La vie n'est faite que de déchirements. La naissance nous arrache au cocon, première d'une longue suite de ces fêlures , et l'ombilic, la cicatrice originelle, ne pourrait bien être qu'une bande annonce de ce que nous allons endurer.
Nous passons en fait notre existence à lécher cette blessure béante, comme des chiens, à nous regarder le nombril avec nostalgie, et sans comprendre pourquoi il nous a fallu quitter ce chaud paradis amniotique pour être catapultés dans ce monde de froids néons.
Et chaque égratignure viendra se rajouter à la longue liste. Nos rides, nos sillons, nos entailles, nos gerçures, nos marques de fruits tavelés par le destin sont les traces indélébiles de ces déchirures successives.
Chaque jour, il nous faut renoncer à quelque chose, chaque jour une page se tourne. Les êtres chers s'en vont, les enfants grandissent, les portes se referment, le cours du fleuve change.
Chaque jour, le glas de quelque chose sonne. Les acquis se dissolvent dans la résignation ou l'indifférence générale, les souvenirs s'effacent, les verdicts ou les diagnostics tombent. Un blog s'arrête. Un voisin meurt.
C'est un ami qui nous trahit ou nous déçoit, une relation qui se rompt, un point de non-retour qui est atteint.
C'est une collègue qui n'était là que provisoirement, et qui repartira en juin vers d'autres cieux. Ce sont des élèves que l'on n'a accompagnés que pour mieux s'en séparer au final. Il nous faut sans cesse accepter, gérer ce déchirement, repartir sur d'autres bases, rebondir, redémarrer, retrouver une nouvelle énergie. Nous reconditionner, nous remotiver, parfois nous reprogrammer. Il nous faut oublier, ne pas pleurer pour ne pas (trop) souffrir.
Chaque jour, un pan de notre enfance s'écroule, un banc, un square ou une rue disparaissent à jamais. On n'a plus les mêmes repères, on ne voit plus les mêmes gens, on ne paie plus en même monnaie. On dit d'un air faussement détaché : "Ah oui, Untel, je l'ai connu, dans une autre vie..." Mais en réalité c'est un tour de cette vie-là qui nous l'a fait disparaître sous nous yeux abasourdis.
On déambule comme des électrons dans les jardins effroyables de vies parallèles qui s'entrechoquent sans logique, où l'on nous donne parfois des êtres de rencontre que l'on se prend à aimer...et aussitôt la vie nous les arrache, nous les reprend, et les lignes un instant mêlées reprennent leur parallélisme inexorable. Nos pathétiques morceaux de vie, comme des lambeaux, se superposent en un étrange patchwork, pitoyable costume rapiécé et mal coupé. Il serait vain de vouloir en changer.
C'est notre vie, nous croyons la maîtriser, mais en réalité, nous tentons juste d'émousser la lame qui nous infligera notre prochaine scarification.
Le bonheur n'est qu'une accalmie entre deux déchirures. Voila pourquoi il nous est si précieux.
Le bonheur n'est qu'une accalmie entre deux déchirures... c'est si vrai et c'est bien pourquoi il faut goûter pleinement le bonheur quand il est présent, même à l'état de bébé bonheur, minuscule, mais qu'il ne s'agirait surtout pas de laisser s'enfuir...
RépondreSupprimerChaque moment, chaque jour, chaque détour, chaque rencontre, chaque chose inédite, chaque croisement, chaque hésitation, chaque choix,chaque regard et mots croisés, chaque blessure, chaque émotion comme une possibilité de naître à soi-même, indéfiniment, dans une existence toujours renouvelée, et révolutionnée par le possible de l'autre, et l'affirmation de soi.
RépondreSupprimerDoux dimanche à toi
Je t'embrasse
Comme cela est subliment écrit !...
RépondreSupprimerHélas, c'est comme dans la chanson de la Souche : "Tous ces morceaux de nous qui partent, y'en avait plein le réservoir au départ". Et plus l'âge avance, plus je sens venir la panne sèche...
A propos des élèves avec lesquels est partagée une année scolaire.
RépondreSupprimerDe septembre à juin, un calendrier et des horloges spécifiques.
Puis effectivement l'indispensable séparation. Car eux progressent. L'adulte se ressource pour d'autres...
