C'est le sud. L'endroit où les cigales crissent d'impatience dans les genêts. Une chape de plomb blanc couvre la vallée. Tel un feu de ciel immobile, blanc à force d'être bleu. Moi, je suis comme mes lys orangés et mes bégonias, j'attends la pluie. Ce n'est pas que je n'aime pas le soleil. Mais j'attends la pluie, et elle ne vient pas. On se croirait dans la colline grillée d'Ugolin. Les nuages noirs moutonnent sur les Monts du Matin, puis se séparent en bons termes, et s'en vont arroser ailleurs.
Il reste que les soirées, emplies de jasmin et de musique, ont ce goût indéfinissable de l'été avant l'été. La vie, ça pulse !
J'ai eu des nouvelles de deux amis chers. Ça m'a fait plaisir.
Avec Lucile, nous avons parlé au profond de l'intime. De ces blessures qui ont laissé leur trace d'enfance dans nos âmes. De ce lâcher-prise que l'on ne comprend vraiment que lorsqu'on en fait l'expérience au creux du ventre. Desserrer les poings. Laisser couler. Respirer plus large.
Chez Lucile, une merlette a fait son nid sur un chevron de sa terrasse. On voyait les petites têtes de piafs ouvrir le bec à s'en décrocher la mâchoire, c'était mignon. Et cette oiselle qui semblait nous dire, droit dans les yeux : « Faites votre vie, je n'ai pas peur, ne vous occupez pas de moi »
En écoutant parler Didier de sa relation apaisée avec ses soeurs, j'ai eu comme un déclic. On se fait toujours trop de bile, ou de mauvais sang, pour rien, et ce n'est pas en se minant le moral que l'on aide le mieux ses proches. Mais oui, c'est lumineux !
Avec Colette, ce sont les souvenirs du métier qui ont déferlé. Les petites anecdotes écolières qui ont fait mon sel et mon miel durant tant d'années. Est-ce un hasard si aujourd'hui je suis retombée sur le discours que j'avais écrit pour mon départ en jubilacion, comme disent les Espagnols. J'ai souri. C'était assez bien tourné, heureusement car il y en avait huit pages.
Je me suis aperçue que j'avais déjà réalisé pas mal de mes rêves d'alors.
Reparler du boulot m'a aussi fait prendre conscience que la vie d'après n'a pas de prix.
Colette et Didier habitent un petit paradis au bord d'une rivière paisible d'Ardèche. Une vraie rivière de film, de celles qui coulent au milieu. Hors du temps. J'ai commencé à lire l'Exil et le Royaume, de Camus. Bercée par les remous du torrent, caressée par les douces herbes. C'était délicieux.
Au bar du Bancel, en mangeant des accras, on a écouté une chanteuse qui s'accompagnait d'un yukulélé. Un superbe programme rock-folk-pop, tout ce que j'aime. En rentrant, on a vu un blaireau qui se dandinait dans la lumière des phares. Le même jour, on avait vu deux renards qui sautaient après les hannetons dans le champ de maïs.
Avec Marie-Stéphane nous avons dégusté des pizzas en parlant d'avenir.
Mon amie Prudence Petitpas et son mari sont venus deux jours nous enluminer de leur présence chaude et énergique. J'aime leur pêche. Ils sont dans la vie. A fond. Toujours pleins d'envies et de projets.
Peter nous a donné un olivier qui dépérissait sur son balcon. Je me réjouis d'essayer de le sauver d'une mort prématurée.
Dolce Vita est passée ce matin boire un café à la maison. Finalement ç'a été un verre d'eau sous le chêne. Georges nous a invités à cueillir des cerises, mais elles étaient toutes moisies, blettes, piquées, bref, immangeables. On a bien ri.
Et ce soir, la rencontre de deux femmes étonnantes et pleines d'humour. De celles que l'on a l'impression de connaître depuis toujours. L'une des deux, éprise de culture celtique, vient de s'installer au village, l'autre, photographe d'art, habite un endroit que j'ai fréquenté pendant trente ans. Le monde est petit. On va se revoir, c'est sûr.
La magie des liens, c'est mon quotidien.
