J'avais commencé quelques pages du livre de Coumarine**. Et
puis je l'avais posé, en me disant que je le reprendrais plus tard. Et puis je
l'ai repris, ou plutôt il m'a reprise, bien calée au soleil d'avril, dans le
silence d'une fin d'après midi, et je n'ai plus pu en sortir jusqu'au mot fin.
J'ai senti l'émotion monter, monter, et à la dernière phrase, le trop-plein a
débordé et j'ai pleuré.
J'ai pleuré d'avoir vécu, à travers tes lignes, ton enfance
privée du soleil de l'amour vrai, de l'amour dit. J'ai pleuré de ce pardon que
tu adresses à ta mère à travers ta
poupée d'enfance, j'ai pleuré de la beauté de chacune de tes phrases, de
tes images fortes et troublantes. J'ai pleuré de ces femmes si dignes, si
belles, si tristes dont tu es tissée. J'ai pleuré de réaliser combien j'avais
eu de la chance de trouver dans mon berceau les trois cailloux qui t'ont tant
fait défaut dans ton enfance. J'ai pleuré de me trouver si parfaitement
heureuse au juste confluent entre une mère aimante et une fille aimante, alors
que tu as dû te construire seule et t'arracher à la désespérance d'une
malédiction généalogique. J'ai pleuré d'avoir pu écrire tranquillement mon
journal intime, d'avoir eu droit à des rêves de jeune fille, de m'être
accomplie dans ma vie de femme. J'ai pleuré aussi d'avoir ressenti tant de fois
l'ineffable absence d'une hypothétique
jumelle sans jamais avoir pu le dire. Ce vide qui ne s'est comblé que lorsque
la vie m'a enfin donné une petite sœur, mais pas comblé dans les moindres
interstices, puisque parfois, je lui parle dans mes rêves, à cette sœur
imaginaire ...J'ai pleuré de joie, de vibration, et d'émerveillement. Ce
bonheur lacrymal m'est propre, bien sûr, et d'autres réagiront
sans doute différemment.
Voilà un livre que chacun pourra lire à l'aune de son vécu,
de ses épreuves, de ses tiraillements internes, et en tirer une manne
nourrissante pour son cheminement
intime.
**L'Enfant à l'Endroit, l'Enfant à l'Envers, Nicole
Versailles, Ed. Traces de vie.119 p.
Jolie promotion d'un livre !!
RépondreSupprimerBelles Pâques ,avec bises .
Je vois que ce livre conquiert tous ses lecteurs.
RépondreSupprimerJe sens que je craque!
rire
Bises Math
Oh Célestine! Qu'ajouter?
RépondreSupprimer"Malédiction généalogique"... tu ne crois pas si bien dire: je n'ai pas voulu d'enfant de peur de continuer la lignée des amours houleuses mère et fille/fille et mère!
Coumarine nous a offert là un pleur qui a duré plusieurs générations, et en nous l'offrant, elle a enfin trouvé le lieu où consoler l'enfant...
Ta note de lecture est encore pleine d'émotion, une émotion si justifiée...
une vraie émotion...
RépondreSupprimerbonnes Paques
oh lala
RépondreSupprimerémue à mon tour en te lisant
Je crois que toi, Delphine, Edmée..vous ne réalisez pas (encore) ce que vos billets sont en train de restaurer en moi...
Si j'ai le courage d'en parler, si je ne considère pas ça comme trop personnel, j'en parlerai sur mon blog
MERCI de tout mon coeur, chère Célestine
C'est ce qui pouvait m'arriver de mieux, que les gens soient touchés par mon livre...
Le prochain à parler du livre de Coumarine, c'est moi! J'ai terminé l'article et le mettrai dans les prochains jours sur mon blog des écrivains. Passe d'agréables vacances de Pâques Célestine.
RépondreSupprimerC'est sans doute le plus beau compliment qu'on peut faire à Coumarine: son roman ne laisse pas indifférent, il remue en profondeur, labourant des sillons d'émotion et semant ici l'espoir, là le pardon, toujours avec une sensibilité exquise, jusqu'à faire pleurer d'émotion ses lecteurs...
RépondreSupprimerPB: on attend ton article avec impatience; tu nous fais languir, à force d'en parler :-)
Bonjour Célestine,
RépondreSupprimerMerci d'être passé pour me souhaiter mon anniversaire,j'ai passé une mémoriale journée avec
ma petite famille,bien gâté,mais surtout bien émue...
Bonne fin d'aprem à toi,en cette
fin de fêtes de Pâques.
Bisous à toi,de Mimi.
Ton billet me donne envie de lire ce livre même si je n'ai pas trop envie de pleurer:-)!
RépondreSupprimerJ'aime tant ce qu'écrit Coumarine que j'avais déjà l'intention d'acheter son livre. Et toi, en plus....alors là, c'est sûr demain je vais chez Millepages!
RépondreSupprimerCélestine... tu es partie?
RépondreSupprimertout va bien j'espère...
Bises
Et bien, voilà une bonne promotion. il est incroyable de voir à quel point, la souffrance transformée a le pouvoir de faire de l'auteur un talentueux. en fait, il n'y a que la sincérité, qui vaille, et c'est tant mieux.
RépondreSupprimerEt ce livre a donc trouvé un éditeur ? ou pas ?
J'aurais dû avoir une soeur de 4 ans mon aînée et elle est morte à sa naissance . Au Congo...
RépondreSupprimerC'est très émouvant de vous relire.
Ah! Nos enfances...