26 avril 2021

John

Pourquoi ces rivières
Soudain sur les joues qui coulent
Dans la fourmilière
C'est l'ultra moderne solitude








 
Je m'appelle Peter. Je me souviens du jour où j'ai rencontré John au cours d'art moderne. Il était peintre. Moi je m'essayais au fusain, à l'huile, à l'aquarelle, mais j'étais un nain à côté d'un géant.
Il peignait avec une sorte de fièvre des personnages solitaires écrasés par la ville, perdus dans un entrelacs menaçant de pierre, de macadam, de verre et d'acier, dans de subtils jeux d'ombres et de lumières.
Notre ami Mike n'était pas d'accord avec cette analyse. Il aimait ces tableaux. Il ne ressentait pas cette lutte entre l'homme seul et l'entité citadine, ce désespoir citadin qui pue si fort le goudron et la sueur dès l'abord des premiers faubourgs. L'air vicié des mégapoles.
Il ne voyait là que des gens épris de liberté badine, des affairés joyeux, des solitudes paisibles et choisies, là où je lisais l'échec cuisant d'une civilisation qui réduit en poudre l'individu et le prive de sa liberté.
Moi aussi, j'aimais ces toiles. Je dois reconnaître que son talent me fascinait, mais de façon morbide. Peu saine. A côté de lui, je n'étais qu'un barbouilleux, une ébauche, une esquisse d'artiste, un brouillon à la mine de plomb. Je lui faisais allégeance inconsciemment. Il était un maître.
Encore aujourd'hui, je contemple son oeuvre avec admiration et effroi. Sa profondeur. Sa puissance.
Ces gens sans liens, enfermés dans leurs peurs, criant silencieusement, abandonnant peu à peu leur espérance en resserrant frileusement leurs bras sur... rien, me laissent toujours tremblant. Je scrute des heures durant ces paysages urbains qui me glacent. J'attends qu'il se passe quelque chose, ce quelque chose qui s'annonce subtilement dans les tableaux de John. 
Mike dit que je devrais consulter. 
Mais regardez-les, bon sang ! Ils cherchent tous un sourire, une main tendue, l'ombre d'une caresse. Un peu de chaleur humaine. Un regroupement. Un rapprochement. Ils n'ont même pas de chien.  Leurs yeux sont morts. Il ne leur manque qu'un hideux masque de papier bleu pour finir de se barricader à la vie. 
Bien avant Souchon, John avait inventé l'Ultra moderne solitude. Celle de notre monde qui part en brioche. Ou en pain rassis, plutôt. On ferait bien d'y réfléchir...
























Pour l'atelier du Goût
Merci à toi et à Pivoine qui m'avez fait découvrir ce peintre magnifique. John Salminen.

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69 commentaires:

  1. « Mais ils sont bien vivants. Regarde ! »
    C’est ce que Mike tentait de me faire comprendre en regardant les toiles de notre ami.
    « Imagine que tu regardes la ville comme une grande fourmilière, avec son capharnaüm de chemins dont tu ne comprends pas le sens. Tu vois ces fourmis humaines qui vont d’un endroit à un autre avec une raison bien précise....que tu ne connais pas. Elles portent leurs fardeaux en silence, d’un pas régulier, avec une belle obstination que tu ne comprends pas. Cette ville qui semble les écraser, elles y ont chacune trouvé leur places, parfois leurs compagnons, parfois leurs amis....même si c’est n’est pas toujours le cas. Anonymes comme des fourmis, il y a ce moment du jour attendu, ces personnes croisées, ce train qui arrive à l’heure où en retard, ceux qui suivent les mêmes parcours inconnus et qui se croisent pourtant à heures fixes. Il y a ces habitués du square, le marchand de journaux qui vit dans ses quatre mètres carrés toutes les heures du jour mais qui se souvient que tu achètes toujours « paris-turf » et « Le Parisien ». Il y a même ces clochards qui vivent de cette ville et par cette ville un destin bien douloureux...mais qui restent la. »
    « Tu vois, me dit Mike, tout ça John l’a compris. Comme le trottoir humide d’avril, et les ombres de la ville qui s’éteint doucement. Tout ça il a fait mieux, il a su le redire avec un peu d’eau et de pigments. Il a su attraper l’âme des choses. Il a dû batailler pour les retranscrire avec tant d’élégance. Il a dû faire preuve de patience et d’humilité, cent fois sur le métier remettre son ouvrage.
    Bref, il a du talent. Allez, viens. Il faut qu’on travaille dur si on veut y parvenir aussi. Mais on est là pour ça. Il a juste un peu d’avance 😉.
    A propos. Il faut que je te racontes. Tu sais la jolie rousse que nous avons croisé à la terrasse l’autre jour. Il paraît qu’elle écrit. Tu le crois ? Allez viens on va la guetter « en buvant un demi » comme disent les français... »

