20 février 2011

Y croire encore

 A FD et Aux Petits Bonheurs


Je viens de lire le billet de FD  et le commentaire des petits Bonheurs sur mon dernier billet, j'ai senti mes poings se serrer presque aussi fort que ma gorge.

Résumons la situation. On ne sait pourquoi, "on" a décidé en haut lieu d'attaquer l'Education Nationale, non pas au rasoir pour un petit défrichage de printemps, non pas au marteau et au burin pour un ravalement de façade, mais au bulldozer pour une destruction en règle et définitive.

Qui est ce "on" ? Nul ne le sait vraiment. Les politiques, au premier chef, bien sûr,  mais en sous-main, des forces occultes, des intérêts privés, des lobbies...Des gens, en tous cas, qui ont intérêt  à ce que le peuple ne soit plus instruit correctement. Et par la même occasion, des gens qui craignent terriblement cette race perfide et à abattre que l'on appelle "les profs", les intellos qui réfléchissent et manipulent les élèves, et leur apprennent à penser et à avoir l'esprit critique. Lors, tout devient clair: il faut récupérer l'enseignement à des fins mercantiles et remplacer peu à peu les profs par des logiciels ou des vacataires qui seront aux ordres et feront tout pour obtenir un cdd.Et supprimer des programmes la philo, l'histoire, l'art,  et peu à peu tout ce qui peut rendre intelligent.

Toujours est-il que  depuis quelques années, nous subissons ces coups de boutoir, ces coups de casserole en fonte sur la tête qui nous sonnent , et nous continuons à aller au travail tous les matins, en nous disant avec un peu de culpabilité que c'est déjà super d'avoir un travail...Mais est-ce une raison pour tout accepter, et pour regarder se déliter l'école sans rien faire?
Pourtant, je me répète , c'est le plus beau métier du monde...Mais que c'est difficile! 
"On" dresse les gens les uns contre les autres, les agrégés contre les certifiés, les pions contre les profs, les profs contre les bibliothécaires, les jeunes contre les vieux, les mères de trois enfants contre les célibataires, les instituteurs contre les profs d'école, les EVS contre les  animateurs...pour diviser, pour mieux régner,  on multiplie les primes individuelles de façon à ce que plus personne ne touche le même salaire, on ferme des  dizaines de milliers de postes, on supprime des structures importantes, des aides, des dispositifs, on introduit le vocabulaire de l'entreprise dans l'école.
Résultat, rentabilité, performance, efficience, pilotage...Les enseignants sont suspectés, dépouillés de leur autorité, mis en examen, condamnés, pilonnés, harcelés, découragés, abattus , déprimés. Il y en a même qui se suicident. La seule question  qui  vient aux lèvres est "Pourquoi?"

Pourquoi  anéantir ce potentiel d'énergie merveilleux? pourquoi ne pas utiliser ce formidable creuset de connaissances, d'enthousiasme, de réflexion en le valorisant? Pourquoi faire payer à la grande majorité des profs, consciencieux, motivés, et cherchant constamment à bien faire,  l'incapacité et le je m'en foutisme de quelques uns ? Sans compter qu'on trouve pas mal d'incapables parmi les décideurs, beaucoup plus que sur le terrain...
Par ailleurs,  un des piliers d'une économie productive bien menée repose sur le bien-être des ouvriers: tous les japonais savent ça.Un ouvrier heureux est bien plus productif.
Ainsi, "on" voudrait  nous passer au laminoir de l'entreprise, et on n'est même pas foutus d'être à la pointe du progrès en matière de ressources humaines. Humilier et dénigrer la main d'œuvre, voila qui fleure bon son dix-neuvième siècle esclavagiste.

En vérité, je vous le dis, les profs sont en train de crever à petit feu, et  les jeunes hésitent à s'engager, après cinq ans d'études, pour 42 ans de bons et loyaux services, pour une administration qui n' a que faire de leurs états d'âme. Un enfer très bien décrit par FD , les yeux cernés des profs, la tension palpable, la démotivation, la rage impuissante de voir des gosses sacrifiés par défaut de structure adaptée, les classes surchargées, les établissements mal entretenus pour ne pas dire vétustes, les vacances remises en cause régulièrement,  parce que ces cochons de profs sont tous des fainéants et des nantis. Ah,  j'oubliais: des incapables aussi, puisque de tous les échecs, de toutes les erreurs, de toutes les errances de notre société, la responsabilité leur incombe.

