Revoilà les plumes d'Asphodèle qui nous propose cette semaine le thème de l' Innocence
Blancheur – doute – débauche –
enfance – pureté – accuser – angélique – temps – diablotin – naïveté – mensonge
– fredonner – fastueux – flaque.
***
11 petits mots seulement, alors pour compenser, j'ai écrit deux textes. (c'est mon côté légèrement bipolaire...) A vous de choisir votre préféré!
C’est un de ces matins poisseux
où l’air lui-même est devenu un vibrato de saxophone, et fredonne sans permission quelque vieux blues élancinant.
On s’accuse, accoudé au zinc, à la lueur des néons fades, d’être passé, depuis l’enfance, comme à côté de la vraie vie. D'avoir semé son innocence comme on perd un trousseau de clefs. La blancheur des doutes de
l’aube fait vaciller les certitudes de la moite nuit citadine. C’est le temps où les compagnons de débauches et d'infortune, ruissellent dans la flaque
humide de leurs mensonges adultérins,
ni vertueux ni trop fastueux dans leurs
cravates ramollies de pauvres diablotins en
goguette… C’est l’heure où la naïveté si angélique des statues devient obscène, sous le jet blasphématoire des
poivrots qui pissent leurs excès de bière sur leur pureté de marbre gris.
***
Dans la vitrine de Bergougnoux, fin pâtissier de son état, on a les yeux de l' enfance, quand on prend le temps de rêver devant de fastueux équilibres d’orgeat et de sucre candi. L’œil en salivant se pâme devant la débauche de crème dont la blancheur et la pureté feraient pâlir d'envie la neige. Dans une flaque de gelée de groseilles et de mirabelles, de petits diablotins s’ébattent avec leurs cornes d' angélique. Pas de doute, ce pâtissier, cette crème de pâtissier, ne peut être accusé de triche : aucun mensonge dans les pralines, tout est vrai dans le chocolat, dans ces paysages fondants, faits de génoises et de coulis d’une adorable naïveté : tout sa boutique fredonne, une mélodie délicieuse dans le cœur de tous les gourmands. Cœur de guimauve, évidemment !
Ahhh, passer chez Bergougnoux au petit matin blême pour poser un couvercle sur les excès de la nuit, après avoir rendu quelques hommages aux statues de marbre gris, et constater, un peu groggy, que notre horloge interne est restée coincée sur hier....
RépondreSupprimerBachips
Ca sent le vécu! Pour ma part, je n'aurais pas pu manger des sucreries après une nuit blanche...plutôt une bonne soupe a l'oignon...
SupprimerCe serait plutôt du fantasmé, car je n'ai jamais réussi à me saouler. Je n'ai d'ailleurs aucun mérite particulier, je suis malade avant. Mais ça n'empêchait pas les nuits blanches pour autant, avec une dimension un peu particulière en restant lucide....
SupprimerBaci
C'est vrai que moi non plus je n'ai jamais été ivre, a part de lumière, de vent, de sable, de musique ou d'amour...en revanche, je suis très souvent " pompette" ce qui n'est pas du tout la même chose qu'être saoule. Juste de quoi faire briller mes yeux et me rendre légèrement euphorique. Ça, j'aime!
SupprimerPour que tes yeux brillent davantage, il faut y mettre des étoiles...:-)
SupprimerBuono compleanno e baci
Une petite étoile suffit a faire briller mes yeux...
SupprimerMaintenant il est temps que je les ferme...
Molto baci e grazie mille
Les sucreries, un bon moyen de lutter contre le blues des matins blêmes... sauf en cas d'indigestion, bien sûr, auquel cas on retrouve un teint blême. :~)
RépondreSupprimerBravo, encore un exercice d'écriture sous contrainte brillamment exécuté !
Merci cher TB j'aime ce genre d'exercice c'est comme assouplir les phalanges de mon cerveau avant de faire mes gammes...
