Ce soir j'ai une pensée pour toi, oui, toi qui vas reprendre le chemin de l'école, dans le petit vent aigre de ce matin de fin d'été. Septembre a fourbi ses crayons, ses plumes, ses instruments et ses pages blanches. Pendant que ton cartable est encore lourd des grains de sable et de pollen que tu as volés à l'eau des lacs, aux oiseaux, aux murs de lierre.
Tes cahiers sentent l'air neuf, comme des bateaux repeints, et tes chaussures ont mal aux élastiques. Le réveil a sonné trop tôt.
Je connais le sentiment qui t'agite : à la fois fébrile, inquiet et ébahi de te retrouver déjà là, à l'aube d'une nouvelle année scolaire qui te semble une montagne récalcitrante à escalader...
J'ai éprouvé si souvent ce pincement au coeur, et en même temps cette envie irrépressible de retourner te colleter avec la classe. Les débuts, comme les fins, enrobent toujours les coeurs de tiraillements ambivalents. Je connais ce trac, même après des années. Cette légère angoisse de la liste d'élèves, du premier contact, de la première mayonnaise : prendra-t-elle ? Ou retombera-t-elle mollement au fond du bol de tes illusions ?
Et si tu avais perdu la formule ?
Je suis avec toi de tout coeur. Je sais, pour l'avoir aimé avec passion, que tu fais un métier lui aussi ambivalent. Merveilleux, exigeant, riche de bonheurs intenses, mais aussi chronophage, épuisant, anxiogène et parfois si déprimant... je connais ce découragement qui t'étreint parfois devant l'iniquité de certaines circulaires, et les maladies bureaucrates de l'administration qui tirent à boulets rouges sur tes forces comme sur les pis d'une vache.
Je connais ton angoisse de faire du surplace, ou plutôt d'en avoir simplement l'impression. De voir passer les semaines plus vite que le sacro-saint programme. Alors tu vas coopérer pour effacer la solitude des soirs.
Mais je sais aussi que trente paires d'yeux vont te regarder avec candeur, ce matin. Le coeur frileux dans leurs habits tout beaux de rentrée des classes. Du fort en thème qui connaît toutes les réponses, au pitre qui cache son mal-être derrière ses pitreries.
Et que la promesse de leurs cerveaux à éclore est la plus belle récompense de ce métier vieux comme mes robes.
A toi, l'Instit'.
Je te dédie ces quelques mots en toute solidarité.
J'ai vu du Soulages sans aller à la Fondation Gianadda. J'ai aussi vu un film où il parle de sa peinture en terme d'une absconcité exemplaire. Sa technique des essuie-glaces rend le geste totalement aléatoire. A deux millions d'euros le m2 de ce genre de peinture j'avoue ne pas comprendre qu'il puisse y avoir des acheteurs.
Ca me rappelle une très vieille mystification commise à Paris au détriment d'un critique d'art un peu trop "inspiré". http://carnets.parisdescartes.fr/blog/view/93542/le-boronali-une-peinture-un-canular
Quant aux monochromes, qui sont la forme mieux finie de la peinture de Soulages, il faut avoir vu la pièce ART de Jasmina Reza, qui est en téléchargement libre sur le Net. Su ce thème, j'avais fait une critique d'art concernant des monochromes: http://blogborygmes.free.fr/blog/index.php/2014/07/04/1693-l-art-cul-tue-reel
Des tableaux de Soulages en guise de tableau noir dans les écoles, voilà une réforme qu'elle serait bonne. Peut-être alors que certaines jeunes têtes auraient le même choc esthétique que celui que j'ai eu quand j'ai vu des Soulages dans un musée. J'y croyais pas, mais ça existe, le choc esthétique de l'outrenoir, je l'ai rencontré…
Mais le vieux Monsieur vient de renoncer à l'outrenoir sans doute trouve-t-il que désormais ça fait outre-tombe. « Je ne veux plus broyer du noir » a-t-il dit. Finalement il ne manque pas d'un certain humour…
Quant à la pièce "Art,", après l'avoir vu avec Luchini, je récidive dans quelques mois avec la version Berling Darroussin et quelques miens amis. Comme quoi on peut accroc à Soulages et au tableau blanc…
C'est vrai mon titre (qui est d'ailleurs emprunté à Maurice Carême si tu as bien suivi) pouvait faire penser aux monochromes de Soulages. Je plussoie sur le caractère anxiogène et peu rémunérateur... Tu lances un débat intéressant où l'on n'arrive pas à mettre les gens d'accord, et c'est tant mieux : pour ma part, j'aime trop la couleur pour craquer sur du noir. Mais je respecte. Et puis les goûts et les couleurs, tu sais bien... Ti bacio caro ¸¸.•*¨*• ☆
J'en ai fait l'expérience avec ma fille, les enfants perçoivent spontanément la dimension vibrante, charnelle et absolue des œuvres de Pierre Soulages. Tout comme ici http://www.lesfilmsdici.fr/en/highlight/5136-pierre-soulages.html
Les chocs esthétiques sont très personnels et extrêmement forts, quand on a une sensibilité exacerbée comme moi. J'avoue que je ne l'ai pas eu pour les « noirs Soulages » et pourtant j'ai essayé de ne pas avoir d'a-priori. Peut-être était-ce un moment où j'étais moins réceptive ? •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Le reportage est très intéressant. Enfants comme adultes, certains vibrent et d'autres pas (et crois moi, j'en ai vu défiler que j'ai ouvert à toutes formes d'art.) Je laissais s'exprimer les élèves. Me refusant à exprimer mes propres ressentis. Mais en orientant le regard, car c'est notre rôle de donner les clés, peut-être ces ressentis passent-ils inconsciemment dans le message du maître ? C'est tout le fondement de l'éducation qui est posé là en une question... Bises philosophiques •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
@ Célestine, possible. Pas en ce qui concerne mon rejeton, qui s'est promenée toute seule devant les toiles, et a exprimé une fascination totalement spontanée pour les reliefs, les jeux de matière et de lumière sur le(s) noir(s). Elle avait 12 ans, n'avait jamais entendu parler de Soulages, n'avait aucune formation spécifique en art... juste une sensibilité, j'imagine, qui a immédiatement perçu ce qui se "joue" sur la toile. L'innocence, peut-être, qui laisse place à l'ouverture? Bises colorées
Mais non Simone, je ne m'énerve pas, j'esplique...:-) C'est terriblement démystificateur de voir et entendre quelqu'un parler de "son art" avec emphase et auto-congratulation, surtout lorsque la mayonnaise ne prend pas et qu'on reste à quai au lien de se laisser embarquer. J'hésitais entre le rire et la pitié et finalement, au vu du prix de l'outrenoir au mètre carré, je me suis dit qu'il devait bien se fendre d'un peu de spectacle pour faire passer la pilule. 5 millions € pour une toile de 190 x 130 cm... C'est le prix d'un locatif de 20 appartements ... C'est à partir de cette équation que je n'ai plus eu envie de rire.
Ceci dit, j'ai eu des chocs esthétiques avec des artistes de rues (des tagueurs). J'en ai régulièrement avec les sur-réalistes, mais avec l'art abstrait, jamais.
Bises et baci à celles qui en veulent et un salut fraternel au Ch'tit
Moi j'en veux ! tu sais bien que j'en suis gourmande... :-) Pour le reste, oui, l'art s'accommode mal, je trouve, des spéculations financières... Baci caro •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Cette angoisse à laquelle je n'échappe pas, après celle de la fille de prof, celle de prof et maintenant, peut-être la pire, celle de la grand-mère-prof en retraite.
Il y a, peut-être, une angoisse encore plus grande : celle d'être mère de prof...heureusement (ou malheureusement ? ) aucun de mes enfants n'a voulu embrasser cette carrière-là... ;-) ¸¸.•*¨*• ☆
Instituteur, institutrice, peut-être le plus beau métier du monde?
Je me rappelle de ce film "Etre et avoir" qui date déjà un peu. J'avais été émue tout du long de cette relation particulière du maître envers ses élèves. Une année scolaire, c'était plein de joies et de peines. Et le dernier jour avant les grandes vacances, il y avait beaucoup d'émotion. J'espère que, malgré toute cette bureaucratie et ces circulaires, il reste cet enthousiasme, celui de faire grandir et éclore les fleurs de demain. Bises alpines et belle semaine frangine.
merci, Dédé, pour cette évocation... j'ai un grand souvenir de ce film, traversé par le vent qui agite les feuilles du marronnier, la nostalgie des petites classes de campagne, qu'on ferme à présent, la ferme tendresse du maitre, et je ne l'oublierai jamais pour y avoir conduit ma maman, la plus merveilleuse maitresse du monde, afin d'essayer de rallumer en elle sa mémoire enfuie...
