Dans la maison de mes parents, ma chambre donne à l'est. Le soleil vient me caresser doucement d'un rayon rêveur et perpendiculaire, chaque matin un poil plus tôt. Jamais je ne fermerais les volets, la maison le sait. Elle garde les paupières ouvertes pour me laisser boire le ciel toute la nuit. Sa porte sait ce qu'ouvrir veut dire. C'est une maison mûrie sous le temps, qui s'est offerte aux pluies de fer, d'encre et de larmes, et a pourtant gardé le sourire.
Enfin, quand je dis mes parents...Ils n'y vivent plus ni l'un ni l'autre. Mon père, du haut de son tapis volant, se penche au balcon des songes pour me regarder accrocher les torchons aux fils de son jardin, dont les laitues sont montées en graines depuis qu'il est parti.
C'est un jardin de vigne et de lierre, qui s'est ridé.
Ma mère écoute encore craquer ses vieux os doucement dans une belle maison rose flanquée d'une tourelle, où elle a retrouvé quatre-vingts ans plus tard, c'est fou, ses amies d'école communale. Juliette et Janine. Les J-J, comme on les appelle. De quoi donner le tournis, cette contraction de l'espace-temps...L'après midi, elles jouent au tric-trac faute de ne plus pouvoir sauter à la corde. Elles jouent à deviner celle qui mourra la première. Ce sont de vieilles petites filles facétieuses, mais elles ne parviennent pas à dérider ma mère.
Bon quand je dis ma chambre...c'était en fait celle de mon père. La plus grande, la plus belle, celle qui possède deux fenêtres, l'une donnant sur les cimes piquetées de lambeaux de neige, l'autre sur le village niché dans ses frissons de brume comme un chat endormi.
J'aime ce moment matinal. J'apprends à aimer être seule. Immobile sous ce soleil qui s'égoutte, je laisse venir des milliers de souvenirs, herbes folles, filins de pacotille entre mon passé et moi, dans la maison tapie sur son avril radieux.
Les doigts des pluies sur les vitres. Les touffes de menthe bleue envahissant les jardinières. Le tilleul qui pleurait du miel. On faisait du patin à roulettes, l'été, sous les yeux des lampadaires où tournoyaient les papillons.
Mon père fumait un cigare assis sur son fauteuil d'où il observait les aigles à la jumelle. Et les voitures miniatures en bas, sur la route de Nice pomponnée de mimosas.
Je m'ébroue : les affaires courantes m'attendent, il me faut courir plus vite qu'elles. Relever la boîte aux lettres. Lire des poèmes. Ramasser le linge. Piquer le coeur des pommes de terre pour vérifier qu'elles sont bien cuites. Me sentir vivante.
¸¸.•*¨*• ☆
Musique: l'Adieu, Ernesto Cortazar
c'est un très beau texte, Célestine, qui dit bien le côté double des souvenirs...
RépondreSupprimerbises
Et toi tu dis bien quelque chose que chacun éprouve : les sentiments sont toujours ambivalents...
SupprimerBisous madame
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Magnifique de poésie, de douceur.
RépondreSupprimerJe ne pourrais pas en dire autant de la maison de mes parents... maison de ville (avec un jardin quand même).
Par contre la petite maison très modeste de bord de mer de mes grands-parents.... Ah celle-ci ! un jour peut être je vous raconterai ses bruits, ses lumières, ses parfums... ou pas !
Comment ça, « ou pas » ?
SupprimerJ'espère bien que tu nous raconteras, dans un de tes beaux billets pleins d'émotion dont tu as le secret...
Bisous ma Suzame
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Joli texte... tendres souvenirs... (j'adore ton nouveau dessin!)Bises
RépondreSupprimerJ'ai expérimenté le vert Céladon...
SupprimerJ'adore !
Merci manou
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Comment ne pas aimer pareille douceur dans l 'évocation par petites touches d'aquarelle.....le texte est beau et se marie si bien avec musique et images qui se complètent.
RépondreSupprimerBien sûr pour moi ce n'est pas l'adieu d'Ernesto, mais bien plutot la decouverte de ce ieu tant habité encore par tes parents dans leurs activités ordinaires...
Mais la vidéo illustre par exemple tes doigts de pluie et ce que j'imagine de tes années en ces lieux .Ces lieux que j'aime de plus en plus parce qu'ils me parlent de toi.......
Bises émues
J'aime que tu parles d'aquarelle, tu vas faire plaisir à Chinou qui dit toujours que j'écris comme on peint...
SupprimerApprendre à dire adieu, c'est ce que je fais depuis des mois, alors ne t'inquiète pas, ce n'est pas triste. J'ai mis mon père sur un tapis volant, et il regarde ces lieux que j'arpente avec amour. Il est content de voir que je vais mieux.
Merci pour cette émotion, Pétrus
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Le présent, dans la maison silencieuse,
RépondreSupprimerpour revivre un peu les bruits du passé....
Comme j'aime ce beau texte, Merci
Le jardin ici à un petit air japonisant : les sommets enneigés, les arbres en fleurs et un ciel lumineux.
J'offre ce spectacle à ton imagination.
Nicmo
Mon imagination s'emballe : je les vois tes belles montagnes qui se parent de neige devant les cerisiers en fleurs...