Pourtant autour de moi, et notamment depuis que je fréquente les blogs, je rencontre des enseignants formidables. Petit Belge, porté par l'amour de son pays,  les "anciennes" qui se sont tirées au bon moment doit-on leur dire régulièrement (Marie Madeleine, Catherine, Mammilou, ) FD, Zenondelle, Epistyle, Berthoise, Adrienne, ce sont des gens fins, qui manient bien le verbe, qui réfléchissent, des artistes sensibles, des âmes fortes, des personnalités. De l'or pour les enfants, nos enfants. Pardon si j'en oublie, la blogosphère est remplie de profs, et c'est logique: l'amour des mots est leur fonds de commerce...

J'aime à penser que rien n'est perdu. Mais mon optimisme ne me fait pas oublier que d'autres vivent les choses de manière beaucoup plus cruciale. Les zones sensibles des banlieues,  où la violence est le seul mode de communication, les classes uniques au fin fond de campagnes déshéritées, les écoles où les collègues ne se soutiennent pas , se tirent dans les pattes, se crêpent le chignon, les quartiers où les parents vous prennent pour des larbins et vous toisent d'un air méprisant. Les débuts de carrière angoissants, avec un triple niveau, des enfants à problèmes, un manque de moyen, loin de sa famille, seul en face de ses cahiers, dans la poussière âcre de la craie, le soir...

Et pourtant je suis comme FD: je n'ai pas envie de faire un autre métier. Est-ce pour cela qu'on n'a pas le droit de se plaindre? Courage, dans une semaine, on pourra souffler.Et préparer, qui sait d'autres lendemains qui chantent plus qu'ils ne pleurent...

Edit du 21/02 à 9 h 30
Adrienne et Catherine: j'ai corrigé mon erreur et mon oubli!

38 commentaires:

  1. Un pays qui méprise à ce point sa jeunesse est un pays fichu à terme... Courage, il faut au moins tenir jusqu'en 2012, ça ira peut-être mieux après (on peut toujours rêver)...

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  2. je serai prof pour au moins dix ans encore mais je m'inquiète pour cet avenir...
    on nous culpabilise en nous disant que nous coûtons cher...
    courage, Célestine! on fait le plus beau métier du monde (je continue à le croire, c'est beau d'être le naïf aux quarante enfants, n'est-ce pas? LOL)

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  3. Alors qu'avant les gouvernements et le patronat craignaient les ouvriers; aujourd'hui c'est justement cette jeunesse diplômée et sans boulot qui leurs font peur.

    Ils voient très bien ce qui se passe dans le Maghreb et au Moyen-Orient....

    J'aime ton coup de gueule....Meri avec bises !

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  4. Combien de fois les vacances m'ont elles sauvées de la démission en me permettant de souffler. Dire que j'étais si contente de retrouver collègues et élèves à la pré-rentrée.

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  5. Pfiou, comme cela est bien dit... Ne parlons même pas des vacataires qu'ON ne trouve plus, ni des stagiaires dont déjà 1/4 ne souhaitent pas continuer dans le métier, ni du manque de postulants aux concours cette année, dégoûtés que sont les étudiants...
    Allez, on se fait la dernière semaine sur les genoux et au retour des vacances notre foi à tout casser sera à nouveau de retour :-) Bises

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  6. Ben oui, je ne peux qu'approuver. Dommage, j'aurais tellement voulu te dire que tu te trompes.
    On nous file la rage, pour mieux nous abattre, comme les chiens.