Oui j'avais adoré ce film. je l'avais trouvé juste et beau. Même si, plus tard, une polémique est venue entacher le souvenir du tournage... Je crois que l'enthousiasme est une des qualités indispensables dans le métier... Bisous frangine des alpes •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
je suis émue de ce que tu dis de ta maman. La ferme tendresse, c'est ce mélange magique que j'ai toujours essayé de pratiquer: bienveillance et exigence... Tout est dans ces deux mots et leur subtil dosage... •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
"Anne, ma petite Anne, demain est un grand jour pour toi... un très grand jour ! Ma pensée t'accompagne. (uniquement ma pensée)"
Voilà le SMS que j'ai posté à 21 heures 42 à l'attention de ma copine Anne, dont c'est le jour de sa DERNIÈRE rentrée celle qui à mon sens, ressemble de beaucoup à la première.
Tu as raison : la dernière rentrée ressemble à la première. Elle doit quand même être drôlement contente, Anne, de terminer sa carrière. En tout cas, moi je l'étais. Et d'avoir un pote qui lui souhaite bon vent, ça aussi, ça n'a pas de prix. :-) •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Ce qui me revient c'est un "Conte du Lundi" de Daudet, quand j'étais chez mes fondus : "La dernière leçon de français" Tu as l'art de me secouer la mémoire...
Il est vrai que le bruit est une des caractéristiques les plus pénibles de notre métier : les enfants ont beaucoup de mal à contrôler leur organe vocal ! •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
le trac, qui peut toucher le pro le plus aguerri... tu connais, bien sûr ce message d'amour de Pagnol que je me lasse jamais de relire ? "Après quelques années d’apostolat laïque dans la neige des hameaux perdus, le jeune instituteur glissait à mi-pente jusqu’aux villages, où il épousait au passage l'institutrice ou la postière. Puis il traversait plusieurs de ces bourgades dont les rues sont encore en pente, et chacune de ces haltes était marquée par la naissance d'un enfant. Au troisième ou au quatrième, il arrivait dans les sous-préfectures de la plaine, après quoi il faisait enfin son entrée au chef-lieu, dans une peau devenue trop grande, sous la couronne de ses cheveux blancs. Il enseignait alors dans une école à huit ou dix classes, et dirigeait le cours supérieur, parfois le cours complémentaire. On fêtait un jour, solennellement, ses palmes académiques : trois ans plus tard, il « prenait sa retraite », c'est-à-dire que le règlement la lui imposait. Alors, souriant de plaisir, il disait : « Je vais enfin pouvoir planter mes choux! » Sur quoi, il se couchait, et il mourait. J'en ai connu beaucoup de ces maîtres d'autrefois. Ils avaient une foi totale dans la beauté de leur mission, une confiance radieuse dans l'avenir de la race humaine. Ils méprisaient l'argent et le luxe, ils refusaient un avancement pour laisser la place à un autre, ou pour continuer la tâche commencée dans un village déshérité." Marcel Pagnol, la gloire de mon père.
C'est un texte sublime en effet, emma. Je l'ai lu il y a très longtemps, et je le redécouvre toujours avec plaisir. J'ai été formée par des professeurs qui descendaient en droite ligne de cette époque... Merci pour ce rappel. •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
OOh ma Suzame, pourquoi avoir supprimé ton commentaire ? je le trouvais très beau, moi, ce témoignage de ta vie professionnelle, et je m'apprêtais à te faire une jolie réponse.. Tu me diras ce qui a motivé ton geste ? Je t'embrasse •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Ce qui a motivé mon geste, c'était que j'étais en dissonance complète avec tous les autres commentaires et que je l'ai senti déplacé, inutile... voire agressif !
Je ne l'ai pas du tout ressenti comme cela, personnellement... Tu sais combien j'aime que mes lecteurs puissent s'exprimer en toute liberté... Mais je respecte ton choix. Bisous ma Suzame •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
J'étais sûr de trouver un tel billet aujourd'hui chez toi. Et la chanson de Forestier "Marie, Pierre et Charlemagne" qui me revenait depuis quelques jours, va me durer certainement toute la semaine de vacances, surtout depuis que j'entends le petit bus de ramassage passer tôt le matin amener les quelques petits de la commune à l'école qui se trouve bien à 25 Km de routes tordues dans tous les sens. Pauvres gosses du désert aux écoles si rares...Pourvu que leurs parents connaissent cette chanson et la leur apprennent. Tu serais peut être d'ac, Celle, pour t'en occuper les jours où ils restent ici?
Bien sûr que je serais d'accord. Elle est belle cette chanson, mon Bof Super jolie...et très émouvante. Oui pauvres gosses, victimes de...la société folle que l'on essaie de nous enfoncer de force dans le crâne. Bisous •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Je ne fus pas enseignant, tout juste enseigné... Je ne connus point cette anxiete de la mayonnaise qui prend ou ne prend pas a la premiere rencontre avec une classe. Pourtant j'ai du toute ma vie professionnelle, plusieurs jours de la semaine vivre l'équivalent de ce premier contact ou quelque chose se joue ..... Maintenant c'est ce que j'experimente dans le hasard des rencontres quotidiennes. Mais desormais il n'y a plus d'enjeu vital et ce n'est que du bonheur...
Merci Celeste pour ce témoignage et ce bel accompagnement musical.
C'est bien joli et bien sympa ce que tu leur dit aux instits. Et ils le méritent, eux à qui l'on confie les journées de nos petits, l'espoir de les éveiller voire de les instruire, l'espoir, surtout de les rendre heureux!!
J'ai tant d'ami·e·s qui sont restés sur le bateau, et qui méritaient bien, oui, ce petit salut amical, ce clin d'oeil pour leur métier si difficile, surtout quand tant de gens pensent qu'au contraire, il est très facile... Comment expliquer à quel point c'est un métier usant nerveusement ? Bisous ma Brizou •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Oui, c'est la rentrée pour les élèves et les instits! Une toute nouvelle année, qui semble belle et lisse comme les nouveaux cahiers que l'on se promet de garder beaux et qui pourtant... une rature après une tache... finissent par ressembler au cahier de l'année dernière!
J'aime bien ta métaphore...elle ressemble aux bonnes résolutions du premier de l'an...qui se délitent dans la ronde des jours... Baci bella •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Un beau métier qu'il faut aimer pour bien le pratiquer…..Un métier parfois difficile avec de grandes responsabilités. Mes petits enfants sont rentrés aujourd'hui et m'ont fait le compte rendu de la journée. Tout s'est bien passé !!
Je pense qu'il n'est pas « parfois » difficile. Il l'est toujours. Chaque jour il génère des doutes, des interrogations... Je suis contente que cela se soit bien passé pour tes petits-enfants, cher Daniel. Bises •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Bonsoir Célestine, ton mot d'encouragement aux instit's est vraiment gentil. J'espère qu'ils seront nombreux à te lire et t'en sauront gré. Car ils font un métier difficile surtout dans certaines zones à problèmes récurrents. Bisous, Mo
J'aime bien les poèmes de Maurice Carême et ce sont les enfants qui me les ont fait connaître. Une de mes petites a hérité de ce jouet de Pepa Pig qui illustre ton billet. J'aime ce que tu dis des tiraillements ambivalents des débuts. J'aime le mois de septembre pour la rentrée. L'odeur toute neuve que dégagent les cahiers...bisous.
Oh chère ElLinda, c'est joli ce que tu dis. Maurice Carême est un poète injustement catalogué "poète des écoliers" Il a aussi d'autres textes plus profonds et pour adultes. Moi aussi, 'ai toujours aimé cette odeur de cahiers et de livres neufs...Va savoir pourquoi ? ;-) •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Rassurez-vous maîtresse : elle s’en sort bien la nouvelle. On avait un peu d’inquiétude en la voyant arriver, un peu timide. Mais elle avait l’air si douce qu’on n’a pas voulu l’inquiéter. Pour nous les grands de CM2 cette rentrée était presque de routine et on crânait un peu. Mais quand même c’est nouveau pour nous aussi et on se dit avec un petit chat dans la gorge que l'année prochaine ce sera nous les nouveaux, les petits. Bien sûr il y a quelques différences entre elle et vous. Son parfum (moi je préférais le votre), ses cheveux sont tout courts et bruns frisés . Mais comme vous elle se déplace avec grâce et élégance entre les tables et on aime qu’elle nous surprenne en regardant par dessus notre épaule. Elle est mignonne : elle nous a demandé à midi si on était bien avec elle. Elle nous a dit qu’elle vous connaissait de réputation et qu’elle craignait de ne pas être à la hauteur. Personne n’osait répondre. C’est moi qui ai pris la parole. Je lui ai dit : « vous savez. Nous c’est pas très compliqué. Il suffit qu’on nous aime, qu’on parle de nous avec tendresse. C’était son secret. C’est vrai qu’elle était belle mais vous l’êtes aussi...(un peu moins peut-être mais ça je ne lui ai pas dit). Mais vous démarrez bien en nous faisant confiance. Je crois qu’on vous aime déjà. Il faudra juste vous en souvenir le jour où vous trouverez qu’on est vraiment ...insupportable. » Elle a souri. Elle m’a dit: « Tu sais que tu es un sage. Merci ». Bon maintenant il faudra que je sois à la hauteur. J’espère que je vous croiserai bientôt. Vous me manquez quand même. Je vous embrasse.
