Je voudrais écrire l’ineffable. Je suis comme un peintre qui veut saisir sur sa toile une odeur, un désir, un élan, toutes les choses vitales et évidentes, mais inaccessibles .
J'aime l'ineffable. La vie en est pleine, pour peu que l'on y prenne garde.
Cette joue , ce velouté avec laquelle joue le soleil à contre-jour, dans l'or du soir.
Le dessin brillant du trajet d'un escargot sur la vitre, qu'il a laissé, dérisoire trace de lui-même, allégorie de nos perpétuelles prétentions d'importance.
Un pétale de rose qui tombe sans bruit, comme au ralenti, brisant d'un coup la belle ordonnance d'un bouquet que l'on croyait éternel.
Un pétale de rose qui tombe sans bruit, comme au ralenti, brisant d'un coup la belle ordonnance d'un bouquet que l'on croyait éternel.
Éternel...Éternité...Sentiment d'éternité.
Tiens, oui, ce sentiment d'éternité, si fugace, qui nous serre la gorge. Car inextricablement mêlé à notre sentiment de finitude. On regarde un arbre,centenaire, en contre-plongée, splendide frondaison, on se sent grand et petit, éphémère et immortel à la fois. On se demande: "Et si demain ?..." Demain...Notre voix se casse à l'énoncé de cette simple question. Vertige existentiel.
La crinière au vent d'un cheval de Camargue, trois notes de guitare et mon esprit bat la campagne. Un homme. Il est beau. Il pleure. Sa grande carcasse de muscles est pliée de chagrin. Les larmes d'un homme. Indicible émotion.
Ce parfum de vétiver s'entête à me poursuivre. Images subliminales. Battements de paupières. Gorgées de thé à la menthe. Yeux en amandes. Ciel d'orage.
Je voudrais écrire l'ineffable.Mais il ne fait que me frôler, et j'ai à peine le temps de l'effleurer qu'il s'est changé en fumée.
L'ineffable est comme l'eau : on croit la saisir au creux des mains, mais le temps de la porter à la bouche, elle a filé entre les doigts...
RépondreSupprimerMais frôler l'ineffable, c'est déjà une chance ! Pas donnée à tout le monde... Je dirais que par nature même, il se traque mais ne se laisse jamais attrapé...
RépondreSupprimerAs tu vu le film "Poetry" ?
Tu y es. Tu as dit l'ineffable.
RépondreSupprimerC'est un très beau texte.
Ecrire l'inneffable. Voir Dieu. Comme les hébreux le pensaient seul la mort pourrait suivre.
RépondreSupprimerSurtout oubliez de mourir. Sage résolution.
Bonne journée.
sans doute ne sait-il pas s'écrire.
RépondreSupprimerC'est très beau.
Bonne journée.
Très beau texte.... tu viens de d'atteindre ce que tu cherchais...
RépondreSupprimerbelle journée.
Et si, justement, il nous fallait renoncer à ce vouloir-là ?
RépondreSupprimerL'ineffable s'éteint dès qu'on cherche à le posséder.
C'est comme Dieu…
C'est comme l'antinomie entre croire et voir…
Pourvu que l'ineffable continue à nous échapper
c'est le grand bien que nous pouvons nous souhaiter !
Ineffable
RépondreSupprimerIl est tes cheveux
Il est cascade
Il est voletant
Il est ton oreille
Il est creux
Il est lobe
Il est tes yeux
Il est profondeur
Il est bleu
Il est ton sourire
Il est intense
Il est lèvre
Il est rose
Il est ton cou
Il est nid
Il est gracieux
Il est ton épaule
Il est fluide
Il est légèreté
Il est ton sein
Il est perle
Il est blanc
Il est tes reins
Il est chute
Il est écrin
Il est ta fesse
Il est rebond
Il est pommé
Il est ta jambe
Il est galbe
Il est douceur
Il est ta cheville
Il est souple
Il est mince
Il est ton pied
Il est courbure
Il est fluet
Il est ta peau
Il est grain
Il est soie
Il est ta silhouette
Il est élancé
Il est finesse
Il est ta démarche
Il est élégance
Il est chaloupé
Il est ton cœur
Il est harmonie
Il est pulsation
Il est ta respiration
Il est souffle
Il est chaleur
Il est ton charme
Que ne puis-je me résoudre à l’évidence,
Que tant de beautés, que tant de trésors,
Au fond de l’infini puits de mes nuits,
Je ne puis, qu’au rêve doux, l’évanescence!!!