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  7. "Qui est ce "on" ? Nul ne le sait vraiment. ", dis-tu. Il me semble qu'on occulte un élément important : la situation économique globale. L'éducation nationale représente le poste budgétaire le plus important du budget de l'État (21 % en 2010) : pas loin de 60 milliards d'euros…
    La France est sous haute surveillance par les agences de notation internationale.
    En raison de son déficit abyssal
    tout le monde semble occulter qu'on est proche de la faillite de l'État français !
    Si la France perdait sa fameuse notation AAA ce serait une catastrophe pour chaque Français, à commencer par les plus démunis.
    Pour ce faire l'État a décidé de réduire les dépenses partout
    on peut haïr Sarkozy (comme moi par exemple…) La réalité est ce qu'elle est… Nous avons collectivement décidé de vivre largement au-dessus de nos moyens depuis environ 25 ans !

    La France ne pèse plus grand-chose dans le monde…
    Pour ces raisons, il faudra se faire à cette idée simple : nous aurons de moins en moins de fonctionnaires et le budget de l'éducation nationale devra faire face à des réductions drastiques.
    Pour le bien de nos enfants ? Bien sûr que non !…
    Et encore moins des profs, évidemment !…

    À qui la faute ? À chacun des Français que nous sommes !
    On a les résultats de nos choix collectifs.

    Dire que c'est la faute des autres, c'est infantile.
    Mais nous savons bien que nous sommes des « petits » français !…

    Conclusion : bon courage à tous les profs !
    Il me semble que ce n'est que le début des galères…
    Mais il ne faudrait pas espérer que la gauche fasse quelque chose de positif en ce sens…
    Elle sera confrontée à la même réalité : comme ils disaient aux guignols : le monde… Il est mondial !

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  8. Je ne suis plus très jeune, mais pas trop vieux non plus. Dans les années 60, celles qui ont vu l'économie et la société française changer, j'ai connu des collèges sinistres, éclairés au néon, avec des classes peuplées de 40 élèves gris et mornes, des horaires invraisemblables. Les miens. J'ai détesté l'école.

    C'est après que l'école a changé en bien. Mais dans les années 80, tout a recommencé à basculer vers le mauvais. Rien n'a vraiment été fait pendant cette décennie économiquement sereine (quoique bling-bling).
    Alain X a raison, même si son constat est cruel: La France a trop longtemps vécu au-dessus de ses moyens, l'Administration arc-boutée à ses prérogatives a sclérosé la créativité. Les petits ont trinqué. Les moyens trinquent maintenant. La France est peuplée de gens malheureux qui vivent dans un pays merveilleux, mais incapable de se réformer. C'est frappant quand on revient de l'étranger. Un pays qui ne veut pas changer meurt.
    Alors l'Education trinque et c'est dommage. La situation n'est guère meilleure dans les secteurs de la Santé mais l'Education est le reflet de ce pays. Ce que tu décris dans ce billet poignant, c'est la France d'aujourd'hui, pas seulement celle de l'Education.

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  9. Cher ALAINX ton commentaire me trouble: ainsi donc il serait infantile de rêver à un après Sarkozy différent de ce que l'on s'ingénie à nous faire croire? (à savoir: c'est inéluctable, personne n'y peut rien, c'est comme ça, c'est la crise...) Je suis parfaitement d'accord avec toi sur le fait que l'occident dans son ensemble, vit au-dessus des moyens de la planète.Mais je pense que la prise de conscience écologique, même si elle est timide encore, est une réalité. Cela dit, entendre les pignoufs qui nous gouvernent expliquer aux gens qui ne peuvent même pas se chauffer ni se loger, qu'il va falloir se serrer la ceinture, tu vois, ça me fait mal.Bien sûr, qu'il va falloir déconsommer, revenir à des valeurs plus justes, mais ce n'est pas en massacrant l'école que l'on y parviendra, mais bien en instituant des règles drastiques contre les profits scandaleux des balnques, des traders, des paradis fiscaux.
    Quant à ceux qui croient encore que la France vit au-dessus de ses moyens, tu trouveras là de quoi réviser ton jugement:


    http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/primaire/elementaire/Pages/2011/120_centre_strat%C3%A9gique_emplois.aspx

    Les résultats de ces études montrent que la France est à la ramasse sur bien des plans...
    cela dit , j'assume très bien d'être infantile...
    Bises
    Célestine