Pardon pour ces platitudes. Ce qui m'interpelle, c'est le côté "vampire" (réciproque) de l'enseignement.
De jeunes "assoiffés" qui videraient de sa substance un enseignant vulnérable ?!? Et l'adulte qui ne se voit pas ou peu vieillir en temps réel au milieu de ces jeunes têtes...
C'est vrai, et si bien exprimé. Chaque jour emporte quelque chose. Apporte aussi je suppose. La tristesse doit se vivre pour qu'elle s'estompe, si on la range sous le tapis un jour la bosse nous fait trébucher.
RépondreSupprimerAinsi princes méhaignés, l'abnégation de notre plaie est la grandeur de notre épée.
RépondreSupprimerJ'arrive à une étape où je vois partir tous mes copains, je me console un peu en me disant : s'il n'en reste qu'un : JE SERAI CELUI-Là
RépondreSupprimer];-D
http://www.youtube.com/watch?feature=player_detailpage&v=El6JONmG14Y
Je ne suis pas tout à fait d'accord avec toi, les déchirures sont là pour nous faire apprécier la vie....Sinon autant se fiche une balle dans la tête à nos 17-20 ans, l'âge où on découvre la vie...
RépondreSupprimerBises et belle journée.
Tu as sans doute raison. Non, pas sans doute, c'est une évidence... Mais je me bouche les oreilles ou plutôt je me cache les yeux à la lecture de ton billet d'aujourd'hui ou quand cette nostalgie me prend moi-même à la gorge. Sinon, comme le dit Patriarch, j'arrête tout de suite. Parce que sous cet angle, ne nous attend que de la douleur....
RépondreSupprimerPATRIARCH mais c'est exactement ce que je dis dans la dernière phrase, non?
RépondreSupprimerANDIAMO merci , j'ai aimé commencer la journée avec le père Schmol
CEDRIC wouaou! que c'est bien dit. Ton nom de famille ce ne serait pas Corneille?
MYOSOTIS pardonne moi de t'avoir rendue triste. Quand je le suis moi-même, je n'ai trouvé que ce moyen pour rebondir: faire sortir de moi cette tristesse.
RépondreSupprimerEDMEE qu'elle est jolie cette phrase. J'aime beaucoup l'image de la bosse sous le tapis. Je la garde dans mon carnet de phrases précieuses.
RépondreSupprimerJEA Ce ne sont pas des platitudes. Tu analyses bien un des côtés de ce métier. Enseignante toi-même?
TANT BOURRIN tu as de la marge encore non?Tu n'es pas encore sur la réserve, quand même? Mais c'est une évidence, on n'a pas assez d'essence, alors on avance.
ZENONDELLE heureusement qu'il y a l'autre côté, le côté lumineux pour nous faire accepter l'obscurité...Doux dimanche à toi aussi.
ILEANA tu as admirablement résumé mon propos!
Ton écriture est toujours aussi magnifique, elle me colle à la peau.. et tes ressentis si vrais, je bataille chaque jour pour ne pas ressentir ce goût amer de nostalgie constante, de vide, de tristesse .. Car tout est éphémère, le bonheur, les êtres, les évènements, tout n'a qu'un temps, et la vie est une valse à mille temps. Il ne faut pas s'attarder sur les interstices, les synapses, mais faire un bon en avant vers l'autre rocher.. Apprendre à vivre avec cette nostalgie constante.. c'est pour çà que les religions sont apparues, pour éviter la folie d'envahir l'humain dans ses pertes... L'espoir d'une éternité..
RépondreSupprimerEn attendant, apprendre à vivre avec ces vides, ces tristesses, et regarder les petits bonheurs.. On s'y attèle tous..
Tu es magnifique, alors on se retrouvera forcément un jour pour l'éternité car je serais guidée vers ton aura.. ♥
Comme les choses se trouvent !
RépondreSupprimerMa petite-fille est rentrée de l'école. Elle doit interviewer une personne ayant au moins deux générations de plus qu'elle sur la façon dont elle voyait la vie à l'adolescence et aujourd'hui, sur sa définition du bonheur et un tas de choses du genre.
Devine qui s'y colle ?
J'ai répondu que le bonheur est avant tout un état d'esprit, état d'esprit dont Célestine me semble bien pourvue.
