Tu marcheras dans le matin poudré de givre, et le soleil naissant fera briller tes yeux.
Tes doigts auront toute la nuit tracé des vitres et des coeurs de buée brillante pour apaiser tes tam-tams intérieurs .
Tu ne comprendras pas très bien ces sursauts tremblants de ton corps, cet envol de tes pieds sur le chemin, ces si petites ailes invisibles accrochées à tes chevilles...
Tu ne comprendras pas pourquoi le monde ce matin te semblera aimable et scintillant. Pourquoi les blés paraîtront d'or au milieu du mois de novembre.
Mais à quoi bon analyser tes sensations, tes sentiments? Tu te laisseras porter par une silencieuse jubilation.
Bien sûr le doute empoignera tes os, te transira comme une pluie glacée. La lente valse hésitation te saisira dans ses bras gourds, et soufflera sa musique fade. Bien sûr, tes pieds bégaieront un retour, ralentiront ton pas.
Mais tu penseras à sa lumière. Tu imagineras ses yeux. La dernière étoile de la nuit jettera sur ta trace une poudre d'airelle et de cumin fleuri pour donner un parfum à ton envie de bonheur éphémère. Les arbres se pencheront vers toi pour te pousser de leurs longs bras grisâtres, et toi, tu les verras opalescents.
Les boutiques auront froid et toi, tu transpireras de ce sentiment flou qui te malaxe et qui t'étreint. Le monde s'arrêtera, tout entier suspendu à tes lèvres impatientes, à ton ventre palpitant. Au fond d'une salle qui vibrera de ta hâte, et résonnera de murmures et de bruits de fourchettes, tu apercevras ton rendez-vous. Alors, ton regard aura l' éclat du diamant, juste pour ces quelques heures volées à l'absurdité.
A tous ceux dont le coeur bat en allant à un rendez-vous.
Joli texte... Passes une blle journée. Bises x 2
RépondreSupprimerBon dimanche à vous deux!
SupprimerAh ce premier rendez-vous !
RépondreSupprimerQuand un homme se demande si il va inviter une femme à dîner...
ELLE sait déjà qu'elle l'épousera ];-D
Ton (excellent) commentaire me rappelle l'affiche d'un certain film culte" ...
SupprimerExcellent le commentaire de Andiamo
RépondreSupprimerMon coeur a vibré de la sorte pour un rendez vous , cette sensation que la ville vibre sous mes pieds ... cette petite ville là , étrangement , je n'ai jamais pu y remettre les pieds
c'est tellement bon et douloureux à la fois certains rendez vous ...
Oui, les commentaires d'Andiamo sont souvent excellents (mais il ne faut pas le dire trop fort sinon il va avoir les chevilles qui gonflent)
SupprimerTu es une passionnée, et le tien (de commentaire) ne m'étonne pas du tout , du coup. Bises émues.
Récit très puissant, on frissonne d'un passé qui soudain reprend vie, du coup la respiration se fait plus courte.
RépondreSupprimerUne chamade.
Bravo et merci.
ps : les "bras gourds", les "pieds qui bégaient" et bien d'autres métaphores particulièrement délicates.
Merci beaucoup pour ces très beaux compliments qui me touchent énormément.
SupprimerLa lumière que je préfère, c'est celle de ses yeux jaloux...
RépondreSupprimerMoi, j'm'en fous, nous avons définitivement les mêmes références, mon cher Saoul- Fifre.
SupprimerUn beau texte !
RépondreSupprimerJe le prends pour moi, pour certains rendez-vous qui m'attendent…
Il est des rendez-vous d'amour qui ne sont pas toujours avec un/une partenaire espéré(e)
il est des rendez-vous qui tiennent d'une sorte de transcendance, d'une sorte de foi.
(Je me comprends…)
C'est quand même l'essentiel, finalement, que tu te comprennes. Moi je sais que tu me fais le plus beau compliment que tu puisses me faire en me disant que tu le prends pour toi. Merci!
SupprimerTon personnage a beaucoup de chance...enfin sur le papier, sur ton papier!
RépondreSupprimerTous ceux qui se rendent en frémissant à un rendez-vous ont la même chance que mon personnage, qui pourrait être moi, être toi, être n'importe lequel d'entre les lecteurs qui me font l'honneur de venir me lire aujourd'hui...Les personnages de papier sont souvent les plus crédibles parce qu'ils permettent de s'identifier à eux.