    Signe : Peter

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    1. Quel magnifique écho à mon petit texte, cher Monsieur Jacques. Vous ne serez pas surpris si je vous dis que je me sens personnellement plus proche de Mike que de Peter. j'ai toujours vu le bon côté des choses, mais cela ne m'empêche pas d'accéder à la version plus sombre : je reconnais, je mesure la chance immense que j'ai de vivre (très bien) accompagnée, et combien il doit être douloureux de subir une solitude forcée, surtout en ces temps un peu déboussolés où l'on ne sait plus vraiment ce que signifie vivre.
      Alors merci pour cette poésie, cette sensibilité qui enrobe le désespoir d'un voile rosé bien agréable. Je crois néanmoins qu'il nous faudra être vigilants, dans les années qui arrivent, pour que les prétendues "distances" ne deviennent pas la règle, déshumanisant un peu plus chaque jour notre quotidien.
      Je vous embrasse

      Signé la belle rousse du bistrot du coin.
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  2. C'est vrai qu'il peint souvent des personnes "seules", le John...
    Et le plus souvent de dos, "sans visage"...
    Ses personnages pourraient être n'importe qui...
    Ou alors ils ne sont "personne"...


    Ceci dit, je crois que c'est aussi
    parce que le "vrai sujet" de sa peinture,
    c'est la "ville"...

    Contrairement à ce que font les autres peintres,
    il ne place pas les gens dans un "décor"
    mais il peint le "décor" et y place éventuellement quelqu'un...
    le "quelqu'un" en question étant beaucoup moins "détaillé"
    que les bâtiments ou les monuments autour de lui...

    Cela n'enlevant rien à l'ultra-solitude" dont tu parles...
    qui est bien présente...
    et qui est accentuée par tout ce que nous vivons aujourd'hui...

    Comme dirait un autre chanteur,
    "Les êtres ont cédé
    Perdu la bagarre...
    Les choses ont gagné
    C’est leur territoire"

    Bon lundi à toi !

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    1. Merci pour ton analyse fine et personnelle de la peinture de John.
      En effet, je crois que l'on sent bien l'amour de la ville, sa lumière, son mystère et sa magie pénétrante, dans ces toiles remarquablement bien construites.
      J'aime Paris, ce n'est pas moi qui dirai le contraire. Les toiles 7 et 8, avec l'omniprésence de la Tour, me parlent particulièrement.
      Et cependant, je me suis sentie parfois très seule au milieu de la foule bigarrée. Comme écrasée aussi, par l'ombre de ces bâtiments haussmanniens chargés d'histoire.
      Mais j'y ai aussi vécu de bien belles histoires.
      Comme quoi, tout n'est toujours qu'une question de focale.
      Quant à "tout ce que nous vivons aujourd'hui" c'est pareil, c'est beaucoup plus facile à vivre à deux que seul, sans doute parce que le plus important reste préservé : le lien.
      Le lien charnel, épidermique, pas le lien instagram ou zoom, qui ne sont que des ersatz cachant bien mal l'ultra moderne solitude.
      Bon lundi, chère Licorne
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  3. J'aime beaucoup ce peintre, surtout la dame au manteau rouge, mais je ne trouve pas tellement la tristesse de la ville dans ces toiles, je connais un peintre qui hurle bien plus fort la misère et la solitude, il y a de la couleur même si les fils électriques gâchent un peu les images...
    Avec Souchon pointe l'ironie et l'absurdité de la vie dans les grandes villes. Je ne pourrais pas y vivre.
    Bises Célestine

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    1. Il en va de la peinture comme de la musique : elles entrent en contact direct avec nos états d'âme, quand on est triste, on les trouve tristes, quand on est joyeux, leur tristesse s'envole.
      Je suis curieuse : quel est ce peintre dont tu parles ? J'aimerais le connaître.
      La solitude et l'absurdité des grandes villes ont été chantées, écrites et peintes de nombreuses fois.
      Mais dans les villes de grande solitude,
      Tous les héros se sont pollués
      Aux cheminées du crépuscule
      Et leurs torrents se sont calmés.


