Des sourires, partout, tout le temps.
Allez on va laisser de côté les remarques du genre « ce sont des sourires commerciaux ». En partie, certainement, on n’attrape pas les mouches avec du vinaigre. Dans certaines régions de France très touristiques, certains feraient mieux de s'en souvenir...
C’est surtout une philosophie, ici, cette façon de prendre la vie polé polé. Ce qui signifie à peu près dans la vie faut pas s’en faire. Un vieux refrain que mon père chantait souvent. Ou encore le célèbre Hakuna matata. Pourtant il y aurait de quoi s’en faire, car la vie est loin d’être facile pour les habitants.
Je me remémore le trajet entre Nairobi et Amboseli, le premier parc naturel que nous avons visité il y a une semaine.
La route semble être la colonne vertébrale, l’axe de vie. Les maisons s’entassent des deux côtés, hétéroclites, souvent très rudimentaires. On aperçoit des églises catholiques, des mosquées, une université, des écoles privées de filles, des usines, dont certaines semblent désaffectées.
Les écoliers élégants portent l’uniforme britannique des sujets de sa majesté. On les croirait sortis d’Eton ou de Cambridge. Vestige de la colonisation anglaise, de même que la conduite à gauche. Ici on les appelle étudiants de la maternelle à la fac.
A côté d’eux, marchent des femmes en longs boubous colorés, avec cette belle démarche très digne de celles qui portent un bébé sur leur dos ou une amphore sur la tête. L’image a quelque chose de biblique dans ce paysage aride.
On y voit aussi des équipages improbables, deux hommes et deux chèvres sur le même scooter, ou encore un homme portant un canapé sur une moto. Des charrettes emplies jusqu’au ciel de maïs, de bois ou de sac de céréales. Des dépassements hasardeux où l'on se retrouve face à face avec un camion : frissons garantis... Polé polé ! dit le chauffeur.
La route semble être la colonne vertébrale, l’axe de vie. Les maisons s’entassent des deux côtés, hétéroclites, souvent très rudimentaires. On aperçoit des églises catholiques, des mosquées, une université, des écoles privées de filles, des usines, dont certaines semblent désaffectées.
Les écoliers élégants portent l’uniforme britannique des sujets de sa majesté. On les croirait sortis d’Eton ou de Cambridge. Vestige de la colonisation anglaise, de même que la conduite à gauche. Ici on les appelle étudiants de la maternelle à la fac.
A côté d’eux, marchent des femmes en longs boubous colorés, avec cette belle démarche très digne de celles qui portent un bébé sur leur dos ou une amphore sur la tête. L’image a quelque chose de biblique dans ce paysage aride.
On y voit aussi des équipages improbables, deux hommes et deux chèvres sur le même scooter, ou encore un homme portant un canapé sur une moto. Des charrettes emplies jusqu’au ciel de maïs, de bois ou de sac de céréales. Des dépassements hasardeux où l'on se retrouve face à face avec un camion : frissons garantis... Polé polé ! dit le chauffeur.
Bon, ben polé polé, alors... Et on croise les doigts en fermant les yeux. Ouf ! c'est passé.
Les marchands de fruits et légumes empilent les pastèques, les tomates, les concombres, les mangues sur leurs étals, en de savantes pyramides. Certains n’hésitent pas à braver le trafic pour proposer leurs oignons aux automobilistes. Des marchés bondés de monde voisinent avec des camions si vétustes qu’ils semblent sortir tout droit du « Salaire de la Peur ».
Hors des villages, la vie continue, toujours au bord de la route : des bergers mènent leur troupeau de zébus ou de chèvres, armés d’un long bâton. Certains font la sieste, d’autres méditent sous un arbre pour s’abriter du zénith qui commence à cogner dur. Parfois on aperçoit un Masaï avec sa belle tenue rouge sang, et ses bijoux, arpentant le bas côté d’un pas conquérant. Mais le point commun, c’est ce sourire éclatant, comme un trait d’union, un rempart contre la vie dure.
Quand il disparaît des visages, comme caché par un nuage, on voit apparaître alors des tourments et des souffrances, que l'on tait mais qui sont là.
Une fêlure à l'image du Rift, cette profonde faille sismique qui entaille l'Afrique.
à suivre
Merci.
RépondreSupprimerMagnifique texte... merci Celestine 🙏🤩
RépondreSupprimerDépaysement garanti ! On est bien loin de notre civilisation. C'est chaud, c'est coloré, c'est vivant !!
RépondreSupprimerLes Africains sourient du bonheur du peu qu'ils ont et en France le gens sont tristes de ce qu'ils n'ont pas, même si ce n'est pas essentiel.
RépondreSupprimerTi bacio Cara
♥️
SupprimerIls sont tous beaux, mais il est vrai qu'à travers leurs sourires s'entre aperçoit une part de souffrance.
RépondreSupprimerMerci Célestine pour ce dépaysement, et ton texte, tes photos.
bisous
Ah, Maurice Chevalier ! Je me rappelle encore une bonne partie des paroles de la chanson...
RépondreSupprimerÇa me rappelle ma mère qui disait "Vaut mieux rire que pleurer, la grimace est plus belle !"
Merci pour ce partage, je t'embrasse! 😘🐻
RépondreSupprimerLe sourire! Reflet de nos émotions qu’ elles soient joyeuses ou tristes… Mais un vrai sourire peut en effet rallumer la flamme de ce qui anime notre quotidien et donner ainsi l’élan d’aller plus loin. Ultreia e sus eia! Que vos photos sont belles ! merci de nous faire partager cette beauté et vos rencontres au fil de votre voyage.
RépondreSupprimerBrigitte
C'est un régal de te lire Célestine...Tous ces gens magnifiques ont posé simplement ? Bon, le militaire, lui, ne sourit pas....Tes photos sont magnifiques....Quel tristesse que beaucoup de ces gens soient obligés de fuir leur pays à cause de la guerre, de leurs dirigeants, de la pauvreté...Chaque habitant de la planète ne devrait pas être obligé d'être poussé à fuir le pays qu'il adore....Merci et bon voyage....Julie de V..
RépondreSupprimerEt votre sourire à vous ?
RépondreSupprimer~L~
Un billet évidemment dépaysant.
RépondreSupprimerQuant aux sourires et aux visages… c'est très contrasté, là comme ailleurs…
Nous avons tous la même humanité au fond de nous.
Sapés comme jamais, c'est souvent ce qu'ils aiment, montrer et puis comme tu le dis ce beau sourire qui éclaire les visages, qui leur va bien aussi ! ces enf
RépondreSupprimerJe disais, ces enfants sont si attachants malgré les difficultés de la vie, merci pour le dépaysement Célestine
RépondreSupprimerMerci Célestine pour ce beau voyage en mots et en image. Je vais le faire mien ce Pole Pole.....
RépondreSupprimerLes gens ont le sourire, ils sont beaux et travailleurs, malgré le manque de certaines choses que nous avons, nous, en France.
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