Il faut que le noir s’accentue pour que la première étoile apparaisse.
Christian Bobin
Photo empruntée à David Casartelli, photographe. |
Il s'en est allé sans bruit, comme le tire d'aile d'un oiseau voyageur. Loin des saisons chaudes du monde. Au cloître de l'hiver.
Ses mots parfumaient la vie de cannelle, d'orange. De ces parfums qui rendent gai. Il défaisait de ses rubans le cadeau qu'est l'existence, chaque jour, à chaque phrase, à chaque pas.
Devant l'immensité du vide de nos vanités humaines, il levait vers le ciel sa plume vagabonde, et le remplissait patiemment, de ses métaphores pétries au levain de son coeur. J'aimais le lire. Christian Bobin. L'homme-joie.
J'ai appris sa mort avec retard. J'apprends les choses avec retard, à l'ancienne, au hasard d'une conversation. Puisque je n'écoute plus les infos qui nous catapultent sur le temps réel. Comme quoi, on finit toujours par savoir les choses, surtout celles qui nous importent.
Aujourd'hui...
Est-ce l'hiver, qui accroche ses glaçons aux toitures et fait claquer l'air comme un fouet...
Est-ce mon âme trop sensible ?
Je me sens triste, d'une tristesse de note bleue, de rêves enfuis, et pas seulement de la mort du poète.
Triste de ne pouvoir vraiment dire pourquoi je le suis. Vous savez bien, ces difficiles relations humaines, et tous ces mots qui nous blessent, ces malentendus, ces rancoeurs, ces choses si lourdes que telle ou telle personne vous envoient parfois au visage et qui vous laissent sidéré d'incompréhension et de dépit.
J'ai sur le coeur un peu de givre, une brûlure froide qui fait mal.
Ce qu'une personne exprime en dit bien plus long sur elle-même que sur la personne à qui elle adresse ses reproches. Nous sommes les seuls à pouvoir sonder notre propre coeur. Il est difficile de ne pas se laisser affecter et de plutôt voir la souffrance de l'autre, parce que c'est vraiment ca que l'autre exprime, sa souffrance, son incapacité d'aimer. kéa
RépondreSupprimerAll love is self love
SupprimerAll hate is self hate
(Rupert Spira)
kéa
Oui je pense que c'est l'expression d'une souffrance que je me suis pris dans la tête. D'une souffrance, d'un mal-être, de quelque chose d'ancien, de complexe qu'il serait bon de démêler dans une thérapie...
SupprimerJe comprends l'attitude qui consiste à expliquer, à comprendre, à relativiser, à accepter, à pardonner même. Mais il y a des moments où on n'a pas forcément envie d'être pris pour un punching ball... :-)
Surtout aux alentours de cette grande fête des coeurs que devrait être Noël...
Bisous ma kea
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Viens te réchauffer aux cœurs de ceux qui t'aiment, l'hiver va être long, hélas...
RépondreSupprimerLe machin me snobe superbement, as usual... ;-)
SupprimerPeut-être que tu es tellement pressé de poster ton commentaire que tu oublies d'écrire ton nom...
SupprimerJe prends ça comme un compliment, en tout cas ;-)
Plein de bises
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Il a avait empruntésa plume à un ange.
RépondreSupprimerSouvenons nous alors qu'une banquise d'ouate a saisi nos coeurs , de ses mots parmi tant dont nous serons désormais et plus que jamais accompagnés :
"Une chose prend fin, une autre commence, c'est la même qui continue autrement ".....
Je lui offre ce matin clair .
Le matin clair m'a réveillée moins triste, déjà. C'était plus simple pour moi, d'imputer ma tristesse à la mort de Bobin. En réalité, c'est bien un événement de ma vie personnelle qui m'a rendue triste et désemparée.
SupprimerCependant je crois que je suis impuissante car le problème ne m'appartient pas. C'est celui de la personne qui m'a agressée. Comme le dit justement Kea, c'est sans doute l'expression d'une souffrance.
