- T'as pas vu Célestine, Alphonse ?
- Non. Je
me demande où elle est…
- A force
de se balader sous la pluie elle a peut-être fondu, comme un vulgaire morceau
de sucre…
- Voyez d'abord la mer,
et puis sur sa poitrine sans limite, dilatée, les bateaux...Voyez comme leurs voiles blanches, gonflées dans le vent, émaillent le vert et le bleu.
Voyez les vapeurs qui, jetant leur panache, entrent dans le port ou en sortent.
Voyez ténébreuses et ondoyantes, les longues oriflammes de fumée...
- C'est beau... c'est de toi ?
- C'est de Walt Whitman. Un grand poète.
- Les hommes sont capables de merveilles...quand ils convoquent l'universel au creux de leurs mains.
- Tu parles bien, ce soir, mon gros !
- Paraît qu'ils ont donné la légion d'honneur à des pigeons voyageurs, à Verdun...
- Z'auraient mieux fait de ne pas faire la guerre...
- Tu crois qu'un jour ils arrêteront leurs folies ? Leurs horreurs ?
- Oh oui, Lucien ! Sûrement... Quand les moules auront des gants.
- Mais une grande voix venue d’un mégaphone
Dont le pavillon sortait
De je ne sais quel unanime poste de commandement
La voix du capitaine inconnu
qui nous sauve toujours cria
Il est grand temps de rallumer les étoiles !
Dont le pavillon sortait
De je ne sais quel unanime poste de commandement
La voix du capitaine inconnu
qui nous sauve toujours cria
Il est grand temps de rallumer les étoiles !
- C'est beau... c'est de Whitman ? Ô capitaine, mon capitaine ?
- Non, c'est d'Apollinaire.
- Dis donc, mon pachyderme adoré, on n'est pas bien, là, tous les deux, et se dire des poèmes en contemplant la mer ?
- Je connais pas plus grand trésor, p'tite tête !
Pour les Impromptus littéraires.
Je ne sais pas pourquoi depuis qu'une amie m'a offert un recueil de poésie de Whitman, je n'ai pas cessé de cavaler de poème après poème comme s'ils sortaient de la lampe d'Aladin et tel un génie, Whitman lançait ses mots éclatants et incandescents comme:
RépondreSupprimer"Nuages je suis monté au milieu de vous pour me rendre aux continents lointains et descendre avec vous, en pluies précises,
Souffles du vent j'ai soufflé en même temps que vous,
Et vous, vagues, semblablement j'ai caressé avec vos doigts liquides les rives les plus reculées,
J'ai parcouru la route que parcourent toutes les rivières, tous les canaux du globe,
Je me suis tenu debout au promontoire des péninsules et depuis les hautes tables rocheuses j'ai crié :
Salut au monde !"
OU:
"La feuille morte en sa tourbillonnante vrille jusqu'au sol où elle trouve l'apaisement,
L'indistincte fourmilière m'aiguillonnant de ses spectacles, gens, objets,
Le pouls qui cogne aux paumes, les doigts tremblants qui s'étreignent, les joues colorées par la honte et la colère du jeune homme ;
L'aspersion mouillée de la mer mon amante sur mon corps offert et nu...
Oui j'y pense maintenant, c'était le 31 mai, son anniversaire et c'était le jour du coup de foudre à Paris..
Bisous whitmaniens!
Il est où le bonheur, il est où ? chante le chanteur dans la radio.
SupprimerEt moi j'ai envie de dire qu'il est dans ces mots sublimes d'un poète intemporel, et dans la voix qui sait les dire avec des ondulations profondes, et dans la façon dont on les reçoit au fond de l'âme, élargie et enivrée.
Oui c'est un beau cadeau que t'a fait cette amie.
¸¸.•*¨*• ☆
Assurément, c'est un beau cadeau où je découvre en outre un grand poète. J'ai découvert aussi un de ses poèmes les plus sublimes: "O captain ! my captain qui a été écrit, (je viens de l'apprendre) en réaction à l'assassinat d'Abraham Lincoln après la guerre de Sécession. C'est le poème emblématique du film Le Cercle des poètes disparus dont voici quelques vers( plutôt la 2eme partie du poème):
Supprimer"Ô Capitaine ! Mon Capitaine ! Lève-toi pour écouter les cloches.