La roue tourne, et de jeunes maîtresses remplacent d'autres moins jeunes... l'essentiel est de retrouver toujours l'élan, l'enthousiasme et l'amour du métier...et je crois, d'après ce que tu décris, que cette « nouvelle » les possède largement. Quant à moi, je vogue désormais sur d'autres fleuves, et je vois d'autres gens que les petites têtes blondes. j'ai toujours le même parfum, mais je le réserve aux forêts, aux mers et aux montagnes, à l'appel de la nature et de la vie que j'ai enseignées toute ma carrière : maintenant, je la vis. •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Une délicate attention oh ! combien méritée pour ce qui est vécu comme un sacerdoce, et une mise à disposition totale aux enfants, Célestine....qui remémore en moi tant de souvenirs, sur une musique qui ouvre grand le coeur ! bisou
Un bel hommage à tous ces courageux qui portent un grand poids sur les épaules ! Je soutiens ceux et c'est la majorité qui exercent ce métier avec leur tête et avec leur cœur, quel sacerdoce en effet ! Belle rentrée céleste Célestine, des bises étoilées vers toi. brigitte
Merci pour eux, ma Plume. C'est vrai que c'est la majorité. Et qu'il n'y a que peu de brebis galeuses dans ce métier. Une gerbe de bises en étoiles pour toi. •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Et cette odeur de tableau fraîchement repeint, l'odeur de l'encre dans les petits récipients de faïence, les parquets de la salle de classe lavés à l'eau de javel, sans oublier le petit nuage de craie lorsque le maître essuyait le tableau noir. La haute estrade, et mon appréhension lorsque commençaient les interrogations, je ne sautillais pas sur le chemin de l'école, je traînais mes galoches...
Ah comme tes souvenirs sont restés précis, Andiamounet...Des odeurs surtout. C'est vrai que la mémoire olfactive est la plus prégnante. Tu nous joues ta petite madeleine de Proust en quelque sorte... Je t'imagine bien en petit poulbot parisien, traînant des galoches sur le bitume...
Dans mes souvenirs de jeunesse, les instit, tuteurs et tutrices ne me semblaient pas particulièrement déprimé(e)s. C'est sûrement parce qu'ils cognaient sec et maniaient la gifle avec entrain. Il savait également tirer les oreilles jusqu'au sang. Enfin, selon mon expérience perso. C'est dire si je garde des souvenirs impérissables à jamais de ce temps béni.Au moins je gagnais mon ciel à coups de trique. Désormais, tout fout le camp, paraît même que les élèves ont la parole dans les classes. C'est dire si la tragédie gagne du terrain sans cesse.
Ahhhhh ! Mon bon Monsieur, tout fout le camp... Si c'est-y pas malheureux de perdre de si bonnes habitudes.
Mais dans certaines classes, du temps de mon père, c'était parfois très aventureux d'être un roille-gosses. Parce que le sadisme professoral a aussi ses limites, mon père fut l'auteur d'un jet d'encrier (plein) qui finit sa course sur la tronche de l'instit. Convoqué à l'école, mon grand-père n'eut qu'une phrase: "Je sais, il m'a expliqué et il a eu bien raison." C'est que chez les Ritals, on ne badine pas avec l'honneur de la famille...
Ah ! Tu m'aides à comprendre pourquoi j'ai toujours aimé les Ritals que n'ai-je eu un père comme ton grand-père… ! Le mien ajoutait deux sous à la musique comme on dit par chez moi, en pratiquant la double, voire la triple peine… Selon le principe : l'institut a toujours raison ! Cela avait le mérite de faire de moi un double, voire triple sale gosse… il m'en restera toujours quelque chose…
Oh que je me régale à lire vos échanges, qui font depuis toujours les riches heures de ce blog. Merci merci je ne m'en lasse pas. Un jour l'un de vous deux m'a dit qu'il ne serait pas devenu ce qu'il est s'il avait eu une maîtresse douce et gentille comme moi...Je comprends après coup que la résilience naît de l'enfance, qui a une grande force en elle. Les enfants vainquent toutes les épreuves, sinon, l'humanité ne serait plus là depuis longtemps. Cela dit, je préfère quand même avoir été une maîtresse douce et gentille.
@ AlainX Mon grand-père était en effet "une pointure". Pour en savoir plus tu vas chez Blogborygmes et tu tapes Grand-père Emile dans la petite fenêtre faite pour ça. La maison ne reculant devant aucun sacrifice, les liens sont ci-dessous... http://blogborygmes.free.fr/blog/index.php/2015/01/04/1735-grand-pere-emile http://blogborygmes.free.fr/blog/index.php/2015/02/26/1751-grand-pere-emile-le-rab
Les sales gosses de l'instruction publique* sont les génies de demain... Il y a un précédent avec Einstein...
@ Célestine Mesure ta chance de ne pas avoir eu AlainX et Blutch dans ta classe car tu aurais perdu deux débatteurs de première bourre ;-) Salut au Ch'tit e baci per te
Qu'est-ce que tu en sais ? Tu sais bien que j'ai toujours aimé les sales gosses, insoumis, volontaires, têtus et un peu révoltés...Bref, les fortes têtes... •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
La rentrée, la rentrée... nostalgie colorée, moments épars éparpillés dans ma mémoire... moi qui n'est jamais su trouver une place dans une école, un collège ou un lycée, mais plutôt dans les cafés, juste à coté du babyfoot... Joli texte tout en émotion. (Que serai-je devenu si j'avais eu le bonheur de t'avoir comme instit?) Bises de rentrée...
Tu poses là une très bonne question, et moi je suis juste super contente de te voir revenu après cette si longue absence... Bises colorées de rentrée •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Ce billet n'est pas pour moi. Je ne suis pas instituteur. Dommage ! J'aurai bien aimé que tu me le dédicaçasses. Pétard, Xoulec ! imparfait du subjonctif ! Je ne me souviens même pas l'avoir appris à l'école primaire ? Tu as très bien décrit les affres du métier que tu connais si bien.
En lisant ce billet, je repense à mes institutrices. Celles qui débutaient chez moi... Tout juste majeures, leurs parents venaient les installer dans l'appartement au-dessus de la classe. Leurs rentrées étaient probablement aussi difficiles que la nôtre. Mais cela, je te l'ai déjà raconté...
Un jour, dans le cadre de mon travail, je fus dépêché dans une petite école de campagne. A peine le seuil franchi, les souvenirs ont afflué ... - La lourde porte d'entrée, le couloir où s'alignait les portes manteaux et les pantoufles ; - L'escalier menant aux appartements ; - L'odeur de javel et de vieux bois ; - Le bruit des pas sur le plancher, qui donnait plus d'assurance aux jeunes maîtresses ; - L'odeur de la craie, la voix qui résonne... Une atmosphère particulière.
Mes professeures des écoles étaient des rêveuses, il ne fallait pas les déranger...
Ta maîtrise de l'imparfait du subjonctif me laisse sur le fondement...autrement dit la partie charnue de mon individu... Mais qu'ai-je encore à t'apprendre désormais ? :-) Je me souviens très bien de ta première lettre de souvenirs scolaires. J'avais été profondément émue et touchée par ta confiance, et tes souvenirs si présents. Comme Andiamo, un peu plus haut, tu privilégies certains souvenirs olfactifs, et c'est normal, ce sont les plus prégnants... Je t'embrasse cher Didier •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
La première chanson me fait penser directement à Célestine, puisque c'est elle qui me l'a fait connaitre. Font et Val, j'étais un peu trop jeune, mais quand même, je connaissais. La deuxième chanson, évidemment... J'affectionne la version de Maxime le Forestier, qui est mon préféré pour interpréter Brassens.