Car, contrairement à ce qu'on pourrait croire, c'est la conscience de tout ce que tu racontes qui permet d'être heureux parce que tout cela nous dit que la vraie vie se trouve ici et maintenant, pas dans les déchirures du passé, ni dans celles à venir.
C'est parce que ces liens nous ont enrichi que leur rupture est douloureuse. Mais leur apport demeure, ils sont notre vie. C'est sur la cicatrice des feuilles que naissent les nouveaux bourgeons.
Comme les choses se trouvent, oui , cher Walrus, cela s'appelle la synchronicité...Tu as raison, c'est la conscience de sa fragilité qui me fait être pleinement douée pour le bonheur. je sais aussi que la tristesse passe, et que les beaux jours reviendront.Bravo au professeur de ta petite-fille qui leur a donné un si merveilleux sujet.Faire réfléchir les jeunes est l'une des choses les plus merveilleuses de ce métier.Et quand , de surcroît il occasionne le rapprochement intergénérationnel, c'est le bonheur!
RépondreSupprimerELLA Que rajouter à ce splendide commentaire qui entre si parfaitement en moi pour parfaire mon ressenti du moment. Que nous sommes faites pour nous rencontrer? Que nous sommes des soeurs spirituelles? mais ce ne serait que répéter une nouvelle fois ce que nous sentons si fort depuis le début de ces échanges. Je sais voir l'aura des gens et la tienne est fascinante.
RépondreSupprimerC'est vrai...
RépondreSupprimermais je me dis aussi qu'on pourrait dire l'inverse : les déchirures sont de mauvais moments entre deux tranches de bonheur :-))
Je crois que notre définition dépend fortement du contexte...
L'histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide ?
Très joli texte, réflexion profonde mais assez désabusée. Allez, parle-nous du printemps qui, bientôt reviendra. Soyons optimistes.
RépondreSupprimerAmicalement. dinosaure80.
Le déchirement permet la mue.
RépondreSupprimerOn se retrouve parfois à l'angle d'une phrase, au détour d'un mot, à l'entrée d'un labyrinthe....
RépondreSupprimer".... Si Elle te raconte le mal de l'Ange qui ne soupire plus sous les assauts du prince charmant aux chaussettes qui trainent, tu raconterais toi aussi, l'arrangement conclus il était une fois avec tes idéaux qui tardaient à venir et la vie qui s'écoulait, impatiente. Il faut maintenant payer la trahison des renoncements nécessaires et des promesses non tenues à l'enfant que tu fus par l'adulte devenus de bric et de broc de ses choix par défaut. Il te faut rire, beau joueur, à l'humour de cette vie incompétente et autiste qui t'avais promis en 48 heures chronos celle conviée au banquet des affamés et te la donne en 48 ans plus tard. C’est ainsi : La vie commence à l’an zéro et l’envie à l’an quarante.
Alors, n'écris pas au service après vente pour râler: il te répondrait qu'Elle aurait pu ne jamais te parvenir, que les heures sont des années
et si l’arithmétique ne te convient pas, monsieur le compte est bien bon, retrouve l’eau à la bouche, ferme-la, trace ta route et ne freine pas au panneau: trop tard!"
Encore un texte magnifique qui m'a de suite fait penser à Ferré :
RépondreSupprimerhttp://www.youtube.com/watch?v=6chMjxZ3cHg&feature=fvwrel
SAOUL FIFRE c'st un grand honneur d'être comparée à Ferré...même si son texte tourne plus autour d'un certain repli intime et source de vie.
RépondreSupprimerDUSPORTMAISPASQUE j'aime beaucoup la force de ce que tu écris, même si je ne comprends pas vraiment le lien subtil que tu y trouves avec ce que j'ai écrit moi.Ton lien mène vers un nouveau blog tout vide. Où est passé l'ancien?
Ici: http://dusportmaispasque.blogspot.com/2012/02/sein-valentin.html
RépondreSupprimerTon texte est juste et bien écrit, mais...je le trouve trop triste et mélancolique. Comme MyoSottises, je n'ai pas trop envie de penser à tout cela, et comme Edmée, il faut aussi penser à ce que la Vie nous apporte. Quand tu étais enfant, est-ce que tu imaginais, par exemple, tout ce qu'Internet t'apporte tout au long de l'année ou la publication de ton premier roman?