Lève-toi: pour toi le drapeau est hissé, pour toi le clairon trille,
Pour toi les bouquets et guirlandes enrubannées, pour toi les rives noires de monde,
Elle appelle vers toi, la masse ondulante, leurs visages passionnés se tournent:
Ici, Capitaine ! Cher père !"
Merci amie pour ce beau texte.
Ah... le cercle des poètes disparus...
SupprimerUn film merveilleux. Si tu ne l'as pas vu, il faut absolument que tu découvres cette merveille.
¸¸.•*¨*• ☆
Que le prodigieux spectacle continue, et que tu peux y apporter ta rime...
SupprimerPutain! mais qui avait dit que la poésie c'était pour les femmes seulement ? Mort aux cons aurait dit Alain X!
SupprimerOn en a dit des bêtises tout au long de l'histoire...
SupprimerEt ce n'est pas fini !
^^
Qu'aurait dit Whiltman avec la triste nouvelle du décès cette nuit de la légende de la boxe: Mohamed Ali.
SupprimerIl pleut ce jour des grêles toquées
Tu seras toujours mon héros
Lui disait Lionel Richie
Il pleut sur la ville
Des larmes vivantes
D'un champion qui a dit:
Non
A la guerre au Vietnam
Un beau champion, c'est vrai, atteint par une terrible maladie...
SupprimerUne icône qui s'en va, prouvant une fois de plus l'impermanence de toute chose humaine...
Qu'aurait dit Whitman ?
Ô homme avide de gloire écoute le chant des étoiles te répondre
Place toi au coeur du monde et entends battre son coeur tuméfié par le vide
Et aime ce temps qui t'est donné sans comprendre.
Ou quelque chose comme ça...
¸¸.•*¨*• ☆
Oui, c'est très beau !
SupprimerMerci ^^
SupprimerQuelle sera ma rime dis-tu?:
Supprimer- Montre-moi le coeur affranchi du fardeau des rêves et je te dirais, voici un homme libre.
-C'est dans ces rêves que l'homme trouve la liberté, cela fut, est, et restera la vérité.
Les rêves sont-ils un fardeau ? Ou un moyen de s'arracher aux contraintes de la lourdeur ?
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Dans les dialogues du film: "les cercles des poètes disparus", c'est Mr McAllister qui disait: montre-moi un coeur affranchi des fardeaux des rêves....
SupprimerEt le professeur John Keating répondait: "C'est dans ses rêves que l'homme trouve la liberté. Cela fut, est, et restera la vérité".et il rajoutait: " Et nous ne lisions pas de la poésie mais les vers exprimaient leur nectar sur nos langues, nos âmes s'élevaient.
Et moi je crois aux rêves qui libèrent l'homme des entraves de la vie.
Tu as vu le film ? Merveilleux n'est-ce pas ?
SupprimerÇa ne m'étonne pas que tu penses comme le professeur Keating. ^^
¸¸.•*¨*• ☆
Tout ça c'est bien, mais on ne sait toujours pas où est Célestine. Perdue dans les caves du Louvre avec d'autres œuvres d'art ?
RépondreSupprimerÇa vaut mieux que les caves du Vatican...
SupprimerMais je suis sûr qu'elle appréciera le compliment !
Je dirais même plus: elle l'appréciera !
SupprimerMais non, passant par Notre Dame, Célestine a croisé Esméralda. Se rappelant d'un poème musiqué de Pierrot, elle lui a dit:
Supprimer"Viens ma petite soeur
En s'unissant on a moins peur
Des loups qui guettent le trappeur..."
En bonne paire d'amies, elles se sont fait la paire par les catacombes de Paris, et depuis Quasimodo se console avec Djali, la chèvre...
Baci à la taulière
Ouep...même que les catacombes, en ce moment c'est pas l'endroit le plus sûr de Paris, question inondations...
Supprimermais...c'est qui, Quasimodo ?
Mais il ne peut rien arriver à une Fée...
SupprimerAh! mais c'est qu'il faut avoir lu les oeuvres de Totor Hugo ;-)
https://fr.wikipedia.org/wiki/Quasimodo_%28personnage%29
Bisous
Nan mais je sais qui est Quasimodo, quand même !...
SupprimerCe que je voulais dire, c'est « Qui tient le rôle de Quasimodo dans notre histoire...» ?
c'était un clin d'oeil...