SupprimerJe dirais que j'ai une tendance à préférer le premier, mais alors le deuxième.... coquine !! Tu m'as ouvert l'appétit !!! :D
RépondreSupprimerTrès réussis ces deux textes :)
Bonne journée Célestine, bises :D
Belle journée a toi, chère Laure! Je dois dire que j'ai moi même une préférence toute littéraire pour mon premier texte, peut être parce qu'il me correspondait davantage à l'instant où je l'ai écrit...
SupprimerQu'il est terrible le bruit de la petite madeleine que l'on écrase le matin sur un comptoir d'étain.
RépondreSupprimerIl est terrible ce bruit quand il résonne dans la tête...
-EH ! M'sieur Proust, allez faire vos cochonneries ailleurs !
Quel est donc, des deux textes, celui qui évoque en toi un souvenir aussi fort que la chère petite madeleine?
SupprimerJe te pose la question mais j'ai ma petite idée...
s
Supprimertrop tard... je suis demasque !
Une préférence pour le deuxième, plus léger
RépondreSupprimerLéger, léger, en calories, je ne suis pas sûre!
SupprimerJe prends aussi le Bergougnoux..... belle journée avec bises
RépondreSupprimerGourmand, va!
SupprimerJe préfère le premier pour les réalités qu'il véhicule mais je me pourlèche du deuxième, il est là notre goût pour la vie, dans ces instants de convoitise (au bon sens du terme^^) avant de nous délecter des bonnes choses !!!
RépondreSupprimerOui, la convoitise n'est pas toujours un défaut...c'est ce qui nous a animés en traversant les halles Bocuse, l'autre jour...
SupprimerC'est ce qui allume des petites lumières dans les yeux des gourmands de tout âge...
aaahhh la naïveté des coulis ;-)
RépondreSupprimerC'est vrai que c'est d'une naïveté confondante, un coulis...ça s'étale sans pudeur, en ne sachant pas que ça va être dévoré tout cru tout cuit jusqu'à la dernière goutte que l'on suce du bout du doigt dans le plat...
SupprimerJe choisis le premier texte, sans vraiment hésiter. Il y a là quelque chose d'à la fois glauque et lumineux qui me rappelle les Alcools d'Apollinaire et l'Extérieur Nuit de Lavilliers. Et en plus, je ne connais pas Bergougnoux, mais je connais Gloton qui n'est pas mal non plus... ;)
RépondreSupprimerBernard
Arf! Juste au cas où,
SupprimerExtérieur Nuit, c'est ici http://www.youtube.com/watch?v=JZIEGuTuXZk
Gloton, c'est ici http://www.gloton-creation.com/
Bernard
La chanson de Lavilliers m'a ramenée quelques années en arrière! Et le pâtissier a l'air bien sympathique. Aussi sympathique que mon Bergougnoux imaginaire...
SupprimerLes cravates ramollies ...j' rigole ...
RépondreSupprimerLe gâteau betrgougnouesque : je bave !
Ton commentaire: je kiffe grave!
SupprimerBon week-end Célestine.
RépondreSupprimerMerci petit belge!
Supprimerj'aime le premier moi..............bises
RépondreSupprimerTu fais bien de parler de " moi" car ce sont évidemment deux textes émanant de mon cerveau...coupe en deux.des émanations de ma personnalité a deux faces.romantique et désespérée, claire et mystérieuse a la fois...
SupprimerJ'ai un faible pour ton premier texte, moi, tu me connais, amateur de (hard) blues !!
RépondreSupprimerIl y a du John Lee Hooker de Baby please don't go et du Brel d'Amsterdam dans tes mots...
"I woke up this morning,
my Babe was gone..."
And so on ...
J'aime bien te lire dans ce genre là, avec ou sans mots imposés !! :)
Je laisserai désormais plus souvent mon côté sombre, moi qui suis la clarté personnifiée!