      Quand tout l'monde dort tranquille
      Dans les banlieues-dortoir
      C'est l'heure où les zonards descendent sur la ville
      Qui est-ce-qui viole les filles
      Le soir dans les parkings
      Qui met l'feu aux buildings, c'est toujours les zonards
      Alors c'est la panique sur les boulevards
      Quand on arrive en ville


      Bisous chère Marine
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    2. C'est juste, à chacun son ressenti.
      j'ai cherché, mes photos sont sur mon vieil ordi
      Mais je me souviens d'en avoir parlé sur Emprises de brises

      http://emprises-de-brises.over-blog.com/archive/2017-08/ avec une toile de mon fils Arnaud Bouchet qui vit en Seine St Denis

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    3. J'ai enfin trouvé ton lien, chère Marine.
      Je t'ai répondu en MP
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  4. Je trouve ces toiles formidables. Les reflets, la lumière, les couleurs, la pluie en est sublimée. Merci de m'avoir fait découvrir ce peintre. Les villes peuvent avoir des côtés lumineux même dans le plus grand désordre. Il suffit de les observer comme on peut le faire d'un verre à moitié plein ou à moitié vide ! ;)
    bises

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    1. C'est vrai qu'elles sont magnifiques. 😍
      Et je savais que toi aussi, tu serais plus Mike que Peter...
      Bisous ma belle
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  5. Autant j'aime une campagne déserte, autant je n'aime pas une ville vide, c'est sinistre... et pourtant je n'aime pas les foules.
    Une ville vide, c'est une ville morte et je trouve qu'on en a déjà trop vu depuis une année.
    Avec une mention de préférence pour les toiles où il y a plusieurs personnes.
    Ces personnages seuls qui marchent me donne l'impression de fuir le lieu.
    Petite mention supplémentaire pour la fille en rouge qui me fait irrésistiblement penser à quelqu'un :-)
    Ti bacio Cara

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    1. Je ne te cache pas que pour étayer ma petite histoire, j'ai fait un choix parmi les nombreuses toiles du peintre, en ne prenant que celles où le personnage est seul.
      Il y en avait de très belles avec des couples aussi.

      La fille en rouge, c'est celui que je préfère aussi, va savoir pourquoi... :-)
      Peut-être parce que la ville sous la neige paraît moins grise ?
      Maintenant que je vis à demeure dans la chlorophylle, j'avoue que Paris me manque parfois...pour son côté festif, les terrasses, les boutiques. Pour la somme de souvenirs que j'y ai engrangés...
      Mais tout cela est bien superficiel.
      La réalité de la ville n'est pas la même « selon que vous serez puissant ou misérable, etc etc... »
      Baci caro
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  6. Coup de coeur pour ces superbes toiles qui représentent la vie de tous les jours avec des couleurs merveilleuses. Les personnages, seuls, certains ressentent la solitude, d'autres sont perdus dans leurs pensées.
    Bisous Célestine ♥

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    1. Les toiles sont plébiscitées par mes lecteurs, et c'est mérité.
      Le travail d'artiste est formidable. Les reflets des lumières sur les sols mouillés de pluie sont une vraie réussite. Une merveille.
      Bisous belle rêveuse
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  7. De superbes toiles pour un texte qui ne l'est pas moins.
    Bises et bonne journée !

    Lydia (https://promenadesculturelles2.wordpress.com)

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    1. C'est la magie du net : les découvertes sont nombreuses et inspirantes.
      Je t'embrasse chère Lydia. Merci d'être passée
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  8. Un peu morose aujourd'hui, mais ta maîtrise du texte reste pareille, c'est à dire parfaite !
    C'est pas ça qui va me réconcilier avec Paris... ;-)

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    1. Morose moi ? Mais j’ai pourtant pris la peine de préciser que je faisais parler un personnage qui n’est pas moi. Enfin surtout en ce qui concerne l’opinion sur les toiles, que personnellement je trouve superbes.
      Sans doute en tout optimiste il y a un pessimiste qui ne veut pas céder à son penchant sombre.
      Et puis, sans doute aussi que ma force de persuasion est tellement énorme que l’on croit que c’est moi dès que je dis «  je »...
      Bref parfois la maîtrise parfaite l’est un peu trop.
      En revanche je veux bien admettre que le Covidisme ambiant me rend un peu morose, quand je me mets à penser aux gens qui sont seuls.
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    2. Je parlais du ton du texte, pas de toi bien sûr !