SupprimerDe quoi écrire un bel haïku
Merci Nicmo
bisous
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Pourquoi a-t-on toujours ce besoin vital de faire corps avec notre passé familial, Céleste ?
RépondreSupprimerC'est beau ce que tu écrit, si imagé... : la maison "aux paupières ouverte, qui te laisse boire le ciel toute la nuit"... ton papa qui te regarde de son là-haut, serein.... et toi dans sa chambre aux souvenirs bariolée d'odeurs, de présence, caressée de lumière, tu as appris la solitude peuplée de tes amours... et ça c'est vraiment bien...ta maman dans sa nouvelle maison rose partagée avec ses amies d'enfance retrouvées.... que tu continues d'accompagner....
Merci de me réveiller en si belle douceur !
Bisou.
"paupières ouvertes"....pardon !
SupprimerAh...Den, bien sûr que l'on a un besoin de vital de comprendre notre passé familial...Puisqu'on en est, quelque part, la résultante.
SupprimerLa poésie coule toute seule de ma plume quand je suis en phase d'émotion (c'est à dire assez souvent)
Et cette musique était très émouvante pour moi.
Merci de t'être réveillée de si jolie manière grâce à mon texte.
¸¸.•*¨*• ☆
Bien sûr je voulais te l'entendre dire et si bien l'écrire... ! construites grâce à, ou bien, avec notre lourd passé familial.... nous le savons bien, nous en portons la mémoire..... merci Céleste...
SupprimerBisou de presque bonne nuit.
Den
Travailler pour que cette mémoire soit un sac contenant un parachute de soie et non un lourd fardeau, de vieilles pierres, voilà l'enjeu...
SupprimerBisous de bonne nuit
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...y parvenir enfin...
Supprimerbisou du grand matin.
Je prends tes bisous comme un cadeau du matin
Supprimer🌸🌸🌸
Comme je regarde toujours à côté de ce qu'on me montre et que j'écoute toujours autre chose que ce qu'on me dit, je regardais attentivement la photo.
RépondreSupprimerJ'ai lu, bien entendu ta note et ce qui m'a le plus fait sourire ce sont ces grand' mères qui jouent à "qui c'est qui mourra la première".
Mais une chose m'a frappé sur la photo.
Outre le fait que la meuf a un beau dos (de Mauroy ?) elle est contre le mur.
Il y a quelque chose d'étrange qui fait que, quand le lit est contre un mur, les femmes se retrouvent souvent contre le mur.
Je me demande si ce n'est pas pour que les mecs puissent se lever et préparer le café.
Sinon, c'est plutôt idiot parce que les nanas ont très souvent besoin de se lever la nuit pour aller pisser...
Je penche donc pour cette affaire de préparation de café.
Tu s l'air de bien connaître les femmes, cher Goût...
SupprimerJe ne lutterai pas contre tes arguments qui semblent statistiques.
Je n'ai pas connu assez d'hommes (bien que j'en aie connu un certain nombre) pour me faire une idée précise de leurs habitudes cafétesques et/ou urinaires...
Mais présentement, je dors seule et je m'étale, mur ou pas mur...
Tu m'expliques « beau dos de Mauroy » ?
¸¸.•*¨*• ☆
"beau dos de Mauroy" est probablement un des plus mauvais calembours que j'ai jamais commis.
SupprimerIl y a, près de l'Opéra, la rue Godot de Mauroy, qui relie la rue des Mathurins au boulevard des Capucines.
Ah merci d'avoir éclairé ma loupiote !
SupprimerJ'ai eu beau le tourner dans tous les sens, je n'aurais jamais trouvé.
Quelle lacune impardonnable de ma part! Quand je vois sur wikipétruc que Desproges et Stendhal y ont habité !
Et que le nom de Godot aurait inspiré Beckett pour son best-seller...
Merci pour avoir agrandi ma culture, cher parisien de coeur. :-)
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Beau beau beau... mais c'est toujours la maison de tes parents puisque c'est ainsi que tu as fait sa connaissance, de cette maison. Et tu sais bien qu'elle a gardé leurs traces multiples un peu partout, choisissant elle-même son album de souvenirs : le bruit d'un pied sur une certaine marche, le son d'une chanson dans la cuisine, le toucher d'un doigt ici ou là...
RépondreSupprimerBaci sorellita
Si tu savais ce que cette maison a gardé de traces...
SupprimerDes générations de cris d'enfants et de pleurs d'adultes...
J'en avais parlé ICI
Baci sorellita
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Dans la maison de son enfance, on ne peut que convoquer les souvenirs, les bons et les moins bons.
RépondreSupprimerTa mère a de la chance d'avoir encore des copines d'enfance, jouer à qui mourra la première, c'est conjurer le sort.
Ma mère a beaucoup de chance, pour énormément de choses...Mais elle ne s'en aperçoit pas, et c'est ce qui est terrible...
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Je crains parfois que ce ne soit le lot des femmes seules - veuves, divorcées, je ne sais pas... Peut-être pas tant qu'on a une vie professionnelle, certaines par contre s'en tirent admirablement (ou semblent s'en tirer...) Mais j'en ai quand même connu beaucoup d'insatisfaites ou d'anxieuses, devant cette "liberté" soudaine...
SupprimerSans doute. Mais ma mère a toujours été incapable de gratitude pour ce que la vie lui a donné.Je ne l'ai jamais entendue se réjouir de l'instant présent, toujours à regretter des choses du passé, ou à avoir peur de l'avenir...
