Je vais aujourd'hui vous parler de la graine de maîcresse.
La graine de maîcresse est faite d'une matière très résistante à toutes sortes d'attaques . La principale de ces attaques est un virus particulièrement corrosif appelé "usure du métier". Certaines graines ne résistent pas et sont impitoyablement broyées par le virus.
Mais la graine de maîcresse, elle, résiste.
C'est qu'elle est protégée à sa périphérie par une couche très solide de bonne humeur, de fatalisme bon-enfant et d'auto-dérision.
Au-dessous de cette première enveloppe, on trouvera une strate d'optimisme à toute épreuve (anticorps naturel au virus de l'usure du métier déjà cité) mâtiné d'une bonne dose de santé et de courage et de quelques particules disséminées d'utopie et de douce inconscience. Enfin, le coeur de la graine est constitué d'un substrat très solide appelé "amour du métier".
Voici maintenant quelques agents nocifs et autres parasites auxquels la graine de maîcresse doit être confrontée régulièrement, ce qui lui permet de faire la preuve de sa remarquable adaptation naturelle au milieu acide de l'Education Nationale:
La récréation sous le préau par temps de pluie.
Le réglage d'un appareil qui ne fonctionne pas avec les élèves qui attendent (im)patiemment.
La photocopieuse en panne. (forme simple)
La photocopieuse en panne le jour de l'inspection (forme aggravée)
Le père d'élève irascible.
Les circulaires oblongues et absconses de l'administration.
Le car qui a oublié de venir chercher les élèves pour la piscine.
L'élève qui oublie de rendre son travail et que ça fait trois fois qu'on relit la liste de ceux qui ont rendu le leur, et que tout d'un coup il dit "ah, c'était moi, maîcresse! pardon!"
L'élève qui a coincé sa fermeture éclair et qui panique parce qu'il a chaud et qu'il ne peut plus respirer.
Le cahier de l'élève que l'on cherche et qui est toujours en bas de la pile, sauf si on décide, pour contrer le sort, de commencer par le bas, et alors, il se retrouve dans les premiers en haut...
La graine de maîcresse s'épanouit dans un milieu chaud et coloré, nommé salle de classe, enrichi par des éléments nutritifs et des oligo-éléments qui la conservent en parfait état :
Les moments de pur bonheur dans la classe, ceux où on se dit "c'est magique"
Les regards confiants, les paroles gentilles, les dessins admiratifs.
Les écritures qui s'améliorent.
Les timides qui se dénouent.
Les nerveux qui s'assagissent.
Les lectures de fables, de contes ou de poèmes.
Les voyages en Polysémie ou en Imagination.
Les rêves en guitare
Les "J'ai compris!" extrêmement valorisants (il faut qu'il y en ait un ou deux qui jaillissent chaque jour, pour un épanouissement optimum.)
Les "maîtresse tu es la plus mieux meilleure maîtresse du monde entier et de ma vie que j'ai jamais eue"
Les arcs-en-ciel sur le tableau.
Et quelques clins d'oeils malicieux de certains papas au portail...
C'est bon de se dire régulièrement que l'on est une "graine de maîcresse"...
Je souris benoîtement devant mon écran, à toi, Célestine.
RépondreSupprimerC'est presque la première fois que je rencontre une maîcresse qui aime ce métier autant que moi.
Je ne bénéficie pas des mêmes éléments nutritifs, les miens sont plus grands. Aux portes de l'adolescence. Je suis la dernière dans leur vie de primaires.
Je leur tend un viatique pour le grand voyage de la vie. Ce cabas qui m'avait tant fait défaut.
Je souris benoîtement. Redevenant un peu enfant parmi ces enfants. A la fois force et faiblesse.
J'ai aussi des CM2, depuis plus de vingt ans...mais je voulais faire le jeu de mots avec "maîcresse" et chez les préados, ça ne le fait pas...yo!
SupprimerEnfant parmi les enfants, quelle belle expression!
Moi aussi, j'ai tendance à sourire benoitement!
