-Oui mais pas trop longue alors, hein, parce que Tatie est fatiguée, si tu savais...iI faut dire que cet après midi, il m'est arrivé un truc peu commun.
-Ah bon? C'est quoi, commun?
-Ça veut dire...que ça n'arrive pas à tout le monde. J'étais sur ma chaise longue, je savourais le soleil de printemps...
-C'est quoi, savourais ?
-Ça veut dire que je me sentais bien, là, j'avais chaud, mais à force d'avoir chaud, eh bien, vois-tu, j'ai eu soif. Alors je me suis dit: « il doit y avoir des cannettes bien fraîches dans le réfrigérateur..."Je m'évertuais à...
-C'est quoi, évertuais ?
-Bon, si tu m'interromps tout le temps, aussi! Ça veut dire que je faisais très attention à ne pas réveiller Tonton qui ronflait dans le canapé. J'ai ouvert le frigo, et là, je ne sais pas comment c'est arrivé...je suis tombée dedans.
-Dedans ?
-Oui, dans le bac à légumes. Et la porte s'est refermée. Les patates et les carottes m'ont regardée d'un drôle d'air. "Ça sent le pâté", a dit l'une. "Qu'est-ce qu'elle fait là, cette grande asperge ?" a répondu l'autre.
-Et alors Tatie ? raconte, dis ! ...
-Alors j'ai réussi à me hisser à l'étage du dessus. Ah, ça, je n'avais plus chaud du tout! Je commençais même à me les geler sérieusement!
-Te geler quoi?
-Pfffff! C'est une expression ! Bon je ne te raconte pas l'odeur, à cet étage-là! J'étais tombée sur les fromages...Le cantal m'a dit d'un ton sentimental: "que faites-vous là, très chère?"
-C'est quoi, sentimental ?
-C'est pour la rime...Ensuite, il a fallu que je me tape l'étage des charcuteries, et des plats cuisinés, j'en avais le cœur tout retourné. Et il faisait six au-dessous de zéro. J'ai trébuché dans un pot de yaourt entamé: celui que tu n'as pas fini à midi, mademoiselle !
-J'avais plus faim...mais dis-moi, Tatie, dans les frigos, elle reste allumée alors, la lumière, quand la porte est fermée ?
-Ben oui, c'est bizarre, j'aurais juré le contraire. Enfin, je suis arrivée tout en haut, complètement congelée, et dans le freezer...mon dieu, c'est affreux!
-Quoi ? Quoi ?
-Il y avait...un homme tout blanc, d'un blanc presque bleu de glacier boréal, qui m'a regardé, sans rien dire, d'un air triangulaire...
-Quelle horreur ! Et... ?
-...Ton oncle a ouvert le frigo pour se prendre une bière, et je suis sortie en courant , me remettre au soleil en claquant des dents. Tu comprends que cette aventure m'ait épuisée!
-Bon, alors maintenant ,Tatie, raconte moi une histoire, tu as promis!
-ENCORE!!!???
Ce qui rappelle, si besoin en était, qu'il faut boire avec modération, même de la bière ! :~)
RépondreSupprimerExcellente historiette... Tu nous en raconteras une autre, dis ?
The man I love ! Waouh ! Que de souvenirs....
RépondreSupprimerBravo !
RépondreSupprimerAu plaisir de te relire samedi, mais c'est pas dit que je participe cette semaine.
oui ,contes nous une autre histoire !!!! Rires... merci pour celle ci....
RépondreSupprimerBises;
Elle avait bien chaud notre Célestine
RépondreSupprimerVite, vite ouvrons le frigo.
Afin d'y cueillir une bibine...
ET là, dans le compartiment du haut :
L'étage de la mère Courjault !
yééééééé super bien raconté... bravo!
RépondreSupprimerTrop bien cette histoire j'adore et j'en veux une autre:-)!
RépondreSupprimerEn voilà une aventure ... rafraichissante! J'en avais froid, tiens ... et j'ai parcouru toutes les odeurs du frigo.
RépondreSupprimerUne autre, une autre!
Edmée
Oui, très belle histoire. Sur mon blog, j'ai parlé de deux auteurs publiés par Chloé des Lys ; j'espère que ce sera bientôt ton cas. Bonne semaine.
RépondreSupprimerattention, quand j'ai commencé à participer aux défis du samedi, on m'a bien précisé qu'il fallait de l'inédit: c'est eux qui doivent avoir la primeur ;-)
RépondreSupprimermais c'est une très très belle interprétation de la consigne! Bravo!
moi je me demande encore par quel bout la prendre ;-)
Ah ben désolée, ADRIENNE, je ne savais pas...Je le ferai plus promis, juré.