SupprimerSa maladie, je pense, a fait qu'elle s'est enfermée dans ses démons...
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Comme je comprends cette jolie page empreinte d'amour et de nostalgie...
RépondreSupprimerChez nous, point de maison de famille où faire revivre les souvenirs orphelins de tendresse et d'amour. La mer et le ciel les ont emportés...
Merci pour ton beau partage.
Comment dois-je comprendre ta belle phrase ?
SupprimerLa mer et les ciel les ont emportés ? veux-tu dire que tu habitais dans un pays lointain ?
Ou q'un tsunami a dévasté ta maison d'enfance ?
Bisous belle amie
¸¸.•*¨*• ☆
Oui, j'ai habité en Australie dans mon enfance. Si tu avais vu la joie de mon père quand, il y a quelques mois à peine, nous lui avons fait voir cette maison grâce à Google Earth. A présent, papa navigue quelque part dans le ciel...
SupprimerIl doit rencontrer le mien sur son tapis volant...
Supprimermerci pour ton explication eMmA
J'avais peur de quelque chose de plus dramatique.
¸¸.•*¨*• ☆
Prends grand soin de toi ma belle. Ne laisse surtout pas la nostalgie envahir ton coeur et ne crois surtout pas que tu as grandi. On ne grandit jamais. Il arrive parfois qu'on le croit. Tu es pour moi tous les âges : l'âge du bébé qu'on apporta un jour ici pour le faire voir à ses grands-parents, l'âge de la petite fille en vacances, l'âge de la jeune fille que guettaient ses amoureux adolescents, celui de la jeune femme qui, à son tour, apporta ici ses enfants. L'âge de celle qui revint dire au revoir à celui qui avait fini ses jours sur terre en prenant grand soin de moi.
RépondreSupprimerLorsque le matin le soleil te réveille en douceur je suis là, je suis là le soir que tu écris tard dans la nuit tes belles histoires, je suis là quand tu rêves. Un jour à mon tour je disparaîtrai de ce monde car le temps détruit aussi les murs. Mais mon âme de maison ira rejoindre toutes celles qui m'ont précédée ici.
Écris, lis, chante, ris, mange et bois, vis, retrouve tes amis, laisse le rêve envahir ta vie, laisse-toi rattraper par ceux qui t'aiment. Ils sont nombreux...
Merci chère maison, pour cette belle déclaration.
Supprimerje crois quand même que j'ai grandi un peu, même si je ne t'égalerai jamais en âge...je n'oublie pas que tu as été bâtie par mon grand-père, il y a très longtemps...
j'espère que mes enfants et mes petits enfants auront la joie de te connaître encore longtemps.
Ne disparais pas trop vite...
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Profitons au maximum de la vie, car comme le disais Omar Khayyâm “Sois heureux un instant. Cet instant c'est ta vie.....”
RépondreSupprimer'est une très belle citation, et combien je la trouve juste !
SupprimerMerci Miss
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Piquer le cœur des patates ! Et celui d'un amant ou deux, éphémères guerriers de passage qui ne font qu'effleurer l'âme d'une Lysistrata de Provence...
RépondreSupprimerHeureusement, tu n'es pas une patate ! ;-)
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Je ne sais que te dire tant chacun de tes mots est beau dans son enveloppe de poésie et d'amour... bisous ma très belle
RépondreSupprimerTon enthousiasme me suffit, Brizou
SupprimerTu es trop mignonne
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Quel bonheur ce doit être de pouvoir retrouver la maison de son enfance, ses senteurs, ses sensations, ses souvenirs... Quelle source de jouvence, de régénération et de rêveries... Pour peu j'en deviendrais nostalgique, mais alors d'une nostalgie de quelque chose que je n'ai pas connu, que je ne connais pas... Un regret, quoi...
RépondreSupprimerPareil... je suis une ex parisienne qui vit en Bretagne. Pas de maison d'enfance, un appartement HLM et plus de point d'attache depuis la mort de Maman. C'est ainsi!
Supprimer@Dorian G
SupprimerC'est un bonheur, mais c'est aussi une souffrance.
J'essaie de voir le bon côté des choses, comme tu le sais.
Mais ce n'est pas facile tous les jours de se heurter aux fantômes du passé, qui rôdent partout dans la maison...
¸¸.•*¨*• ☆
@Brizou
Supprimerje pensais que tu étais une Bretonne pure souche !
C'est beau de revenir ainsi sur les lieux "habités", les mots du cœur sont des balises, douces vacances et belles découvertes céleste Célestine, à tout bientôt. brigitte
RépondreSupprimerC'est joli ce que tu dis ma Plume : les mots du coeur sont des balises...
SupprimerMerci
¸¸.•*¨*• ☆
j'aime bien tes "affaires courantes" Célestine
RépondreSupprimerJ'avoue que les poèmes sont plutôt une récréation dans mon programme de déclarations d'impôts, tris de papiers, rendez-vous médicaux et autres joyeusetés pour lesquelles ma mère a besoin que je l'aide...
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
"Nul ne guérit de son enfance".
RépondreSupprimerM'enfin, Jean Ferrat ? Ce n'est pas une maladie, non plus !
Tout au plus un sparadrap haddockien auquel il faut s'habituer ! ;-)
Ce sparadrap haddockien est proprement délicieux, mon oncle.