Nous ne pouvons jamais agir sur la souffrance d'autrui, tant que celui-ci n'en a pas conscience. C'est un long chemin.
Je t'embrasse
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Je viens de découvrir que Bobin est genré , au regard de l'impassi
Supprimerbilité( quoique 😉) de certains masculins commentaires...
Nous nous abreuvions à la poésie de ces mots pendant que le chat sauvage buvait l’eau de pluie avant de nous quitter à pas de velours.
RépondreSupprimerC'est joli ce que tu écris, ma Chinou.
SupprimerC'était un grand poète.
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Merci pour tes mots, comme les siens ils font du bien. Moi aussi j'ai été triste et pourtant cela fait longtemps que je n'avais rien lu de lui.... réchauffe toi auprès des tiens, l'hiver va être rude.
RépondreSupprimerOh Brizou ! C'est gentil de revenir voir ta Célestine.
SupprimerJ'espère que tu vas bien.
Oui, l'amour me tient chaud comme un manteau, même si parfois le vent de la tristesse parvient à s'insinuer entre ses pans...
Bizous
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Je ne suis pas les nouvelles non plus et donc ne m'arrive que ce qui ne peut m'échapper, le reste bon ou mauvais vent... Oui le départ de ce sage heureux et joyeux est attristant mais pas triste : il fera encore tant de choses là où il est. Ces lumières douces, elles ne s'éteignent pas, tu verras. Pour moi c'est le départ de Franco Battiato qui m'a un peu abattue, et puis je me surprends souvent à penser que lui, il sait déjà ce que je ne sais pas encore, et qu'au fond, sa parole n'est pas loin....
RépondreSupprimerJe ne connaissais pas du tout Franco Battiato.
SupprimerJe suppose que tu l'as connu par l'intermédiaire de ton amoureux...
Et j'aime bien la nuance que tu fais entre "attristant" et "triste". C'est subtil. mais c'est très vrai.
les poètes ne meurent jamais, c'est connu.
Baci sorellita.
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Je n'ai lu qu'un livre de Christian Bobin, il m'a laissé de glace (un peu comme ton image, elle me refroidit plus qu'elle me rafaîchit ;-) ).
RépondreSupprimerÇa arrive...
J'ai préféré de loin Robert Bober.
Je découvre Robert Bober, encore une lacune dans ma culture...Pfff...un vrai gruyère, ma culture générale.
SupprimerEn fait, c'est toujours difficile de se faire une idée d'un auteur à travers un seul livre.
J'aimais beaucoup son écriture. Ses thèmes proches des miens (à part peut-être le côté religieux) son côté contemplatif de la nature.
Mais oui, ça arrive qu'on n'ait pas les mêmes goûts... ;-)
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Merci Célestine pour tes mots exprimés avec douceur.
RépondreSupprimerGros bisous ♥
Mieux vaut exprimer les choses avec douceur qu'avec colère.
SupprimerOn y laisse moins de plumes.
Bisous ma Denise
•.¸¸.•*`*•.¸¸❤️
Comme toi j'aimais le lire et ai appris avec retard son départ. Il nous reste un peu de givre sur le coeur et de la tristesse mais sa poésie nous accompagnera toujours, les poètes ne meurent jamais.
RépondreSupprimerDolce vita ❤️
Ah ma Dolce Vita, c'est mignon tout plein de venir mettre un commentaire.
SupprimerÇa me touche beaucoup.
Bisous à très bientôt
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"Triste de ne pouvoir vraiment dire pourquoi je le suis. Aujourd'hui...
RépondreSupprimerEst-ce l'hiver, qui accroche ses glaçons aux toitures et fait claquer l'air comme un fouet...
Est-ce mon âme trop sensible ?"
Comme ceci est bien dit Célestine. Je t'enveloppe dans un plaid moelleux devant un thé et une madeleine :-)
Je prends le plaid, le thé et la madeleine.
