26 décembre 2011
Ce ne sont que des mots
(Attention, scène d'une violence inouïe, âmes sensibles s'abstenir!)
Je repense à la scène du film "les Petits Mouchoirs" où un personnage un peu zen, un peu mystique raconte l'histoire de ce type qui met du riz dans deux pots différents et qui, sur l'un des pots, écrit "je t'aime", et sur l'autre "je te hais". Et il parle gentiment au premier riz, qui se conserve correctement. A l'autre, il profère des insultes et celui-là finit par moisir. Alors, on voit Eric, (voir ci-dessus) l'un des personnages du film, mettre la leçon en pratique et sortir un chapelet de gros mots à son pot de riz, et on est plié en huit, car la scène est désopilante.
Mais au-delà de l'exagération comique, il n'en reste pas moins que les mots ont sur nous un grand pouvoir. Nous sommes tous un peu des grains de riz, à certains égards...Les mots peuvent nous faire et nous défaire, et s'ils constituent l'essentiel de nous mêmes, en nous permettant d'exprimer nos ressentis, nos pensées, notre humanité, il nous faut aussi apprendre à nous en méfier , à les tenir à distance et à nous détacher d'eux quand ils sont cause de souffrance ou de malaise.
Prenez un enfant en échec en mathématiques. "Chuis nul en problèmes!"dit-il. Il a une bonne bouille cet enfant. Il dit juste qu'il est nul en problèmes.
Dites-lui: "nous allons faire un problème" et il se met à transpirer, et trembler de la peur de ne pas y arriver. Et il abandonne au bout de trois minutes.
Dites "nous allons résoudre une énigme" et ça va tout de suite mieux...ses yeux se remettent à briller, on va y arriver. Pas besoin d'être un expert en PNL* pour comprendre cela. Le mot énigme contient du plaisir, il est associé à un exercice agréable, une sorte de jeu, alors que le mot problème...vous avouerez qu'il n'est pas très excitant!
En face d'un personnage "important", comment ne pas perdre tous ses moyens et se sentir tout petit...comme disait ma grand-mère, "patron, proviseur, préfet, inspecteur, tous ces puissants qui nous écrasent, que valent leurs titres? ce ne sont que des mots: imagine-les donc sur le trône en train de faire leur grosse commission!" Effectivement, c'est imparable. Elle ne se laissait pas impressionner, ma mémée!
Pourquoi je vous dis tout ça, moi? Ah oui...c'est que ce soir, deux jours après tout le monde, nous allons fêter Noël avec les enfants, nous offrir quelques cadeaux et manger du foie gras. Parce que nous sommes arrangeants, nous, et pas du tout à cheval sur les dates. Quelle importance, ce ne sont que des conventions, finalement, je dirai même plus, ce ne sont que des mots...
*PNL: Programmation Neuro Linguistique
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billevesées,
j'adore mon métier,
petite philosophie du matin
35 commentaires:
Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.
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Depuis que mes fils partagent les Noël entre nous et leurs belles familles je suis aussi une habituée du réveillon décalé.
RépondreSupprimerJoyeux réveillons à vous tous.
Entre ton coucher et mon lever on pourrait assurer une permanence 24h/24 toi et moi :-D
Je ne m'attendais pas à discuter PNL au lendemain de Noël dans la blogo !!
RépondreSupprimerAvec le temps qui passe, certains arrivent à relativiser les conventions (les mots en sont une!), ça doit s'appeler la "sagesse" ...
Dans les stages de comm que j'anime, la partie où l'on joue avec les mots est une de celles que je préfère ...
Je te souhaite de passer d'excellents moments avec les personnes que tu aimes ...
ah chez moi aussi la fête n'a lieu qu'aujourd'hui :-)
RépondreSupprimertu as raison pour les mots
et pour les enfants
mais faut que je te laisse j'ai encore une table à déblayer ;-)
bonne journée, bonnes vacances!
En voici une réflexion intéressante ! que je partage tout à fait.
RépondreSupprimerQuant à fêter Noël un autre jour que le fameux jour, je trouve ça très bien.
Le poids des conventions est parfois si lourd à porter.