@ Célestine
Mais tu as encore plein de choses à m'apprendre... Tiens ! J'ai appris dans ce billet qui est Soulages, son regard noir sur la couleur... Pfff, je croyais bêtement que c'était le nom d'un village voisin. ;) Ah oui, ma première lettre, sur mes maîtresses d'école... C'est toi qui a déclenché cette envie d'y mettre par écrit. Une sorte de cadeau de bienvenu.
C'est vrai que MLF interprète magistralement Brassens... Je me souviens d'un concert où il avait numéroté toutes les chansons et les gens dans le public tiraient au sort des numéros : il se faisait fort de les connaître toutes par coeur... ¸¸.•*¨*• ☆
Chère Célestine, n'ayant pas de petits-enfants, je ne suis pas vraiment branchée "rentrée des classes". Ton titre "Sur les tableaux d'un noir profond" m'a évoqué Pierre Soulages dont j'ai pensé que tu avais vu récemment une exposition ....!!
Je me demande quand même si l'école ne concerne pas un peu tout le monde...Même ceux qui ne sont pas directement concernés...Qu'en penses-tu ? En tout cas, je continue à m'y intéresser, même si je n'y travaille plus, si mes enfants sont trop grands et ma petite-fille trop petite ...Mais peut-être est-ce une déformation professionnele :-) Je suis heureuse de te voir par ici, chère Anne **; Bisous célestes •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Bien sûr, Célestine, je me sens concernée par l'école ! et m'y intéresse grandement. Il se trouve simplement que j'étais encore totalement immergée dans le Noir de Soulages. Associé au mot "tableau", j'ai souvent ce décalage de compréhension, je te demande de bien vouloir m'en excuser !
Tu n'es pas la seule, chère Anne ! Certains de mes lecteurs ont dès le début établi un parallèle avec le grand maître du noir...Tu es donc toute excusée :-) •.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Vous me rappelez tous ces billets que vous écriviez sur votre métier...notre métier, je peux le dire, même si mes élèves étaient beaucoup plus grands que les vôtres. Une passion, un enthousiasme intacts qui me font vibrer de la même façon. J'aime vous lire, délicieuse, et rien ne me fera changer d'avis. Je vous embrasse sur le front. ~L~
@ Lorenzaccio Incorrigible flatteur...mais toujours avec délicatesse alors merci. Je reçois vos compliments avec joie Bien à vous monsieur le professeur. ¸¸.•*¨*• ☆
Les élèves aussi vont "au charbon". Au primaire j'allais avec plaisir à l'école car j'avais saisi de suite la nécessité d'acquérir les fondamentaux. Mais au collège et au lycée, j'ai connu l'angoisse à chaque rentrée et en fait tout le temps. Ma vie commençait le soir et les WE. J'avais vraiment l'impression d'apprendre des choses inutiles. Pour certaines, c'était vrai (je ne m'en suis jamais servi par la suite) mais pour d'autres, j'aurais pu faire un effort, c'était juste mon esprit contradictoire et têtu et insoumis. Et des gens qui souffrent au boulot, c'est pas ça qui manque. Il y a encore un scandale qui relève la tête en ce moment à Pole Emploi. Margotte aussi balisait en "montant" à l'école. Elle partait au tout dernier moment et fonçait comme une malade, les jours de verglas, je flippais aussi, pour elle.
Je crois que tu as fait mieux que de combler les trous laissés par ton manque d'assiduité scolaire. Je parle sous le contrôle de Célestine, tu as plus et mieux à partager que la moyenne des zérodits sortants des bahuts institutionnels... Ta culture est beaucoup plus vaste, joyeuse et festive que les sinistres endimanchés qui s'imaginent être la providence de la nation. Bises à toi et à Margotte Voilà, fallait le dire une bonne fois pour toutes et tant-pis pour tes chevilles.
un moment furtif à la frontière entre le trac et les routines du métiers qui vont revenir un moment où on se sent vibrant et vivant un peu sans filet un moment qui nous fait dire une fois passé qu'on aime ce métier
J'apprécie plus que tu ne pourrais le croire ton hommage à la maîtresse de nos petits. Celle de Clément a eu la lourde tâche d'expliquer l'absence de Mila, une petite fille de 9ans, particulièrement appréciée par notre petit-fils. Ils se connaissent tous depuis la maternelle. Elle suit un traitement de chimiothérapie et "elle reviendra à l'école en février quand elle sera guérie" nous a dit Clément avec un air tellement triste que j'en ai les larmes aux yeux rien que d'écrire ces mots ici. Ils ont fait une grande photo de toute la classe pour qu'elle sache bien qu'ils sont tous avec elle. Ah la vie n'est pas facile pour certains ! Alors oui, j'approuve des deux mains ce bel hommage à ces instituteurs et institutrices qui pallient à bien des manques, qui font souvent autre chose que de simplement apprendre à lire et à compter à nos chères petites têtes blondes ou brunes. Un métier qui fait peur à beaucoup de nos jeunes tellement il se rapproche du sacerdoce. Bisous Célestine, un jour, ce sera toi qui seras "chargée" d'aller chercher ta petite-fille à l'école. Un vrai bonheur ! Tu as encore deux ans devant toi, deux ans, ça passe vite !
Ah mariejo, tu me fais grand plaisir à écrire toutes ces choses si émouvantes... C'est vrai que c'est un sacerdoce, d'autant qu'il faut endurer les remarques acides des gens qui pensent que c'est une sinécure... Je suis touchée par l'histoire de Mila, j'ai eu à gérer des choses semblables au cours de ma carrière. Dans ces cas-là, il suffit de laisser parler son coeur et les choses se font d'elles-mêmes. C'est vrai qu'on pallie à bien des manques...à commencer par ceux de notre administration...Mais ceci est une autre histoire.
SI on croit Maurice Carême (et pourquoi on le croirait pas), c'est à l'hareng très scolaire qu'on apprend l'hareng saur (si on croit Charles Cros (et pourquoi on le croirait pas?)
Mais ça ! c'est quand même un comble d'apprendre l'hareng saur à la rentrée
Bonjour Célestine, oh ! pleine de poésie et touchante cette lettre à l'instit' qui va reprendre le chemin des écoliers et que dire de ce poème de Maurice Carême : MERCI !!
Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille. Merci par avance pour tout ce que vous écrirez. Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.
J'ai eu peur... en lisant le titre, j'ai cru que tu allais nous faire un billet sur Soulages...
RépondreSupprimerAu final, c'est aussi anxiogène que du Soulages, mais ça rapporte beaucoup moins pour plus de labeur.
Ti bacio
Es-tu allé à Martigny?
SupprimerJ'ai vu du Soulages sans aller à la Fondation Gianadda. J'ai aussi vu un film où il parle de sa peinture en terme d'une absconcité exemplaire. Sa technique des essuie-glaces rend le geste totalement aléatoire. A deux millions d'euros le m2 de ce genre de peinture j'avoue ne pas comprendre qu'il puisse y avoir des acheteurs.
SupprimerCa me rappelle une très vieille mystification commise à Paris au détriment d'un critique d'art un peu trop "inspiré".
http://carnets.parisdescartes.fr/blog/view/93542/le-boronali-une-peinture-un-canular
Quant aux monochromes, qui sont la forme mieux finie de la peinture de Soulages, il faut avoir vu la pièce ART de Jasmina Reza, qui est en téléchargement libre sur le Net.
Su ce thème, j'avais fait une critique d'art concernant des monochromes:
http://blogborygmes.free.fr/blog/index.php/2014/07/04/1693-l-art-cul-tue-reel
Des grosses bises ma Compatriote.
@ Blutch
SupprimerDes tableaux de Soulages en guise de tableau noir dans les écoles, voilà une réforme qu'elle serait bonne. Peut-être alors que certaines jeunes têtes auraient le même choc esthétique que celui que j'ai eu quand j'ai vu des Soulages dans un musée.
J'y croyais pas, mais ça existe, le choc esthétique de l'outrenoir, je l'ai rencontré…
Mais le vieux Monsieur vient de renoncer à l'outrenoir sans doute trouve-t-il que désormais ça fait outre-tombe.
« Je ne veux plus broyer du noir » a-t-il dit. Finalement il ne manque pas d'un certain humour…
Quant à la pièce "Art,", après l'avoir vu avec Luchini, je récidive dans quelques mois avec la version Berling Darroussin et quelques miens amis. Comme quoi on peut accroc à Soulages et au tableau blanc…
Salut et confraternité à toi !