Belle journée, Melodie.
C'est plus mieux qu'une ogresse maigre d:) !
RépondreSupprimerBigre, tu as raison!
SupprimerJe ne dévore que les livres et la vie en général...Mais les enfants sont plutôt tranquilles avec moi de ce coté là. J'ai un appétit de mouette.
Une graine aussi rare, il faut la plaquer or pour ne pas qu'elle s'oxyde.
RépondreSupprimerEst-ce bien celle qui est en floraison des vendanges aux cerises?
Baci
Des vendanges aux cerises...c'est joli! Hélas, avec les réformes successives, les vendanges auront bientôt lieu le quinze août, à moins que les cerises ne durent jusqu'au quinze juillet! Tout fout le camp, mon brave monsieur!
SupprimerVaine tentative alors de fixer des dates. Je croyais pourtant la nature plus stable que la politique.....
SupprimerTu me diras que sur les coteaux du Tricastin, si une centrale pète, il y aura des vendanges hâtives....
Je crois qu'il faudra surtout préparer le vin de messe...
Supprimerc'est une graine qui ne peut ni germer ni devenir plante...
RépondreSupprimeril faut précieusement la conserver à l'état de graine, ce qui est peut-être le plus gros défi :-)
Oui, en constant devenir, en doute perpétuel et en projection vers un avenir que l'on aimerait chantant pour les petites âmes qu'on lui confie...
SupprimerQue les ronchons et les cyniques en prennent de la graine ! :~)
RépondreSupprimerPas de ronchons et de cyniques, c'est vrai, dans la classe où le seul qui marmonne est le fantôme: celui qui se fait toujours engueuler parce qu'il pique les gommes et les crayons, ou planque les copies à rendre alors qu'on était sûr, mais sûr de l'avoir mise dans son cartable!
SupprimerAh vouiiii!!! J' en ai eu des comme ça : en CP et en CM2 ! Quel bonheur !
RépondreSupprimerPetite Célestine, méfie-toi quand même des oeillades paternelles qui peuvent rendre irascibles les mômans ...........
Jamais! je garde précieusement les oeillades et n'en fait pas étalage.Au portail, à l'heure des parents, c'est comme dans les commentaires de blog, jamais un mot plus haut que l'autre, jamais d'équivoque, toujours une parole gentille à chacun.
SupprimerLes sourires désarmants, j'ai appris ça en CNV (communication non violente)
On me dit souvent que je suis une vraie gentille, je vais finir par croire que c'est vrai. En même temps, je ne vais pas me refaire: je suis une hétéroïne, comme je dis souvent!
et une graine de maîcresse ça peut servir aussi à nourrir Lucienne et Germaine ???
RépondreSupprimerBien sûr! En leur apportant toute ma sympathie et mon admiration pour leurs belles couleurs et leurs petites chamailleries tourterelliennes, je les nourris, quelque part...
SupprimerUne belle graine qui a donné une belle plante ];-D
RépondreSupprimerEpanouie, mûre et pas encore blette... Le bonheur!
Supprimerça c'est vrrrrrai
Supprimer(signé : La mère Denis)
LOL, MDR et tout le toutim...
SupprimerC'est une bonne graine, indestructible.... Belle journée Bises
RépondreSupprimerDisons que comme le phénix...je renais de mes cendres, parce qu'il y a deux mois je ne me sentais plus si indestructibles...La graine a flageolet, si j'ose dire!
SupprimerTrès joli article, et très drôle aussi :-D
RépondreSupprimerJ'ai explosé de rire en lisant l'anecdote du gamin qui coince sa fermeture éclair !!!
(non non ça ne m'est jamais arrivé, voyons!)
Et encore, j'ai été obligé de réduire les anecdotes, tellement il y en a! Mais la gastro sur le livre de lecture, ça aussi c'est un grand moment de solitude!