¸¸.•*¨*• ☆
Ben si tu usurpes l'identité de ta comparse, comment veux-tu que je m'y retrouve...
SupprimerQuasimodo: Un rôle comme ça ne se distribue pas, je l'assume.
Tu me diras qu'après Anthony Quinn, ce n'est pas non plus vraiment une infamie...
Ti bacio Cara
Anthony Quinn... oui, belle référence !
SupprimerLe dédoublement de personnalité c'est ma spécialité ^^
baci caro mio
Viens, me dit la Muse
RépondreSupprimerChante-moi un chant qu'aucun poète ne m'a encore chanté,
Chante-moi l'universel.
Au cœur de cette vaste terre
Au fond même des grossièretés et des scories
sûrement enseveli dans son cœur,
germe le grain de la perfection.
L'universel, oui...Ce qui nous rapproche. Ce qui nous ressemble, rassemble.
SupprimerEt la culture fait ça très bien. LA Culture universelle, musique, mathématique, philosophie, art, poésie.
C'est exactement ce qu'il dit.
Merci pour cette belle citation
¸¸.•*¨*• ☆
Superbe et tonique Honey-hearted You. Whit et Apo réunis. Plus que jamais carpediemisons! Kisses from Sleepy Me. ATTB.
RépondreSupprimerJe veux que désormais la vie soit un grand chant de joie !
SupprimerJe veux danser, battre des mains, exulter et crier, sauter, bondir en l'air,
me rouler par terre, surtout flotter, flotter !
Car je serai marin du monde partant pour tous les ports
Car je serai bateau ( avez-vous vu mes voiles, déployées au soleil et à l'air ?)
Navire vif cales gonflées d'une précieuse cargaison de paroles et de joie.
Si j'avais été là, jeudi, j'en aurai fait un jeudi-poésie frémissant des mots de ces grands poètes.
Honey-hearted me to sleepy you.
Une précieuse cargaison de paroles et de joie. N'est-ce pas sublime ?
Kiss. Attb
¸¸.•*¨*• ☆
Comme quoi faut peu de chose, quand même...
RépondreSupprimerPeu de chose, Whitman ?
SupprimerRhoo...
Non, tu as raison, juste la mer, le ciel, un banc, seul ou à deux, et la poésie des choses...
¸¸.•*¨*• ☆
Peu de choses ? Tu les veux mes six tonnes sur les orteils ?
SupprimerMmmuahahahahaha !
clap clap clap ! Superbe !!!
RépondreSupprimerYou're welcome, les bestioles !
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Une petite souris, et un éléphant se présentent devant le maire de leur commune :
RépondreSupprimer-Bonjour ! On voudrait se marier
-Vous n'y pensez pas, un gros néphélant et une ch'ttiote souris !
- Ben... C'est pas pour nous, c'est pour le bébé à vcenir ];-D
Elle a la santé ta souris !
Supprimermouah ha !
¸¸.•*¨*• ☆
Une allégorie du carpe diem en forme de fable moderne...
RépondreSupprimerRien ne vaut la poésie, en effet, et peindre le monde aux couleurs de la beauté.
Envolons-nous, chère précieuse, avant que de retomber en poussière.
Ce qui dans mon cas se rapproche de façon inéluctable.
Vivez, la vie est un miracle chaque jour accompli.
~L~
Il me reste un peu de temps...mais guère plus que vous à l'échelle cosmique...
SupprimerMa deuxième vie a commencé le jour où je me suis aperçue que je n'en avais qu'une, comme dit Confucius.
¸¸.•*¨*• ☆
Ah ! Whitman ! "Leaves of grass" !
RépondreSupprimerMerveilleux...
Je le citais...il y a pile...un an !
Ici :
http://fabulo.blogspot.fr/2015/06/poetes-venir.html
Et ici :
http://filigrane1234.blogspot.fr/2015/06/quelle-sera-votre-rime.html
Ses mots sont extrêmement forts...on ne s'en lasse pas ...
Merci Célestine de nous emmener sur de si belles vagues poétiques...j'aime beaucoup le dialogue du pachyderme et du petit rongeur... :-)
Et moi je le citais ICI avec le même bonheur...
RépondreSupprimerOù l'on voit que le cinéma intelligent peut faire aimer l'art, la littérature, la poésie et toutes ces choses pour lesquelles, en réalité, nous vivons...