Alors je te souhaite un très joyeux Noël Célestine
J'ai commencé dans le syndicaliste, comme délégué, très jeune, en sortant de l'armée. Dans une usine sidérurgique de 4 salariés, pour la plupart en 3/8. Je n'étais pas éligible à mes premières élections, car je n'avais pas 1 an de présence, mais le syndicat CGT m'a désigné comme : délégué syndical. Il y avait pour le secteur ouvrier, 20 titulaires et 20 suppléants.
RépondreSupprimerTout de suite, un vieux militant m'a dit:" si un ingénieur ou le PDG t'intimide, fermes les yeux et déshabilles le....Tu verras, à poil, c'est un homme comme toi." par la suite, j'ai été secrétaire du syndicat et du CE. Au bout de 10 ans, j'ai pris mon compte, car j'étais sur les rotules. je ne comprends pas comment on peut rester des années à ces postes sans être usé, physiquement....mais je suis resté militant politique, encore aujourd'hui.
Belle journée avec bises.
Chère Célestine,
RépondreSupprimerC'est vrai que les mots peuvent élever, donner la force, mais aussi défaire, anéantir. L'éducateur doit avoir conscience de ses paroles, à chaque instant, clarifier leur sens, les mesurer, anticiper leurs effets, en fonction de chaque enfant, qui aura une résonnance différente. Mais l'intention qui supporte les mots me semble encore plus déterminante (aspect emphatique, émotionnel, tout le non-dit du non-verbal ....)
Je te souhaite de belles retrouvailles avec les tiens
Je t'embrasse
Chic, moi qui suis en retard, je peux encore souhaiter ici un heureux Noël !
RépondreSupprimerEt puis je n'ai pas vu ce film, ça donne envie. :)
Oui les mots que l'on emploie sont importants, aussi les mots pour parler de soi: si on se dénigre, on finit par y croire...
RépondreSupprimerJe te souhaite une belle fête avec les tiens, pleine de belles et bonnes choses ;-))
Alors, joyeux Noël... Célestine arrangeante et ... au coeur intelligent :-)
RépondreSupprimerSi les mots n'étaient que des mots, on en ferait pas tant d'histoires !
RépondreSupprimerBonjour Céléstine
RépondreSupprimerJe comprends bien le sens de ce billet mais je crois que c'est un peu plus compliqué que ça. S'il suffisait de changer seulement de mots ça se saurait ;-)
Cela dit c'est effectivement un premier pas vers le positivisme, l'encouragement, et il est important de le faire.
Mais... quand le mal est fait, qu'un enfant à peur, et plus encore quand l'adulte qu'il est devenu garde ces peurs, ce n'est pas en "mentalisant" qu'il s'en sortira. Parce que le viscéral est plus fort que l'intellect en situation de stress. Imaginer une personne qui impressionne en situation délicate, c'est bon quand on est tranquille, pas quand la peur est là.
Il faudra un long, très long et patient travail pour sortir d'automatismes et de conditionnement puissamment ancrés dans la représentation de soi ou du monde.
Raison de plus pour faire attention aux mots qu'on emploie...
Tes billets aussi ne sont que des mots, mais quels mots !!!
RépondreSupprimerl'important est de se retrouver en ces temps de fetes..alors avant , le jour j ou apres...on est vivant et ensemble...alors le calendrier..maintenant mots petites phrases ou regards parfois destabilisants ou meme blessant on peut aussi se dire que c'est de la jalousie mal placée...alors PROFITONS!!de ce temps ou nous sommes ensembles..
RépondreSupprimerbonnes fetes Cel!
CHATAIGNERAIE tu as raison, seuls comptent les bons moments...et nous en passâmes d'excellents!
RépondreSupprimerWALRUS J'aime les mots et ils me le rendent bien...ce doit être pour ça!
PIERRE Mon billet n'allait pas au fond des choses,c'était juste léger, un peu trop peut-être pour le sujet choisi...Je sais que les mots entendus dans l'enfance peuvent anéantir un être et que seul un travail de longue haleine peut permettre de s'en détacher et de guérir. Mon exemple d'enfant peut te faire supposer que j'ai une approche trop superficielle du problème, mais je t'assure que non. Cela dit, décider de changer de mots, c'est le déclencheur qui permet la prise de conscience dudit problème, non? Et le travail passe de toutes façons par une mise en mots, donc une intellectualisation des émotions.
Mais bon, je te remercie pour ton éclairage, et je vais aller faire un tour sur ton blog.
CEDRIC Pourtant ce ne sont que des assemblages de signes...Mais quelle puissance dans le langage!