SupprimerEt c'est tellement vrai ! On ne se débarrasse pas facilement de ses failles d'enfance...
¸¸.•*¨*• ☆
Tu la racontes bien, cette maison d'enfance... Et j'aime beaucoup l'idée du lit juste sous la fenêtre, pas pratique, à sa place je me cognerais la tête une fois sur deux à la fenêtre, mais si poétique...
RépondreSupprimerLa dernière fois que j'ai vu ma mère, il y a 15 jours, elle était exactement ça "une vieille petite fille facétieuse", elle s'amusait à draguer le fils de sa copine, pour lui demander de la sortir de là, en pouffant de rire. D'accord, elle veut toujours sortir, mais elle a retrouvé son sens de l'humour. J'ai adoré la voir ainsi, et j'espère que la tienne aussi se déridera, même si ce n'est que passager, c'est bon de les voir rire...
Je crains que ma mère ne se déride jamais plus, désormais...
SupprimerSon angoisse de mourir lui ôte tout sens de l'humour et c'est bien dommage...
Je me réjouis pour ta mère.
Quant au lit sous la fenêtre, depuis quand le mot « pratique » s'accorde-t-il avec le mot « poétique » ?... ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
Quelle belle photo, quel beau texte qui me fait un peu penser à un petit livre de Françoise Héritier "le sel de la vie"......
RépondreSupprimerC'est trop d'honneur que tu me fais de me comparer à cette grande dame !
SupprimerMerci petite miss
¸¸.•*¨*• ☆
Amicales pensées et gros bisours pour toi ma belle ♥
RépondreSupprimer♥︎
SupprimerSuperbe.
RépondreSupprimerBleck
Touchée !
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Elle a raison La Maison. La nostalgie, cette "douleur du retour", est une maladie qui peut entraîner sur un fleuve de mélancolie aussi puissante que vaine avant même qu'on ait eu le temps de dire ouf... Ouf! Tu vis. Tu sens que tu vis.
RépondreSupprimerBisous vivaces
Toupie étourdie que je suis, j'ai oublié de louer la délicate poésie de tes mots, qui ruissellent comme autant de grains de raisin noir éparpillés sur une portée, espressivo, con affetto ♥
SupprimerJe vis oui, de tous mes pores.
SupprimerJ'atteins désormais la quintessence de mon existence: le moment où la vie se rétrécit comme peau de chagrin.
Alors plus de place pour les choses qui prennent du temps, de l'énergie, et n'apporte rien en échange...
baci e grazie per la musica
¸¸.•*¨*• ☆
Toi une toupie étourdie ? tsss...♥︎
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Tu me ramènes à ma propre enfance. Ma maison était petite et vieille, juste un nid de bois au creux d'une immense vallée... d'un vert ensoleillé à mes yeux d'enfant. kéa
RépondreSupprimerTa phrase pour la décrire est magnifique: beaucoup de poésie dans ce « nid de bois » et ce « vert ensoleillé »
Supprimerj'aime !
merci kéa
ce texte me va droit au cœur... quel bonheur en effet d'être accueillie le matin au réveil par de doux rayons de soleil... un court instant j'étais dans ma chambre d'enfance...
RépondreSupprimeret puis quelle joie de se sentir vivant(e)!
merci pour ce texte teinté d'une belle reconnaissance au père, à la mère, à la Vie.
bises sur ton cœur.
La gratitude est un sentiment très positif qui m'anime souvent, quand je me fais la liste silencieuse de toues les chances et de tous les bonheurs que j'ai, chère Linda.
SupprimerEt je dois dire que ce blog en fait partie, avec toutes ces belles rencontres qu'ils m'a permises depuis si longtemps...
Merci de tout coeur
¸¸.•*¨*• ☆
Que de douceur, de finesse et d'amour dans tes mots Célestine pour raconter la maison du bonheur de tes parents et ton retour avec tous tes souvenirs. Je suis très touchée.
RépondreSupprimerBisous ♥
Cela ne m'étonne pas que tu sois touchée, tu as une telle sensibilité, chère denise, et tu sais si bien attacher ta vison aux choses superbes de la nature. Tu comprends donc pourquoi un simple rayon de soleil peut me mettre en joie...
SupprimerBisous belle rêveuse
¸¸.•*¨*• ☆
dans la maison de notre enfance se logent mille souvenirs
RépondreSupprimerDeux jolis octosyllabes pour dire le vrai !
SupprimerMerci Marie
¸¸.•*¨*• ☆
Je ne sais pas si tu connais cette chanson de Mouloudji " Faut vivre ".
RépondreSupprimerhttps://youtu.be/PPwzRAIJWfQ
L'orchestration est un peu datée mais ton texte m'y fait penser.
Splendide texte que je ne connaissais pas.
SupprimerMerci Berthoise
Il y a peut être 150 millions de galaxies
contenant chacune 120, 150 millions d'étoiles...
À des centaines de milliers d'années lumières...
Il y a des centaines d'autres galaxies
contenant encore des milliards d'étoiles...