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C'est beau, tu es la vie même...
RépondreSupprimerPeut-être pas la vie même, mais en tout cas une de ses plus fidèles représentantes de commerce (comme on disait à une époque)
Supprimer•.¸¸.•*`*•.¸¸☆
Chère Celestine,
RépondreSupprimerTon cœur...the Place to be!
Je pense et crois que le monde est vaste et beau, et souvent au plus près de chez soi...
Le nid est vide ce matin, hier l'un des oisillons s'est émancipé , il a eu sur le coup les ailes plus grandes que le nid, et s'en est d'abord trouvé tout penaud , mais comme il n'a pas su faire marche arrière, peu à peu les 3 autres ont suivi...N'est ce pas un peu comme cela dans la vie....
Alors que le soleil se faufile tant bien que mal dans des nuages vains, c'est bien sa force rayonnante qui nous appelle ..
Affectueuses pensées.
L.
C'est tout à fait comme cela dans la vie, tu as raison. Il y a des gens qui commencent, et d'autres qui suivent. Tiens à propos de merles...Ce matin un petit merlounet est tombé du nid. On a cru qu'il s'était cassé une aile, et puis, il est reparti vaillamment.
SupprimerC'est beau, tout ça. Ça remplit une journée même quand les nuages tentent une percée.
Je t'embrasse ma Lucile
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Toute la richesse d'une journée, d'une rencontre, d'une vie; toute la richesse du partage, de l'amitié.....voilà ce que tu nous contes avec tant d'enthousiasme comme si tu voulais, dans la générosité qui est tienne, partager avec nous ce bonheur de vivre. Tu es sur un chemin de lumière, cela ne fait aucun doute. Je t'embrasse amica mia.
RépondreSupprimerUn chemin de lumière, c'est beau , ça aussi.
SupprimerEt tellement vrai. Je ne tâtonne plus pour trouver ma route. Je me sens au bon endroit.
Pourvou qué ça doure !
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Ainsi, même quand vous n’êtes pas en voyage, votre vie fourmille. C’est tellement plein de vous, cette façon unique de mêler la nature et la culture, les animaux et les hommes…je ne connais pas toutes ces personnes, mais je me dis qu’elles ont bien de la chance de vous connaître …
RépondreSupprimerBien à vous, ma précieuse.
~ L ~
C'est bien dit ça : ma vie fourmille. J'adore !
SupprimerJe crois que la chance est partagée, et que j'ai, moi aussi, celle de fréquenter des gens extras.
Bien à vous, monsieur mon fan.
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J’aime bien ta semaine de femme.
RépondreSupprimerBleck
Merci ô grand Bleck, d'avoir pris le temps de la lire. ;-)
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Bonsoir Célestine, je ne te raconterai pas ici ma semaine avec des hauts et des très bas (comme tout un chacun je suppose). Gardons les bons moments. Et parmi les bons moments, la rencontre d'un couple d'individus ressemblant à celui-ci :
RépondreSupprimerhttps://media.gerbeaud.net/2021/07/640/martes-foina-fouine.jpg
Ils se sont séparés, l'un courant à gauche, l'autre à droite pour laisser passer ma voiture au milieu de la forêt. J'espère qu'ils se sont retrouvés ensuite ! Je ne voudrais pas être responsable d'une séparation définitive. :-)
Je l'espère aussi ! L'être humain est souvent intrusif dans la vie des petites bêtes. Quand on est précautionneux, c'est un moindre mal. Peut-être sentent-ils la différence ?
SupprimerEn tout cas, ce matin encore, un chevreuil est venu faire la conversation à mon amoureux. Celui-ci en était tout ému. Ce sont des moments irremplaçables.
Bisous Biche étoilée
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La magie des liens familiaux et du voisinage c'est mon quotidien :
RépondreSupprimerEmbellir notre entrée pour en faire un agréable lieu d'accueil frais en été, tempéré en hiver..
Poncer , réparer, et repeindre les volets pour redonner un peu de fraîcheur également à l'aspect extérieur...
Préparer une fête communale avec des voisines....