RépondreSupprimerAu fait, petit retour en arrière, tu me crois vraiment capable de te mettre une paire de gifles?
TEBERLI Bienvenue je ne crois pas t'avoir déjà vue chez moi...Je t'ai rajoutée à mon totem. Merci de ton commentaire.
COUMARINE C'est pourquoi je crois aux mots positifs comme baume, pour panser les plaies faites par d'autres maux...♥
PASTELLE si tu en as l'occasion, regarde ce film. Il parle au cœur, il fait rire, il fait pleurer il fait chanter, il est plaisant et bien joué. j'adore!
RépondreSupprimerZENONDELLE voila, c'est exactement cela que je voulais dire. Merci de me saisir si bien...je t'embrasse moi aussi, tu m'es précieuse.
PATRIARCH merci pour cette tranche de vie. Quel beau commentaire! Ta vie de syndicaliste t'a permis d'arriver jusqu'ici avec une grande sagesse, une grande facilité d'expression et toujours la "niaque"...Les jeunes feraient bien de s'en inspirer, je les trouve mous du genou depuis quelques années. Ça ne m'étonne pas que tu aies été choisi pour représenter tes camarades. Tu as toutes les qualités requises.Et ton "vieux" syndicaliste devait avoir connu ma grand-mère! Bises militantes.
SUZAME j'ai toujours été anticonformiste, j'aime bien sortir des sentiers battus, et pourtant j'enseigne à mes élèves le respect de l'autorité.La respecter, certes, mais de manière éclairée, dans la liberté, mais ne pas en accepter les abus, voila toute la difficulté: apprendre à être adulte sans devenir un mouton...
RépondreSupprimerSe libérer du poids des conventions...
ADRIENNE bonne fête alors, moi je ne vais pas tarder à aller préparer mon fastueux repas!
ANTIBLUES tu m'invites à l'un de tes stages?
CATHERINE oui tu as raison, il n'en manque pas beaucoup! Mon dieu: comment fais-tu pour te lever à 5h50? (tu dois te poser la même question: comment fait-elle pour se coucher à deux heures du mat?) c'est ce que j'adore dans la vie:
la DI-VER-SI-TE!!!
Mais où sont elles (ils) les instits qui savent parler aux minots ? Perso je n'en ai point connu ! Résultat des générations de cancres comme ma pomme ];-D
RépondreSupprimerCéléstine, tout à fait d'accord : on passe par les mots, donc l'intellect, pour agir sur le registre émotionnel. C'est efficace mais ça demande du temps et de la persévérance :o)
RépondreSupprimerparoles, paroles et paroles, rien que des mots. Je ne suis pourtant pas fana de Dalida.
RépondreSupprimerBonne fête en famille.
Je suis venue en passant par chez Adrienne, je crois ;-)
RépondreSupprimerOn féait de beaux voyages et de belles rencontres sur le Net, parfois... c'est comme les mots : il faut être vigilant, mais on y trouve son compte !
Mais non évidemment ! ;-) Quoi que... ;-)
RépondreSupprimerLes mots ? Rien n'est plus puissant que ceux qui viennent de soi, ils nous déterminent.
Les mots des autres seront toujours plus légers que ceux qu'on porte en soi, et qui nous font agir.
Les mots qu'on a en soi ont déjà la puissance des actes qu'ils nous font accomplir...
(Même une paire de gifles venant de toi serait douce ! ;-) )
Nous aussi on attend... Les deux filles seront là ensemble demain en fin d'après midi alors les cadeaux qui sont déjà au pied du sapin attendent, attendent attendent.... Vivement demain. Il y en a 3 avec mon prénom dessus!!!!
RépondreSupprimerPas grave qu'on soit le 27...c'est noël quand même! Alors joyeux noël à tous.
subtile réflexion Célestine
RépondreSupprimerVeillons toujours à mettre en mots l'essentiel et de temps à autre braver le calendrier , faire , agir au gré des envies
Je te souhaite de tous moments avec les tiens
Bises pour toi
Des mots, toujours des mots. L'essentiel est de choisir ceux qui font plaisir, pas les méchancetés. Non conformiste pour les dates, et pourquoi pas. En 2012 l'année commence le 1er janvier comme d'habitude. Je te souhaite dès maintenant tout le bonheur du monde.
RépondreSupprimerElle était pleine de bon sens ta mémée:-)!