SupprimerMerci ma Biche !!!
Rien ne vaut la chaleur humaine quand on se sent le coeur plein de givre
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Plutôt que de la tristesse de son absence, je retiens la gratitude pour tout ce qu'il a donné au monde de beauté et de délicatesse et il nous revient de les faire vivre et perdurer, donc, oui, c'est dans une certaine mesure une mission : proposer ses livres à ceux qui ne les connaissent pas et laisser la magie se produire ... ou pas.
RépondreSupprimer« Vous savez, des fois je me demande si je suis normal. La réponse est non. Mais la réponse ne m'inquiète pas. Ce qui compte, c'est la puissance de la joie qui éclate à la vitre de nos yeux. »
SupprimerVoilà le genre de phrase qui me nourrit chez lui, parce qu'elle me conforte dans l'idée que je puis être « moi », complètement et magnifiquement « moi » même si cela semble anormal aux autres.
La magie est là.
Mais tu as raison, tout le monde ne la voit pas.
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Merci pour ce beau billet, ce billet qui m’a offert l’occasion de parcourir les citations récentes de notre ami Christian. Cela m’a donné l’envie forte d’en partager ici deux plus particulièrement :
RépondreSupprimer« La légerté est partout, dans l’insolente fraicheur des pluies d’été, sur les ailes d’un livre abandonné au basz d’un lit, dans la rumeur des cloches d’un monastère à l’heure des offices, une rumeur enfantine et vibrante, dans un prénom mille et une fois murmuré comme on mache un brin d’herbe, dans la fée d’une lumière au détour d’un virage sur les routes serpentines du Jura, dans la pauvreté tatonnante des sonates de Schubert, dans la cérémonie de fermer lentement les volets le soir, dans une fine touche de bleu, bleu pale, bleu-violet, sur les paupières d’un nouveau-né, dans la douceur d’ouvrir une lettre attendue, en différant d’une seconde l’instant de la lire, dans le bruit des châtaignes explosant au sol et dans la maladresse d’un chien glissant sur un étang gelé, j’arrête là, la légerté, vous voyez bien, ellle est partout donnée. »
Et cet autre de circonstance :
« La mort tombe dans la vie comme une pierre dans un étang : d’abord, éclaboussures, affolements dans les buissons, battements d’ailes et fuites en tout sens. Ensuite, grands cercles sur l’eau, de plus en plus larges. Enfin le calme à nouveau, mais pas du tout le même silence qu’auparavant, un silence, comment dire : assourdissant. »
Christian BOBIN (Petrus)
J'aime beaucoup l'idée que tu sois aller choisir, dans un florilège immense, ces deux citations. l'une sur la légèreté, l'autre sur la mort.
SupprimerLa vie tout entière oscille sans cesse entre le grave et le léger, le lourd et le futile.
Et ce silence assourdissant est un oxymore tellement parlant.
Merci Petrus pour cette participation.
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Nous avons des traversées d'énergie basse et souvent cela se produit à l'automne/hiver. Quand je recevais des personnes je le constatais. Souvent ça durait jusqu'après « les fêtes » de fin d'année. Je mets des guillemets parce que ça ressemblait à tout sauf à la fête ce qu'on me relatait. Je crois à une certaine époque avoir fait des billets à ce sujet. La magie de Noël ressemblait à la magie des engueulades et des conflits. Trop d'alcool, trop de sujets difficiles, trop de promiscuité étouffante par contraintes de traditions qu'on n'ose pas transgresser, trop de trop-plein qui finissaient en explosions familiales. Bien entendu je ne fais pas une généralité, mais c'est ce que je constatais dans ma pratique.
RépondreSupprimerLa vie trépidante moderne et citadine ne respecte plus le rythme les saisons quant aux comportement, sauf le côté grégaire des congés payés. Il faudrait hiberner pour récupérer de l'énergie vitale.