Poussière dans un Sahara d'étoiles...
malgré les grands yeux du néant
c'est pour mieux nous manger enfant
et les silences et les boucans...
faut vivre
bien qu'aveugles sur fond de nuit
entre les gouffres infinis
des milliards d'étoiles qui rient...
faut vivre...
malgré qu'on soit pas toujours beau
et que l'on ait plus ses seize ans
et sur l'espoir un chèque en blanc
faut vivre...
malgré le cœur qui perd le nord
au vent d'amour qui souffle encore
et qui parfois encore nous grise
faut vivre...
malgré qu'on ait pas de génie
n'est pas Rimbaud qui peu pardi
et qu'on se cherche un alibi
malgré tous nos morts en goguette
qui errent dans les rues de nos têtes
faut vivre...
malgré qu'on soit brave et salaud
qu'on est des complexes à gogo
et qu'on les aime c'est ça le pire
faut vivre...
malgré l'idéal du jeune temps
qui c'est usé au nerf du temps
et par d'autre repris en chantant
faut vivre...
malgré qu'en s'tournant vers l'passé
on est effrayé de s'avouer
qu'on a tout de même un peu changé
faut vivre...
malgré qu'on soit du même voyage
qu'on vive en fou, qu'on vive en sage
tout finira dans un naufrage
faut vivre...
malgré qu'au ciel de nos poitrines
en nous sentinelle endormie
dans un bruit d'usine gémit
le cœur aveugle qui funambule
sur le fil du présent qui fuit
faut vivre...
malgré qu'en nous un enfant mort
parfois si peu sourit encore
comme un vieux rêve qui agonise
faut vivre...
malgré qu'on soit dans l'engrenage
des notaires et des héritages
ou le cœur s'écœure et s'enlise
faut vivre...
malgré qu'on fasse de l'humour noir
sur l'amour qui nous en fera voir
jusqu'à ce qu'il nous dise au revoir
faut vivre...
malgré qu'à tous les horizons
comme un point d'interrogation
la mort nous regarde d'un œil ivre
faut vivre...
malgré tous nos serments d'amour
tous nos mensonges jour après jour
et bien que l'on ait qu'une vie
une seule pour l'éternité
malgré qu'on la sache ratée....
Faut vivre...
Tes souvenirs sont extrêmement vivants et le resteront aussi longtemps que toi. Sens toi vivante pour faire durer les souvenirs et la maison!
RépondreSupprimerBises,
Mo
Tout est dit, ma jardinière dans ces trois mots : « Sens-toi vivante »
SupprimerOh oui, si tu savais à quel point je me sens vivre, depuis que la mort me frôle sans cesse...
Comme tu te sens vivante parmi tes fleurs, moi c'est en décrivant le monde en poésie et en musique.
Je t'embrasse
¸¸.•*¨*• ☆
c'est beau, tendre et déchirant. de même qu'ils restituent le soir la chaleur du soleil dont ils se sont imprégnés, les murs bien sur ont absorbé l’amour, les rires et les larmes de ceux qui sont passés là. "Tu n’es plus là, ma mère... En ta vieille maison
RépondreSupprimerje respire ton âme, avec un lent frisson"(P Lebesgue que je t'a déjà cité)
L'âme des maisons...c'est tellement ineffable.
Supprimerj'avais parlé de la mienne ainsi:
L'été, la maison se pelotonne tel un gros chat au soleil, happant la fraîcheur tutélaire des arbres, dans le concert assourdissant des cigales amoureuses de la chaleur.
Je l'aime, cette maison. Elle regorge de souvenirs.
Les murs sont des éponges. Si vous les pressez, il en sort un jus sucré de cris joyeux, de lait grenadine, de bobos qu'on soigne avec une « poupée et de la pommade de bisous » ...Bon, de quelques vomis aussi, rien n'est parfait...
La maison est un havre, un port d'attache.
Merci pour ta belle contribution, emma
¸¸.•*¨*• ☆
Il y a dans les souvenirs quelque chose d'indéfinissablement douloureux et ce billet me serre le coeur. Sans doute parce que j'y projette ma propre difficulté à vivre sans, à avoir définitivement quitté l'enfance brusquement, à près de 60 ans tout de même ;-)
RépondreSupprimerJ'ai mis un an et demi à pouvoir parler de mon père comme cela, sans pleurer comme une fontaine à chaque phrase...
SupprimerJe te comprends. Cette sortie de l'enfance, je suis en plein dedans.
Elle est douloureuse mais libératrice, quelque part...
Et puis tu sais bien qu'on réussira à être vieilles sans être adultes, comme dit le grand jacques. nous avons ce talent ^^
Kisses my sister of heart
¸¸.•*¨*• ☆
Coucou frangine. Rien de tels que de se sentir vivante au milieu de ces beaux souvenirs d'enfance que tu racontes avec tant de tendresse. Ton Papa doit te regarder du haut de son nuage avec bonheur car tu retranscris à merveille les parfums du temps passé. Et espérons que Maman se déride quand même un peu avec ses copines malicieuses. Bises alpines et merci pour ton beau texte empreint d'une douce nostalgie.
RépondreSupprimerLes souvenirs reviennent toujours en force quand je suis dans cette maison. Depuis 1972, il s'en est passé des choses, tu imagines.
SupprimerSi tu veux la voir, elle est ICI.
J'avais écrit ce billet avant la mort de mon père, au moment où il a commencé à tomber malade...c'était un peu prémonitoire sans doute...
Bisous chère frangine des montagnes.
¸¸.•*¨*• ☆
J'ai lu ta première phrase « Dans la maison de mes parents, ma chambre donne à l'est.» comme « Longtemps, je me suis couché de bonne heure » ; mais j'ai pu me tromper.