Raccourcir les démarches d'un fils pour remplacer un véhicule récemment accidenté....
Et suivre de loin avec toujours grand plaisir les voyages et les billets de notre chère Céleste amie...
Voilà ce qui occupe largement et merveilleusement mes journées....
et je ne vois pas le temps passer
Bises
Ça me réjouit de te savoir dans l'action. Travailler de ses mains est toujours un bonheur créatif. Je ne saurais m'en passer. Quand, en plus, cela contribue à améliorer son cadre de vie et à le rendre plus accueillant pour les autres, c'est gagnant gagnant !
SupprimerCette semaine, en plus de tout ce que je raconte dans mon billet, nous avons réaménagé la niche de la cheminée, amélioré les éclairages du jardin, rangé la buanderie, soigné un olivier, installé des pierres de méditation...et j'en oublie sûrement !
Pour l'accident de ton fils j'espère que ce n'était pas trop grave.
Merci pour ta fidélité mon Petrus
Bises célestes
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Non . Cela aurait pu l'etre : un jeune touriste de La Loire, en conduite accompagnée a qui les parents demandaient de trouver une petite intersection.pas signalée ....et qui au dernier moment a voulu bifurquer sur la gauche en traversant la chaussée, et ce au moment même où mon fils le doublait.....bref, pour l' eviter, mon fils s'est retrouvé dans le fossé...
SupprimerAucun blessé. Mais les voitures....Celle de mon fils économiquement irréparable avec tout le côté droit déformé, dont le bas de caisse...
Voilà pourquoi j'ai partagé la charge de trouver un véhicule de remplacement....
Tu me vois rassurée, cher Petrus !
SupprimerCe n'est que de la tôle froissée, comme on dit...
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Ta semaine de vie de femme ressemble à la vie dans une maison de vacances ♫♪♫♪
RépondreSupprimerEncore une chanson que je ne connaissais pas...Très jolie l'ambiance.
SupprimerEt bien vu : c'est vrai que je me sens comme en vacances chaque jour de ma vie. C'est agréable.
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La vie comme elle vient, comme elle va, et Célestine qui a toujours la pêche !
RépondreSupprimerLes jours de pluie ça n'existe pas dit la chanson , pourtant ici l'eau dégouline du ciel .
Pleure-t-il dans mon coeur comme il pleut sur la ville ?
Lâcher prise aux blessures de la vie , les reconnaitre , les ressentir puis les laisser aller là où tout s'en va , dans le passé rejoindre le grand tout de ce qui a existé, pour vivre juste l'instant . C'est un exercice qui n'est pas si facile que ça , sauf parfois !
ô Célestine : quelle semaine entourée d'amis, de projets, d'actions, de discussions, et j'en suis certain de sourires, et ça c'est chouette !
Je rebondis sur ta dernière phrase : des sourires, oh oui, j'aime m'entourer de gens qui sourient, même dans les galères, même si tout n'est pas toujours rose, évidemment.
SupprimerMais c'est ça qui me donne la pêche (entre autres)
J'aime beaucoup ce que tu dis du passé, qu'il convient de laisser couler...comme une rivière que l'on n'arrête pas. Merci pour ce beau commentaire.
Je t'embrasse Marco
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Ne savoir retenir et se nourrir que des beaux moments, une jolie devise et façon de vivre. Et lorsque les contrariétés arrivent, se nourrir encore et encore de ces beaux moments, ils sont une aide précieuse.
RépondreSupprimerNous attendions la pluie chez nous également, elle est enfin arrivée et la nature s'en réjouit car elle en avait grand besoin.
Belle journée, chère Célestine. Bisous.
Quelle chance d'avoir eu la pluie...Moi je lorgne le ciel chaque matin, mes fleurs font la tête, elles aimeraient bien une petite douche céleste...
SupprimerLes beaux moments, j'en ai beaucoup en ce moment, j'en profite, j'en ai eu tellement de moins bons, les années passées...
Bisous ma belle d'âme, merci d'être fidèle à mes petits écrits
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Comme j'aimerais la connaitre cette rivière d'Ardèche qui coule au milieu !