RépondreSupprimerAh PETIT BELGE, puisse l'avenir te donner raison! ;)
Mes élèves ont beaucoup aimé mon histoire, EDMEE, comme toi qui a gardé une âme d'enfant...
MAMMILOU, COUMARINE tant mieux s vous avez aimé! oui, il y en aura d'autres!
ANDIAMO tu m'as fait mourir de rire avec ta chute! Trop heureuse de t'avoir rencontré...
RépondreSupprimerPATRIARCH, je suis contente de t'avoir bien fait commencer la journée!
BERTHOISE j'aime beaucoup tes participations aussi.Et puis c'est toi qui m'a donné la fièvre du défi du samedi soir...
CATHERINE je trouvais que la musique allait bien avec mon état d'esprit en écrivant...
TANT BOURRIN oh, une petite binouze de temps en temps, ça peut pas faire de mal...et ça stimule l'imagination!
Bises à tous
♥ ♥ ♥ ♥ ♥ ♥célestine ♥ ♥ ♥ ♥
J'adore! et je préfère écrire avant de lire la consigne, pour plonger avec toi dans le frigo et sortir glacée, prête à être réchauffée.
RépondreSupprimerJ'ai bien fait. Après consigne, c'est encore super mais moins magique :-))
RépondreSupprimerTrop chou et d'une fraîcheur ... rien de tel avant de s'enfermer dans un placard ... euh, une loge de 6 M2 durant une heure ...
RépondreSupprimerPlein de bises
Merci aussi pour ton joli post
Très chouette cette petite histoire surnaturelle!! ;) J'aime aussi beaucoup la musique ici :)
RépondreSupprimerUn peu trop froid pour une bière fraîche, franchement! J'adore l'air triangulaire, et puis quel rythme! C'est du grand art, ma Cel, même si c'est un petit conte...
RépondreSupprimerChère DELPHINE J'ai tellement envie d'été, ça a dû m'influencer...
RépondreSupprimerMerci JULIA et ZENONDELLE, quel bonheur d'avoir un fan club qui s'enrichit sans cesse de nouveaux membres...
MARIE MADELEINE enfin, d'après Adrienne, il paraît que je n'avais pas le droit de faire ça... la prochaine fois, je le publierai après...
♦ ♦ ♦ ♦ célestine ♦ ♦ ♦ ♦
Oui une autre histoire pour me faire oublier mon lumbago!!!
RépondreSupprimersourire
Bisous
Ne pas m'inspirer en ce moment,
RépondreSupprimerton histoire me réchauffe
mais...et accepte, stp, toutes mes excuses pour cette inspiration
TEMOIN
Il était là, il a vu
Il était là, il a senti
Sous ses pieds, le long frisson
Sous ses pieds, le vacillement
Interminable.
Il était là, il a su
Il était là, il a vu
Le parc, havre pour un temps
Court, très court.
Il était là, il a su
Il était là, il a entendu
Strident, le chant des murs.
Il était là, il a senti
Il était là, il a cru
Là haut, le repos.
Au calme,
oh! Calme
Il était là, il a vu
Il était là, il a su
Ecumant, les chariots au galop.
Il était là, il a vu,
Il n’a pas cru voir
Il a vu à n’en pas croire!
Chevaux furieux de désastre
Amas tordu de fer et de bois
Compression d’un César assassin
Compression mobile en rebonds
Une main, crispation d’un bateau ivre
Une main sans salut,
Une main disparue.
Il était là, il a entendu
Assourdissant vacarme
Du bain bouillonnant hideux
De dieux morbides.
Il était là, il n’a pas chût
Au calme apparut en désolation.
Il était là, il a entendu
Strident, le chant de la sirène
Prophète de l’invisible
En retombées, histoire connue
En la douleur d’un peuple.
Il était là, la nausée retenue
Il était là, le pleur contenu
Il était là, le cœur refroidit
Il était là, le corps figé
Il était là, le regard perdu
Il était là, statue d’une tragédie
Il était là et l’oubli n’est plus !!
Au Japon
Branche de cerisier en fleurs
Cassée au mois de mars 2011
Mais la branche refleurira, petit scarabée! Merci pour ce très beau texte. Et ouvre un blog pour y mettre tous tes beaux écrits!
RépondreSupprimerOh pauvre Mathéo! j'espère que tu vas mieux...