Les Plumes de l'été continuent avec une lettre en forme de fer à cheval. Ça porte bonheur. Hue! en selle pour les mots en U, particulièrement difficiles mais on aime ça, la difficulté, chez Asphodèle.
utopique – unique – us – ubiquité – ustensile – urgent – usufruit – universel – utile – usuel – usine – usurper – ultimatum – uppercut – utérus – urbain – usé – union – utopie – uchronie.
***
Rupture
Laura s'interrogeait.Qu’était
devenue leur union, au fil du temps ? Une anecdote ? Un anachronisme ? Plutôt
une uchronie, oui, ce serait le mot parfait. Un temps nié, une histoire qui
n’existait plus, si jamais elle avait existé.
Leur amour, qu’elle croyait unique et
indéfectible, s’était usé sur le métal froid des ustensiles du quotidien et des exigences
de la vie urbaine. Depuis longtemps, ils ne joignaient plus que l’utile à l’utile.
L’usuel et le décidé d’avance s’étaient plu à usurper la place de l’inattendu et de l’imprévu dans leur couple. Des lustres qu' il n’avait plus pour elle de
ces attentions qui, en la surprenant dix fois par jour en des lieux différents,
lui donnaient jadis une sorte de délicieuse ubiquité. Il ne prononçait plus ces mots
connus d’eux seuls, ni ne sacrifiait plus, d’ailleurs, à aucun des us et coutumes
des amoureux, les vrais, ceux qui s’aiment
et se le susurrent à chaque minute.
Laura avait cru un temps à l’utopie d’un « nouveau départ », cet
universel espoir des amantes humiliées. Elle lui avait posé plusieurs
ultimatums, utilisé toutes les ruses de séduction pour le ramener à elle.
Encore une fois, c’était utopique. Il fallait se rendre à l’amère évidence. Il ne la considérait plus que comme un corps dont il croyait encore avoir l’usufruit. Mais combien de temps?
Pouvait-elle accepter d’être réduite à ses ovaires et à son utérus, son «usine à plaisir» comme il disait autrefois d’un ton badin ?
Encore une fois, c’était utopique. Il fallait se rendre à l’amère évidence. Il ne la considérait plus que comme un corps dont il croyait encore avoir l’usufruit. Mais combien de temps?
Pouvait-elle accepter d’être réduite à ses ovaires et à son utérus, son «usine à plaisir» comme il disait autrefois d’un ton badin ?
Il
ne semblait pas réaliser la déliquescence de leur relation.
Laura en était sûre maintenant : il était urgent de lui faire comprendre que c’était
fini, que la vie continuerait sans lui, cette dure nouvelle dût-elle flanquer à ce mufle un ultime uppercut au plexus.
bref et percutant un rien désabusé
RépondreSupprimerUne lettre U pleine d'amertume mais aussi de lucidité!
RépondreSupprimerMerci Célestine!
Quel réalisme Célestine...ton texte est une éloge à la passion amoureuse, qui est éphémère et destructrice...pas de solutions, l'amour n'existe pas mais c'est pas grave on s'arrange...
RépondreSupprimerUne rupture... de si bon matin.
RépondreSupprimerLes mots en U ont percuté la vie de Laura...:-)
Bisous ✰✯✮ Laure ✮✯✰
http://suivre-mon-etoile.blogspot.fr/
Le quotidien.... L'implacable machine à flinguer les plus belles amours !
RépondreSupprimerAvec le temps, va, tout s'en va...
Je viens de lire ton article sur Paris que tu as publié durant mes vacances, et je l'ai adoré! Tu as écrit vraiment ce que je ressens quand je vais à Paris. Je suis déjà allé à Londres, mais pour moi, elle n'a pas le charme de Paris. Bon week-end Célestine!
RépondreSupprimerBeaucoup de lucidité comme l'a écrit quelqu'un déjà.Clairvoyance et cette sensation de l'inéluctable qui saisit beaucoup d'entre nous.
RépondreSupprimerEt si c'était la faute au temps, tout simplement. Au temps qui passe... plus.
RépondreSupprimerLe temps qui passe est le meilleur remède pour tuer les plus belles amours mais le manque d'imagination de certain(e)s est aussi responsable ! Mieux partir avant de se gâcher a dit quelqu'un non ? Ton texte est parfait et pleinement juste !
RépondreSupprimerAh, quel sujet.. Je garde en mon for intérieur la blessure de mon dernier amour, lancinant..
RépondreSupprimerL'acceptation n'est parfois pas suffisante, alors, oui, j'aime en faire une uchronie, même si cela dure qu'un temps, de temps en temps..enfin, bref..
L'amour, faut plus m'en parler :) tant pis pour moi, je t'ai lu jusqu'au bout :) bon, je vais aller faire une bonne douche froide pour me ressaisir :)
bises
quel réalisme ! amour ne rime pas avec toujours on prend des habitudes, un certain confort mais l'amour passion s'étiole pour faire place à d'autres sentiments et c'est ceux là qu'il faut gérer ou pas. Très lucide ce texte§
RépondreSupprimer@ tantôt
avec le sourire
Ben merde !
RépondreSupprimerC'est triste tout ça, très bien écrit soit, joliment mené, mais vachement triste.
Tu es tout simplement unique, je suis toujours uppercutée par ton usage des mots. J'attends avec urgence et impatience les lettres X, Y et Z.
RépondreSupprimerBisUs
Tout casse, tout passe, tout lasse. Une lettre U traitée avec brio !
RépondreSupprimerTon texte sonne très juste, j'ai presque envie de dire malheureusement.
RépondreSupprimerton texte est vraiment très bien écrit et si réaliste... l'amour dans toute sa splendeur ! (hum)
RépondreSupprimertu as bien su décrire cette complexité, j'aime beaucoup
bises bon Dimanche :)
Ton texte m'a fait penser à Souchon
RépondreSupprimeret à sa chanson "passer notre amour à la machine"
Mais une fois que l'amour est usé .... qu'y faire ?
bonne journée ;-)
Le ton n'est pas badin dans ton billet, Célestine... Chienne de vie... et c'est vrai que quand on en arrive là, mieux vaut se séparer, recoller les morceaux est mission impossible...
RépondreSupprimerTous ces maux de la vie traduits avec des mots imposés, si bien touchés du doigt, me laissent sans voix (je viens de lire le billet de Marlaguette...)
Bonne continuation pour tes vacances
Bisous de Lyon
Très fort l'"usine à plaisir". :D Ton texte nous entraine malgré nous dans ton univers et je t'admire pour ça. :D J'aime beaucoup ton texte. :D
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