SupprimerTu dis parfaitement, et fort joliment, l'émotion de ce moment exquis où l'on s'avance vers la rencontre
RépondreSupprimerMerci Marie-Madeleine, je n'oublie le moment où je t'ai vue dans ton manteau rouge feu...Quel que soit l'objet du rendez-vous, on y arrive toujours le coeur battant.
SupprimerFaudra que je m'en souvienne pour mon prochain dentiste...
RépondreSupprimerLol, mdr, ptdr...etc etc...:-)))
SupprimerEt il se prénomme RV, forcément ? :~)
RépondreSupprimerMagnifique tableau pointilliste, tout en petites touches...
RV, c'est un peu de rêve...
Supprimervivent les rendez-vous et le cœur qui bat.
RépondreSupprimerOh oui, puisse la vie nous donner encore souvent de délicieux rendez-vous...
Supprimerj'ai cru que tu parlais pour moi.
RépondreSupprimerexcuses moi d'être égoïste mais je ressens cela depuis ce vendredi,oh le rendez-vous n’est pas vraiment une personne,juste un but ,un défi..mais tes mots sonnent si justes
bises
Je te souhaite le meilleur pour ce rendez-vous avec toi-même, ma douce amie du Sud...
SupprimerAndiamo, extra! Et tellement vrAI...Enfin perso, trop vrai.
RépondreSupprimerJ'aime les regards jaloux, les regards d'envie, mais là je m'égare !
Joli texte, je revivrais bien les instants de ton texte ! Moi ça me fait penser à Ouverture de Daho !
Je prends ça comme un compliment extrêmement gentil! Chaque fois qu'un lecteur dit que je lui fait penser à un (vrai) auteur, je kiffe. Merci Hélène.
SupprimerJe découvre un blog "livresque" et bien ordonné...signe d'une grande passion!Bon dimanche.
RépondreSupprimerPS: dans uen autre vie: je fus aussi "enseignant"
Bienvenue par ici, Fethi! ordonné...euh...il ne faut pas se fier aux apparences!
SupprimerComme tu dis bien ce pincement qui vous met le cœur à l'envers, terrible et délicieux,terriblement délicieux... ce soir, j'ai rendez-vous avec mon amoureux de retour d'une semaine de voyage professionnel. Ce n'est plus tout à fait le premier rendez-vous mais j'ai hâte.
RépondreSupprimerLa magie, je pense, réside dans ce mot "rendez-vous"...Comme s'il contenait à lui seul toutes ces chamades, tous ces pointillés, tous ces intermèdes et au final toutes ces promesses haletantes que je décris dans mon billet.
SupprimerTant que l'on se donne rendez-vous, la vie est là, sublime.
A nous deux, donc.... :-)
RépondreSupprimerJe crois que je serai dans le même état au matin du 2...
SupprimerCélestine : tu me casses la baraque ... C'est pas glop !
RépondreSupprimerAh bon? mais qu'est-ce que j'ai dit? me souviens pas... ;-)
SupprimerCes rendez vous, ou l on commence à batir des phrases, à s imaginer des situations, à developper des stratégies, et quand l autre est en face, tout s écroule en poussiére, alors il faut improviser et essayer de sauver ce qui peut encore l étre.
RépondreSupprimerBonne soirée Célestine
Latil
C'est un peu ça. La rencontre avec un être fantasmé nous fait atterrir soudain et l'on se retrouve en face d'une réalité de chair et de sang qui nous surprend.
SupprimerOh si je connais le velours et la soie d'un rendez-vous qui hâte mon pas et mon coeur... si je connais ça! Et il ne se passe jamais exactement comme on l'avait prévu, et on a deux joies: celle que l'on a imaginée et vécue à l'avance et puis celle que l'on savoure...
RépondreSupprimerLe velours et la soie...que c'est bien dit!
SupprimerLe coeur palpitant d'un premier rendez-vous, comme tu en parles bien !!! (j'ai pu entrer aujourd'hui, yeeesss !!) Bises Célestine
RépondreSupprimerC'est toujours un miracle quand blogger te laisse entrer chez moi. Sinon tu peux toujours l'envoyer tes commentaires par mail, je me ferai un plaisir de les publier...