@Blutchy
SupprimerC'est vrai mon titre (qui est d'ailleurs emprunté à Maurice Carême si tu as bien suivi) pouvait faire penser aux monochromes de Soulages.
Je plussoie sur le caractère anxiogène et peu rémunérateur...
Tu lances un débat intéressant où l'on n'arrive pas à mettre les gens d'accord, et c'est tant mieux : pour ma part, j'aime trop la couleur pour craquer sur du noir. Mais je respecte. Et puis les goûts et les couleurs, tu sais bien...
Ti bacio caro
¸¸.•*¨*• ☆
@Dédé
SupprimerJe ne connais pas Martigny, mais peut-être aurai-je l'occasion d'y aller avec Blutchy ? ;-)
¸¸.•*¨*• ☆
J'en ai fait l'expérience avec ma fille, les enfants perçoivent spontanément la dimension vibrante, charnelle et absolue des œuvres de Pierre Soulages.
SupprimerTout comme ici http://www.lesfilmsdici.fr/en/highlight/5136-pierre-soulages.html
@ AlainX
SupprimerLes chocs esthétiques sont très personnels et extrêmement forts, quand on a une sensibilité exacerbée comme moi.
J'avoue que je ne l'ai pas eu pour les « noirs Soulages » et pourtant j'ai essayé de ne pas avoir d'a-priori.
Peut-être était-ce un moment où j'étais moins réceptive ?
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@ La Baladine
SupprimerLe reportage est très intéressant.
Enfants comme adultes, certains vibrent et d'autres pas (et crois moi, j'en ai vu défiler que j'ai ouvert à toutes formes d'art.) Je laissais s'exprimer les élèves. Me refusant à exprimer mes propres ressentis. Mais en orientant le regard, car c'est notre rôle de donner les clés, peut-être ces ressentis passent-ils inconsciemment dans le message du maître ?
C'est tout le fondement de l'éducation qui est posé là en une question...
Bises philosophiques
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@ Célestine, possible. Pas en ce qui concerne mon rejeton, qui s'est promenée toute seule devant les toiles, et a exprimé une fascination totalement spontanée pour les reliefs, les jeux de matière et de lumière sur le(s) noir(s). Elle avait 12 ans, n'avait jamais entendu parler de Soulages, n'avait aucune formation spécifique en art... juste une sensibilité, j'imagine, qui a immédiatement perçu ce qui se "joue" sur la toile. L'innocence, peut-être, qui laisse place à l'ouverture?
SupprimerBises colorées
Mais non Simone, je ne m'énerve pas, j'esplique...:-)
SupprimerC'est terriblement démystificateur de voir et entendre quelqu'un parler de "son art" avec emphase et auto-congratulation, surtout lorsque la mayonnaise ne prend pas et qu'on reste à quai au lien de se laisser embarquer.
J'hésitais entre le rire et la pitié et finalement, au vu du prix de l'outrenoir au mètre carré, je me suis dit qu'il devait bien se fendre d'un peu de spectacle pour faire passer la pilule.
5 millions € pour une toile de 190 x 130 cm... C'est le prix d'un locatif de 20 appartements ... C'est à partir de cette équation que je n'ai plus eu envie de rire.
Ceci dit, j'ai eu des chocs esthétiques avec des artistes de rues (des tagueurs). J'en ai régulièrement avec les sur-réalistes, mais avec l'art abstrait, jamais.
Bises et baci à celles qui en veulent et un salut fraternel au Ch'tit
Moi j'en veux ! tu sais bien que j'en suis gourmande... :-)
SupprimerPour le reste, oui, l'art s'accommode mal, je trouve, des spéculations financières...
Baci caro
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tellement reconnaissable, même si mes élèves sont les 16-18 ans :-)
RépondreSupprimermerci Célestine!
J'ai pensé à toi aussi, Adrienne.
SupprimerLes émotions et les ressentis sont les mêmes, quel que soit l'âge des élèves...et du professeur !
¸¸.•*¨*• ☆
Cette angoisse à laquelle je n'échappe pas, après celle de la fille de prof, celle de prof et maintenant, peut-être la pire, celle de la grand-mère-prof en retraite.
RépondreSupprimerIl y a, peut-être, une angoisse encore plus grande : celle d'être mère de prof...heureusement (ou malheureusement ? ) aucun de mes enfants n'a voulu embrasser cette carrière-là... ;-)
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Bonjour, Célestine.
RépondreSupprimerTu connais cela, je crois. Ce doit être délicieux et angoissant.
(Cet d'ailleurs ce que tu dis mieux).
Bises.
Oui je connais cela, cela reste ancré en moi pour toujours...
SupprimerBises cher Aldor
¸¸.•*¨*• ☆
Instituteur, institutrice, peut-être le plus beau métier du monde?
RépondreSupprimerJe me rappelle de ce film "Etre et avoir" qui date déjà un peu. J'avais été émue tout du long de cette relation particulière du maître envers ses élèves. Une année scolaire, c'était plein de joies et de peines. Et le dernier jour avant les grandes vacances, il y avait beaucoup d'émotion.
J'espère que, malgré toute cette bureaucratie et ces circulaires, il reste cet enthousiasme, celui de faire grandir et éclore les fleurs de demain.
Bises alpines et belle semaine frangine.
merci, Dédé, pour cette évocation... j'ai un grand souvenir de ce film, traversé par le vent qui agite les feuilles du marronnier, la nostalgie des petites classes de campagne, qu'on ferme à présent, la ferme tendresse du maitre, et je ne l'oublierai jamais pour y avoir conduit ma maman, la plus merveilleuse maitresse du monde, afin d'essayer de rallumer en elle sa mémoire enfuie...
Supprimer"ferme-tendresse", très belle association de mots. Merci Emma.
Supprimer@Dédé
SupprimerOui j'avais adoré ce film. je l'avais trouvé juste et beau. Même si, plus tard, une polémique est venue entacher le souvenir du tournage...
Je crois que l'enthousiasme est une des qualités indispensables dans le métier...
Bisous frangine des alpes
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@emma
Supprimerje suis émue de ce que tu dis de ta maman.
La ferme tendresse, c'est ce mélange magique que j'ai toujours essayé de pratiquer: bienveillance et exigence...
Tout est dans ces deux mots et leur subtil dosage...
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"Anne, ma petite Anne, demain est un grand jour pour toi... un très grand jour ! Ma pensée t'accompagne.
RépondreSupprimer(uniquement ma pensée)"
Voilà le SMS que j'ai posté à 21 heures 42 à l'attention de ma copine Anne, dont c'est le jour de sa DERNIÈRE rentrée celle qui à mon sens, ressemble de beaucoup à la première.
Bleck
Tu as raison : la dernière rentrée ressemble à la première.
SupprimerElle doit quand même être drôlement contente, Anne, de terminer sa carrière. En tout cas, moi je l'étais.
Et d'avoir un pote qui lui souhaite bon vent, ça aussi, ça n'a pas de prix. :-)
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Ce qui me revient c'est un "Conte du Lundi" de Daudet, quand j'étais chez mes fondus : "La dernière leçon de français"
RépondreSupprimerTu as l'art de me secouer la mémoire...
Ça m'émeut, ce que tu dis. J'espère que je n'ai pas secoué trop fort... ;-)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Je les vois de ma fenêtre, c'est le premier matin, ils sont encore sages, ça ne va pas durer, je plains la directrice, les profs et le voisinage.
RépondreSupprimerIl est vrai que le bruit est une des caractéristiques les plus pénibles de notre métier : les enfants ont beaucoup de mal à contrôler leur organe vocal !
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
le trac, qui peut toucher le pro le plus aguerri...
RépondreSupprimertu connais, bien sûr ce message d'amour de Pagnol que je me lasse jamais de relire ?
"Après quelques années d’apostolat laïque dans la neige des hameaux perdus, le jeune instituteur glissait à mi-pente jusqu’aux villages, où il épousait au passage l'institutrice ou la postière. Puis il traversait plusieurs de ces bourgades dont les rues sont encore en pente, et chacune de ces haltes était marquée par la naissance d'un enfant. Au troisième ou au quatrième, il arrivait dans les sous-préfectures de la plaine, après quoi il faisait enfin son entrée au chef-lieu, dans une peau devenue trop grande, sous la couronne de ses cheveux blancs. Il enseignait alors dans une école à huit ou dix classes, et dirigeait le cours supérieur, parfois le cours complémentaire. On fêtait un jour, solennellement, ses palmes académiques : trois ans plus tard, il « prenait sa retraite », c'est-à-dire que le règlement la lui imposait. Alors, souriant de plaisir, il disait : « Je vais enfin pouvoir planter mes choux! » Sur quoi, il se couchait, et il mourait.