Supprimerok, je sors...:-)))
est-ce toi qui a eu la gastro sur le livre??? 0_o
Supprimer(si c'est le cas, tu devrais lire mon article sur les hontes de ma vie, ça te rassurera de voir que tu n'es pas la seule à qui ce genre de chose arrive !!)
dans mon travail aussi, j'ai de jolies perles. Des drôles, des tristes, des stupéfiantes.
la plus jolie, c'est ce monsieur alzheimer qui a dit à son épouse en ma présence: "quoi que je fasse, quoi que je dise, sache que je t'aime".
j'ai failli pleurer...
Non, c'etait un élève un jour qui n'a pas su se retenir... Un grand moment.
SupprimerEn revanche, quand j'étais enceinte, je me suis endormie pendant une séance de lecture...
Mais je faisais de l'hypersomnie, j'étais enceinte...
oh les agents nocifs ! on en rit après et cela fait du bien !
RépondreSupprimerJe rajouterai ( entre autres péripéties ! ) : la petite perle coincée dans le nez, qui remonte remonte et la tentative d'extraction à la pince à épiler !!!
Et le moment fabuleux : Lorsque un élève ( je parle de 4ème ! )se trompe : " Maman euh Madame !" ... Du bonheur !
Ah oui! ça c'est grandiose...C'est ce que je disais à Stella juste au-dessus, il y en aurait des livres entiers à raconter. En tous cas pour vous, les filles, ça sent le vécu!
SupprimerEt ne parlons pas des mots d'excuses des parents...D'aucun en a fait un livre d'ailleurs, assez désopilant. Et les perles des élèves, quand elles ne sont pas dans le nez ou les oreilles, se retrouvent en évaluation de science ou d'histoire...Tellement belles qu'on a l'impression que ce sont les profs qui les ont inventées...
Le cahier rouge ?
RépondreSupprimerhttp://coumarine2.canalblog.com/archives/2008/02/07/7872202.html
Excellent ton texte!
SupprimerPas si anodin que cela, le choix des couleurs.
Moi j'ai deux sortes d'enveloppes pour le courrier aux parents: jaune citron pour les mauvaises nouvelles, rose pour les bonnes...
Comme ça ils ont le temps de se préparer psychologiquement à changer de couleur en ouvrant la lettre!
Bravo, bravo!
RépondreSupprimerMerci, merci!
SupprimerRigolo ton texte et finalement il pourrait s'adapter à bien des métiers. Moi qui ai travaillé dans les ressources humaines hospitalières pendant si longtemps, je pourrais reprendre cette idée de la graine, des virus et des milieux nutritifs ou acidifiants. Partant de ton texte si enlevé, j'imagine le mien et j'en ris tout de seule. Merci de m'avoir permise cette projection moi qui évoque si peu maintenant ma vie professionnelle pourtant passionnante. Je t'embrasse maicresse en espérant que les petites graines d'intelligence de mes petits-enfants puissent entamer ou parfaire leur germination en contact d'une aussi belle graine que toi.
RépondreSupprimerC'est ce que je leur souhaite aussi chère Malou.
SupprimerJe sais que je fais des émules dans ce beau métier, en transmettant ma passion, et j'espère qu'il y aura toujours des maîtres et des maîtresses d'école qui arriveront dans leur classe avec cette joie au coeur.
Merci d'avoir ri de mes facéties.
Tout est vrai dans ce qui est écrit. Les enseignants ont tout de même l'avantage de pouvoir exprimer ces choses, ce qui est moins vrai pour les autres métiers et proffessions!
RépondreSupprimerLes enseignants, comme les papes, sont dédiés à leur oeuvre (rire)!
Grand-Langue
Je ne suis pas sûre qu'une caissière qui tiendrait un blog n'aurait pas le droit d'exprimer les grandeurs et servitudes de son métier...D'ailleurs, je crois que l'ide en a été prise dans un film excellent que j'ai vu récemment.
SupprimerOn ne m'avait encore jamais comparée à un pape, c'est ma foi assez vrai que ce métier est un sacré sacerdoce.