SupprimerRien que pour vous être agréable cher ami.
Et puis quelqu'un qui invente le style hard blues, c'est quand même pas rien!
Pour moi, l'inventeur du hard blues était Jimi Hendrix, mais Jimmy (ça s'écrit pas pareil!!) Page est grandiose aussi quand il reprend, avec Led Zep : "I can't quit you baby" (non, il n'y a pas de message personnel !! ;) )
SupprimerJe me rends compte que ça ne me vaut rien d'écrire des commentaires de retour de fête...j'ai juste écrit le contraire de ce que je voulais dire
SupprimerJe voulais dire que je laisserais ÉMERGER plus souvent mon côté sombre
Pas de message personnel dis-tu? Oh, je suis déçue...
En lisant trop vite j'ai fait un amalgame rassure-moi ils n'ont pas pisser dans la crème !
RépondreSupprimerJe préfère le premier bien entendu. :-)
Il ne vaudrait mieux pas pour la réputation de Bergougnoux...
SupprimerBon alors, moi, sans hésitation, le deuxième, comme tu peux l'imaginer :-).
RépondreSupprimerEt d'ailleurs, quelques bougies plantées dans la guimauve s'imposent. Alors mon petit chou à la crème, les 60 minutes qui restent vont passer comme un éclair au chocolat et je n'aurai pas le temps de t'écrire mille feuilles. A toi qui baignes dans le nougat, je souhaite un merveilleux anniversaire , entourée en vrai ou en virtuel de toutes tes pommes d'amour. Et que ton coeur soit comme un fondant au chocolat... :-)
Ben voui, c'est mon nanni versaire, merci d'y avoir pensé ma très chère alors que j'ai lamentablement zappé le tien...quel jolie gourmandise tu as composée en mon honneur!
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SupprimerAh ? C'est votre anni !
Un vœu d'espoir qui en trois mots dit tout : Many happy returns !
Joli voeu...pour un jour mi-fugue, mi-raison...
SupprimerCélestine, tu aimes bien souffler le chaud et le froid, avoir des hauts et des bas !
RépondreSupprimerBélier du 14 ou du 13 ?
Alors, je comprends mieux ! Tu vas encore te/me poser des questions ! Je poursuis seule mon raisonnement, ma 2e fille est un Bélier du 11. Je vous retrouve !
Pour ma part, je pose tes bougies sur un Saint-Honoré, tout blanc de chantilly où des petits choux dorés de caramel se cachent, repus de crème anglaise. C'est pour moi le Roi des gâteaux ! Je serais prête à tout pour un tel face à face !
Ca swingue sweet dans tes textes cette semaine Célestine. Serais-tu toi aussi sous influence dans ta lecture des Harmoniques du beau Marc Martiniani ?
Heureux Anniversaire
Et que l'année qui passera te soit douce et légère.
Bisous d'O.
Merci Soene pour ce long commentaire . Je ne savais pas que Marcus Malte s'appelait en réalité comme ça.belier du 14 avril je suis, comme dans la chanson de Renaud et romane Serda " anais Nin " et qui commence par ces mots: " Paris, 14 avril"
SupprimerJ'ai lu " intérieur nord" de Marcus, j'ai beaucoup aimé. J'attaquerai le prochain pendant les vacances.
Bonne journée avec ce temps merveilleux....
Je t'embrasse
Superbe Célestine.J'aime les deux,le poisseux,le crémeux.Et tu sais que quand ça "bluese" un peu je ne suis jamais loin.C'est un privilège de te lire régulièrement.
RépondreSupprimerQuand j'ai l'esprit bluesy, les mots sortent tous seul
SupprimerMerci de ton passage, j'apprécie énormément.
Deux beaux textes. J'adore la dernière phrase du Matin blême...
RépondreSupprimerMerci Oncle Dan. J'aime écouter la musicalité des mots avant de les assembler , comme dit Marcus Malte, l'auteur que j'ai découvert récemment.Et ma dernière phrase sonne bien, tu as raison. Heureuse qu'elle te plaise.
