31 octobre 2014

Fais moi peur !



Figurez-vous, lecteurs chéris, qu'Olga Laxie me demande hier à brûle-pourpoint un ou deux titres de films d'horreur, pour la soirée halloween de son ado de fille. 
J'avoue que malgré une descente rapide mais organisée  dans mes souvenirs (avec piolet et corde de rappel car il m'a fallu aller profond !)  rien ne remonte spontanément à la surface granuleuse de mon cortex embrumé... 
Enfin, rien de récent et de décemment épouvantable à proposer à une fille de quinze ans, mais quinze ans de maintenant, de cette époque mirifique de ce début de siècle où  plus rien ne fait peur à ces garnements, habitués qu'ils sont aux effets spéciaux gore en trois dimensions, et aux jaillissements d'hémoglobine à tous les coins de jeux vidéo.
Il faut dire que je n'ai jamais trop aimé ce genre de réjouissance. Je m'arrangeais toujours, ado, pour avoir autre chose à faire quand on me proposait d'aller voir ce bon vieux Freddie et sa sympathique tronche d'écorché vif en putréfaction. Ou encore La Nuit des Vers Géants...Quelle horreur ! (ah ben oui, c'est le cas de le dire, je suis bête...)

Alors moi qu'un chat perdu fait pleurer, comme dit le poète... au prix d'un gros effort, j'extirpe de ma mémoire refoulée quelques uns des plus effrayants souvenirs de mon existence. 
Mes premières vraies chocottes remontent à  Belphégor que je regardais furtivement et sans permission, quand j'avais cinq ans...
Ma trouille bleue devant les Envahisseurs et leur auriculaire hypertrophié. 
Avec Hitchcock, ses corbacks et sa scène de la douche, j'étais au taquet, et  le Silence des Agneaux, que je n'ai pas vu, m'a donné des cauchemars rien qu'en écoutant un collègue de boulot le raconter à la cantine entre la passecrassane et le reblochon. Impressionnable, Célestine, hein...une vraie petite nature. 
Il faut dire que j'arrivais à me foutre les jetons toute seule sur mon lit avec des nouvelles comme  le Horla de Maupassant, ou la Peau de Chagrin de Balzac, alors vous imaginez...
Je ne vous parle pas du clip de Mickael Jackson, Thriller, et de son effroyable ballet de zombies...Tout ça  n'avait à mon avis pour but que de terrorriser les filles pour qu'elles se jettent dans les bras des garçons. Enfin, moi, c'est comme ça que je le comprenais...
Bref, pas de quoi impressioner la nymphette 2014 en recherche de sensations fortes.
Et puis, en grattant bien, je me suis quand même rappelé avoir vu deux trois beaux monuments dont je suppose que j'ai dû les enfouir au fin fond de mon inconscient tellement ils m'ont glacée d'épouvante  en leur temps.
Certains devenus un peu anecdotiques par leur côté vraiment trop paranormal, comme Amityville la maison du diable, ou l'Exorciste, d'autres trop fantastiques par leurs effets spéciaux absolument vomitifs, je pense à la Mouche, sorte d'avatar effroyable de la Métamorphose de Kafka, ou Alien, bestiole mi-homme mi-machine qui m'a empêchée de dormir pendant quelques nuits...
Mais à côté du grand-guignol sanguinolent, dont les célèbres Massacre à la Tronçonneuse, Shining ou les Dents de la Mer, d'autres films moins spectaculaires m'ont impressionnée bien plus fortement,  en triturant à l'acide les méandres honteux de mon cerveau reptilien, laissant apparaître en moi, à mon grand dam évidemment, une fascination morbide universellement partagée pour les choses indicibles en marge de notre raison. 
Je pense à des chefs d'oeuvre du genre, Possession de Zulawski, le célèbre Rosemary's baby, Le Locataire de Polanski  ou encore les Diaboliques de Clouzot. 
La palme du mal absolu revient pour moi sans conteste à l'ignoble, l'innommable Orange Mécanique, qui m'a laissée longtemps éperdue de terreur. J'étais trop jeune, et pas du tout préparée.

Le train fantôme a encore de l'avenir. On aime se faire peur, c'est humain...
Ah, je vous laisse, on sonne à ma porte... un Dracula de moins d'un mètre de haut et une Momie sur le retour me réclament des bonbecs à grands hululements sinon je vais périr dans d'atroces souffrances...

Mais où ai-je donc fourré mes fraises tagada?