Merci d'être passé, vous vous faites rare par ici, cher ami!
c'est Anna Sam l'ex-caissière qui a fait un blog, puis un livre adapté en film ;-)
SupprimerAh merci pour l'info chère Stella!
SupprimerQuiconque sait écrire peut écrire sur un blogue ou ailleurs.
SupprimerJe ne vous compare pas à un pape mais je considère que le métier d'enseignant a encore quelque chose d'une vocation. Il ne s'agit pas de jouer au marthyr de se priver des biens de la Terre ou de s'auto-flageller (rire). Les conditions de travail ne sont pas mauvaises mais c'est un métier à part.
Déjà, la caissière ne vit pas dans des conditions trop moches et si de plus elle jouit d'une certaine instruction, qu'elle sait s'exprimer...
Je pense à ceux et celles qui bossent dans des conditions difficiles et qui n'ont pas eu la chance de s'instruire. Ces gens reviennent éreintés. Leur petit salaire est convoité par tous via les impôts pour offrir ceci à celui-là et cela aux autres. Ces gens ne sont pas sur les blogues.
On ne se mettra pas à pleurer mais il existe des façons de gagner sa croûte qui ne se comparent à rien, malheureusement.
Je pense souvent à eux.
Grand-Langue
Serait-ce que je vous aie mis en colère avec ma remarque irréfléchie? Je ne voulais bien sûr pas évincer tous les forçats de la terre, à qui je pense aussi souvent.Je me rends bien compte que le fait même de pouvoir "jouir des biens de la terre" comme vous le dites, dépend du niveau d'instruction et c'est pourquoi je prends mon métier tellement à coeur.J'ai dans l'idée que l'éducation devrait donner à tous la chance de lire et d'écrire correctement.
SupprimerJ'ai conscience régulièrement que les blogs sont réservés à une sorte d'élite intellectuelle qui se regarde le nombril et vous avez évidemment raison. Cela ne fait en rien avancer la cause des malchanceux de l'existence.
En même temps, mon billet se voulait optimiste, comme toujours, alors vous avez sans doute raison de me donner une leçon, il y a toujours plus malheureux que soi. Malheureusement,je sais qu' à l'opposé de ceux que vous citez, il y a les inconsidérément riches, qui, eux, ne sont pas sur les blogs non plus.Car quels états d'âme auraient-ils à étaler, eux qui n'en ont aucun? Et qui ne se culpabilisent pas d'un iota pour les petites gens éreintés.
Contrairement à moi qui mesure d'un coup la vanité de mes écrits.
Mais il paraît, vraiment, que le monde est mal fait.
Bien à vous :-)
la maîcresse, nous laisse aussi des graines dans le coeur dans les yeux dans le corps dans le cerveau et un jour s'en savoir pourquoi elles germent et nous devenons meilleurs, nous nous épanouissons sans savoir quelque fois d'ou cela vient, avec une graine en plus, parfois un grain, un grain de folie. Merci aux maîtresses.
RépondreSupprimerC'est merveilleux ce que tu dis.
SupprimerChez moi j'ai une toute petite miniature que m'a offerte un élève un jour en fin d'année.
Dessus il y a écrit: les enfants ont des ailes, ce sont les maîtresses qui leur apprennent a voler...
Merci titi!
Que c'est beau Célestine ! J'aime beaucoup et j'ai envie de croire que je suis issue d'une graine de maîtresse !
RépondreSupprimerJe t'embrasse et te souhaite un agréable we prolongé.
Ce week-end va faire beaucoup de bien aux petits et aux grands...a part à ceux qui vont manger trop de chocolat...pour ma part je vais a un festival de livres policiers et je crois que je vais me régaler...
SupprimerPour renforcer ta carapace enveloppée de Graine de maïcresse, Célestine, je te lis le message de mon fils, Nassim: "Ma maîtresse est merveilleuse, elle a toujours un beau sourire, malgré, parfois, quand elle, elle est énervée, à cause du chahut des élèves!", Elles font un boulot le plus difficile au monde, mais aussi le plus beau!