RépondreSupprimerCédric: oui, c'est très bien résumé, d'une manière lapidaire mais très juste. J'attaque une nouvelle mue...
RépondreSupprimerHENRI mais je le suis, optimiste, même si la tristesse me donne parfois des accents pessimistes.Je le suis (presque) tout le temps...
TEB au moment où tu vis la déchirure, tu n'as pas vraiment l'impression d'une parenthèse, tu es happé par tes sentiments. Mais en général, je vois le verre plein plutôt que vide...
PETIT BELGE Je vis quelque chose de triste, et c'est ma façon de l'exorciser. Tu es assez fidèle ici pour savoir que dans l'ensemble, je suis plutôt gaie! Mais faire l'autruche, ça, je ne sais pas faire.
RépondreSupprimerJe suis désolée si certains se sentent attristés. La lucidité n'empêche pas le bonheur, elle lui donne au contraire encore plus de relief, comme la pluie qui fait briller le bitume après l'orage. Et quand CDL se décidera à référencer enfin l'Orteil, je ferai des bonds de joie sur ma chaise...
Il y a aussi ce glas qui se met à sonner pour quelqu'un, un être proche.
RépondreSupprimerMais ces déchirures, ces abandons, ces instants funèbres font un écrin et relève le prix des instants de bonheur que, plus jeunes et insouciants, on laissait filer sans même les noter.
Si on perd conscience d'être un être qui n'est jamais fini, que ces déchirures sont comme la mue d'un esprit devenu trop à l'étroit, alors la vie, durer, vieillir perdent tout leur sens.
J'ai plus appris de mes échecs et de mes déchirements que de tous mes bonheurs réunis. C'est banalité que de le dire mais c'est simplement vrai.
Toutes les tempêtes finissent et font place au soleil.
Blutch.
C'est bien ce qu'il me semblait ;-)
RépondreSupprimerJe te "ressens" plutôt comme quelqu'un de positif, et avec des pieds bien posés sur terre... au travers de mes visites par ici...
Rassuré, TEB? je viens de faire un passage chez Miss Zen et mon caractère enjoué reprend du poil de la bête.Certains évènements de ma vie autour de moi m'ont rendue mélancolique, et la fatigue n'a rien arrangé. Mais je sens que je vais déjà mieux. Voilà, je lèche ma cicatrice et je me reprogramme pour le bonheur.
RépondreSupprimerBLUTCH tu es exactement sur la même longueur d'ondes que moi. Synchronicité, encore et toujours...
RépondreSupprimerArriver trop tard pour consoler avec les bons mots. Juste avoir envie d'être le chien, assis, là aux pieds de sa maîtresse. N'être qu'une présence. Juste prêt si on le lui demande à lécher la blessure. Ne pas savoir ce que sera demain. Oublier ce que fut hier. Juste savoir qu'aujourd'hui est lumineux, chaud, plein de rires et de promesses.
RépondreSupprimerEnvier Célestine qui sait faire sortir le diamant de la lave brûlante qui brûle et qui blesse.
Bonne semaine.
Jacques
j'arrive un peu tard pour te féliciter de ce beau texte, qui résonne en ce moment beaucoup trop pour moi, car la perte irrémédiable d'un fils tant aimé , que nous connaissions , chez nos amis les plus proches , nous laisse démunis et déchirés ....
RépondreSupprimerMerci pour la manip Deezer : comme tu vois, j'y suis arrivée, grâce à toi!!
Je te comprends: ces déchirements sont incontournables et douloureux...Même si on en ressort toujours, forcément un peu changé, mais toujours.
RépondreSupprimerJACQUES trop tard? Mais pourquoi? Il n'est jamais trop tard pour écrire de si jolies choses. Et aimer quand Jacques rappelle l'autre Jacques dans une de ses chansons les plus sublimes.Une chanson implorante et pleine d'amour absolu.