J'en ai connu beaucoup de ces maîtres d'autrefois. Ils avaient une foi totale dans la beauté de leur mission, une confiance radieuse dans l'avenir de la race humaine. Ils méprisaient l'argent et le luxe, ils refusaient un avancement pour laisser la place à un autre, ou pour continuer la tâche commencée dans un village déshérité."
Marcel Pagnol, la gloire de mon père.
et je crois que je t'ai déjà laissé cette citation, évidemment faite pour toi - Emma
SupprimerC'est un texte sublime en effet, emma.
SupprimerJe l'ai lu il y a très longtemps, et je le redécouvre toujours avec plaisir. J'ai été formée par des professeurs qui descendaient en droite ligne de cette époque...
Merci pour ce rappel.
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Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.
RépondreSupprimerOOh ma Suzame, pourquoi avoir supprimé ton commentaire ? je le trouvais très beau, moi, ce témoignage de ta vie professionnelle, et je m'apprêtais à te faire une jolie réponse..
SupprimerTu me diras ce qui a motivé ton geste ?
Je t'embrasse
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Ce qui a motivé mon geste, c'était que j'étais en dissonance complète avec tous les autres commentaires et que je l'ai senti déplacé, inutile... voire agressif !
SupprimerJe ne l'ai pas du tout ressenti comme cela, personnellement...
SupprimerTu sais combien j'aime que mes lecteurs puissent s'exprimer en toute liberté...
Mais je respecte ton choix.
Bisous ma Suzame
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J'étais sûr de trouver un tel billet aujourd'hui chez toi.
RépondreSupprimerEt la chanson de Forestier "Marie, Pierre et Charlemagne" qui me revenait depuis quelques jours, va me durer certainement toute la semaine de vacances, surtout depuis que j'entends le petit bus de ramassage passer tôt le matin amener les quelques petits de la commune à l'école qui se trouve bien à 25 Km de routes tordues dans tous les sens.
Pauvres gosses du désert aux écoles si rares...Pourvu que leurs parents connaissent cette chanson et la leur apprennent.
Tu serais peut être d'ac, Celle, pour t'en occuper les jours où ils restent ici?
Bien sûr que je serais d'accord. Elle est belle cette chanson, mon Bof
SupprimerSuper jolie...et très émouvante.
Oui pauvres gosses, victimes de...la société folle que l'on essaie de nous enfoncer de force dans le crâne.
Bisous
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Je ne fus pas enseignant, tout juste enseigné...
RépondreSupprimerJe ne connus point cette anxiete de la mayonnaise qui prend ou ne prend pas a la premiere rencontre avec une classe.
Pourtant j'ai du toute ma vie professionnelle, plusieurs jours de la semaine vivre l'équivalent de ce premier contact ou quelque chose se joue .....
Maintenant c'est ce que j'experimente dans le hasard des rencontres quotidiennes. Mais desormais il n'y a plus d'enjeu vital et ce n'est que du bonheur...
Merci Celeste pour ce témoignage et ce bel accompagnement musical.
Bises amicales
Merci pour ce témoignage, Petrus.
SupprimerTu ne nous dis pas quel métier tu exerçais, mais je gage qu'il devait être passionnant...
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C'est bien joli et bien sympa ce que tu leur dit aux instits. Et ils le méritent, eux à qui l'on confie les journées de nos petits, l'espoir de les éveiller voire de les instruire, l'espoir, surtout de les rendre heureux!!
RépondreSupprimerJ'ai tant d'ami·e·s qui sont restés sur le bateau, et qui méritaient bien, oui, ce petit salut amical, ce clin d'oeil pour leur métier si difficile, surtout quand tant de gens pensent qu'au contraire, il est très facile...
SupprimerComment expliquer à quel point c'est un métier usant nerveusement ?
Bisous ma Brizou
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Oui, c'est la rentrée pour les élèves et les instits! Une toute nouvelle année, qui semble belle et lisse comme les nouveaux cahiers que l'on se promet de garder beaux et qui pourtant... une rature après une tache... finissent par ressembler au cahier de l'année dernière!
RépondreSupprimerBaci sorellita!
J'aime bien ta métaphore...elle ressemble aux bonnes résolutions du premier de l'an...qui se délitent dans la ronde des jours...
SupprimerBaci bella
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Un beau métier qu'il faut aimer pour bien le pratiquer…..Un métier parfois difficile avec de grandes responsabilités. Mes petits enfants sont rentrés aujourd'hui et m'ont fait le compte rendu de la journée. Tout s'est bien passé !!
RépondreSupprimerJe pense qu'il n'est pas « parfois » difficile. Il l'est toujours. Chaque jour il génère des doutes, des interrogations...
SupprimerJe suis contente que cela se soit bien passé pour tes petits-enfants, cher Daniel.
Bises
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Bonsoir Célestine,
RépondreSupprimerton mot d'encouragement aux instit's est vraiment gentil. J'espère qu'ils seront nombreux à te lire et t'en sauront gré. Car ils font un métier difficile surtout dans certaines zones à problèmes récurrents.
Bisous,
Mo
Je l'espère aussi.
SupprimerMerci pour tes mots, ma jardinière.
Bisous célestes
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J'aime bien les poèmes de Maurice Carême et ce sont les enfants qui me les ont fait connaître. Une de mes petites a hérité de ce jouet de Pepa Pig qui illustre ton billet. J'aime ce que tu dis des tiraillements ambivalents des débuts. J'aime le mois de septembre pour la rentrée. L'odeur toute neuve que dégagent les cahiers...bisous.
RépondreSupprimerOh chère ElLinda, c'est joli ce que tu dis. Maurice Carême est un poète injustement catalogué "poète des écoliers"
SupprimerIl a aussi d'autres textes plus profonds et pour adultes.
Moi aussi, 'ai toujours aimé cette odeur de cahiers et de livres neufs...Va savoir pourquoi ? ;-)
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Rassurez-vous maîtresse : elle s’en sort bien la nouvelle. On avait un peu d’inquiétude en la voyant arriver, un peu timide. Mais elle avait l’air si douce qu’on n’a pas voulu l’inquiéter. Pour nous les grands de CM2 cette rentrée était presque de routine et on crânait un peu. Mais quand même c’est nouveau pour nous aussi et on se dit avec un petit chat dans la gorge que l'année prochaine ce sera nous les nouveaux, les petits.
RépondreSupprimerBien sûr il y a quelques différences entre elle et vous. Son parfum (moi je préférais le votre), ses cheveux sont tout courts et bruns frisés . Mais comme vous elle se déplace avec grâce et élégance entre les tables et on aime qu’elle nous surprenne en regardant par dessus notre épaule.
Elle est mignonne : elle nous a demandé à midi si on était bien avec elle. Elle nous a dit qu’elle vous connaissait de réputation et qu’elle craignait de ne pas être à la hauteur.
Personne n’osait répondre. C’est moi qui ai pris la parole. Je lui ai dit : « vous savez. Nous c’est pas très compliqué. Il suffit qu’on nous aime, qu’on parle de nous avec tendresse. C’était son secret. C’est vrai qu’elle était belle mais vous l’êtes aussi...(un peu moins peut-être mais ça je ne lui ai pas dit). Mais vous démarrez bien en nous faisant confiance. Je crois qu’on vous aime déjà. Il faudra juste vous en souvenir le jour où vous trouverez qu’on est vraiment ...insupportable. »
Elle a souri. Elle m’a dit: « Tu sais que tu es un sage. Merci ».
Bon maintenant il faudra que je sois à la hauteur.
J’espère que je vous croiserai bientôt. Vous me manquez quand même.
Je vous embrasse.
La roue tourne, et de jeunes maîtresses remplacent d'autres moins jeunes... l'essentiel est de retrouver toujours l'élan, l'enthousiasme et l'amour du métier...et je crois, d'après ce que tu décris, que cette « nouvelle » les possède largement.
SupprimerQuant à moi, je vogue désormais sur d'autres fleuves, et je vois d'autres gens que les petites têtes blondes. j'ai toujours le même parfum, mais je le réserve aux forêts, aux mers et aux montagnes, à l'appel de la nature et de la vie que j'ai enseignées toute ma carrière : maintenant, je la vis.
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Une délicate attention oh ! combien méritée pour ce qui est vécu comme un sacerdoce, et une mise à disposition totale aux enfants, Célestine....qui remémore en moi tant de souvenirs, sur une musique qui ouvre grand le coeur !
RépondreSupprimerbisou
Merci pour cette musique qui m'a inspiré ce texte, ma chère Den.
