01 janvier 2010

Lettre ouverte à Delphine

Chère Delphine

Ton dernier billet m'a subjuguée par sa beauté douce et vraie.
Je brûle de te rencontrer, chère petite fille blonde qui court pieds nus parmi les fleurs et les grenouilles.
Parce que cette petite fille, c'est moi. Moi qui suis de dix ans ton aînée, et qui ne saurais te dire seulement ces mots usés que l'on croit réconfortants: "on n'a que l'âge de ses artères"
Non, on a bien plus que ça! On a l'âge de son coeur, de ses passions, de ses folies. Le temps  passe sans importance, vers le plus bel âge de la vie, qui n'est pas vingt ans, ni trente, ni quarante, ni cinquante, mais celui que l'on a aujourd'hui,à l'instant précis où l'on sent les gouttes d'eau ruisseler sur son corps ivre de soleil, quand on hume l'extase d'un bouquet, quand on partage de ces moments vrais qui vous aspergent de bonheur, avec la chair de notre chair qui devient femme à son tour, contemplant de son regard diaphane la croisée des chemins étourdissants qui s'offrent à elle.
Pour ton anniversaire, je t'offre tous les couchers de soleils incendiaires, les ciels à la Turner, leurs lourds chariots de nuages amoncelés sur des landes soufflantes, tous les opéras grandissimes, les chants désespérés,  les oiseaux migrateurs emportant dans leur rêve nos rêves les plus fous, tous les parfums entêtants ou volatils, toutes les couleurs du prisme dans une flaque d'eau clapotant sous les bottes cirées, tous les cris de bonheur, tous les murmures enfuis, tous les lacs majeurs, tous ces chevaux sauvages à la crinière étendard brisant dans leur galop la ligne d'horizon au vol des flamants roses, toutes ces cuillères d'argent tintant comme un grelot sur le cristal de l'horloge qui égrène le temps , muant les jours en mois et les siècles en secondes.Toutes les peaux d'enfants , à la candeur laiteuse, les soupirs des amants et les yeux étoilés des ancêtres fébriles.De l'alpha du matin à l'oméga du soir, les couchers de soleil incendiaires à l'aube d'un nouveau cycle, le tourbillon de la vie...la valse lente ou  endiablée de nos émotions souveraines.
Voilà, chère Delphine, de quoi apprécier tes quarante révolutions autour de l'astre dispendieux et magnanime qui nous éclaire.Et que ce nouveau jour comme le nouvel an révèlent en toi, tels des dieux lares ,  la richesse insoupçonnée d'un feu couvant sous la cendre.
Bien à toi,
Célestine

9 commentaires:

  1. Quel beau cadeau d'anniversaire pour notre chère Delphine!
    Je te souhaite une très bonne année Cel.
    Bisous
    Math

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  2. Mais c'est l'univers que tu m'offres là, tout entier dans sa démesure, tout ce qui est enfoui au plus profond de la terre et du coeur, avec des mots qui transforment ce qu'ils nomment autrement. Merci pour ce billet magnifique que tu me dédies avec la générosité qui te caractérise, l'originalité et la fougue et le rêve que tu partages ici. Je suis bien plus touchée que tu ne pourrais l'imaginer, vraiment. A mon tour de te souhaiter une année emplie de toutes les richesses que tu nommes si bien dans ton billet lyrique, la joie et l'harmonie en plus. Gros bisous

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  3. Delphine et Célestine, vous avez un gros point commun : un réel talent pour l'écriture. Je consulte beaucoup de blogs, mais ce sont vos textes et ceux d'Edmée De Xhavée que je trouve les mieux écrits. Vous réussissez à transmettre votre sensibilité et vos émotions à travers vos textes. Cela ne m'étonne donc pas que vous vous entendiez bien toutes les trois... et moi, je suis bien content d'avoir fait votre connaissance virtuelle. Meilleurs voeux à tous pour 2010 et vive l'amitié franco-belge!

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  4. )Math Merci pour tes voeux. Dis donc , tu as fait la grasse mat' ! :)))

    )Delphine Merci d'être tout simplement ce que tu es, une des meilleures choses qui me soient arrivées en 2009.

    )Petit Belge, une autre des meilleures surprises que m'a réservée l'année écoulée, merci pour tes compliments. Merci pour ton talent, tu es trop modeste, et merci aussi de m'associer à la grande Edmée...

    Bon, je suis prête pour recevoir un césar, je sais dire merci!!!
    Bonne soirée
    Célestine

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  5. hahahahaaa, Célestine, ta dernière pirouette me laisse encore toute secouée de rire! Et je crois que tu as vu juste pour Math, d'habitude notre cher poète écrit aux aurores... Paris était-il réellement en proie aux flammes de nos joies et nos espoirs humaines?
    Ca va mieux toi? Bien dormi?
    Ah et, une dernière chose, MERCI de t'être arrêtée un jour sur mon blog et merci à Rebecca et à Daphné du Maurier...

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  6. Quel splendide cadeau pour la sensible Delphine, une Delphine de porcelaine, une Delphine d'airain.

    Votre plume à toute les deux est une aiguille à broder les mots, un écheveau de sentiments, de gentillesse, de goût pour la beauté toute simple (et toute immense!).

    Merci à toi, l'aînée de dix ans et ma cadette de dix autres, de tendre ta généreuse lanterne en avant pour que Delphine puisse voir que le chemin est en fait bordé d'enfants blonds...

    Rebecca, Daphné du Maurier, ha, que j'ai aimé ce livre aussi!

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  7. C'est un magnifique cadeau que ta belle lettre! ça me re-donne envie d'aller chez Delphine que je ne connais guère.
    Bonne année à toi, à ceux que tu aimes et à ceux qui te lisent

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  8. C'est magnifiquement écrit, mais je me sens un peu voyeuse ;)) Néanmoins, quel talent !

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  9. Quel blog ! Truculent, soigné, joyeux, écriture distinguée, belle, précise. Je met en lien sur mon site de textes amis (Revue et visitée chez unblog.fr).

    Au plaisir :)

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.