est la chasse, la guerre et disséminer leurs chromosomes...
J'dis ça, j'dis rien...
:o)
J'espère que tu ne prends pas mal ma remarque mon cher Candide...genre comme si je voulais faire une discrimination entre les garçons et les filles...
SupprimerLes garçons ont bien d'autres qualités, et crois moi, je les pratique au quotidien depuis très longtemps...et je les adore!
Brââââhhh ! Comme si j'avais l'habitude de prendre mal tes remarques, tsss !
SupprimerEt je te crois bien trop intègre pour discriminer parmi tes Stroumps.
Quant aux qualités des garçons, je ne doute pas qu'ils en aient. D'ailleurs, suffit de m'observer...
Un léger sous-dosage de la testostérone et y seront un peu moins...
Enfin, je ne disais rien pour pas faire de vagues, mais il y a longtemps que je sais que parmi tous les garçons pas trop machos... tu m'adores...
;oDDD
Ben oui, j'avoue, j'ai un faible pour les garçons qui la ramènent pas avec leurs biscottes, les ceusses qui aiment Souchon par exemple...
SupprimerEt si en plus de Souchon ils aiment aussi Brassens, ça augmente les chances?
SupprimerBaci
Je me demande bien comment tu le sais, c'est un don de double vue?
SupprimerOui, mais seulement quand j'ai trop bu, sa Serrinisimité :-D
SupprimerDans un moment tu vas me dire que tu connais mon signe zodiacal... :-)
SupprimerJe ne me permettrais pas la moindre allusion au fox à poil dur, ni au sagittaire avant de s'en servir...
SupprimerCélestoche, tu es vareuse!
Quel beau compliment...quand même mon père spirituel, c'était quelqu'un!
SupprimerDans notre "commune libre" où le folklore a en charge de se déguiser en arbre pour masquer la forêt, notre désopilant vrai faux curé et son épouse sont famille d’accueil, ils ont même adopté deux de leurs protégées. que de misère entourent certains enfants lorsqu'ils se confient! Combien de drames viennent se graver dans leur tête blondinette en passant par de petits yeux en point d'interrogation ? Sur mes jeux parfois certains gamins du village se confient, et moi qui n'est pas ton expérience d'enseignant, j'ai parfois un peu de mal à trouver le mot juste pour rassurer. Car pour ce qui me concerne je ne peux qu'essayer de faire ça pour le mieux. Les problèmes d'alcool, les fins de mois qui durent trois semaines, les scènes de ménages, les séparations qu'y comprennent ils ? Lorsque je fait une fois par ans une expo de quatre semaines en fin d'année où les enfants peuvent jouer gratuitement, j'ai mes petits habitués.....Ceux qui sont confrontés dès la préadolescence aux dérives des adultes ne sont pas si rares....Tu dois le savoir mieux que moi, je découvre cela depuis que je suis retraité et que par hasard je découvre l'univers enfantin, n'ayant pas eu d'enfants moi même. Je n'aurai jamais imaginé autant, de joie, de tristesse enfin de richesse de vie.
RépondreSupprimerSi tu vois Cécilia embrasse la pour moi.
Oh not bon garde! je ne t'imaginais pas aussi sensible, je suis très touchée par ce témoignage. Tu sais, il vaut mieux être un non-enseignant qui écoute et qui compatit, qu'un enseignant qui s'en fout, et il y en a hélas. Le métier ne fait pas tout. La connaissance théorique des enfants ne remplace pas la chaleur humaine. Oui les enfants sont en première ligne dans les déchirements des adultes, et je crois que le principal souci doit être de leur éviter la culpabilité en dialoguant énormément, et en mettant des mots sur ce qu'ils vivent.
SupprimerCar un enfant se sent toujours responsable quand il arrive quelque chose à ses parents.
Merci d'être passé.
si peu de mots et pourtant tant d'émotions... moi aussi j'aimerai serrer Cécilia dans mes bras et lui dire que la vie est souvent difficile mais qu'il faut se raccrocher aux moments de plaisir. j'aimerai lui dire que même si ça ne change pas son quotidien, il y a des gens vers qui elle pourrait se tourner si elle a besoin. j'aimerai lui dire qu'on survit et qu'on peut grandir malgré tout cela. j'aimerai lui dire qu'on peut être heureux malgré tout. j'aimerai la rassurer et l'apaiser.
RépondreSupprimeret puis, je laisse passer mes émotions et tente de rationnaliser. elle ne demande rien de tout ça. elle expose des faits: sa maman est malade, elle s'en va, et dit au revoir à son amie et à son école.
alors au revoir Cécilia. sois heureuse.
Tu as raison, parfois rationaliser permet de ne pas perdre la tête devant les événements. C'est une attitude très professionnelle.Mais parfois l'émotion prend le pas, et là, je suis en vacances, j'ai eu du mal à rationaliser...
SupprimerMerci de ton passage ma belle, et contente de te revoir par ici!
L'émotion n'est pas mauvaise, c'est ce qu'on en fait qui peut nous faire du mal :-)
SupprimerMerci à toi, ça m'avait manqué de ne pas venir te lire !