Pas grand-chose à dire de Bobin, ce qu'on m'a donné à lire de lui m'a profondément déçu. Tout au mieux arrangeur de mots pour enfoncer des portes ouvertes. Il est à la poésie ce que Barbelivien est à la musique symphonique.
C'est drôle, tu as tout de suite deviné, à travers ma prose, le coeur du sujet : un conflit autour de la sacro sainte fête, où tout le monde devrait être heureux, généreux et humble, et où l'on retrouve souvent l'exacerbation des tensions familiales...
SupprimerMa prof de yoga nous a parle de l'hibernation, qui n'est plus respectée dans notre vie "« trépidante moderne et citadine » pour te citer.
Dans cette période, l'activité du corps est censée se ralentir, on devrait boire des tisanes bien chaudes, lézarder devant un feu de cheminée, sous un plaid...et lire Bobin. ;-)
Pour toi, spécialement, je choisis cet extrait de « La nuit du coeur »
« L'odeur de miel me soûle en traversant le pont. Mon hôte me montre les ruches alignées sur la berge en bas.
Je me penche : les ruches, collées par cinq ou six les unes aux autres, ressemblent à des cercueils. Les plus espérants que j'aie jamais vus. Elles dégagent une odeur de sainteté: ce sucré de la fleur, c'est comme l'enthousiasmante odeur de pain chaud, quelque chose qui indique une porte ouverte du paradis, et même : aucune porte. l'ouverture absolue. Nos coeurs sont des cercueils d'abeilles. La lumière des jours s'y métamorphose à notre insu en sentiment inexplicable que vivre vaut la peine, toute la peine. »
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Ma chère Célestine, viens que je te serre dans mes bras accueillants. Adoucir un bref instant ce coup de mou glacial.
RépondreSupprimerBisou réconfortant.
Je t’en remercie chère Julie.
Supprimer« Coup de mou glacial » est assez juste comme expression. Je n’aurais pas dit mieux. J’ai eu froid toute la journée suite à l’incident.
Ça passera. Tout passe toujours…
Bises réchauffées
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J'aime beaucoup votre texte. Evidemment, impossible pour moi de vous consoler mais je vous envoie des ondes positives pour atténuer la morsure du givre déposé sur votre cœur.
RépondreSupprimerBien à vous.
Mme Chapeau.
C’est très aimable à vous madame chapeau. Aussi bizarre que cela puisse vous paraître, vos mots sont très consolateurs.
SupprimerSans doute parce qu’ils sont chargés d’ondes positives.
Qui pourrait remettre cela en question.
Affectueusement
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J'ai tenté de lire Bobin, il y a quelques années, sans insister. De manière générale la poésie ne me "parle" pas. J'y vois une évanescence qui ne saurait me nourrir. Comme s'il y manquait l'essentiel. À moins que je ne sois pas doté de ce qui me permettrait de capter cette essence ?
RépondreSupprimerMais, comme tu l'expliques en commentaire, c'est autre chose qui t'as attristée, qui se conjugue ici avec la mort de Bobin. C'est une injustice qui t'a atteinte, blessée, meurtrie. J'ignore bien évidemment de quoi il est question, mais je remarque un petit bout de phrase que tu as repris deux fois sous une forme similaire : « cette grande fête des coeurs que devrait être Noël ». Cela fait écho avec mon propre vécu alors je t'en fais part : cette période particulière n'a de sens que pour qui lui en accorde. Ce n'est pas nécessairement une "fête des coeurs" et cette idée même, ainsi que le respect qui lui serait dû, est de nature à susciter de l'agacement, voire être perçue comme une sorte de provocation.
Peut-être suis-je totalement à côté de la plaque, mais j'ai moi-même été témoin de ce genre de situation, autrefois, et l'analogie m'a semblé être utile à partager.
Bises dégivrées.
Pierre
Oh non tu n’es pas à côté de la plaque cher Pierre.