Bisous chère Licorne
¸¸.•*¨*• ☆
Madame la chère Licorne, si je suis un rongeur vous vous êtes la reine d'Angleterre !
SupprimerJe suis un chien, je vous ferai dire !
Une souris de ma taille, vous imaginez... mon copain Lucien serait mort de frousse. Ce gros lard a peur des souris, comme tout bon éléphant.
:-)))
SupprimerAh, oui...excuse-moi, Alphonse...j'ai la vue quelque peu embrumée...faut dire aussi que je venais de lire l'histoire d'Andiamo...(juste au-dessus) et que ça m'a enduite d'erreur...:-)
Je vous pardonne madame la Licorne, parce que vous êtes une gentille bête à corne !
Supprimerah tu es revenue avec ta besace pleine de mots-bonheurs!
RépondreSupprimerOui, elle est pleine à ras-bord ...pour le plus grand plaisir de ceux qui les aiment...
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
excellent!
RépondreSupprimerde toute façon, un éléphant et un cochon ne peuvent dire que des choses très intelligentes et très sensibles :-)
ils ont toute ma sympathie!
Un cochon mon Alphonse? Un cochon sans queue en tire-bouchon, alors...
SupprimerMais c'est vrai qu'il est un peu grassouillet...l'erreur est donc compréhensible !
Regarder la mer
RépondreSupprimerJuste regarder la mer.
Il en est qui savent la poésie, la musique, l'art.
Ils connaissent les noms de ceux qui savent enchanter nos sens, leurs vies, leurs parcours, leurs histoires.
Et puis il y a les gens comme moi, les petits, les sans-grade, qui savent juste écouter, entendre, voir, goûter, toucher...et prendre.
Et face à la mer....juste regarder la mer.
Regarder la mer.
Un des plaisirs les plus subtils de l'homme, en effet.
SupprimerHomme libre toujours tu chériras la mer...
En tous cas, pour moi, une nécessité vitale quelle que soit la saison...
¸¸.•*¨*• ☆
Et en moment précis, j'aimerais être assis et regarder la mer...
RépondreSupprimerLe signe du printemps ?
hé, Lucien, y a Julien qui veut une place sur notre banc, faut que tu pousses un peu ton popotin pachydermique ! :-)
SupprimerOui. Juste une petite place....
SupprimerC'est tout joli. Et même plus. J'adore imaginer les moules avec des gants. :)
RépondreSupprimerVoilà une expression que j'aime bien...Un de mes élèves me l'avait sortie une année, il y a longtemps...depuis, il y a deux blogs qui s'appellent comme ça, et un restaurant.
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
J'adore ce genre de texte....Bien Célestine !
RépondreSupprimerHeureuse de t'avoir fait plaisir, cher Daniel !
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
"on n'est pas bien, là, tous les deux ?" et je revois Depardieu et ses compères ! Ne me demande pas qui j'ai imaginé en Depardieu sur ta belle image ! :D
RépondreSupprimerBelle évocation de la mer et de ses merveilles, dessous, dessus et bien plus haut avec les poètes !
Tu me fais trop rire, mariejo !
SupprimerNon, je devine, et je ne te dirai pas non plus la suite du dialogue...un peu olé olé !
Oui, tu as raison, la mer dite par les poètes est une merveille.
¸¸.•*¨*• ☆
Tiens, des potes...
RépondreSupprimerEléphant Gracieux et Chien Paisible !
Ils sont sympas, hein, ces potes-là ...
Supprimerj'ai adoré cette photo !
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Et la nuit, qu'est ce qu'on voitquandon regarde la mer ?
RépondreSupprimerOn regarde...le vent?
SupprimerJ'ai moi aussi adoré "quand les moules auront des gants".
SupprimerIls en ont de la chance aux Impromptus de te compter dans leurs rangs !
J'y retournerais bien mais tu sais qu'on est dans une situation où... on n'a plus le temps !
Oui...je te comprends cinq sur cinq !
SupprimerEt merci pour le compliment, mon oncle, c'est très agréable de bon matin.
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à la fois drôle et émouvant ;-)
RépondreSupprimerIl faut absolument que j'emprunte Whitman à la bibli ceci dit
Merci Valentyne !
SupprimerSon recueil Feuilles d'herbe est une merveille.
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Je confirme, il n'y a pas mieux.
RépondreSupprimer