RépondreSupprimerJuste dire que tu as l'art d'inviter à te lire.
À ce moment, je retourne en haut de l'écran copier ta phrase d'introduction, puis redescendant doucement, je lis quelques commentaires et tes réponses et, à un moment, tu proposes de relire le billet sur la maison. Et, sur qui tombé-je ? Marcel Proust qui traînait déjà par là. Étonnant ! Non ? aurait dit Desproges.
Ta lecture attentive de mon texte, et puis des commentaires et même des liens que je mets dans mes commentaires, et puis ta remarque sur mon incipit et sur l'ombre de Marcel, et ta référence au grand Desproges comme tu le sais une pointure qui compte chez moi...Tout cela me ravit comme tu ne peux l'imaginer...
SupprimerSans doute parce que je sens en toi comme une sorte de lecteur idéal.
Et à l'heure où la lecture devient cette chose sujette à tant de controverses, ça fait du bien.
Merci
¸¸.•*¨*• ☆
A découvrir, à lire ce beau texte empreint d'émotion,d'un peu de nostalgie, je ressens que tu aimes ta maison, tes racines. Tu as investi les lieux avec sérénité, un apaisement, enfin. La chambre de ton papa, c'est la tienne, maintenant, elle t’accueille. Cela se ressent aux travers de tes mots qui sourient...
RépondreSupprimerDans le silence matutinal, tu savoures, tu te savoures. C'est agréable.
Un texte qui me fait penser aux "lettres de mon moulin", l'installation. Vague souvenir pas complétement oublié.
Les vieilles battisses ont la mémoire qu'on leurs laisse en les quittant et que l'on retrouve en s'y pausant. Les maisons sont vivantes de l'âme de leurs occupants et par une étrange alchimie, s'accroche à la nôtre. A plus forte raison quand il s'agit de maison de famille.
Tout comme ma maison actuelle, elle avait un passé qui me plaisait, un présent dont personne ne voulait. Quasiment au premier coup d’œil, je sus que j'étais fait pour elle, ou elle pour moi. Un peu isolé, en ville, sur un grand terrain, mon futur jardin. Sa situation sur une colline, dominant toute la plaine et offrant un beau point de vue, m'a tout de suite séduit. Sa structure en bois, certes un peu abimé par le manque d'entretien ne me poserait aucun problème de rénovation. Son futur serait le mien, celui de mes enfants, de la famille. En vrai Auvergnat, j'ai marchandé son prix. J'aimais y inviter mes parents chaque année, mon père aimait cet endroit.
Je l'ai rénové, je l'ai agrandi par une nouvelle construction, j'y travaille encore...
Elle est chargée de nouveaux souvenirs.
J'aime aussi y gouter le silence, avant qu'elle ne s'éveille à la vie de tous les jours.
J'aime beaucoup la façon dont tu parles de cette maison, on y ressent beaucoup d'amour et de respect pour ses vieilles pierres.
SupprimerLes maisons sont un peu des êtres à part entière. Avec leur caractère, leur passé, leur avenir.
Je t'imagine avoir construit de tes mains cette belle maison pour y loger une belle famille, et j'en éprouve pour toi une grande joie.
C'est comme apprendre d'un ami qu'il va bien, qu'il est heureux.
Et je suis heureuse de te procurer l'occasion de l'écrire, car on sent que cela te fait plaisir.
Mon souhait, serait de la visiter un jour...
Bisous célestes de la nuit
¸¸.•*¨*• ☆
Merci Célestine, de m'avoir offert l'occasion de parler de ma maison. C'est vrai, j'ai beaucoup de plaisir à en parler. Je pourrais même être intarissable sur le sujet. Décrire chaque opération que j'ai réalisée avec cette phrase de mon père qui résonnait dans ma tête :" pas besoin d'être ingénieur, pour être ingénieux" ! Et pour certaines opérations délicates ou périlleuses, il m'a fallu faire preuve d'ingéniosité... J'en suis fier, d'autant plus que j'y suis arrivé seul, ou presque, sans même l'aide d'une banque. Mais là, c'est mon côté "auvergnat".
SupprimerDu coup, cela me rappelle un souvenir:
Pendant la construction, alors que j'allais récupérer mon fils à l'école, la maîtresse m'interpelle: "Ah monsieur Xoulec, je voulais vous voir !
Figurez-vous que votre fils a été incapable de nous dire qu'elle est votre métier ?
Il nous a parlé de maçon, couvreur, plâtrier, électricien ?
Vous faites quoi au juste ?"
-C'est normal ! je suis tout cela à la fois...
C'est sur le "incapable" que j'ai tiqué.
La visiter un jour... pourquoi pas, un jour, quand l'idée aura mûri...
Il est vrai que la phrase: « Votre fils a été incapable... » est toujours assez difficile à entendre par un père ou une mère... la psychologie n'étouffe pas toujours la profession...c'est un peu comme chez les médecins. Il en est de délicats, et d'autres... bref passons...
SupprimerJ'apprends avec bonheur que tu sais faire plein de choses différentes de par toi-même.
Elle doit vraiment être très réussie cette maison..
Bisous nocturnes
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Elle est pas mal... J'aime dire qu'elle abrite bien des intempéries.
SupprimerModeste va !