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  10. Il me semble qu'on traite ici de deux choses différentes : d'une part la crise et les mesures drastiques prises par l'état français (et là je pose une question: a-t-il choisi le bon poste pour réduire les coûts?) et d'autre part le combat que mènent certains pour niveler la scolarité vers le bas (que nous connaissons malheureusement trop bien chez nous...). J'espère qu'ils ne supprimeront pas les sciences humaines, ce serait dramatique. Je ne peux y croire. Courage Cel, toi et tes semblables êtes essentiels pour la France et le reste du monde :-)

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  11. Tu as raison Delphine, certains cherchent à affaiblir l'école publique, mais j'ai bien peur que ce soient les mêmes que ceux qui prennent des mesures contre les fonctionnaires. Il faut savoir que les directives de l'OMC , appelées AGCS (consultable sur internet)préconisaient il y a quelques années de détruire de l'intérieur, par petites touches, les services publics, notamment français, dans l'optique de privatiser les secteurs de l'enseignement et de la santé. C'est ce qui est en train de se passer, sous nos yeux, en toute impunité, et comble du cynisme, on arrive à faire croire au gens que cela sera mieux pour eux...Qui peut avoir intérêt à abrutir les masses et à en faire du cerveau disponible pour consommer et se laisser manipuler?
    je t'embrasse
    Célestine

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  12. DAMIEN, le tableau que tu fais est très noir, mais je pense que tu as raison sur ce point:la France est un pays merveilleux.Mais si les gens sont malheureux, c'est qu'ils ont trop cru à certaines belles promesses, et que le réveil a été dur. Beaucoup de gens, contrairement à cette idée qui circule, comme quoi ils seraient incapables de se réformer, beaucoup de gens donc, seraient prêts à faire un effort collectif, mais quand cet effort est demandé par des gouvernants qui n'en font aucun,de leur côté, qui défendent les grandes fortunes, les traders, le bouclier fiscal, se gavent de jets privés et de restaurants de luxes, qui dépensent sans compter l'argent public avec un cynisme et un mépris insupportables, même les réformes qui pourraient sembler justes deviennent irrecevables. Un gouvernement qui a perdu sa crédibilité ne peut plus rien faire passer autrement que par la force. Et ça, même si ça ne dit pas son nom, ca s'appelle une dictature.

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  13. BERTHOISE oui j'ai un peu la rage devant ce gâchis.Je suis la première à dire qu'il faut faire des économies, j'apprends à mes élèves le recyclage,la récupération de leurs jeux, de leurs boites en carton, l'utilisation rationnelle du papier, je limite (c'est drôle j'avais tapé je "milite", oh l'acte manqué! qu'en pense Alainx?) je limite donc mes collègues en photocopies. La différence , c'est que je me limite aussi. Je donne l'exemple, quoi...
    Bises de Célestine

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  14. Vous prenez un peuple, n'importe lequel, entre ses petites frontières et vous lui faîtes avaler, à coups de grandes cuillères, la soupe de l'incivisme et la sécurité, l'étranger et l'illégalité, l'illettrisme et l’élitisme, les nantis et la crise, les employés et les chômeurs, les cadres et les responsabilités, les fonctionnaires et les autres, la consommation et la compétitivité, l’ancienne monnaie et la nouvelle monnaie, l’assassin et le juge, le voleur et la police, le violeur et la récidive, le populaire et le tribunal, l’électeur et le bulletin, le malade et le trou, le trop jeune et le pas assez vieux, le noble travail et les annuités, l’artisan et le patron, l’agriculteur et la rationalisation, le commerçant et la diversification, les idiots et les intellectuels,le pays et les voisins........
    et celui-ci s’engraisse !!!

    Agitons, en être réfléchi, l’idée que rien, ni personne, ni moi ne peuvent freiner les sapeurs de l’économie mondiale et leurs indicateurs et nous resterons avec cette délicieuse soupe !!!

    Acceptons l’idée de blanc bonnet et bonnet blanc et dans la soupe du blanc de poulet !!!

    Mais n’oubliez jamais l’objectif de votre combat, il est tout en haut un groupe manipulateur qui se sert de militants (pauvres aveugles) UMP et actuellement son porte drapeau Sarkozy doit définitivement disparaître !!!