SupprimerTu es même pile dans le mille.
De plus en plus je me rends compte que Noël est une langue d’Esope, un fourre-tout d’émotions, de colères, de non-dits, de sentiments divers exacerbés.
Et je ne doute pas que tu sois confronté aux mêmes interrogations, toi qui, comme moi, ne te contente pas de subir les traditions sans les interroger et les remettre en cause.
Agacement, dis-tu ? oh que oui.
Je dis même que s’il n’y avait pas mes petites filles, je passerais mon tour.
Mais voilà, vivre en société impose parfois des obligations douloureuses…Après, c’est vrai, rien ne nous force à nous y soumettre, à part nous-mêmes…
Bises solidaires
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Tu me fais prendre conscience que la notion de "tradition", en tant que telle, ne fait pas partie de ma façon d'être au monde. Je sais que cela existe pour d'autres, est que cela peut être important, voire fondamental, mais, comme tu dis, il y a fort longtemps que j'ai interrogé la raison d'être de chacune de celles dont j'ai eu connaissance. J'ai besoin de percevoir le sens des choix humains, leur origine, leur objectif. Sans cela je ne saurais adhérer à une "tradition".
SupprimerNon, rien ne nous oblige à les suivre... si ce n'est le besoin de se sentir faire partie d'un groupe. Ou, pour le moins, de ne pas s'en voir exclu. Mais pas au prix de notre propre reniement ;)
Bises traditionnelles
Pierre
Je partage ton émotion et ta tristesse.
RépondreSupprimerQuel poète!
Il reste ses écrits, dans lesquels je me replonge souvent tant la musique de ses mots est douce.
Il avait certainement encore beaucoup à écrire, lui l'éternel jeune homme.
Bel hommage ma douce, merci.
Bises poétique et colorées.
Merci L’Étienne
SupprimerA vrai dire, les poètes ne meurent jamais vraiment puisque leur poésie reste…
Bisous doux
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Je n'ai jamais lu Bobin mais j'ai fait lire Bober au Goût. Des bises parisiennes.
RépondreSupprimerDécidément vous êtes en phase !
SupprimerJe vais aller voir un peu ce Bober…ce sera une découverte.
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Cette période de Noël qui a toujours été joie et qui devrait l'être encore devient stress et tristesse - à minima - avec le temps qui passe et les liens qui évoluent quand la famille s'élargit. Ou se rétrécit.
RépondreSupprimerC'est une jolie image, du givre sur le coeur. Dommage que ça fasse mal. Le givre, ça brûle.
Quant à Bobin, je ne saurais être triste de son départ, puisque je ne le connaissais pas. Je ne connaissais que ses livres. Et ceux là sont toujours là, à portée de main. Mais je lui ai dit au revoir aussi...
Je pense qu'il est presque inutile que je te dise qu'avant d'entendre la nouvelle de sa disparition, je n'avais jamais entendu parler de cet homme. Ma piètre culture littéraire... Des citations, puisées ici et là, des citations à méditer.
RépondreSupprimerJe ne voudrais pas dire que j'aime quand tu as du givre sur le cœur, mais bon sang que tu écris bien, et puis c'est quand même mieux que d'avoir le cœur gelé ! Parfois, les paillettes de givre blessent le cœur de langueurs monotones. Te lire apporte autant de bienfaits qu'une séance de luminothérapie. Probablement parce que tu es un être de lumière et que tu inondes autour de toi. Un peu à la manière de cette fête de la lumière dans la capitale des gaules, et qui, l'espace d'une étincelle irradie le sum.
Le solstice d'hiver n' est pas étrangé à cette état de tristesse de Chopin, de note bleue, de rêves enfuis, enfouis. C'est même lui le responsable ; le manque de lumière vitale. Je ne peux que te souhaiter de te régénérer, tel cet oiseau de feu qui renaît de ses cendres. D'ailleurs, d’après J K Rowling, l'inventeur d'Harry Potter, les larmes du phénix ont la capacité de guérir les blessures, même mortelles. Alors, quelques larmes dégivrées, et peut-être mon commentaire, puissent te faire retrouver le sourire.