Supprimer¸¸.•*¨*• 🦋
:)
Supprimer^_^
SupprimerBonjour Célestine,
RépondreSupprimerJe ne connais pas ce que tu décris si joliment, cette maison de famille en qui se chosifierait notre jeunesse, notre histoire, un gré pan de notre vie.
Est-ce pour ça que je me sens parfois balayé par le vent du temps ? Faute d'avoir un point d'ancrage ou plonger des racines ?
Mais ce que tu écris est bien joli.
Bises.
C'est un thème qui me titille souvent...les points d'ancrage, et les nomades du coeur et de la vie, qui n'en ont pas...
SupprimerPour ma part, j'ai la chance d'en avoir plusieurs, celui-là, bien sûr, et puis ma maison personnelle, et celle où je vais parfois l'été me ressourcer entre fées, sur ma colline.
Je n'en suis pas moins une voyageuse qui aime partir. Mais sans doute que pour aimer partir, il faut avoir un port où revenir. Sinon on est dans l'errance.
mais balayé par le vent du temps ? On peut l'être même quand on a un point d'attache, je pense... ;-)
Merci pour ton compliment qui me touche Aldor
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Votre poésie des choses est unique et réjouissante.
RépondreSupprimerJe ne me lasse pas de contempler ce texte, en harmonie totale avec la musique, et la photo...
Merci, délicieuse, d'enluminer mes jours, matin après matin.
~L~
Merci Cher tendre ami, tellement indulgent avec moi...
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Mon père du haut de son tapis volant se penche au balcon des songes... rien que pour cette phrase je ne regrette pas d'être passée te lire. Je sais qu'à chaque visite, que le texte soit gai ou triste, pesant ou léger, un petit coin de poésie m'attend... pour mon plus grand plaisir ... Merci Célestine!
RépondreSupprimerBisous émus
Tu mets le doigt sur mon fondamental le plus important.
SupprimerIl y en a qui disent que tout est politique...Moi je dis: tout est poésie.
Prenez un mot, Prenez-en deux
Faites les cuire comme des œufs
Prenez un petit bout de sens
Puis un grand bout d’innocence
Faites chauffer à petit feu.
Au petit feu de la technique
Versez la sauce énigmatique
Saupoudrez et mettez les voiles
Où voulez-vous en venir ?
À écrire
Vraiment ? À écrire ?
Raymond Queneau
Bisous belle conteuse
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Et tu as bien raison... Merci pour cette petite poésie, j'aime beaucoup Queneau et son inoubliable Zazie dans le métro mais aussi d'autres romans comme Pierrot mon ami et ses poésies. Mais je ne connaissais pas celle-ci.
Supprimerbisous tendre poétesse!
Je croyais qu'il était très connu cet art poétique de Queneau !
SupprimerTant mieux. Je suis contente qu'il te plaise.
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Ah ces matins soleil dans la maison d'enfance ! la retrouver, c'est retrouver les sons, les couleurs, les odeurs qui glissent sous les portes; et le jardin aux vignes folles, aux herbes sauvageonnes mais aux airs de tendresse,comme appels d'un ailleurs, ce chant doux et léger qui berce comme au temps de l'enfance.
RépondreSupprimerBien sûr j'ai adoré, cet attachement qui nous guide toujours vers le même chemin.
Merci Célestine
La poésie te connaît, chère Balaline, toi qui écris de si belles choses du bout de ta plume.
SupprimerAh...ces choses qui glissent sous la porte, que d'émotion...et comme c'est joliment dit.
Un attachement qui nous guide vers nos racines, mais chaque jour parfumé d'un peu de renouveau.
Bises
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Tant que la nostalgie donne envie d'écrire, et fait écrire, ce n'est peut-être pas si grave? Docteur? D'autant qu'en effet, les déclarations d'impôt, le cadastre, les chasses qui coulent, les batteries d'ordi qui s'usent et les machines à laver qui renoncent à essorer sont là pour nous ramener au présent... Personnellement, j'aime bien quand la nostalgie fait écrire et retrouver le goût et les parfums du temps perdu, qui n'est jamais tout à fait perdu, ce sont, comme tu le dis, des fondamenteaux dans lesquels on puise. Et après tout, on ne puise pas que dans cela...
RépondreSupprimerJe puis surtout dans mes ressentis à l'instant présent...et parfois ces ressentis s'accompagnent de nostalgie, forcément.
SupprimerLes affaires de mon père sont encore ici ou là dans la maison, et je ne peux m'empêcher d'entendre sa voix résonner dans la cuisine quand il épluchait les fameuses patates...
Merci pour ce joli commentaire sur l'écriture, notre moteur commun ici, à tous ceux qui passent sur ces pages.
Bisous célestes
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La maison de notre enfance a une âme qu'il est cruel de devoir abandonner. Partir du nid est une douleur quand on sait que le nid va être détruit, bouleversé, lâché à d'autres mains. Même si c'est la vie, ou la mort, qui le veut.
RépondreSupprimerAlors forcément, quand l'existence vous donne l’opportunité d'avoir votre propre territoire, vous en faites un nid avec l'espoir qu'il le soit toujours pour vos enfants... comme un refuge ultime où ils aimeront venir se retrouver, se ressourcer.
Ma maison d'enfance me manque...
"C'est dans le cœur de notre maison, à l’abri de ses volets en bois, que j'ai délaissé mes doux moments d’enfance.