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    3. Bien sûr ! Où avais-je la tête ?
      😁

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    4. Et puis, sans doute aussi que ma force de persuasion est tellement énorme que l’on croit que c’est moi dès que je dis «  je »...
      j'ai souvent constaté la même chose. Des commentaires sur mes textes de fiction rédigés « au je »...et on croit que c'est moi qui cause « en vrai » ! Quand je mets en scène une crapule je trouve ça quand même assez désobligeant !

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    5. Et quand je mets en scène un homme alors...je ne t'en parle même pas. Je sais que j'ai un penchant masculin, mais quand même... ;-)
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  9. En même temps que je te lis, en même temps que je regarde les oeuvres j'écoute cette musique :
    https://youtu.be/iOPRCCyQlz8a
    Tout est beau, mais tout m'enfonce dans le sensation de lourde solitude que tu évoques.
    Brrr.. il faut que je me secoue... sinon je vais descendre dans des profondeurs obscures que je ne souhaite pas atteindre...

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    1. J'aime beaucoup cette musique aussi. je la trouve très zen.
      Après je comprends que la solitude, quand on la vit, on la ressente même là où d'autres ne voient que la lumière et la couleur.
      Ce serait intéressant de mener une étude ...
      Allez, rebondis ma Suzame. je sais que ces profondeurs-là sont dangereuses quand on s'y laisse absorber.
      Bisous de fée
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  10. J'ai admiré les toiles 1, 2, 6, 7, 12, 13 et 14 ☺☺☺☺☺☺☺
    Merci pour le partage!
    je t'embrasse ♥

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    1. Merci Cathy pour ton choix : je vois que Paris te parle plus que Shanghai ou NewYork
      Bisous ma belle
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  11. Je ne vois pas la même chose dans les œuvres de Salminen.
    Tu y vois l'humanité écrasée, pressée, compressée, enfermée.
    Je n'y vois que vie, occasions de musarder, d'aimer, de faire des rencontres, de flâner, de voir des choses qu'on ne voit nulle part ailleurs, d'y avoir des rendez-vous dans des endroits qui marquent pour la vie.
    Tu te rends compte qu'il y a bien longtemps, j'ai eu un rendez-vous au bout de la rue de l'Université, la où la rue ne débouche pas sur une rue mais est close par un trottoir qui mène au bout du Champ de Mars.
    C'est exactement là que Salminen à peint l'aquarelle où l'on voit la Tour Eiffel.
    Inutile de te dire que j'ai reconnu immédiatement l'endroit.
    Il n'a pas changé d'un poil en plus de 50 ans.
    (on ne peut pas en dire autant de moi...)

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    1. Faute, votre majesté.
      Je ne m’appelle pas Peter et je ne pense pas la même chose que mon personnage.
      Pour cette mauvaise prise d’indices de lecture( comme disent les pedagogos) tu me copieras 50 fois: Celestine n’est pas Peter et elle aime Paris autant que moi.
      J’ai eu pas mal de rendez-vous dans Paris du temps de ma folle insouciance.
      Et j’en garde un souvenir émerveillé.
      Mais va faire une rencontre romantique avec un cache-groin...😁
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    2. Mais vous n'avez pas un groin, juste un joli museau, chère Célestine qui n'est pas Peter.

