Il y avait eu le temps sublime de la Rencontre. Un temps d'oiseaux et de fleurs. Un temps de miel. Tout était neuf, tout était possible, on s'émerveillait l'une de l'autre, on aurait dit l'aube du monde.
Il y avait eu cette apprivoisement progressif, comme dans une histoire d'amour. D'ailleurs, cette connivence, ce goût d'être ensemble, ce partage de tant de folies, d'éclats de rire, de découvertes, ressemblaient beaucoup à une histoire d'amour. Elle, et l'Autre. Comment, par quel miracle , par quel lien obscur et lumineux, se pouvait-il qu'elles fussent à la fois si semblables et si différentes? Pourtant cela fonctionnait malgré les réticences de certains , toujours enclins à penser à votre place, à vouloir malgré vous votre bonheur.
Elle n'avait jamais cédé aux mises en garde, elle aimait cette Autre tout simplement, comme Montaigne aimait La Boétie. Parce que c'était ainsi.
Il y avait eu le temps des premiers nuages, des brouilles passagères auxquelles Elle n'accordait pas plus d'importance que ça, persuadée de la constance forcément éternelle de ce genre d'indéfectible relation. Son cœur tout mou en sortait bien un peu égratigné, à chaque fois, mais l'Autre revenait, et d'une fleur, d'une parole, effaçait les malentendus. N'était-ce pas le plus important? Elles reprenaient le fil, comme on rattrape, d'une aiguille experte, quelques mailles perdues dans un tricot.
Il y avait eu , enfin, le temps de la Rupture, un orage plus fort et plus implacable que les autres et qui avait tout raviné sur son passage. Il fallait maintenant qu'Elle apprenne à vivre sans son Autre. Cette Autre qui avait pris le risque de la perdre, une fois de plus. Une fois de trop.
Il fallait qu' Elle l'oublie. Qu' Elle apprenne à rencontrer l'Autre par hasard au détour d'une rue, et à n'être plus rien pour elle qu'une vague relation que l'on salue, que l'on embrasse machinalement avant de tourner les talons en vous plantant là, hagarde et désemparée, le cœur ravagé une fois de plus. Une fois de trop. Il fallait du temps pour qu 'Elle s'habitue.
Elle aurait dû prêter plus d'attention à une phrase que l'Autre disait souvent. "Tout passe..."
C'était une phrase assassine. Naïvement, Elle n'aurait jamais pensé que ces deux petits mots s'appliqueraient un jour à leur histoire.
c'est parfois dur de composer, mais le bonheur ne peut continuer sans cela.
RépondreSupprimerBises et bon dimanche.
Rien ne va plus !... Noir, perd et passe !... A moins que ça ne soit manque ? :~/
RépondreSupprimerTout passe d:-( ! Quelle toupie et quel toupet !
RépondreSupprimerBeau récit...
RépondreSupprimerMais cette histoire qui se termine, cède sans doute sa place pour une nouvelle.
La nature a horreur du vide dit-on.
Il arrive aussi qu'après quelque chose qui nous paraît triste et négatif, arrive ensuite quelque chose de positif. Ravi de pouvoir relire enfin les articles de ton blog après deux ou trois semaines d' "abstinence"...lol. Passe un bon dimanche Célestine et encore bravo pour tes beaux textes. Tu as du talent et j'espère que 2011 verra la concrétisation de ton projet littéraire.
RépondreSupprimertrès belle et limpide manière de le dire. oui tout passe, j'ai aussi besoin de l'entendre, c'est le seul baume possible sur un chagrin présent que viendra sans aucun doute balayer quelques joies nouvelles
RépondreSupprimertout passe mais non! Il y a une constante, c'est la capacité de certains à aimer sans compter, l'amour ne passe pas. Gros bisous ma Cel
RépondreSupprimerMarrant comme ça fait écho à ce que je suis en train de vivre avec une personne de ma famille. Dans ce cas là je pensais vraiment que ça ne passerait qu'avec nous qui sommes plus près de la fin que du début.
RépondreSupprimerle temps passe et
RépondreSupprimerle renouveau donne l'élan nécessaire pour re-commencer .
après avoir traversé plusieurs fois ces moments charnières , j'en suis persuadée.
le temps passe et
RépondreSupprimerle renouveau donne l'élan nécessaire pour re-commencer .
après avoir traversé plusieurs fois ces moments charnières , j'en suis persuadée.
Chère Célestine,
RépondreSupprimerUn post à ton magnifique texte du 10 décembre...un peu à contre-courant, en retard du temps...
Merci pour tes mots sur ma page...
Moi aussi je perçois dans l'écriture la capture des mêmes maux, fêlures et mystères...
