"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant où l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"
Milan Kundera
La Ferme Africaine. Voilà une lecture qui a profondément marqué ma jeunesse fiévreuse. C'était l'aventure absolue sous les draps, le frisson adolescent sans sortir de ma chambre. Une belle histoire de femme, aussi, courageuse et entêtée. Méritoire, très méritoire à cette époque affreusement patriarcale.
L'Afrique. Le continent mystérieux, martyrisé par la cupidité de nos ancêtres, qui se la sont disputée comme un gâteau. L'Afrique. Son nom claque en oriflamme d'espoir au-dessus d'une forêt de souffrances, de tensions, de dictatures, de sida, de misère. Écrasée de chaleur et de faim.
Mille évocations surgissent, des larmes au sourire.
Le bruit des tambours bat au coeur du monde. L'eau est un trésor précieux qui glisse entre les doigts peints.
Un mythe intact pour la petite fille à frange que je n'ai jamais cessé d'être.
Je n'arrive pas encore à réaliser que bientôt, ces grands espaces, magnifiquement filmés par Howard Hawks dans Hatari !, vont se dérouler en cinémascope sous mes yeux ébahis.
J'espère apercevoir les fameux Big Five, chers à Hemingway et à ses Vertes Collines.
Le buffle, l'éléphant, le rhinocéros, le léopard et le lion.
J'espère voir les troupeaux de zèbres et de girafes onduler dans l'herbe jaunie, nous rappelant que les animaux aiment Vivre Libre, comme dans le film éponyme de mon enfance.
J'espère éprouver devant le Kilimandjaro et sa couronne de neiges qui fondent, la même émotion que devant le Fuji.
J'espère croiser la route et le regard sombre des Masaï. Saisir l'âme africaine au-delà des poncifs. Entrevoir sous les baobabs l'ombre furtive de Kirikou.
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Pastel de Lothar |
J'espère vous rapporter des dizaines d'impressions, d'odeurs, d'étonnements, de couleurs, d'aventures en un mot, et pouvoir écrire quelques « lettres » désormais habituelles, au cours ou au retour de mon voyage.
Mais surtout, j'espère que vous me suivrez dans mon périple, mes fidèles. Et que vous aimerez, indulgents comme toujours, ma prose singulière. Question écriture, je ne suis pas Karen Blixen, ça non. Mais j'ai fourbi mon appareil photo, mes pantalons de brousse, ma crème solaire et aiguisé mon âme d'enfant. Je suis prête.
Si je ne me fais pas piquer par une mygale mortelle ou bouffer par un hippopotame, je serai rentrée le dix mars.
En attendant soyez sages, et ne jouez pas avec les amulettes.
Votre aventureuse Célestine•.¸¸.•*`*•.¸¸☆ •.¸¸.•*`*•.¸¸☆