Ils viennent à présent, heurter la fenêtre de ma mémoire. Il me faut l’ouvrir. Il me faut jeter un œil dehors, dans le jardin. Ce matin, ce sont les plus jolis qui me sourient avec un petit salut jovial, un clin d’œil accroché à une cagoule en laine, multicolore, tricotée par toi Maman.
De grandes aiguilles, celles du temps égaré, au bout de tes mains.
Photos usées, rêves sépia. Bruits feutrés, rires estompés.
Nous. Trois frères, un même regard, une même envie, un même avenir.
Puis le temps nous bouscule, nous roule dans le sable pour mieux nous séparer et fracasser notre innocence.
Depuis, un long vide. Un long silence. J’ai laissé grandir en moi la faiblesse de l’oubli. Hier n’était pas mien. Avant, il n’y avait rien. J'ai construit mon refuge dans la négation en renonçant à cette poche d’Amour. J’ai renié ces souvenirs-là. Ils se sont dilués, délavés, avec la force du temps qui gomme tout ce qui s’éloigne. J’ai mis de côté nos pleurs, nos gros chagrins, nos malheurs. J’ai négligé les sourires, la complicité qui les faisait rire. Dégoutés, ils ne sont pas revenus. Je vivais autre chose. Difficilement, des heures floues que de rares clichés ravivent ont survécu. Ces heures, collées dans des remous interdits, me sont étrangères. Ai-je vécu auparavant ? Quelle est cette magie peinte, feinte, rayonnante ? Tout s’est tu au fond de mon cœur. J’y ai laissé s’endormir mon insouciance.
Mon enfance auraient porté des larmes ?
A cette époque, je ne sais plus si mes yeux étaient fermés, si mes yeux étaient ouverts… alors des larmes… Mais je subodorais déjà le funeste stratagème de la vie qui allait tout me voler.
Dans mon cœur, en dépit de tout, survivent une foultitude d’exquis petits moments que rien ne fera jamais pourrir, surtout pas mon âge :
La maison, ses volets en bois, notre chambre, ses lumières...
Le soir et cette heure chaude pour trouver le sommeil.
Le regard de Maman, le regard de Papa… dans notre maison aux volets en bois…"
Bises lovées dans me mémoire.
Je te remercie, Etienne, pour ce très beau texte, que tu pourrais publier sur ton blog, tellement il a davantage la forme d'un billet que d'un commentaire.
SupprimerC'est très émouvant de lire de quelle manière tu dévides l'écheveau de tes souvenirs, l'un entraînant l'autre, dans une ronde de saveurs, d'odeurs, d'images, de bruits, qui sollicitent tous les sens.
J'aime énormément ce texte, décidément.
Tu réalises que tes bribes d'enfance te reviennent en bloc pour former une sorte de pâte compacte, qui a du sens.
Je te souhaite de continuer à renouer le fil de tes racines.
De tout coeur
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Ce texte est juste une merveille
RépondreSupprimerMerci, Célestine, c'est vraiment ravissant.
Bises
Angela
Merci Angela, tu es trop mignonne
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Je reviendrai commenter, ce soir je suis out.
RépondreSupprimerTi bacio Cara
Ouh la la caro mio, ça ne te ressemble pas, mon noctambule préféré... j'espère qu'il n'y a rien de rave.
SupprimerOu alors tu as fait des folies de ton corps, ce n'est pas raisonnable !
buona notte !
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Rien de grave mieux que de rave... lol !
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
coucou Céleste. Non non je ne fais pas la gueule mais très occupé à divers projets. Promis je ne t'oublie pas, ni toi ni les autres blogueurs
RépondreSupprimerTu as gagné un caramel mou pour avoir posé un commentaire à chiffres ronds.
SupprimerMais je sais bien que tu avais une bonne raison de ne plus venir...
Bisous célestes et joyeux
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hello Célestine
RépondreSupprimerce billet est vraiment bien écrit
cette phrase par exemple:
"C'est un jardin de vigne et de lierre, qui s'est ridé."
Merci Coumarine.
SupprimerC'est le ressenti que j'ai, en regardant le jardin de mon père, un peu à l'abandon.
J'aimerais m'en occuper, mais ça demande une présence à plein temps...
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Quel joli récit, Célestine, tout plein de douceur et de poésie. Et cette musique... Ce billet me touche, beaucoup.
RépondreSupprimerMille doux bisous, ma belle.
J'aime beaucoup Ernesto Cortazar...
SupprimerC'est doux.
C'est agréable.
Bisous et merci belle d'âme
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Je vais rester avare de mes mots tant cet ordi de secours me contrarie avec son clavier foireux.
RépondreSupprimerC'est magnifique de pouvoir ainsi faire une retour aux sources Dans une maison encore toute chaude de tes souvenirs de jeunesse.
Ti bacio Cara
Quand est-ce que tu t'achètes un nouvel ordi ? ;-)
Supprimergrazie caro mio per il apprezzamento
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Il est en train de se faire greffer un disque dur tout beau tout neuf. Ma seule interrogation étant de savoir s'ils vont pouvoir me récupérer le contenu de l'ancien. Je le saurai mercredi, juste avant de rejoindre mes pénates.
SupprimerTi abbraccio
Serait-ce donc ce soir que tu récupères ton bel ordi tout rechappé ?
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