SupprimerEt ça Célestine belles chasses : cé koitès ke donc ?
RépondreSupprimerOui, les commentaires d'Andiamo sont souvent excellents (mais il ne faut pas le dire trop fort sinon il va avoir les chevilles qui gonflent)
Moi qui croyais que tu prendrais ça comme un super compliment... :/
SupprimerNous pensions n'être que des objets : moi, une table de bois, elle, une banquette de moleskine.on avait coutume d'être là et d'accueillir tous ceux qui voulaient se laisser aller au plaisir d'être rassemblés. Mais là, quelle tension. Il attendait depuis des heures. Parfois il s'agitait. D''autre fois, au contraire, il semblait abattu. Allait -elle venir ? Était-il dans le rêve ou était ce la réalité ? Allait-elle le rejoindre ou déserter et rebrousser chemin ? Moi la banquette, je brûlais de la chaleur de son corps. Elle, la table, tressautait à chacun de ses mouvements. Parfois, elle remuait avec violence. Souvent elle tremblait d'effroi. Pendant ce temps, que faisait-elle ? Tour à tour légère et rebelle , elle avait envie de courir ou de se laisser tomber sur le chemin. Il ignorait tout cela. Il ne vivait que l'angoisse. Mérite-t-on d'être l'ami d'une fée, d'une reine ? Il allait le savoir....
RépondreSupprimerTrès jolie interprétation de mon texte, cher anonyme. Les objets participent évidemment de la réussite d'une rencontre, par leur matière, leur odeur, leurs formes. Je parierais volontiers quelle viendra, rien que pour l'idée de la moleskine brûlante, et de la table qui n'est pas de bois...Mais lui, n'aura-t-il pas au dernier moment une de ces hésitations qui font bégayer les pieds? Mystère...
SupprimerMagnifique, mon amie Célestine, oui tout brûle dans le mot "rendez-vous" ...
RépondreSupprimerje t'embrasse
Je rêve depuis longtemps d'un rendez-vous avec toi, au petit matin, dans la belle campagne du Lauragais. Un dimanche au bord de l'eau... Tu aurais ta robe blanche, moi mon knicker-bocker à carreaux...
Supprimerje t'embrasse aussi, ma belle.
Mais oui bien sûr, mais je joue les faux-culs ];-D Bises, et dis voir le portrait grand format en bas : c'est pour me faire regretter mes 20 berges en trop ?
RépondreSupprimerIl y est depuis un an mais avec la nouvelle disposition des commentaires, on arrive pile dessus Mais si ça t'ennuie je peux mettre un portrait de la reine d'Angleterre à la place...
SupprimerQuelque soit votre rendez vous il a bien de la chance de rencontrer une telle finesse dans les mots, dans la poésie, une telle qualité. Merci à vous de nous donner ce plaisir qui draine notre intérieur et l'enrichit.
RépondreSupprimerMerci beaucoup! Bienvenue dans mon petit univers, Marieswiss, toujours un plaisir d'y accueillir des amoureux des mots comme moi.
SupprimerToujours d'aussi jolis mots, des sentiments par petites touches. Je suis toujours là, souvent muette, lasse et fatiguée... mais bien présente. Je te souhaite une bonne semaine, Célestine !
RépondreSupprimerLes vacances arrivent, chère FD, tu vas pouvoir souffler! Merci d'être discrètement là.
SupprimerMagnifique texte, cette première phrase est splendide. Bravo, bravo et merci
RépondreSupprimerLa première phrase est comme une porte: il faut qu'elle donne envie d'entrer...
SupprimerBises, Miss, continue à être Zen!
Pas facile d'apaiser les tam-tam intérieurs...
RépondreSupprimerC'est trop beau, non !
Le mien fait souvent un boucan de tous les diables...
SupprimerMerveilleux, maintenant je sais comment aller à mon rendez-vous ... :)
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RépondreSupprimerPassant par là je découvre ce texte. Du grand Célestine, de la meilleure cuvée !
RépondreSupprimerIl se trouve que j'attends de rencontrer une dame, elle aussi fée de son état, et que tout ce que tu décris ici me parle au plus profond de la fleur de peau.
Merveilleuse attente !
:o))