RépondreSupprimerEt ta réflexion sur l'importance des mots me semblent très fondée!
L'an prochain nous aussi nous fêterons peut-être Noël avec un ou deux jours de retard! Mais quelle importance après tout!
Ah ! La magie des mots !…
RépondreSupprimerAvant j'ai été un Zandicapé ! ça vous avait un petit côté tonique ! On pouvait vaincre le Zandicap !
maintenant je suis « une personne à mobilité réduite », ça vous a son petit côté désespérant qui fleure bon l'aide sociale… et je trouve que j'ai l'air d'un con ! ( Pardon l'air d'un non-comprenant...)
Avant, on partait en vacances dans une « familiale », maintenant On roule en "monospace"… Sûrement un truc pour les familles ... monoparentales…
Quant aux célibataires : c'est terminé ! Ce ne sont plus que des « solos »…
À moins qu'un technocrate nous ponde le concept de la "famille monoparentale sans enfants"…
Fin de mon monologue.
Ce que tu dis est très vrai pour le choix des mots. Encore plus pour les mots d'amour.
RépondreSupprimerPar contre j'ai trouvé les petits mouchoirs creux et simplement divertissant.
MIND THE GAP je n'ai pas dit que c'était un chef d'Oeuvre...M%ais il m'a fait rire et pleurer, c'est ce que j'aime dans un film...
RépondreSupprimerALAIN tu es mûr pour la ceinture noire de "pédagol" le langage abscons de l'éducation nationale...
MAMMILOU tes petits enfants diront cela de toi plus tard, sois en persuadée!
HENRI oui, essentiel et tellement plus agréable: faire en sorte que les mots soient des diamants et pas des crapauds qui sortent de notre bouche.
JEANNE le calendrier n'est pas forcément un ennemi à braver...il nous accompagne aussi doucement et sûrement en posant des jalons...il s'agit de ne pas en être esclave, c'est tout.
PIERRE Merci d'être revenu ajouter ces précisions...
PETITS BONHEURS va voir chez Coumarine, elle célèbre un hymne aux petits bonheurs!J'espère que Noël fut bon pour toi.
CEDRIC J'aime tes pensées, elles secouent le cocotier de mon intelligence et me font poser un œil neuf sur les choses...
TEBERLI je prends cela comme un compliment, 'en est un n'est-ce pas?
BERTHOISE J'adore cette chanson, elle me donnait des frissons quand j'étais jeune, je ne suis pourtant pas plus fan que toi de Dalida... Alain Delon, peut-être?
ANDIAMO ah, si tu avais été dans ma classe...la face du monde en aurait été changée?
J'ai beaucoup aimé ce film, mais il m'a aussi beaucoup remué. Cela fait du bien de temps en temps de se faire bousculer !
RépondreSupprimerJe fais extrêmement attentive aux mots que j'utilise avec mon fils, les mots sont parfois des fers rouges qui vous marquent, vous brûlent ou vous envolent. Mon père pouvait être brutal avec les mots et j'en ai souvent souffert et cela m'a inhibé dans certains domaines.
RépondreSupprimerEt j'ai bien ri en lisant la remarque de ta grand-mère , la mienne disait pareil. Moi je pense que les gens vraiment intelligents sont aimables , qu'importe le titre. Un professeur de médecine arrogant est pour moi un imbécile et je passe à la case suivante.....
MISS ZEN je parlerai dans un prochain billet d'une de mes découvertes de Noël, qui devrait intéresser les lecteurs comme toi, soucieux de s'améliorer au quotidien...mais chut! en attendant, joyeuse fin d'année, et merci pour ton passage ici.
RépondreSupprimerZOE oui, c'est d'ailleurs la recette du succès de certains films commerciaux: ils parlent plus aux tripes qu'au cerveau...joyeuse fin d'année à toi aussi.
Joli billet leger sur ce sujet.
RépondreSupprimerPierre, je "bosse" - certaisn s'allonge , moi j'estime que je travaille - depuis quatre ans pour des MOTS , des actes aussi . Je ne sais lesquels ont le plus d'impact.
Ce ne sont que des mots mais il faut admettre mais tu sais très bien les manier... J'avais beaucoup aimé la scène qui sert de pilier à ton propos. Hilarante certes mais tellement vraie.
RépondreSupprimerCoincoins prétendants ;-)
Merci mon canard...
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