Si je peux me permettre (encore) un avis, je suis convaincu que s'il ne faut pas sombrer dans la sensiblerie, la sensibilité est indispensable. Certes elle doit rester distante mais il faut quand même que l'on s'en serve pour faire la part des choses et juger de ce que recherche l'enfant qui lance son S.O.S. . Bien sûr je ne suis pas pro, mais ayant beaucoup fréquenté de personnes un peu inaptes à juger clairement : Handicapés mentaux, camés,"accidentés" de la vie, alcolos ou autres, je pense que tout n'est jamais écrit dans les livres avec problème A = solution A, comme deux plus trois = cinq. La sensibilité me semble essentielle pour apporter la chaleur demandée car c'est bien de cela qu'il s'agit, Le reste doit être apporté par les services sociaux.
RépondreSupprimerJ'ai été impressionné, travaillant la nuit dans certains quartier parisiens, par l'efficacité du SAMU social et des bénévoles l'accompagnant. les mots gentils, les petits gestes réchauffaient beaucoup mieux les paumés que la soupe chaude et je ne suis pas sûr que tous les psy auraient réussis aussi bien dans certains cas en appliquant des "procédures"....Ce qui ne veut pas dire que le professionnalisme est inutile. Il faut bien tout les moyens existants pour arriver à de bien maigres résultats.
je suis tout à fait d'accord!
Supprimersauf avec les psy et leurs procédures, il n'y a rien de figer et de procéduriser en psychologie ;-)
à partir du moment où l'on travaille avec la psyché, chaque rencontre est différente. A chaque instant, tout se modifie et évolue. on ne peut pas présager de ce qu'il "faut" faire ou de ce que l'on "doit" faire ou de ce qu'il va se passer. Rien n'est établi à l'avance.
Oh comme je suis d'accord avec vous deux! Bien évidemment, dans le social comme dans tous les autres services, les procédures envahissent de leur gangrène tous les rouages de la société. La où bien souvent font merveille le bon sens et la chaleur humaine, on ne voit que protocole, formulaires et autres joyeusetés administratives sorties du cerveau moisi de quelque " bureaugratte" comme je les appelle.
SupprimerPS ici, tu peux te permettre de revenir aussi souvent que tu le veux et donner tous les avis que tu veux, monsieur le garde-champêtre. Tu es le bienvenu.et la tribune reste ouverte...
SupprimerLe pire que ce soit chez les bénévoles (il y en a, on pourrait peut être les excuser) ou chez les pro (hélas il y en a partout on est cernés)sont les personnages imbus de leur savoir. Tu as forcément déjà entendu "Oh mais moi ces gens là j'les connais, ça sert à rien de perdre son temps, s'ils allaient comme moi au boulot tous les matins"...Quand ce n'est pas "Bin il est quand même plus bronzé qu'mes gosses !"...and so on and so forth." mais comme dit Stella No, rien n'est établi. C'est pour cela que la sensibilité me semble indispensable et que le mot bénévole ne veut pas dire comme on l'entend aujourd'hui (sans doute déformé par la confusion de notre société entre social et assistanat) donner "gratuitement", car pour ce qui me concerne j'ai probablement plus reçu, de ceux que l'on peut peut être qualifier de marginaux, de "leçons de vie" et appris aussi certaines bases qui me semblent aujourd'hui essentielles que je n'ai su en donner.
SupprimerAlors ce n'est sans doute pas notre bon Einstein, friand comme moi de bonnes blagues, qui s'offusquerait si je dit que l'on apprend plus à relativiser dans la misère que dans les théorèmes ;-)
Allez j’arrête là de refaire le monde.
Bizzzzzz du soir
Refaire le monde...tt tt tt...il ne faut jamais arrêter de le refaire. C'est bon pour le teint!
SupprimerEt si tu croises mon ami Blutch ( Blutchiamo pour les intimes) vous devriez bien vous entendre tous les deux...
Bisettes
Terrifiant! Dès avant la naissance , on n'a décidément pas tous les mêmes chances et atouts. Quelle lucidité a cette enfant!
RépondreSupprimerUne grande lucidité, ou au contraire, peut être, une candeur qui l'empêche de voir la gravité de la chose. Comme si elle avait dit " ma mère a un problème d'oreille ou de digestion" ...
SupprimerLes enfants ont cette capacité de ne voir et comprendre que ce qu'ils sont aptes à supporter.
SupprimerEn fait, cette capacité existe toute la vie, seule les limites en sont reculées avec la conscience des choses. Si tel n'était pas le cas, il n'y aurait personne pour aller faire la guerre et les industriels devraient se battre entre-eux...
Baci
Je constate que je suis restée enfant, sur ce point la en tous cas...
Supprimerosez le dire, osez l'écrire, je trouve que c'est déjà ça pour cette petite Cécilia ! c'est poignant !
RépondreSupprimerElle a osé, c'est vrai, cela prouve qu'elle a du caractère, ce qui lui sera d'un précieux secours pour s'en sortir dans la vie. Merci de ton passage, Mel.
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