SupprimerMerci pour tes mots toujours aussi agréables à lire.
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Un bel hommage à tous ces courageux qui portent un grand poids sur les épaules ! Je soutiens ceux et c'est la majorité qui exercent ce métier avec leur tête et avec leur cœur, quel sacerdoce en effet ! Belle rentrée céleste Célestine, des bises étoilées vers toi. brigitte
RépondreSupprimerMerci pour eux, ma Plume.
SupprimerC'est vrai que c'est la majorité. Et qu'il n'y a que peu de brebis galeuses dans ce métier.
Une gerbe de bises en étoiles pour toi.
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Et cette odeur de tableau fraîchement repeint, l'odeur de l'encre dans les petits récipients de faïence, les parquets de la salle de classe lavés à l'eau de javel, sans oublier le petit nuage de craie lorsque le maître essuyait le tableau noir. La haute estrade, et mon appréhension lorsque commençaient les interrogations, je ne sautillais pas sur le chemin de l'école, je traînais mes galoches...
RépondreSupprimerAh comme tes souvenirs sont restés précis, Andiamounet...Des odeurs surtout. C'est vrai que la mémoire olfactive est la plus prégnante. Tu nous joues ta petite madeleine de Proust en quelque sorte...
SupprimerJe t'imagine bien en petit poulbot parisien, traînant des galoches sur le bitume...
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Dans mes souvenirs de jeunesse, les instit, tuteurs et tutrices ne me semblaient pas particulièrement déprimé(e)s.
RépondreSupprimerC'est sûrement parce qu'ils cognaient sec et maniaient la gifle avec entrain. Il savait également tirer les oreilles jusqu'au sang. Enfin, selon mon expérience perso.
C'est dire si je garde des souvenirs impérissables à jamais de ce temps béni.Au moins je gagnais mon ciel à coups de trique.
Désormais, tout fout le camp, paraît même que les élèves ont la parole dans les classes. C'est dire si la tragédie gagne du terrain sans cesse.
Ahhhhh ! Mon bon Monsieur, tout fout le camp... Si c'est-y pas malheureux de perdre de si bonnes habitudes.
SupprimerMais dans certaines classes, du temps de mon père, c'était parfois très aventureux d'être un roille-gosses.
Parce que le sadisme professoral a aussi ses limites, mon père fut l'auteur d'un jet d'encrier (plein) qui finit sa course sur la tronche de l'instit. Convoqué à l'école, mon grand-père n'eut qu'une phrase:
"Je sais, il m'a expliqué et il a eu bien raison."
C'est que chez les Ritals, on ne badine pas avec l'honneur de la famille...
Ah ! Tu m'aides à comprendre pourquoi j'ai toujours aimé les Ritals que n'ai-je eu un père comme ton grand-père…
Supprimer!
Le mien ajoutait deux sous à la musique comme on dit par chez moi, en pratiquant la double, voire la triple peine… Selon le principe : l'institut a toujours raison !
Cela avait le mérite de faire de moi un double, voire triple sale gosse… il m'en restera toujours quelque chose…
@Alain et Blutchy
SupprimerOh que je me régale à lire vos échanges, qui font depuis toujours les riches heures de ce blog.
Merci merci je ne m'en lasse pas.
Un jour l'un de vous deux m'a dit qu'il ne serait pas devenu ce qu'il est s'il avait eu une maîtresse douce et gentille comme moi...Je comprends après coup que la résilience naît de l'enfance, qui a une grande force en elle. Les enfants vainquent toutes les épreuves, sinon, l'humanité ne serait plus là depuis longtemps.
Cela dit, je préfère quand même avoir été une maîtresse douce et gentille.
Bises et baci à tous deux.
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@ AlainX
SupprimerMon grand-père était en effet "une pointure".
Pour en savoir plus tu vas chez Blogborygmes et tu tapes Grand-père Emile dans la petite fenêtre faite pour ça.
La maison ne reculant devant aucun sacrifice, les liens sont ci-dessous...
http://blogborygmes.free.fr/blog/index.php/2015/01/04/1735-grand-pere-emile
http://blogborygmes.free.fr/blog/index.php/2015/02/26/1751-grand-pere-emile-le-rab
Les sales gosses de l'instruction publique* sont les génies de demain... Il y a un précédent avec Einstein...
@ Célestine
Mesure ta chance de ne pas avoir eu AlainX et Blutch dans ta classe car tu aurais perdu deux débatteurs de première bourre ;-)
Salut au Ch'tit e baci per te
* Education nationale" c'est du n'importe quoi...
Comment ça, j'aurais perdu deux débatteurs ? Tu veux dire que je ne sais pas former mes élèves au débat ? :-P
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Oui mais avec tes élèves, ce ne sont pas des débats de sales gosses et ça peut manquer de couleurs... :-D
SupprimerQu'est-ce que tu en sais ?
SupprimerTu sais bien que j'ai toujours aimé les sales gosses, insoumis, volontaires, têtus et un peu révoltés...Bref, les fortes têtes...
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Alors tu dois aimer l'ail :-)
SupprimerTsss...
SupprimerQuel joli texte et quel formidable maitresse tu as certainement été. J'envie tes éleves. J'espère qu'il y en a encore beaucoup des comme toi !
RépondreSupprimerJe l'espère aussi...mais le moule des maîtresses-fées est très rare.
SupprimerPourvu qu'il ne soit pas cassé !
Bisous ma miss
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La rentrée, la rentrée... nostalgie colorée, moments épars éparpillés dans ma mémoire... moi qui n'est jamais su trouver une place dans une école, un collège ou un lycée, mais plutôt dans les cafés, juste à coté du babyfoot...
RépondreSupprimerJoli texte tout en émotion. (Que serai-je devenu si j'avais eu le bonheur de t'avoir comme instit?)
Bises de rentrée...
Tu poses là une très bonne question, et moi je suis juste super contente de te voir revenu après cette si longue absence...
SupprimerBises colorées de rentrée
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Ce billet n'est pas pour moi. Je ne suis pas instituteur. Dommage ! J'aurai bien aimé que tu me le dédicaçasses. Pétard, Xoulec ! imparfait du subjonctif ! Je ne me souviens même pas l'avoir appris à l'école primaire ?
RépondreSupprimerTu as très bien décrit les affres du métier que tu connais si bien.
En lisant ce billet, je repense à mes institutrices. Celles qui débutaient chez moi...
Tout juste majeures, leurs parents venaient les installer dans l'appartement au-dessus de la classe. Leurs rentrées étaient probablement aussi difficiles que la nôtre.
Mais cela, je te l'ai déjà raconté...
Un jour, dans le cadre de mon travail, je fus dépêché dans une petite école de campagne. A peine le seuil franchi, les souvenirs ont afflué ...
- La lourde porte d'entrée, le couloir où s'alignait les portes manteaux et les pantoufles ;
- L'escalier menant aux appartements ;
- L'odeur de javel et de vieux bois ;
- Le bruit des pas sur le plancher, qui donnait plus d'assurance aux jeunes maîtresses ;
- L'odeur de la craie, la voix qui résonne...
Une atmosphère particulière.
Mes professeures des écoles étaient des rêveuses, il ne fallait pas les déranger...
https://www.youtube.com/watch?v=xaZy4ze5TeQ
En pensant à Célestine, c'est (chastement) à cette chanson que je pense:
Supprimerhttps://www.dailymotion.com/video/xb1vg2
Autrement, il y a aussi celle-là:
https://www.youtube.com/watch?v=grSx4prRVXQ
Saluti amico e baci per Celestina
@Xoulec
SupprimerTa maîtrise de l'imparfait du subjonctif me laisse sur le fondement...autrement dit la partie charnue de mon individu...
Mais qu'ai-je encore à t'apprendre désormais ? :-)
Je me souviens très bien de ta première lettre de souvenirs scolaires.
J'avais été profondément émue et touchée par ta confiance, et tes souvenirs si présents.
Comme Andiamo, un peu plus haut, tu privilégies certains souvenirs olfactifs, et c'est normal, ce sont les plus prégnants...
Je t'embrasse cher Didier
•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Ah Blutchiamo, je ne me lasse pas que tu me dédies ces deux chansons... ♥️
Supprimer@ Blutch
SupprimerLa première chanson me fait penser directement à Célestine, puisque c'est elle qui me l'a fait connaitre. Font et Val, j'étais un peu trop jeune, mais quand même, je connaissais.
La deuxième chanson, évidemment... J'affectionne la version de Maxime le Forestier, qui est mon préféré pour interpréter Brassens.