    2012
    la gauche,
    qui,
    peut importe
    pas de fausses notes
    la GAUCHE
    un point c'est tout

    Dernière pensée, un peuple peu instruit est un peuple plus facile à gouverner, « dictater » n’existant pas dans le dictionnaire.

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  15. FD, tu vois que le sujet fait couler de l'encre! J'espère que tu tiendras le coup jusqu'aux vacances...Gros bisous à la plus chouette des documentalistes.
    Celestine

    CATHERINE, je te reçois cinq sur cinq. C'est souvent ce que ressentent les enseignants à trois jours des vacances. Une lassitude et un ras le bol qui, selon les individus, peut friser la dépression...
    je t'embrasse
    Célestine

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  16. PATRIARCH j'avoue qu'un petit coup de gueule de temps en temps, ça fait un bien fou...même si ça ne fait pas avancer le schmilblic...
    Bises à vous deux.
    Célestine


    ADRIENNE le naïf aux quarante enfants...tu ne crois pas si bien dire. Je crains que dans quelque années, nous nous retrouvions avec ce nombre là dans chaque classe...

    TANT BOURRIN, en tous cas, en 2012 si ça ne va pas mieux ça n'ira pas plus mal, c'est déjà ça...gardons un peu d'espoir.

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  17. PETIT ANE GRIS
    très beau texte, empreint de colère, certes mais aussi d'espoir.Maintenant, la gauche...est tellement dévalorisée dans la tête des gens, que ça va être très dur de redorer son blason. Pourtant l'humanisme a donné les plus belles conquêtes dans le passé, des vagues de bonheur du front populaire, les congés payés chers à nos grands parents, la sécurité sociale, l'école de la République...
    Dur d'être optimiste et pourtant il le faut pour avancer, pour ne pas baisser les bras, renoncer et mourir.
    Nous sommes comme des grenouilles dans une jarre de lait: où l'on se noie, où l'on bat des pattes jusqu'à ce que le lait se transforme en beurre. Ça vaut le coup d'apprendre à nager!

    Bises
    Célestine

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  18. Je suis sûre que rien n'est perdu car même si c'est pire en ce moment, un jour tout re-basculera. Tu sais on idéalise l'avant 68, les débuts de l'école, et pourtant il y en eut des excès, des abus, des intolérances, crois moi. Il faut garder ta foi, continuer à lutter pour notre métier,"le plus beau métier du monde" comme tu l'écris et comme j'ai toujours écrit moi aussi. A bientôt chère "maîtresse" car oui je serai là, surtout depuis que je sais que tu viens! je te laisse mon tel par mail pour communiquer plus aisément

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  19. Bon, finalement, je crois qu'on est bien dans notre petite Belgique... Comme l'a dit Delphine, il y a un nivellement par le bas du niveau des études en Belgique francophone, ce qui fait qu'un élève belge francophone a environ un an de retard sur un élève belge néerlandophone (oui, nos problèmes communautaires commencent dès l'école). On est aussi face à un manque de moyens, en particulier dans les quartiers sensibles. Mais de façon globale, on nous fiche la paix au niveau pédagogique et en 11 ans de carrière, je n'ai connu aucune réforme ou grand changement.

    Ce qui me décourage, c'est que tous les jours, des enfants ne font pas leurs devoirs et leçons alors que tout est prévu plusieurs jours à l'avance. On doit aussi se battre pour que le journal de classe soit signé au moins une fois par semaine.

    L'enseignement n'est pas un métier facile.

    P.S. Merci pour le compliment me concernant. Viens voir les photos du parc Paradisio sur mon blog ; cela te changera les idées.

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  20. Je ne te dirai que courage, comme Delphine le dit vous êtes essentiels pour notre pays.
    Je sais que aussi dure soit la bataille vous resterez déterminés pour défendre la culture du monde de demain.
    Je t'embrasse chère Cel
    Math

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  21. avec tout ça j'oubliais de dire que j'adore la vignette en illustration, avec le petit Nicolas de Sempé :-)
    je suis fan absolue du tandem Sempé et Goscinny :-)