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    3. Voyons, je parle à Peter !
      Je ne confonds pas le narrateur et le personnage.
      (au fait, j'ai ouvert un atelier : Je vais faire coach en mauvaise foi. ;-) )

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    4. Oh quelle bonne idée !
      Je veux bien prendre quelques cours ...
      😁

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    5. Mme Chapeau, évidemment, vous me taquinez, mais je n'en prends nul ombrage
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  12. Tu serais venue avec nous au Parc Monceau hier, tu aurais pu constater que la solitude n'existe pas surtout dans les grands parcs parisiens. Des bises

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    1. J’ai adoré le Parc Monceau, un jour ou j’avais rendez-vous avec un bel inconnu...qui n’est pas venu.
      Ç était sous la pluie et il n’y avait personne...mais j’avoue que ça me réjouit de voir du monde dans les parcs.
      Bisous chère
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  13. La vie défile vivante, même si l'image est statique. Belle, où se reflète la lumière, les couleurs, la capitale unique où tout un chacun anonyme flâne, se balade dans ses rues, ses paysages urbains, ses décors, regardant ce qui accroche l'oeil dans le silence... traversant son ardeur comme on traverse la ville. Le peintre y apporte sa touche délicate, son aquarelle fascinante, réaliste. Je découvre ce John, et je l'aime. Je ne perçois pas de solitude, mais seulement ses toiles où chaque petit personnage suit son chemin, son ordinaire, ses pas cadencés, pressés ...Il n'est pas le centre du tableau, le centre c'est la ville-mère, il l'habite, et la parcourt.

    Merci Céleste.

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    1. J'ai le même ressenti que toi. C'est fascinant (mais pas morbide comme le ressent mon héros)
      La couleur, le goût du détail.
      C'est juste magnifique.
      Cela n'enlève rien à la réalité de certaines villes, dans lesquelles la solitude peut évidemment se faire sentir de façon cruciale.
      Tout est encore et toujours question d'équilibre.
      Comme dit Francis.
      Je t'embrasse chère Den
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  14. Ah la perception, c'est fabuleux comme l'amour parfois dans le vide il y a du plein.
    (Ces gravures égayeraient les murs blancs de mon appart) mas où trouver du John?

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    1. La question n'est pas tellement « où trouver John » mais plutôt « ai-je les moyens de me payer une de ses toiles ? » Il me semble qu'elles doivent être relativement chères.
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  15. J'adore cette série de tableaux, leur lumière et leusrs couleurs...
    Bises Célestine,
    Mo

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    1. Heureuse d'avoir égayé ton passage ici, Mo. ;-)
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  16. J'adore Paris... évidemment, je la vois comme une fille du nord. J'aime beaucoup ton texte très fouillé et ton choix de peintures. J'aime vraiment ce peintre. Je vois Paris comme une ville lumineuse... même si je sais pertinemment qu'il y a aussi de la pauvreté et la solitude...

    Bravo!

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    1. La ville-lumière porte bien son nom. Mais ce n'est pas donné à tout le monde de la voir. je me souviens que quand je revenais de mes escapades parisiennes, certains de mes amis s'étonnaient de la description que j'en faisais. eux, ils n'avaient vu que du gris, du sale, du triste et des odeurs nauséabondes...
      Bisous et merci Pivoine de m'avoir fait découvrir ce peintre.
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  17. J'aime bien les toiles et je me dis que les gens sont ...comme les passants que l'on peut voir... comme nous tous...

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    1. C'est vrai, ils ont quelque chose de familier.
      Il a peint aussi des couples, mais cela aurait quelque peu émoussé l'argumentaire du dénommé Peter ... ;-)
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  18. La peinture de John Salminen m'apparaît d'autant moins triste et solitaire qu'elle fourmille de détails et de jeux de lumière. Il joue avec les contraste s de lumière et de couleurs. Ses oeuvres sont un festival de couleurs.
    Il n'est qu'à l'écouter parler de son travail pour se rendre compte de la fréquence de l'emploi du mot "colours". Oui il nous en fait voir de toutes les couloirs.... et quand en plus il insère une fille en rouge....

    Bref il me plait tout autant que ton texte de présentation...

    Bisous

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    1. Merci pour ton enthousiasme cher Petrus. je sais combien tu es sensible à l'art, à la peinture et à la couleur, qui est le fondement même de la vie.
      Bref, je savais que tu aimerais autant que moi.
      Bisous en retour
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  19. J'aime beaucoup la lumière particulière de ces tableaux qui magnifient l'architecture et la perspective urbaine. Et je suis admiratif de la façon dont tu présentes deux "visions" de ces tableaux, sans que l'on puisse déterminer laquelle des deux correspondrait le plus à celle de l'artiste. Les deux, peut-être ?

    J'aime les grandes villes parce que je ne m'y rends que rarement et que le plaisir est plus grand encore d'en partir et retrouver la tranquillité, le calme, le silence...