"Tout passe", dit-elle,je ne n'en suis pas certaine, la mémoire nous fait vivre et l'oubli ignore parfois les fragilités. Il y a pourtant dans ce billet que tu nous laisses, un morceau de vie, une gravité qui doit plus à l'éternel qu'aux choses éphémères...Oser croire que les sentiments ne meurent pas, malgré l'abandon, l'illusion, l'attachement et vivre sans regret...
Amitiés
Tout passe, mais reste cette fêlure, ce regret, cette déception alors non en fait, tout ne passe pas. Comme ce que tu décris résonne ... Plein de bises.
RépondreSupprimerJ'ai connu cette souffrance qui n'a pas de nom, qui n'est pas prise au sérieux par les autres: la souffrance de la rupture d'amitié, rupture définitive, que plus rien ne peut réparer...
RépondreSupprimerAlors oui, dans ce sens tout passe, la souffrance finit par se muer en nostalgie...
Il faut juste vivre à fond l'instant où les moments d'amitié nous sont donnés... sans rien attendre...
Ce texte est émouvant, me touche beaucoup,
C'est un joli texte qui me parle beaucoup. Tout passe, l'amitié, l'amour, les histoires... la souffrance aussi.
RépondreSupprimerun texte beau, tres realiste!oui, tout passe,prendre garde de ne pas se noyer dans le quotidien afin qu'il ne devienne pas routine..et puis, advienne que pourra!
RépondreSupprimerune histoire s'acheve une autre pourra debuter..comme la Vie qui jailli un jour pour s'etomper peu a peu avec l'age et là peu d'espoir de trouver une autre histoire et fixer des souvenirs..en essayant de ne point trop souffrir!
J'ai l'immense chance de ne jamais avoir été confrontée avec ce type de rupture et pourtant de te lire, de l'imaginer, je sais au fond de moi que je serais dévastée. Alors, vraiment, je compatis avec ce que tu viens de vivre cette année. J'imagine bien que tu donnes le change mais un coeur griffé reste sensible...
RépondreSupprimerNon, l'amour ne passe pas, ce qui passe c'est l'image de l'amour. J'ai eu, moi aussi, de ces amitiés basées sur l'illusion, qui ont explosé comme des bulles de savon.
RépondreSupprimerLes bulles passent...
Zut et rezut, Céleste n'est autre qu'Edmée, qu'on se le dise. J'ai ouvert un compte mail sous le nom de Celeste, et voilà! Mais je le jure, je suis Edmée ;)
RépondreSupprimerTout passe..........
RépondreSupprimerUne feuille, l'automne, la feuille se détache, un vent, un vent fort l'emporte, un tourbillon, loin, loin la feuille, perdue de vue!!!
Je marche, je marche, des feuilles sous mes pieds, un tapis de feuilles.
Brrreu! le froid, le froid partout, le froid en moi, le froid autour, les feuilles, le froid, ma feuille là???
Non, des feuilles!
D'autres feuilles gelées!!
Pourquoi détachées?
Pourquoi éloignées?
Où la branche???
Je baisse la tête, les mains dans les poches, je marche, mon col roulé, enroulé, je marche !!
Et toi humus, nourrit d'histoires de feuilles,
que me décomposes-tu ???
Tout dans ma solitude, dans mon désarroi, tout est brûlant...!!!!
Un frémissement, un bruissement, mes sens alertés, mes pieds, mon orteil, ma tête, mes cheveux, mon sang, mes bras, mes mains, mes yeux, le bout de mes doigts, mes yeux!! Mes yeux au bout de mes doigts, que me montrez-vous??
Oui, oui là!!!
Oh! amandier, ta fleur blanche, oh! amandier, le bourgeon, oh! amandier, une foliole.
Une foliole se dévrille, se délivre de son habit carapace....
Car passe......
Et une nouvelle, ma nouvelle feuille!!!....
FEUILLE, je t’entretiendrai!
Libre à toi de t’envoler!
Mais moi, je connais!
Et l’histoire m’a grandi!
Et à l’histoire, un titre, moi j’accroche "sérénité"!!!
Merci feuille envolée, je t’aime!
C'est un très beau poème, petit âne gris, et il est porteur de beaucoup d'espoir et de renouveau.
RépondreSupprimerCELESTE...un clin d'oeil à Célestine? Comment vais je retrouver mon Edmée adorée?
MYO oui dévastée, ce n'est pas un mot trop fort. Mais je travaille à rassembler les lambeaux pour tisser un nouveau moi plus fort, plus serein. J'ai accepté que la page se tourne, même si ça fait mal de ne pas comprendre...
CHATAIGNERAIE tu as raison, le quotidien a certainement eu raison de cette relation, mais il me semblait que l'amitié était plus forte. Je me trompais.
BERTHOISE tu es positive, merci de me rappeler que ma douleur passera aussi, ces derniers temps j'avais tendance à croire que non.