RépondreSupprimerj'ai lu et relu ce magnifique billet , et je reviens commenter car mon dernier comm s'est envolé ( par ma faute )
RépondreSupprimertu vois , inévitablement tout ce que tu décris là est lié à l'attachement
Les séparations , les trahisons sont douloureuses quand nous sommes attachés aux personnes ... mais cela ne nous empêche pas de recommencer , de se lier à nouveau , et c'est le fil de la vie
Combien de gens refusent les animaux de peur de devoir affronter leur mort ," bêtes à chagrin "comme on dit , mais avant tout "bêtes à bonheur "
Un blog qui ferme m'attriste , une personne qui sans crier gare me tourne le dos me fait de la peine , mais ...je rebondis , je n'ai pas pour autant l'impression de zapper les sentiments , loin de là , mais c'est une certaine forme d'acceptation de la vie , que tu décris vraiment bien Célestine
JEANNE Oui, on n'est déchiré que parce qu'on était attaché...et plus on est attaché, plus le déchirement fait mal! de jolies banalités mais tellement vraies.Merci de ton long commentaire.
RépondreSupprimerJ'ai lu -sans y répondre- ton billet ce matin. Il m'a tracassé toute la journée! Dérangé même !
RépondreSupprimerLe ton inhabituel, les mots percutants et désabusés, un rien cyniques.
Faut-il croire que les personnes les plus sensibles et lucides sont celles qui auront dans la vie les satisfactions les plus intenses? Qu'il faut savoir les gouffres de déchirures pour après mieux embrasser un bonheur fugace?
Je n'en suis pas certain. Au contraire. Le bonheur implique une dose d'égoïsme et de détachement, comme un cuir protecteur.
Ton texte est splendide, ton écriture fluide mais âpre. Tu évoques quelque chose auquel les gens préfèrent ne pas penser car il évoque notre destination finale, la fin ultime et notre société ne sait plus gérer, ne sait plus affronter cette dernière déchirure. Je crois qu'on alterne tous les périodes de séparation et de deuil et les périodes de renaissance : c'est la beauté de la vie. Mais pour l'apprécier, il faut savoir accepter cette alternance, l'accepter pleinement du mieux possible, si possible.
RépondreSupprimerMon amie Jane, chez qui je suis, est dechiree. Ses deux fils sont codamnes et perdent leurs forces. Elle s'est battue pour eux et maintenant elle a perdu le gout de la vie et vit comme une autiste...c'est pourquoi je suis la, parce que c'est une amie de longue date, et pour soulager son mari!
RépondreSupprimerMARIE MADELEINE c'est terrible ce que tu me dis là. Je comprends qu'une amie en train de vivre cela a besoin de ton aide, de ton soutien, car les déchirements dus aux enfants sont les pires qui soient. Transmets-lui toute ma compassion.
RépondreSupprimerMISS ZEN la souffrance donne toujours une certaine âpreté à l'écriture, et en même temps, celle ci me sert de thérapie depuis toujours.Il me semble que la tristesse, une fois mise en mots, devient moins dure à vivre.
ANTIBLUES je suis bien désolée que certains parmi vous, dont toi, soient embarrassés, tracassés, dérangés par ce billet. Mais je le redis: le ton ne t'en semble inhabituel que parce que tu ne me lis que depuis peu. En réalité, j'ai parfois des accès de tristesse dus aux circonstances que j'exprime ainsi. En remontant dans mes archives, tu trouverais sans doute d'autres billets de cette eau-là. Nul cynisme dans mes propos, juste une lucidité qui me permet la plupart du temps de rebondir et de me rire de mes démons. Peut-être est-ce le pendant à mon côté "bisounours" d'éternelle optimiste,celui qui insupporte certains autres de mes lecteurs. De toutes façons, comme on ne peut plaire à tout le monde, autant être soi le plus possible.Et je ne suis qu'un être humain, farcie de contradictions, partagée de lumière et de zones d'ombre.Ce que tu as lu là, c'est le côté obscur de ma force. Ou de ma faiblesse, c'est selon.
Je t'embrasse.
Célestine
J'aime décidément tes nouvelles couleurs ... et puis tu as changé de bord, tu nous mets plus à gauche ... j'aime bien aussi
RépondreSupprimerBises et belle vacance
Merci ma belle...plus à gauche...oui, je n'avais pas envisagé la chose sous cet angle, mais maintenant que tu le dis... Belle vacance à toi.