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    1. Il y a toujours une certaine complexité dans l'analyse d'une oeuvre, quelle qu'elle soit. Avec des niveaux différents de compréhension.
      Je pense vraiment que dans son oeuvre, la Ville est magnifiée, au détriment de l'Homme. Cela peut être effectivement pensé comme une volonté d'admirer le travail des hommes ( une ville n'a pas été construite autrement que par des êtres humains) mais aussi d'en montrer les limites, un peu comme lorsque le créateur perd le contrôle de sa créature. Certaines mégapoles monstrueusement grandes (je pense à Pékin, par exemple) ne sont plus « à dimensions humaines ».
      Est-ce que le peintre n'essaie pas inconsciemment ou non, de nous alerter sur ce point ?
      En tout cas, c'est un travail admirable sur le plan artistique.
      Je t'embrasse, gentleman farmer
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  20. J'ai beaucoup aimé ta mise en scène de Peter. Peut-être parce que je m'y suis retrouvé partiellement. Cette « ultramoderne solitude » d'une grande ville comme Paris. Je me retrouvais parfois seul le soir dans les rues, après une journée harassante travail, de réunions polémiques à se masturber le coquillage qui n'en finissaient plus.
    Les deux tableaux où la tour Eiffel dominatrice s'impose, je vois bien l'endroit. Je garde le souvenir d'un écrasement d'une modernité pesante.
    Et puis existe aussi l'autre versant de mes souvenirs : des rencontres merveilleuses, des amours ébauchées, des amitiés parisiennes fortes, une griserie de jeunesse dans les ors de la république, parmi des énarques dont j'admirais l'acuité intellectuelle, l'énorme capacité de travail, et le sens du service public, n'en déplaise aux détracteurs qui préféreraient sans doute être gouvernés par des minables corrompus. Qu'ils ne désespèrent pas : ça vient avec la Marine en marche !

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    1. Tu écris à la perfection l'ambiguïté, le dualisme que l'on peut ressentir en regardant ces tableaux.
      Le gigantisme écrasant de certains monuments, et en même temps, le romantisme parfait de certains lieux de Paris.
      Cette griserie parisienne, je l'ai ressentie très fort à certains moments de ma vie.
      Peut-être faut-il l'insouciance de la jeunesse pour apprécier vraiment une ville sans en voir les inconvénients ?
      Ou simplement, n'y aller que par intermittence, et, comme Pierre, retrouver le calme et la sérénité de la province ?
      Ta dernière question est interessante : ne peut-on être à la fois énarque brillant et cependant minable et corrompu ?
      Je ne me prononcerai pas...
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  21. J'aime beaucoup ce peintre . Merci de me l'avoir fait découvrir. J'ai passé un bon moment à les regarder, à observer les détails....

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    1. Oui, les détails sont superbement mis en scène, ainsi que les ombres, la lumière, les reflets de la pluie.
      Un vrai régal de l'oeil...
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  22. J'aime beaucoup, vraiment beaucoup et j'ai rien à rajouter !!

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    1. C'est déjà bien, cher Daniel.
      On peut être muet d'admiration ici aussi ! ;-)
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  23. Bonjour Célestine, ah ! Une évocation des "Villes de grandes solitudes" comme le chantait Michel Sardou 10 ans avant Alain Souchon et son "'Ultra moderne solitude "Il est vrai que notre chère monde qui part en brioche et que la bedaine nous coute cher en excès de bêtise convenue. Je viens de faire paraitre un 3ème extrait du dernier CD que tu possèdes !

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    1. Je n'aimais pas trop la chanson de Sardou, et son envie de violer des femmes...
      mais Souchon lui, en quelques coups de son pinceau musical, peint aussi bien la ville et les solitudes que John Salminen.
      Bisous cher zicos
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  24. Une belle et étonnante douceur qui me déroute. Je ne connais pas ce peintre. L’entrée dans son univers est un bonheur. C’est plus que beau, c’est sensible et juste élégant. Je me régale de ce regard coloré sur la vile où l’homme se perd souvent, lui qui a tant besoin de se retrouver.
    Une belle friandise chatoyante dans ce monde tellement gris qui nous est imposé. Merci.
    Bises gorgées de couleurs, en attendant la sortie de cet enfer.