Tu n'as pas seulement d'beaux yeux tu sais...
RépondreSupprimerTu as une belle plume aussi, bel oiseau !
Ton texte est ineffablemment super. L'insomnie va bien à ton inspiration.
RépondreSupprimerAmicalement. dinosaure80.
Je vois l'ineffable en tout, l'insoutenable légèreté de l'être est l'ombre qui m'empêche d'oublier de respirer quand le ralenti de l'indicible me submerge.. ♥
RépondreSupprimerC'est beau et doux, sensuel comme toujours dans tes poésies.
RépondreSupprimerBises !
Les instants de bonheur, les gestes d'amour et les moments volés ont une part d'ineffable....comme le bonheur de te lire. Je verrai les escargots de mon jardin de manière différente à l'avenir. J'ai toujours pris soin de leur rendre leur liberté quand ils se faisaient piéger mais maintenant je les observerai mieux...
RépondreSupprimerL'ineffable....c'est exactement ce que je ressens là-haut sur l'alpage face aux monts enneigés
RépondreSupprimerle grand désir de tous les poètes, sans doute...
RépondreSupprimerbonne journée
La photo illustre parfaitement ces gouttes d'éternité partagée - "ineffable" est de ces mots qui caressent l'imagination.
RépondreSupprimerIneffable est un mot que j'aime particulièrement. Tu sais lui donner l'ampleur qu'il mérite... N'est-il pas le versant inachevé de nos vies en mouvement vers...l'indicible ?
RépondreSupprimerl'ineffable n'est-il pas la quête de tout poète? Tu exprimes si bien cette tension, chère Célestine.
RépondreSupprimerL'ineffable est partout, pour peu qu'on ouvre les yeux. Et chaque jour, je bénis ces instants où j'en prends conscience.
RépondreSupprimerCélestine, tu écris divinement.
MYOSOTIS c'est le secret de la sagesse, prendre conscience des beautés de l'existence.Merci tu me fais rougir...
RépondreSupprimerDELPHINE je dis souvent que j'écris sous la dictée d'une petite voix intérieure.
ASPHODELE C'est très bien dit!
TANIA ce photographe est vraiment génial, si tu as le temps, suis le lien de son site...
RépondreSupprimerK.ROLE j'aime te voir passer, comme une étoile filante,comme une comète plutôt, à intervalles réguliers. J'espère que tu vas bien.
MARIE MADELEINE dis bonjour à les chères montagnes de ma part.Elles me manquent.
MIND THE GAP Lire ton commentaire est aussi un bonheur, cher ami!
ZENONDELLE la poésie est ma deuxième respiration...
RépondreSupprimerELLA comme c'est bien dit, ma belle, et comme tu exprimes bien toi aussi l'indicible. Es-tu lu le chef d'oeuvre de Kundera?
HENRI Je suis un papillon de nuit, j'aime la profondeur du silence de la nuit propice à la création...
RépondreSupprimerANDIAMO rhooo! que tu es flatteur! Et ce que j'aime ça...
PETIT ANE GRIS merci pour ce long poème, un peu exagéré à mon sens...
ALAINX tu es la voix de la raison...il me faut donc renoncer à palper l'impalpable...
PATRIARCH je l'ai atteint...l'espace d'un instant.
NAT oui, je pense qu'il ne sait pas, il faut l'aider un peu...
JACQUES Je vais m'appliquer à vous obéir, et je pense que cela ne me sera pas trop difficile...
RépondreSupprimerBERTHOISE Merci
ANTIBLUES j'ai adoré ce film, mais tu t'en doutes, non?
TANT BOURRIN Une fraction de seconde, on peut mettre ses mains en coquillage et recueillir quelques gouttes enivrantes...
L'ineffable est une grâce, un saisissement.
RépondreSupprimerAbandonner cette magie à elle-même
est peut être le seul moyen de la préserver....:))
L'ineffable nous submerge, il atteint dans tes écrits une puissance de sublimation.
RépondreSupprimerMerci Pâques, ton commentaire me touche.
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