RépondreSupprimerTout d'abord félicitations pour ta nouvelle déco beaucoup plus douce et chaleureuse et surtout merci pour la musique en "option" (désolée, mais ça gênait vraiment ma lecture...). Je trouve ton texte extrêmement beau, vibrant et sincère... Je crois savoir à qui tu pensais en l'écrivant (entre autres) mais cet évènement te fait aller au-delà, jusqu'à la naissance du "mal". Que serions-nous sans nos failles ? Des imbéciles heureux ? Des cuirassés Potemkine ? Tu as le droit de revendiquer cette part d'ombre qui révèle ta lumière, tu n'en es que plus humaine et...vraie, pas de sentiments prêts-à-porter chez toi mais du sur mesure, là est toute la différence, c'est comme entre Marc Lévy et Proust, y'a pas photo ! ;) Mais c'est un autre débat... L'essentiel est aussi la confiance avec laquelle tu nous fais partager ces sentiments... et la sensibilité de chacun pour les digérer ne peut être identique. Merci à toi !
RépondreSupprimerComme c'est joliment écrit, ma Célestine. Je comprends ce que tu veux dire, ces déchirements sans cesse renouvelés... je suis remplaçante depuis des années et je les vis tout le temps, souvent. Trop. Alors oui, le temps présent est précieux, les petits bonheurs aussi. merci de nous les rappeler. Des bises à toi, bon début de vacances, puissent un jour nos chemins se croiser, du bonheur en persepective à ajouter à nos quotidiens...
RépondreSupprimerMerci pour cette longue mise au point.
RépondreSupprimerDe notre part d'ombre, il faut prendre son parti et comme tu le dis si bien "être soi le plus possible" sans chercher à plaire à l'un ou l'autre. Le début de la sérénité ?
Quel est donc ce vent chaud qui me pousse sans cesse vers tes mots. J'ai pris plusieurs belles gamelles en explosants mes godasses en vieux cuir dans l'Hymalaya qu'était devenu mon pauvre tapis et Edmée, toujours précieuse, vient de m'ouvrir les yeux. Je l'ai enfin soulevé le bougre. Bon, évidemment si je dois maintenant vivre tout ce que j'avais glissé dessous...
RépondreSupprimerJe crois que les bosses sur la tête nous permettent de prendre conscience que le coeur n'est pas atteint. Et que demain sera sans doute beau.
JEAN PIERRE Ce vent chaud me fait rougir d'émotion, cher Jean Pierre. Et de confusion aussi, car en relookant mon blog j'ai fait disparaître le lien vers ton blog...J'en suis bien marrie, car la loi de Murphy jouant à fond, c'est à ce moment là que tu réapparais!
RépondreSupprimerSinon, oui, tu as raison, Edmée a trouvé une excellente métaphore que celle de ce tapis sous lequel on enfouit les problèmes. Pour ma part, je vis ma vie le plus possible en prenant de la hauteur, et il est clair que sur un tapis volant, cela évite évidemment de se prendre les pieds dedans. Je te souhaite un bon nettoyage de printemps et de sortir vainqueur de ton combat contre ton Himalaya.
Bien à toi.
Célestine
ANTIBLUES La sérénité est un de mes caps, c'est vrai. Un peu malmenée en ce moment par mes multiples indignations, mais elle reste quand même ma ligne de conduite.
RépondreSupprimerFD il n'y a pas de doute en moi, un jour, tu verras, on se rencontreras...Tu fais partie de celles avec qui je me sens en harmonie,et ça fait du bien de savoir qu'il existe quelque part des êtres à découvrir, comme de nouvelles contrées où l'on sait d'avance que l'on se sentira bien. Bonnes vacances!
ASPHODELE merci pour tous ces éloges, dont le plus beau est quand même la comparaison (de loin quand même, restons modestes!) avec Proust.
Cela dit, certaines pages sont toujours douloureuses à tourner pour moi...
Tourner la page, comme c'est difficile. Je l'ai vecu , comme un arrachement, le deuil d'un lien.
RépondreSupprimerMais en tournant la page, il y a en a une autre à écrire, pas forcément plein de promesses et de joies, ne soyons pas angéliques mais réalistes, mais elle peut réserver de belles surprises. Les pires arrachements restent ceux surlesquels nous n'avons pas de prise.
HELENE je suis bien d'accord avec toi, et pourtant, même ceux-là, il faut arriver à les dépasser sinon on meurt.
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