RépondreSupprimerJ'ai posté un billet sur mon blog,sur mon ancienne maîtresse d'école et c'est de la Graine de maïcresse, qu'elle a germée! Voici le lien: http://www.bi-zakarium.blogspot.com/2013/01/la-bretonne.html
Tes billets Célestine sont toujours empreints d'humanisme, de coeur, d'amitié et d'amour! Merci.
Le petit Nassim a un papa qui lui ressemble, rien d'étonnant alors qu'il écrive de si jolies choses sur sa maîtresse!
SupprimerMerci pour tout ces compliments, c'est très gentil.
Bon week-end prolongé a tous les deux.
Etre la mieux meilleure maîtresse est certainement une décoration pleine de panache.. que l'on ne se mérite qu'à coups d'amour et d'enthousiasme....
RépondreSupprimerHonnêtement, mes meilleures récompenses ont toujours été les compliments des enfants et des parents.
SupprimerÇa vaut tous les rapports d'inspection, et même les palmes académiques ne pourraient me faire plus plaisir que les yeux brillants des enfants et les mots gentils en fin d'année... Quand je dis que je suis extra terrestre ...
Merci chère Edmee de ta fidélité...
Je t'admire beaucoup. Dire que ton métier est l'un des plus beaux du monde paraît banal, et pourtant!!! Moi, je n'en aurait pas eu la force malgré tout l'amour des enfants qui m'anime. Assistante maternelle, quelque temps et maintenant Mami, ça me va bien... Bon WE chocolat à toi et à ceux que tu aimes
RépondreSupprimerC'est vrai qu'il faut une grande force pour faire ce métier. Les gens le comprennent quand ils le vivent de l'intérieur. Les enfants sont fatigants parce que toujours pleins de vie et remuants et bruyants. E
SupprimerMais ce qui est le plus fatigants, c'est de n'avoir jamais terminé quand on sort. Apporter comme un escargot sa coquille de cahiers, de problèmes, de leçons, jusqu'à la maison, c'est parfois pesant quand les autres jouent au tric trac dans une joyeuse insouciance.
Tiens la, par exemple, c'est le week-end de pâques, eh bien il faudra quand même qu j'ouvre mon cartable a un moment donné...
Bon dimanche Brizette!
Quand je parle de toi à ma fille, je dis toujours "ta Maîtresse" et elle en tout de suite les yeux qui brillent... tu laisses des traces indélébiles aux élèves comme aux mamans de ces chères têtes blondes... et ça dure, et dure encore... bisous
RépondreSupprimerHeureusement, pour effacer la fatigue et parfois le découragement, il y a tous ces mots de reconnaissance qui résonnent comme des harmoniques bien après que les élèves aient quitté le doux cocon de ma classe pour s'en aller conquérir le monde ...merci Prudence. Certains enfants laissent aussi une trace indélébile dans le cœur des maîtresses.
SupprimerChez nous en Belgique, premier jour aujourd'hui des deux semaines de congé de Pâques... Pour répondre à ton com laissé il y a quelques jours sur mon blog, oui, après six années sans aucune photo, j'ai eu l'envie en ce début de printemps de donner un coup de fraîcheur au Journal d'un Petit Belge en y plaçant quelques photos. Bon week-end de Pâques.
RépondreSupprimerEh bien tu as réussi Petit Belge, a donner de la fraîcheur a ton blog, c'est une très bonne idée.
SupprimerProfite bien de tes deux semaines, c'est encore le meilleur moyen que l'on ait a notre disposition pour reconstituer l'énergie énorme que l'on dépense dans ce métier.
Merci de ta fidélité chaque semaine.je t'embrasse.
Je partage bcp avec ces petites têtes blondes et brunes, j'ai même partagé leurs poux!
RépondreSupprimerIl y a des jours de ras l'bol même si je sais que je n'ai qu'une envie c'est d'y retourner (ce qui est bon signe )
CM2... j'espère retrouver le cycle 3 l'an prochain!