@ Célestine
Mais tu as encore plein de choses à m'apprendre... Tiens ! J'ai appris dans ce billet qui est Soulages, son regard noir sur la couleur... Pfff, je croyais bêtement que c'était le nom d'un village voisin. ;)
Ah oui, ma première lettre, sur mes maîtresses d'école... C'est toi qui a déclenché cette envie d'y mettre par écrit. Une sorte de cadeau de bienvenu.
Je n'allais tout de même pas te balancer du Hugues Aufray...
SupprimerJe crois que celle-là doit être vraiment usée, tant elle a été chantée en fin d'année...
SupprimerElle est usée jusqu'à la trame en forme de dent de scie...
SupprimerC'est vrai que MLF interprète magistralement Brassens...
SupprimerJe me souviens d'un concert où il avait numéroté toutes les chansons et les gens dans le public tiraient au sort des numéros : il se faisait fort de les connaître toutes par coeur...
¸¸.•*¨*• ☆
Par contre « Adieu monsieur le... » si on pouvait éviter en effet... ;-)
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
Chère Célestine, n'ayant pas de petits-enfants, je ne suis pas vraiment branchée "rentrée des classes". Ton titre "Sur les tableaux d'un noir profond" m'a évoqué Pierre Soulages dont j'ai pensé que tu avais vu récemment une exposition ....!!
RépondreSupprimerJe me demande quand même si l'école ne concerne pas un peu tout le monde...Même ceux qui ne sont pas directement concernés...Qu'en penses-tu ? En tout cas, je continue à m'y intéresser, même si je n'y travaille plus, si mes enfants sont trop grands et ma petite-fille trop petite ...Mais peut-être est-ce une déformation professionnele :-)
SupprimerJe suis heureuse de te voir par ici, chère Anne **;
Bisous célestes
•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
Bien sûr, Célestine, je me sens concernée par l'école ! et m'y intéresse grandement. Il se trouve simplement que j'étais encore totalement immergée dans le Noir de Soulages. Associé au mot "tableau", j'ai souvent ce décalage de compréhension, je te demande de bien vouloir m'en excuser !
SupprimerTu n'es pas la seule, chère Anne !
SupprimerCertains de mes lecteurs ont dès le début établi un parallèle avec le grand maître du noir...Tu es donc toute excusée :-)
•.¸¸.•*`*•.¸¸✿
j'ai beaucoup aimé
RépondreSupprimeroui
un pincement de cœur joli
mais un de papa de grand'papa
pour mes trois petites… qui rentrent
bah les profs, les instituteurs eux sont zabitués… :)
heu que dis-je... ! c'est vrai que le premier jour du formateur, même s'il s'adresse
à de plus grands (quoique...)
le premier jour, aux première paroles dites, un peu clamées, dans un amphi ou une salle de td, ou de tp
dans le silence
sans réponse
des arrivants nouveaux
c'est…
bises cavalières
Vous me rappelez tous ces billets que vous écriviez sur votre métier...notre métier, je peux le dire, même si mes élèves étaient beaucoup plus grands que les vôtres.
SupprimerUne passion, un enthousiasme intacts qui me font vibrer de la même façon.
J'aime vous lire, délicieuse, et rien ne me fera changer d'avis.
Je vous embrasse sur le front.
~L~
@Cavalier
SupprimerC'est ? .....
Joli à lire et à écouter
¸¸.•*¨*• ☆
@ Lorenzaccio
SupprimerIncorrigible flatteur...mais toujours avec délicatesse alors merci.
Je reçois vos compliments avec joie
Bien à vous monsieur le professeur.
¸¸.•*¨*• ☆
Les élèves aussi vont "au charbon". Au primaire j'allais avec plaisir à l'école car j'avais saisi de suite la nécessité d'acquérir les fondamentaux. Mais au collège et au lycée, j'ai connu l'angoisse à chaque rentrée et en fait tout le temps. Ma vie commençait le soir et les WE. J'avais vraiment l'impression d'apprendre des choses inutiles. Pour certaines, c'était vrai (je ne m'en suis jamais servi par la suite) mais pour d'autres, j'aurais pu faire un effort, c'était juste mon esprit contradictoire et têtu et insoumis. Et des gens qui souffrent au boulot, c'est pas ça qui manque. Il y a encore un scandale qui relève la tête en ce moment à Pole Emploi. Margotte aussi balisait en "montant" à l'école. Elle partait au tout dernier moment et fonçait comme une malade, les jours de verglas, je flippais aussi, pour elle.
RépondreSupprimerJe crois que tu as fait mieux que de combler les trous laissés par ton manque d'assiduité scolaire. Je parle sous le contrôle de Célestine, tu as plus et mieux à partager que la moyenne des zérodits sortants des bahuts institutionnels...
SupprimerTa culture est beaucoup plus vaste, joyeuse et festive que les sinistres endimanchés qui s'imaginent être la providence de la nation.
Bises à toi et à Margotte
Voilà, fallait le dire une bonne fois pour toutes et tant-pis pour tes chevilles.
Qu'est ce que je peux rajouter ? A part t'en rajouter une couche sur les chevilles ... ;-)
Supprimer¸¸.•*¨*• ☆
RépondreSupprimerc'est... comment dire
un moment furtif à la frontière entre le trac et les routines du métiers qui vont revenir
un moment où on se sent vibrant et vivant
un peu sans filet
un moment qui nous fait dire une fois passé qu'on aime ce métier
ou pas
il faut vivre cet indicible
et il se vit plusieurs fois...
normalement
bises farfallina blue
PS : j'ai posté un petit cours sur mon blog
Je suis bien contente de t'avoir posé la question !
SupprimerMerci pour cette belle réponse.
Je suis allée prendre mon cours de nains...
Blue kisses
¸¸.•*¨*• ☆
Les affres de la rentrée
RépondreSupprimerDu bon vouloir
De l’amour pour ces petits pas toujours innocents
C’est le sel de ta vie chère Célestine
♥♥♥
Le sel le poivre et les aromates...
SupprimerMerci Jak !
¸¸.•*¨*• ☆
J'apprécie plus que tu ne pourrais le croire ton hommage à la maîtresse de nos petits. Celle de Clément a eu la lourde tâche d'expliquer l'absence de Mila, une petite fille de 9ans, particulièrement appréciée par notre petit-fils. Ils se connaissent tous depuis la maternelle. Elle suit un traitement de chimiothérapie et "elle reviendra à l'école en février quand elle sera guérie" nous a dit Clément avec un air tellement triste que j'en ai les larmes aux yeux rien que d'écrire ces mots ici. Ils ont fait une grande photo de toute la classe pour qu'elle sache bien qu'ils sont tous avec elle. Ah la vie n'est pas facile pour certains ! Alors oui, j'approuve des deux mains ce bel hommage à ces instituteurs et institutrices qui pallient à bien des manques, qui font souvent autre chose que de simplement apprendre à lire et à compter à nos chères petites têtes blondes ou brunes. Un métier qui fait peur à beaucoup de nos jeunes tellement il se rapproche du sacerdoce. Bisous Célestine, un jour, ce sera toi qui seras "chargée" d'aller chercher ta petite-fille à l'école. Un vrai bonheur ! Tu as encore deux ans devant toi, deux ans, ça passe vite !
RépondreSupprimerAh mariejo, tu me fais grand plaisir à écrire toutes ces choses si émouvantes...
SupprimerC'est vrai que c'est un sacerdoce, d'autant qu'il faut endurer les remarques acides des gens qui pensent que c'est une sinécure...
Je suis touchée par l'histoire de Mila, j'ai eu à gérer des choses semblables au cours de ma carrière.
Dans ces cas-là, il suffit de laisser parler son coeur et les choses se font d'elles-mêmes.
C'est vrai qu'on pallie à bien des manques...à commencer par ceux de notre administration...Mais ceci est une autre histoire.
Belle journée
Bises célestes
¸¸.•*¨*• ☆
SI on croit Maurice Carême
RépondreSupprimer(et pourquoi on le croirait pas),
c'est à l'hareng
très scolaire
qu'on apprend
l'hareng saur
(si on croit Charles Cros
(et pourquoi on le croirait pas?)
Mais ça !
c'est quand même un comble
d'apprendre l'hareng saur
à la rentrée
L'hareng très scolaire : wouah ! elle est excellente mon dodo.
SupprimerTu n'es pas sec sec sec toi au moins !
Bises hilares
¸¸.•*¨*• ☆
Bonjour Célestine, oh ! pleine de poésie et touchante cette lettre à l'instit' qui va reprendre le chemin des écoliers et que dire de ce poème de Maurice Carême : MERCI !!
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