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  22. MARIE MADELEINE je sais, je garde espoir. Et je n'idéalise pas l'avant 68, d'autant que j'étais encore à la maternelle, mais plutôt les "trente glorieuses", et la "parenthèse enchantée"...Une sorte d'âge d'or où les gens luttaient, bien sûr, pour améliorer les choses, mais où ils avaient le sentiment que cela valait le coup, parce que certaines réformes reculaient quand elles semblaient injustes, où une certaine idée de la France sous-tendait les actions des uns et des autres. maintenant, ce serait plutôt une certaine idée du pognon...
    J'attends ton mail...
    Bises

    Ah! PETIT BELGE je crois malheureusement que les directives de l'AGCS ne s'arrêteront pas aux frontières de votre charmant petit pays...Tu verras, dès que vous aurez un gouvernement digne de ce nom, il promulguera les premières réformes du système éducatif belge...sous le prétexte de faire plus et mieux, ils feront moins et moins bien...Et les marchands n'auront plus qu'à récupérer les clients des écoles privées...

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  23. ...quant aux parents qui ne signent pas les cahiers , c'est la partie émergée d'un iceberg monstrueux qui a commencé le jour où on a fait voler en éclats l'autorité des parents et les règles de vie. Du coup, avec une image de plus en plus dévalorisée , auprès de gens de plus en plus lobotomisés par leur situation personnelle et le cumul de plusieurs facteurs (divorce, chômage, misère intellectuelle, démission) l'école ne parvient plus à jouer son rôle...Enfin, si, mais à quel prix! Voilà pourquoi tu ds déjà (au bout de onze ans) que c'est un métier difficile...
    Je t'embrasse
    Célestine

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  24. MATH, merci pour tes encouragements.Ils nous permettent d'avancer quand même, malgré les embûches.

    ADRIENNE le Petit Nicolas (celui-là) est délicieux et rafraîchissant. Tout le contraire de son homonyme.

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  25. Ouah ! Comme j'aurais aimé être l'auteur de ce texte, qui vient des tripes et du coeur ! Merci chère Célestine !
    Je l'ai, le congé ... après 11 ans de demandes ... donc c'est cool, je dois réaliser et me poser un peu... Moi non plus je ne changerai pas de métier, je suis accroc !!!!
    Bises
    Zénondelle

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  26. La Belgique est un Etat fédéral depuis 1993 et l'enseignement ne fait plus partie des compétences du gouvernement belge (au profit des trois communautés). Donc, ce secteur n'est pas du tout perturbé par l'absence de gouvernement belge ; tout fonctionne correctement. Ne rigole pas, notre petit pays a trois ministres de l'Enseignement : un pour les francophones, un pour les néerlandophones et un pour les germanophones. Ce qui fait que les programmes sont différents. Mais je n'ai jamais entendu parler de la réforme dont tu parles. A ce niveau-là, c'est très calme et les ministres qui se sont succédés depuis 11 ans n'ont pas fait de grand changement.

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  27. Chère Célestine

    Le Lauragais est le sud-est toulousain (à 40km), haut fief de résistance cathare et riche terre du pastel. Entre Toulouse et Castelnaudary. Très beau coin du sud-ouest !
    Bises
    Zénondelle

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  28. Quand je te lis je ne regrette pas d'avoir eu la chance de pouvoir partir à la retraite avant que la situation ne se dégrade encore plus qu'elle ne l'était déjà il y a 4 ans!
    Mais aujourd'hui j'ai peur pour mes petits enfants: peur de cette école qu'on est en train de démolir! Mais que va t-elle devenir et combien de temps encore y aura t-il des enseignants passionnés comme toi qui lutteront pour qu'elles continuent d'exister?
    Quand on nous dit que l'Education Nationale a le plus gros budget de la France, moi je crie que c'est normal et qu'il devrait être encore plus gros! Les enfants ne sont-ils pas l'avenir de notre pays et notre bien le plus précieux!
    Courage Célestine!