SupprimerEt bien ! Deux textes pour le prix d'un ! Je les aime tous les deux (tout aussi bien écrits), le premier pour l'ambiance qui s'en dégage, le deuxième pour la gourmandise.
RépondreSupprimerTu es quelqu'un de légèrement bipolaire, comme moi? LOL
SupprimerBon anniversaire, chère Célestine.
RépondreSupprimerMerci ma Berthoise.
SupprimerJe n'aime pas trop les anniversaires...Fêter le temps qui s'enfuit ne me paraît pas très logique.Mais bon, c'est l'occasion de faire la fête, ne boudons pas notre plaisir...
Tes deux textes Célestine sont d'une "pureté" "angélique" qui nous ramènent aux "temps" "fastueux" de notre "enfance" de "diablotin". Sans "doute" notre insouciance qui "accusait" un manque de sagesse était marquée par notre "naïveté" dans nos agissements loufoques et nos coeurs alors teints de "blancheurs", battaient aussi pour nos petits amours précoces. Je me rappellerais toujours, ce cancre d'un autre clan du quartier qui colportait des "mensonges" à notre égard: Il sont des casseurs, ils n'ont pas de moralité, ce sont des enfants de la "débauche"!
RépondreSupprimerPour toute réponse on lui chantait: Flic et "flac(que)"dans l'eau qui claque!
Et jusqu'à ce jour, je continue à "fredonner"...
Merci Célestine pour cet engouement que tu nous instilles pour le plaisir des mots!
A propos Célestine, vous êtes deux à qui je souhaite un joyeux anniversaire aujourd'hui: Toi et mon dernier fils Nassim!
SupprimerBon anniversaire à ce grand garçon! (enfin, je dis grand, je ne sais pas quel âge il a mais quand on fête son anniversaire, on grandit d'un coup)
SupprimerEt merci pour tes phrases élogieuses sur mes petits écrits.
SupprimerMais dis donc, tu aurais pu participer aux plumes, tu es doué!
La semaine prochaine, tu t'inscris ok?
Ok, si ce n'est pas trop compliqué!
SupprimerNon ce n'est pas compliqué:
SupprimerLundi avant 20 heures, tu vas proposer un mot chez asphodèle, sur le thème qu'elle aura choisi.(tu le proposes dans un commentaire)
Lundi soir, tu récupères la liste de tous les mots proposés.
Tu as jusqu'à vendredi soir 20 heures pour écrire ton texte, et ensuite envoyer ton lien à lisa.maratier@yahoo.fr
Le samedi matin tu publies ton texte sur ton blog, et ensuite on vient le voir!
Bisous
bravo Célestine,
RépondreSupprimerde pouvoir passer de ce monde glauque quand certains pissent sur le marbre gris
et de nous ouvrir l'appétit quand les coulis glissent sur toutes ces gourmandises
Merci Pathcath!
SupprimerEuh et si on n'arrive pas à préférer un texte ? les deux nous plongent tout de suite dans l'ambiance .... deux réussites ;-)
RépondreSupprimerRien ne t'oblige a choisir, chère Valentyne...merci de ton enthousiasme...
Supprimerc'est justement parce qu'il existent des jets blasphématoires des poivrots qui pissent leurs excès de bière sur leur pureté de marbre gris., que Bergougnoux a créé ces multitudes de petits réconforts sucrés, doux et légers à l'âme
RépondreSupprimerBen voui...tout à fait.
Supprimerla vie est faite de grisaille et de douceurs...
Il faut trouver le juste équilibre. Pas facile!
La gourmande qui est en moi préfère la pâtisserie aux matins blêmes! :-)
RépondreSupprimerMoi je suis une gourmande avec des états d'âmes...C'est pas incompatible, puisque l'un permet de compenser l'autre!
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