Quant aux brûlures froides, c'est justement parce qu'elles sont perpétrées froidement, qu'elles font mal... Je préfère quand elles sont plutôt maladroites.
Je t'envoie une brassée de bises brulantes de mon puy de Dôme volcanique
Je ne suis pas ici pour raconter ma vie mais... je vais le faire quand même ! ;-)
RépondreSupprimerUne fois passé un certain âge les gens ne font plus que mourir. C'est comme ça que j'ai été invité, mercredi dernier, à venir chanter à nouveau avec une chorale interethnique une chanson naïve à une cérémonie d'hommage à un militant des bonnes causes qui venait de disparaître lui aussi. Je pense avoir fait preuve de courage en me lançant préalablement, tout seul devant une salle comble, dans l'interprétation de "On se retrouvera" de Michel Bühler. C'est une chanson "de circonstance" mais c'est aussi une chanson qui porte une lumière en elle, tout comme, j'imagine, la poésie de Christian Bobin.
https://www.youtube.com/watch?v=2Ic8F81aBE4
Après cela je me retrouve à discuter avec mon voisin, prêtre, qui avait officié lors de la cérémonie religieuse précédant les funérailles. Et nous voilà à parler, "lui le catéchumène et moi l'énergumène", de Michel Bühler, que lui avait connu, tout comme Bill Deraime, à Champigny-sur-Marne dans les studios d'enregistrement d'un producteur dont j'ai oublié le nom. Je lui ai quand même tu que, de mon côté, je l'avais découvert à la Fête de L'Humanité en des temps antédiluviens.
Voilà, Pierre Desproges que je relis en ce moment peut bien voir en moi comme en lui-même un "tourlourou des chambres ardentes" je ne suis pas peu fier d'avoir rejoué - petit bras bien sûr - la rose et le réséda, de m'être retrouvé, comme quand je viens ici, ici dans une même humanité pas très éloignée de la fraternité !
Et pour boucler la boucle de ce commentaire j'apprends à la radio, par Jacques Tardi et Dominique Grange qui ont demandé à Laure Adler de passer "La Vague" du même auteur, que Michel Bühler est décédé le 7 novembre de cette année. Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à partir comme ça ? On n'est pas bien, là, Tintin ? ;-)
Ben alors, Blogspot ? On bugue ? On a déconnecté l'oncle Joe ? On l'a rebaptisé Ann O'Nyme ? On l'a transformé en rousse Irlandaise ?
RépondreSupprimer« Les morts ne sont pas morts. Les absents qu'on a aimés ne sont pas absents. Quand quelque chose a été vrai, ça n'a pas été pris par le temps parce que ça a été mangé par l'Éternel quand c'est arrivé. Donc c'est à l'abri. Quelque chose de véritable va toujours vous accompagner. Si vous les avez aimés, les visages des disparus comme une pierre scintillante, vous revient de temps en temps, comme s'ils étaient dans la vie. C'est bien la preuve d'ailleurs qu'ils ne sont pas morts. »
RépondreSupprimerCe sont ses mots...
Je t'embrasse fort, Célestine.
Une étoile s'est allumée dans le ciel. Si tu es triste, regarde-la. Elle te guidera. Bises alpines.
RépondreSupprimerJe n'ai rien à dire sur Bobin car je découvre maintenant son existence et les commentaires à son sujet n'arrivent pas à me convaincre de le lire.
RépondreSupprimerPar contre, je vois qu'une fois encore Noël est, pour toi, entaché de noir. C'est difficile parfois de voir que, dans les réjouissances familiales, les absent prennent de plus en plus de place. C'est peut-être ça, vieillir...