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  29. Merci Célestine de ce beau texte. Je me retrouve et retrouve notre école dans bien de tes mots. Ouf, je souffle de lire tout ça parce que quelque part ça rassure de savoir que je ne suis pas seule à vire tout cela. Alors merci encore.
    Et puis il y a aussi tous ces commentaires. Celui de AlainX m'interpelle beaucoup et je pense à ses écrits depuis 2 jours. Il me fait me poser des tas de questions (bien vu AlainX!)et m'ouvre à d'autres réalités. Et si AlainX avait raison? Bien sûr qu'il a raison.
    Finalement après ce commentaire d'AlainX et celui de Petit Belge , eh bien en réalité je ne sais plus comment tourner mon commentaire à moi. J'ai plein de choses à écrire, je les écris et hop je les efface car elles ne me conviennent plus. Oui j'ai vraiment du mal à trouver mes mots aujourd'hui car avec tous ces mots, les miens sont maitenant trop confus. Je reviendrai sans doute plus tard pour relire tout ça. Merci aussi à FD d'avoir lancé un tel sujet, je ne pensais pas non plus qu'il ferait couler autant d'encre...

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  30. La boucle est bouclée, cher PETITS BONHEURS.Tu clos cette longue liste de commentaires, et c'est à partir de ton précédent comm que j'ai laissé exploser ma colère...Comme j'ai aimé ton idée de nous rassembler, comme j'ai aimé le titre de DRM que tu m'as décerné. Comme je suis heureuse, malgré tout, de voir que l'on est nombreux à se serrer les coudes...Cela m'a redonné la pêche.
    Une question qui me turlupine: tu n'as pas de blog? J'aurais aimé te rendre une visite...

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  31. MAMMILOU je sais que tu es une retraitée épanouie, et comme tu as raison d'en profiter! mais c'est vrai qu'il y a de quoi se faire du souci pour les petits enfants.On vit une période de transition, et un nouvel équilibre finira bien par émerger. C'est de cet espoir là que je vis, sans arrêt.

    ZENONDELLE je me réjouis pour toi! c'est merveilleux. Et je ne manquerai pas de te faire une visite, quand je passerai dans le Lauragais... (j'aime beaucoup ce nom)Je croise les doigts pour que ma fille ait son concours de vétérinaire: elle sera alors peut-être à Toulouse l'année prochaine...

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  32. Je me réjouis aussi de te recevoir dans mon Lauragais et je croise les doigts pour ta fille, qui se plaira certainement à Toulouse, ville jeune, dynamique, étudiante ... "Ville rose" quoi !
    Amitiés
    Zénondelle

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  33. Et l'industrie, avec l'apprentissage qui allait avec ? Le tout bradé, dans les années 80 ! Et aujourd'hui on veut rétablir et l'industrie et l'apprentissage !
    Tout est ainsi Célestine : on casse d'abord... On réfléchit ensuite !
    L'après 2012 ? BOF !

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  34. Bravo! C'est un billet très intéressant!
    Je pense un peu comme Patriach, la jeunesse diplomée et sans boulot fait peur...
    C'est aussi vrai que le monde il est mondial :-) (Alain x)
    Marcelle

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  35. J'ai la chance de travailler dans un centre de formation professionnel (privé mais subventionné par la région)qui fait passer des diplômes reconnus par l'éducation nationale, de niveau V et IV. Effectif de 12 stagiaires par groupe, une équipe soudée, une capacité de réflexion et de libertés tout en respectant les référentiels et le programme, une possibilité de prise en charge individuelle plus régulière..L'éducation nationale devrait s'y greffer car c'est l'idéal mais ne rêvons pas, cela coûterait bien trop cher !! Alors, même si nous travaillons 40 heures par semaine et n'avons "que" 8 semaines de vacances par an, pour rien au monde, je ne changerais car je peux y déployer mes ailes de pédagogue. Mais je soutiens tous ces profs valeureux et croyants car nous faisons le même métier avec les mêmes envies..

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  36. Tu as raison, de toutes façon, ce travail donne des ailes quand on l'aime, et il faut se soutenir tous mutuellement, car ce qu'on veut, en haut lieu, c'est nous diviser pour nous affaiblir...
    Heureuse de t'avoir rencontrée...

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  37. Pâques, merci de ton passage chez moi (dont je viens juste de m'apercevoir.)

    ANDIAMO dis pas ça! on n'est pas encore morts, quand même!

    ZENONDELLE c'est mon souhait le plus cher, que ma fille voie enfin la vie en rose après la galère de trois ans de prépa...

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.