Ah! Les poux! C'est vrai que j'aurais pu en parler...un fléau qui ne quitte jamais vraiment les écoles.
SupprimerMais bon, il y a maintenant de bons produits, a commencer par les colorations que les charmantes petites bêtes n'aiment pas trop...je suis de tout cœur avec toi pour ton mouvement. J'espère avec toi.
C'est vrai que le cycle 3 est quand même bien intéressant au niveau contenus et relations avec les élèves...
Joyeuses pâques maiCresse !
RépondreSupprimerLe peCit nouveau.
Mon cher petit nouveau. C'est drôle, je me faisais la réflexion hier, je me disais que je ne te voyais plus trop par ici et je le regrettais beaucoup. Tu as de ces fulgurances quand tu écris , et tu écris si bien, que c'est toujours un plaisir de te lire. Aussi suis-je un peu déçue aujourd'hui de la rapidité de ton message. Ou sont tes jolies phrases que je t'ai appris a tourner, ou sont tes envolées lyriques digne d'un Edmond Rostand quand il fait trembler le panache de Cyrano? Cela dit, je ne fais pas la fine bouche. Tu as pensé a venir voir ta vieille, euh ton ancienne maîtresse et j'en suis très heureuse. Je te souhaite moi aussi de très belles fêtes de pâques, cette fête rédemptrice qui est censée rassembler les hommes dans l'amour.
SupprimerEt je t'embrasse.
Ah vous le savez bien maîtresse, ce problème, de l'auteur qui voudrait etre lu sans répit, sans mépris, sans crainte d'autrui non plus. Que celui qui se donne, qui se livre en pâture, voudrait à ses cotes voir les mots qui jugent, qui ajoutent, qui embellissent. Rien de plus triste, rien de plus affligeant que lapage qui reste blanche. Car c'est bien là,, belle maîtresse, le malheur du temps : ne pas dire. Faire comme si rien n'existait. La dure loi du silence, le mépris opposé à la passion. Cyrano a besoin d'amis, d'ennemis peut-être mais certainement pas de passants, de regardants. Il aime l'opposition, l'avis donné, le combat peut-être. Il se donne au combat et veut en face de lui avoir des combattants. C'est bien le drame de cette époque madame : le politique fuit, le journaliste esquive. Chacun protège son confort ou bien sa position. C'est le lobby qui règne ou le "qu'en dira t on ?". Cyrano se fatigue, perd les plumes de son chapeau. Son visage se ride quand on le méprise, quand on l'ignore. Il revit au combat. Mais il trouve la force de revenir voir une belle dame qui restera toujours sa belle institutrice pour n'être surtout pas devenue une ancienne maîtresse.
SupprimerC'est beau, les passants, les regardants.Surtout quand ce sont des Passantes.Tu sais celles dont " les yeux, charmant paysage, font paraître court le chemin" celles dont "on pleure un jour les lèvres absentes que l'on n'a pas su retenir." C'est un poème d'Antoine Pol que ta belle institutrice aime beaucoup, mais qu'elle n'a pas pu t'apprendre, parce que c'est un poème de grand. Et les grands, quand ils parlent d'amour, n'ont pas tous le même langage. Et quand on ne se comprend plus, quand on n'est plus sur la même ligne, on préfère se taire plutôt que de chercher des mots qui de toutes façons seront comme des cailloux jetés au fond d'un puits. Et qui risquent de blesser. Cyrano ne doit se sentir ni méprisé, ni ignoré. Simplement aimé pour ce qu'il est vraiment, au fond de lui, et qui apparaît quand il baisse la garde. Je l'ai vu de mes yeux, ce Cyrano-là. Je sais qu'il existe. Je l'attends toujours quelque part. Parce qu'il est idéal.
SupprimerTon texte est d'un réalisme décapant. Mais puis-je te suggérer un oubli, un tout petit oubli.... Les odeurs, la craie, la poussière... et quelquefois les miasmes en tout genre. Bon long WE Célestine, je crois que j'aurais aimé avoir une maicresse comme toi.