RépondreSupprimerCes bons moments sont tellement précieux, il faut les prendre et s'en imprégner, bien sûr...
Belle journée Célestine
Cette rivière s'appelle la Glueyre. Tu pourras en savoir plus ici .
SupprimerBisous ma belle
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Ta semaine de vie de femme semble te convenir à la perfection on y ressent la quiétude, la sagesse, le bonheur....
RépondreSupprimermanoudanslaforet
C'est un mélange de tout ça, en effet.
SupprimerJe crois que je ne me suis jamais sentie autant en sécurité affective que depuis quatre ans...
Bisous Manou
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Huit pages de discours ? Mais quand est-ce qu'on "buvons encore une dernière fois à l'amitié l'amour la joie" alors ? Y'en a qui on dû avoir le gosier sec et la larmichette à l'oeil, m'est avis, ce jour-là ! ;-)
RépondreSupprimerLa chanson russe traduite-trahie et idoine pour ce billet-ci, je ne sais pas si je vais la trouver. Ah, si ! Ecrite par un abbé ! Je ne m'étonne plus de rien, du coup !
https://www.youtube.com/watch?v=4Y79hp9wMik
Choix musical au top !
SupprimerJe valide !
Pour le gosier sec, je confirme : mais j'avais prévu les récompenses...
L'apéro a duré jusqu'à point d'heure...
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vive l'amitié! et vive les femmes, les bonnes petites conversations et les souvenirs qui font rire plutôt que pleurer :-)
RépondreSupprimerVoilà un très joli résumé madame Adrienne ! 😊
SupprimerTu cultives l'art de savoir t'aménager un environnement vitalisant, ce qui n'est pas donné à tout le monde. Tu détiens une plume qui est capable de le partager avec talent autour de toi et d'en rendre compte dans ce blog. Ce qui n'est pas si fréquent.
RépondreSupprimerIl y a un les pisse-vinaigres, toujours prompt à plaider qu'il faut être définitivement triste car le monde est irrémédiablement triste et que la solidarité c'est la déprime partagée.
Heureusement qu'il y a des femmes soleil pour nous montrer la lueur éternelle.
Continues, chère Célestine.
Baisers de lumière
Tu ne peux pas savoir le bien que cela me fait de lire ces mots.
SupprimerC’est comme une reconnaissance profonde de ma personne, de ce qui me fait vibrer, de ce que je suis au fond de moi. Ça efface des décennies de moqueries, de mépris bref d’incompréhension…
Alors je n’ai qu’un mot et je te le redirai aussi souvent que possible : merci. Tu sais qu’elle est ta part dans cette lumière que je diffuse désormais. Toi qui es un phare depuis de si longues annees.
Merci ♥️
Alain a trop bien résumé ce beau billet :)
RépondreSupprimerJ'ajouterais que hormis les soucis de santé, le bonheur simple se décide.
Bonne soirée Maîtresse, bisous.
Alain résume toujours très bien les choses. Une faculté de synthèse qui est le signe des grands esprits...
SupprimerEt toi, tu as le don de dire des choses essentielles en une phrase.
Bisous jolie Julie
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Les petits bonheurs simples sont le vrai luxe de la vie, pour qui a la volonté de les semer, de les cultiver la récolte est abondante, ils fleurissent généreusement, que demander de plus ? Rien ! Merci céleste Célestine pour ces liens de cœur dont tu parles si bien, lumineux week end. brigitte
RépondreSupprimerTu as raison de comparer cela à un jardin.
Supprimerje réécoutais ce matin l'histoire des trois vieillards (Richesse, Succès et Amour)
Une belle leçon de vie...
Pour ma part, je choisis l'amour, les yeux fermés.
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Voilà une semaine bien remplie !!!
RépondreSupprimerBises Célestine.
Oh comme c'est beau, comme c'est doux, comme j'aimerais être là pour lire au calme et boire un verre en-dessous du chêne. Merci pour l'escapade. Et merci pour ça aussi : "De ce lâcher-prise que l'on ne comprend vraiment que lorsqu'on en fait l'expérience au creux du ventre. Desserrer les poings. Laisser couler. Respirer plus large. "
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