Ti bacio forte Sorellita
"Vous savez bien, ces difficiles relations humaines, et tous ces mots qui nous blessent, ces malentendus, ces rancoeurs, ces choses si lourdes que telle ou telle personne vous envoient parfois au visage et qui vous laissent sidéré d'incompréhension et de dépit.
RépondreSupprimerJ'ai sur le coeur un peu de givre, une brûlure froide qui fait mal". C'est si poétiquement dit ! Et exactement ce que je ressens en ces temps sombres à la fois par la lumière qui disparaît et par la lumière des coeurs qui semblent s'éteindre autour de moi pour ne plus dégager que de l'indifférence et de la condescendance.
Ah Noël , oui j'ai préparé le sapin les guirlandes et je vais tout faire pour que chacun reparte avec de la chaleur au coeur , ce n'est pas si simple Célestine , chacun arrive avec ses blessures , ses espoirs , ses fantasmes , des rancoeurs et des vieux dossiers oubliés de tous .
RépondreSupprimerEssayer de se réunir et de respecter l'autre qui ne pense pas comme nous , moment où de vieilles querelles ou rivalités peuvent surgir comme un os ancien qu'un chien disparu depuis longtemps aurait enterré dans le jardin.
Du givre au coeur , les paroles glaçantes , qui fige la vie jusqu'à ce que l'âme pleure avec lenteur les larmes de la tristesse .
La brulure froide qui fait mal va lentement guérir ......Bise
Bise ,
Moi aussi j'ai appris s amort avec retard : un très bel hommage de Jérôme Garcin lu ce weekend.
RépondreSupprimerTon hommage est aussi très émouvant
chez moi aussi, le givre recouvre mes sentiments - besoin de retrouver mon feu intérieur qui me donne de l'allant...
Mes amis
RépondreSupprimerMerci pour vos immenses et très beaux commentaires. J’y répondrai soyez-en sûrs.
Des circonstances m’éloignent des blogs mais je reviens vite.
Votre Celestine
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La main de ton ange gardien😇 dans la tienne..😍Lucile Avril
RépondreSupprimer« Vous savez bien, ces difficiles relations humaines, et tous ces mots qui nous blessent, ces malentendus, ces rancœurs, ces choses si lourdes que telle ou telle personne vous envoient parfois au visage et qui vous laissent sidéré d'incompréhension et de dépit. »
RépondreSupprimerOh oui, Célestine, je comprends, même si je ne connais pas la cause de ta tristesse, je comprends combien une sensibilité à fleur de peau comme la tienne, peut être blessée par des mots, des malentendus.
Douces pensées ma Belle Amie. Je t'embrasse fort.
C'était en plein été qu'une amie m'a givrée le coeur. Depuis il y a eu quelques rares contacts téléphoniques et un autre été et de nouveau du temps passé ensemble, apaisées. C'est différent. Ni mieux ni moins bien. Différent. Que ton givre fonde à la chaleur des rires de tes précieux.
RépondreSupprimerJ'ai appris sa mort au détour d'une publication facebook: cela m'a bouleversée. Je venais de terminer la lecture de la Nuit du coeur et un petit passage m'avait beaucoup marqué, j'y avais reniflé l'odeur de la mort. "J'ai dépassé bien plus que la moitié de mon temps. Le meilleur est tombé sur la terrasse comme des miettes de pain. Qu'as-tu fais de ta vie? J'ai donné à manger aux oiseaux, aux ombres et aux diables. Et maintenant? Maintenant j'ai rendez-vous." Ce "maintenant j'ai rendez-vous" m'a glacée. Comme le dernier recueil de poèmes d'Andrée Sodenkamp m'avait glacée: la mort y rodait.
RépondreSupprimerJe ne sais pourquoi ceux et celles qui ne sont pas touchés par l'oeuvre de Christian BOBIN m'inspire tant de tristesse, comme s'ils se privaient d'une délicatesse, d'une douceur, d'un amour, qui n'a pratiquement plus cours aujourd'hui..
Désirée