RépondreSupprimerBien sur, Zoé, je sais bien que la liste n'était pas exhaustive...
SupprimerEt je te remercie de penser effectivement a cette part non négligeable du travail. L'allergie a la craie est assez bien gérée maintenant avec les tableaux blancs, et bientôt peut être les tableaux interactifs...
Je crois que j'aurais aime avoir une élèves comme toi, qui s'exprime avec délicatesse. Ça devient rare de nos jours. Bon week-end a toi aussi! Et pardon pour les manques d'accents sur les a, je commente avec une tablette qui est fâchée avec les accents!
La photo qui illustre ton billet, tirée du film "Mademoiselle Chambon", est parfaitement adaptée!
RépondreSupprimerPrendre garde quand même au sentiment euphorique que provoque la vie de groupe, bulle forcement éphémère et parfois déconnectée de la dure "réalité vraie" ...
Mais je crois depuis hier que ça ne te pose pas de problème de passer de l'une à l'autre ;)
J'ai beaucoup aimé le film, et j'aime beaucoup Sandrine kiberlain, je prends donc ta phrase comme un compliment.
SupprimerPour ce qui est de la " réalité vraie" je crois que la frontière n'est pas si marquée avec le rêve. J'ai eu l'impression de flotter un peu dans une bulle, au cours de cette journée hors norme. D'ailleurs, qui aurait pensé à m'appeler autrement que Celestine ? La fréquentation des écrivains fait déborder l'imagination sur la réalité...si tu étais resté à la conférence, tu l'aurais peut être envisagé.
Cela dit, vu que cette limite n'est pas si tranchée, les êtres humains que j'ai rencontrés hier étaient bien réels et c'est vrai, j'aime passer de l'une a l'autre, du virtuel au réel, ça ne me pose pas de problème: ce sont des gens vrais et sincères, sur leurs blogs, qui ne trichent pas,comme on le disait hier, et donc on n'est pas vraiment surpris de les rencontrer. Ils sont comme on les imaginait, en mieux parce qu'il y a la 3D! Et Antiblues en 3D, c'est quequ'chose!
C'est ça oui, à quelques changements près, pour les plus grands ... Et joliment tissé dans tes lignes ...
RépondreSupprimerJe t'embrasse
Certes, je gage qu'ils ne t'appellent plus maîtresse, ou alors dans leurs fantasmes les plus inavoués!
SupprimerDisent que pour mon âge (pas si avancé que cela pourtant)... je ne fais pas vieille ...
RépondreSupprimerMais bon, c'est vrai que je viens de loin, du 20ème siècle ...
Qu'est-ce que je devrais dire moi qui suis née avec le rock and roll...cela a sans doute influencé durablement ma vie. Je n'ai cessé de rocker et de roller depuis ma naissance...
SupprimerMais oui, je t'ai vue, sur tes photos, on dirait une adolescente...
J'ai reçu il y a 2 ou 3 jours sur FB en changeant ma photo de profil un commentaire d'une ancienne élève qui coule en moi comme du miel
RépondreSupprimerÇa fait du bien ce genre de commentaire, je te crois! C'est une empreinte que l'on a laissée sur nous élèves, et qui est tellement forte!
SupprimerAhahah, j'ai bien sûr particulièrement apprécié ce billet ! J'avoue avoir eu envie d'allonger la première liste avec, en tête, les sermons de l'inspecteur qui vient vous bassiner avec les "compétences" mâtinées de chiffres et de lettres incompréhensibles genre C5 B3 F15...
RépondreSupprimerMais heureusement, il y a la deuxième liste... où je pourrais ajouter les belles surprises comme celle de trouver dans son casier un magnifique dessin coloré avec de gentils petits mots des élèves de l'an dernier qui disent leur regret de ne pas vous avoir comme professeure cette année ;-)
Bon we !
Oh Margotte, tu es revenue! je suis trop contente!
SupprimerEh oui, tu as raison, la deuxième liste c'est le sel de notre métier...