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    1. C'est vrai, il y a une certaine douceur dans ces descriptions urbaines. Peut-être au niveau des couleurs...Ou d'une certaine bienveillance du peintre pour les ensembles de bâtiments qui constituent une ville : où rien à ses yeux, n'est trop moche pour figurer sur un tableau.
      Merci Etienne pour ces mots qui te reflètent complètement.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  25. Eh bien, une fois de plus, ton blog vient alimenter ma culture générale. Les tableaux sont empreints d'une luminosité qui irradie sur la toile.
    Je ne suis pas un fan des grandes villes, je n'y suis pas à mon aise, ou alors en simple visiteur. Pour avoir déambulé dans les rues de Paris, à une heure avancée de la nuit, j'ai été frappé par ce grouillement permanent, ce fourmillement ininterrompu.
    L'ultra moderne solitude de Souchon fait écho et résonne dans les villes de grande solitude... ; d'autant plus, quand les rues sont désertes. Quand on est seul dans sa tête, on est seul partout ; que ce soit en ville ou dans une campagne perdue. Même si un chanteur a dit qu'elle n'existait pas... C'est, à mon sens, l'indifférence qui peut y régner qui engendre ce sentiment.


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    1. Oui c'est ce qui est assez contradictoire : ça grouille tout le temps, le bruit ne s'arrête pratiquement jamais, et pourtant beaucoup de gens s'y sentent affreusement seuls...
      L'indifférence existe, et la solitude aussi, n'en déplaise à Becaud.
      La solitude subie, bien sûr, pas celle que nous nous octroyons parfois, surtout quand on se sait attendu(e) et aimé(é)...
      Merci pour ta première phrase. Tu sais à quel point ça me réjouit.
      Bisous du surlendemain
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  26. Moi aussi, je vois le côté solitude dans la ville. J'aime d'ailleurs beaucoup cette chanson de Souchon. Ces tableaux regorgent de détails, quelque soit la ville; je mets d'ailleurs un moment à distinguer si elle est française ou américaine. Ces tableaux sont tellement réalistes qu'elle vient peut-être de là cette impression de grande solitude.
    Merci Célestine. Bises.

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    1. Il y a aussi des villes chinoises apparemment, dans son oeuvre.
      Le réalisme des tableaux est adouci par le pointillisme du trait. C'est juste exceptionnel, la façon dont il peint les feuillages des arbres, par exemple. Quelle maîtrise, surtout quand on sait que c sont des aquarelles...
      Bisous Patrick
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  27. Ca va énormément t'étonner : je suis du même avis que Mike ! LOL !

    Mais c'est parce que je regarde la ville plus que les gens, ces formidables lumières, ces reflets de pluie, les jeux du soleil, la neige !

    Je vais peut-être bien te les emprunter pour un atelier d'écriture à venir, tiens !

    Sinon, toujours aussi belle plume, la nièce !

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    1. Ça alors, tu serais donc un éternel optimiste, mon oncle ? ;-)
      Je te rassure, la version de Peter est un rôle de composition pour moi. La première chose que j'ai vue dans ces tableaux, ce sont les lumières et les reflets.
      Tu me donnes envie de participer à ton atelier d'écriture, du coup.
      Merci pour la plume !
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  28. La beauté de ces tableaux est dans leur force : force de détails, force de couleurs, force de lumière.
    Ils correspondent assez à l'idée que je me fais de l'art créateur de sensations.
    Je me suis trouvé transporté dans cet univers, guidé par une autre force : celle de vos mots toujours justes.
    Et c'est un vrai régal d'esthète, ce matin, que de découvrir ce billet.
    Bien à vous délicate fée
    ~L~

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    1. Un grand merci pour cette critique d'art portée par vos mots bienveillants.
      Je vous embrasse
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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  29. laura vanel-coyttemercredi, 05 mai, 2021

    Merci pour cette découverte qui me plaît

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    1. Ravie de t'avoir fait plaisir, Laura.
      •.¸¸.•*`*•.¸¸☆

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Je lis tous vos petits grains de sel. Je n'ai pas toujours le temps de répondre tout de suite. Mais je finis toujours par le faire. Vous êtes mon eau vive, mon rayon de soleil, ma force tranquille.
Merci par avance pour tout ce que vous écrirez.
Merci de faire vivre mes mots par votre écoute.