Après la bourrasque de la rentrée, me voici en stage pour deux semaines, histoire de consolider ma formation de super manager...
Deux semaines où je vais me bercer de petits bonheurs, levant enfin le nez de mon guidon.
Ces petits bonheurs quotidiens qui s'offrent à qui sait regarder. A qui sait écouter. A qui sait les cueillir délicatement, comme des abricots mûrs.
Au petit vent frais des matins de septembre, quand la peau frissonne après avoir eu si chaud, tout l'été, je pars à bicyclette et décide de passer par le parc, pour voir les magnolias centenaires. L'or du matin s'étale en confiture sur leurs frondaisons, transformant l'heure en tableau. L'air est chargé d'effluves enivrants, les balayeurs sont toujours pleins de balais, rien de neuf depuis la chanson. Les odeurs d'une ville qui s'éveille sont toujours incomparables...
J'abandonne mon vélo pour la journée aux fientes d'oiseaux sous un platane, devant la gare. Dans le train qui m'emmène à mon centre de stage, une vieille dame sortie tout droit d'un film de Frank Capra me sourit bizarrement sous ses dentelles. Je m'amuse à lui inventer une vie aventureuse, ses petits yeux vifs derrière leurs carreaux cachent un secret abominable, elle a une odeur d'arsenic.
Sans transition, je pense fugacement à la nuque enfantine de mon grand fils de quinze ans, penché sur ses cahiers. Un fin duvet blond sur son cou de cygne, une odeur de bébé, encore...s'il m'entendait parler ainsi de lui, mon cher petit homme en devenir!
Je redeviens l' étudiante que je n'ai jamais cessé d'être dans un coin de moi-même, et, durant quelques jours, oh! quelle parenthèse agréable que de se laisser mener par un conférencier, de se remettre dans la peau de l'élève, sentir glisser le stylo sur le papier sans autre effort que celui d'écrire par plaisir. Des kilomètres d'écriture, de notes qu'on ne relira peut-être jamais, mais tant pis, ça ne fait rien, on les prend. Ce qui est pris n'est plus à prendre...
J'écoute le cliquetis de la pièce de monnaie dans la machine à café, l'on refait le monde à la pause en regardant le gobelet tomber avec son impeccable précision et s'emplir de ce maléfique breuvage tant aimé...Ahhh! le café, mon compagnon des bons et des mauvais jours, chaud, fort et musclé comme un docker du port...
J'observe les visages alentours, les sérieux, les raffinés, les tourmentés, les résignés, les insouciants, les goguenards, les timides , les prétentieux, autant d'expressions différentes que de personnes assemblées là, autant de vies , de caractères, d'expériences inédites que j'aimerais connaître, approfondir...et qui s'envoleront vers leur destin dans quelques jours sans avoir livré leurs mystères les plus intrigants...
Oui, des petits bonheurs qui, à leur habitude, confirment mon amour absolu de la vie, et se rassemblent pour ne former qu'un grand Bonheur, celui d'exister, celui de vivre chaque minute comme si elle était précieusement unique.
que voilà un joli texte qui fait du bien...
RépondreSupprimerQui plus est, très bien écrit...
on te sent pleine de dynamisme et de vigueur !
Bien que de naturel positif et optimiste, je ne partage pas ton enthousiasme pour les formations pédagogiques et je rentre très souvent déçu. Elles sont tellement éloignées de notre quotidien. Par contre, on a un bon inspecteur et lorsqu'il vient dans les classes, il a beaucoup de bons conseils dans un esprit toujours constructif. Mais les formations pédagogiques, brr... A bientôt Célestine.
RépondreSupprimerah oui être élève à nouveau, moi aussi j'aime ça!
RépondreSupprimeret observer la vie autour de soi, les arbres, les gens...
belle parenthèse :-)
Merci Adrienne, de trouver la vie belle toi aussi.
RépondreSupprimerPetit Belge, peut-être que mon naturel enjolive une formation que tu trouverais ennuyeuse...Mais je suis ainsi. Il me semble que cette formation là s'appuie sur notre expérience, dont elle n'est pas si éloignée. Mais c'est peut-être une exception...
Alain, tu me fais rosir de plaisir!Oui je ne manque pas de dynamisme, je le puise dans ce goût que j'ai pour toutes les belles choses et les gens intéressants (comme toi).
Je ne sais pas si tout est programmé pour que lorsqu'on lit ton billet, c'est Le piano de la plage d'Henri Pelissier qui passe d'office, mais en ce qui me concerne, c'était le cas et cela accompagnait parfaitement l'humeur de ton matin. Et je me suis rappelée que j'aimais aussi tant la vie malgré le gris de mon ciel pour le moment. Merci de m'avoir rendu le sourire le temps d'un billet :-)
RépondreSupprimerOui, chère Myo, j'ai passé un moment à chercher une musique qui convienne exactement à mon état d'esprit et à mes mots en ailes de papillons. Et je trouve comme toi que ça valait la peine de chercher...
RépondreSupprimer*_* Célestine
Cel, ma chère Cel, profite de tout ce qui t'est donné, on sait que tu en feras bon usage... Et que les têtes blondes ou moins blondes récoltent ensuite le fruit de ces quelques heures de concentration pour eux. bises du Nord gris et maussade mais empli de perspectives...
RépondreSupprimerMerci ma Delphine pour tes mots toujours très émouvants quand ils se rapportent a mes chers élèves pour qui je donne tant mais qui me le rendent bien ... Je t'embrasse .
RépondreSupprimerMoi, je serais resté dans le parc à regarder le ciel, écouter les fientes d'oiseaux et discuter sans fin (refaire le monde, bien entendu) avec celle que j'aurais réussi à faire quitter sa salle de cours...Il fait trop beau pour travailler. Bisous
RépondreSupprimerah bien sûr, si tu viens me chercher à la sortie, je ne retourne plus en cours!
RépondreSupprimerAh Célestine, indécrottable optimiste comme moi, c'est gai de te lire, vivifiant comme le café, comme la ramure des arbres confiturée d'or, et je laisserai les fientes d'oiseau sur ton vélo....;)
RépondreSupprimerOh comme c'est beau et comme je te rejoins dans ta conclusion!
RépondreSupprimerPetit bonheur du jour, ce billet qui se lit avec le sourire ...
RépondreSupprimerProfite de ces petits bonheurs délicieux et aussi de ce temps de répit, d'apprentissage et d'échanges que ce stage va t'apporteravant de replonger dans le tourbillon de la direction...
RépondreSupprimerEt bien sûr que si tu veux, je te donnerai quelques petits "trucs" bien utiles!
Il y a un bug :) Je reçois dans ma boite mail (de mon blog), les coms. qui te sont adressés, j'ai donc eu le mien et celui de Marie-Madeleine ! Je ne sais pas pourquoi et je ne sais pas comment et je ne sais pas jusqu'à quand mais bon, il fallait que je te le dise :) Et la en voulant mettre ce com, j'ai l'impression que je peux gérer les tiens, je n'y toucherai bien sur pas mais ça me fait peur ! Je te jure que je ne sais pas 'hacker'.
RépondreSupprimerIl m'arrive la même chose avec le blog d'Amaury. Mais on ne peut pas y toucher, ne t'inquiète pas. De toutes façons, mes coms ne sont plus modérés. Ce bon vieux blogger n'est pas très au point...
RépondreSupprimerBonne journée, ma petite Hackeuse..
Célestine.
comme ça fait du bien de lire une enseignante qui est ravi ar ce qu'elle vit... à chaque fois que je te lis, je pense à ma grande, qui est enseignante aussi. que de bons moments !
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