COUMARINE la nostalgie est encore de la souffrance, quand, au détour d'un parfum, d'une musique, les bons moments te reviennent comme des boomerangs en pleine gueule. Je sais que j'aurai encore besoin de force, avant d'oublier.
MS merci de comprendre si bien ce que je ressens.Ce texte est sorti de mes tripes et souvent, ce sont ces lignes là qui touchent le plus les lecteurs.
ZENONDELLE tu écris magnifiquement , ton analyse me touche beaucoup...J'en retiens le dernier mot, certainement pas mis au hasard, comme un point d'orgue à ton commentaire: amitiés, oui, je crois que tu as vu juste. J'ai besoin de croire que je pourrai retrouver des moments de partage extraordinaires pour oublier cette trahison. Et sur le blog, l'amitié est palpable...J'adorerais que tu me comptes parmi tes amis.
CROUKOUGNOUCHE je sais, toi la blogamie la moins virtuelle de tous,toi qui m'as invitée chez toi pour boire le thé, toi qui m'as ouvert ta maison alors que tu ne me connaissais ni d'Eve ni d'Adam, que tu fais partie des gens attachés aux mêmes valeurs que moi, humanité, hospitalité, ouverture d'esprit.Merci de partager ton expérience des "moments-charnières" et de me donner beaucoup d'espoir en l'avenir.
DELPHINE je rosis à la lecture de ton commentaire. Oui je l'ai aimée sans compter, et même si mes ailes se brûlent parfois, rien ne pourrait me faire changer d'attitude dans la vie.
K.un post chez toi pour te dire que je suis en phase avec ce que tu vis, même si ce n'est pas comparable. On a besoin de l'entendre et de se le répéter: un jour viendra où notre peine sera passée...
RépondreSupprimerPETIT BELGE ton billet me fait doublement plaisir: d'abord, tu es revenu et je m'inquiétais que tu ne puisses plus le faire. J'ai supprimé les petites étoiles de Noël au bout de ma souris. Je pense que cela devait t'empêcher d'ouvrir mon blog.
Ensuite, merci pour tes compliments. J'en ai beaucoup besoin en ce moment, de me raccrocher à plein de positif!
Ah TANT-BOURRIN, SAOUL FIFRE et ANDIAMO, votre humour et vos jeux de mots sont rafraîchissant. Beaucoup de manque c'est vrai, mais aussi de l'espoir que ce vide soit comblé par d'autres émerveillements. Je garde précieusement vos conseils pour les soirs de blues...
PATRIARCH composer, certes, toute relation demande des concessions. Mais quand l'autre ne veut plus de toi, qu'elle te jette comme une vieille chaussette, comment faire? Il est temps alors de se protéger et de continuer sa route. C'est ce que je vis en ce moment et ce n'est pas facile.
Pourtant, grâce à vous tous, ce soir, je me sens tellement mieux déjà. Merci vraiment!
**********Célestine************
Merci Célestine pour les échanges, les mots...
RépondreSupprimerUn grand hommage au lien de métier, d'écriture, de famille nombreuse, de rêves d'enfant...
Amitiés
Zénondelle
Il y a des amours qui resistent, plus durs que les fers du temps...
RépondreSupprimerBonne année
Math
Je ne crois pas que tout passe vraiment !
RépondreSupprimerLes images etc; s'estompent, mais il reste toujours un petit quelque chose, qui se rapelle à nous de temps en temps !
Bisous Célestine !
Florence
MATH!!! quelle joie de te revoir! Nous raconteras-tu tes aventures?
RépondreSupprimerC'était mon amie et elle n'a plus voulu de moi...Cette fois, Les fers du temps auront raison de nos sentiments...
FLORENCE, oui, c'est ce petit quelque chose qui me fera encore pleurer, même des années à près, même fugacement...
ZENONDELLE Beaucoup de points communs, entre toi et moi, restent encore à découvrir! Life is beautiful.
Mais c'est mon histoire il y a 20 ans que tu écris là! et puis il y en eut d'autres, et c'est mon histoire il y a 6 mois, et il y en aura d'autres....oh comme la vie est vivante!!!
RépondreSupprimercel,la chanson dit "on ne choisit pas sa famille.."mais ses amis OUIet c'est clair qu'on a cette douloureuse sensatin d'etre jettée,parce qu'on a avance, l'autre pas ou differement c'est tres dur a vivre il faut savoir reconstruire..et apres on a plus envie de donner notre amitié aussi facilement..mais l'amitié est dans une vie un temps tres fort..et puis nous sommes là pour se soutenir!
RépondreSupprimerEtrange écho.....
RépondreSupprimerPEUR que ça ne m'arrive.....
Merci pour vos mots déposés chez moi.....