Main Titles by Charlie Clouser on Grooveshark

28 octobre 2014

Je ne sais pas


Funambulles 2014 ©



Je ne sais pas comment se forme le vent
Je sais juste sa caresse dans mes cheveux

Je ne sais pas de quoi est fait le sable
Je sais juste le sentir filer entre mes doigts comme de l'or

Je ne sais pas comment tourne le monde
Je sais juste que je veux être dans sa ronde

Je ne sais pas dissimuler mes sentiments
Je sais juste qu'en chaque être se cache un trésor

Je ne sais pas faire un plan d'épargne
Je sais juste épargner mes amis et leur donner le meilleur de moi

Je ne sais pas compter
Je sais juste combien d' étoiles illuminent vos yeux 

Je ne sais pas cuisiner
Je sais juste goûter du bout de ma langue la petite miette de gâteau égarée à la commissure de tes lèvres

Je ne sais pas la langue de bois
Je sais juste la langue du coeur

Je ne sais pas prier
Je sais juste m'emplir de gratitude

Je ne sais pas pourquoi j'aime la vie
Je sais juste que je l'aime



Bleacher Boy by Mary Dillon on Grooveshark

24 octobre 2014

Réquisitoire

Asphodèle revient enfin avec un thème très fécond, puisqu'il s'agit de complicité. ..






Regard, secret, main, larrons, tiroir, drap, couverture, partager, (se) tramer, connivence, confident, bêtise, proche, rival, neige, empathie, ensemble, amants, nacrer, nomade, noir.


***


Ah, mes fidèles confidents, laissez-moi donc  vous narrer la désagréable mésaventure qui m’est arrivée dernièrement.
 Imaginez-vous, donc,  que  je me suis retrouvée soudain dans le box des accusés, au fond d’un lugubre tribunal de province chichement éclairé.
-Mais enfin, que me reproche-t-on ? M’entends-je bafouiller d’une voix mal assurée.
Le président me lance un regard noir. Il s’adresse au procureur qui entame alors une impressionnante diatribe.

« L’on vous accuse…Euh…l’on vous accuse de troubler l’ordre public. Parfaitement. Par vos écrits subversifs et sulfureux. Votre… blog... (à ce mot, le président esquisse une moue nauséeuse comme s’il s’agissait d’une crotte de nez collée sur son calepin)... ce blog dont vous êtes si fière, n’est qu’un ramassis de bêtises, voire d’inepties sans nom. D’incitations à la rêverie, au farniente, à la gourmandise et toutes sortes de péchés capiteux.
-Mais, monsieur le Procureur…
En outre, vous faites preuve d’un insupportable narcissisme, un égotisme échevelé qui frise l’indécence, allant jusqu’à étaler pleine page vos yeux de poisson mort et vos cheveux teints. Affirmez donc, après cela, que vous ne cherchez pas à tirer à vous la couverture !  Je vous demande un peu, mesdames et messieurs les jurés, si vous trouvez cela correct, cet aguichage permanent, et  cette connivence que l’accusée établit  avec ses lecteurs…poussant l’empathie, qui sait, jusqu’à partager leurs secrets de draps et d’alcôve…Cela, bien sûr, si l’on doit en croire les commentaires de certains de ses aficionados les plus proches, qui s’entendent comme de sacrés larrons, à moins que ce ne soit qu’une façade pour mieux évincer chaque rival…
-Mais…monsieur le Président…
-Vous tramez, dans votre officine de bas étage, des textes parfaitement malséants que vous ne sortez de vos tiroirs que pour inciter le peuple à réfléchir, sur les problèmes d'éducation ou d'écologie, et,  pour exciter les folliculaires, vous osez émettre des « opinions »  sur des sujets aussi divers qu’épineux, alors que vous savez bien que c’est parfaitement interdit ! Vous écrivez des billevesées sur la magie des flocons de neige, les galaxies lointaines, les fils d’araignée que « nacre le soleil frémissant de l’aube », et autres calembredaines qui se veulent poétiques ou spirituelles, évanescentes en un mot…mais, tombant dans une pathétique dichotomie bipolaire,  vous vous mettez soudain à parler avec virulence dans une langue fleurie de mots grossiers à la Frédéric Dard, pour fustiger à corps et à cri une vénérable institution nommée Eduknatt...à moins que, comble du ridicule,  vous ne grattiez votre guitare pour faire semblant de chanter et arracher les oreilles des passants…
Qui croyez-vous duper, mademoiselle Troussecotte? Nous savons bien, nous, que tout cela, ce ne sont que codes et noms d’emprunt, dissimulant une redoutable organisation anarchiste sur laquelle, heureusement, nous avons mis la main
-Mais…mais…
-Cessez donc de bêler comme une bique ! Je n’ai pas terminé !
 Pour finir, donc, votre blog n’est en réalité qu’un sombre repaire d’amants de Vérone, de fleurs du mal, d’oiseaux nomades ou de visiteurs du soir. Vous y usurpez des identités variées, capitaine de bateau, maîtresse ou violoniste. N'importe quoi, vraiment! Vous y fomentez sans cesse la révolution. Vous y distillez des idées de paix et d'amour parfaitement incompatibles avec la logique implacable du monde actuel.  Le simple fait que vous vous réclamiez de dangereux complices comme Pierre Dacque, Boris Viyand, Léof et Ré, Georges Brassince,  Ray Monqueno ou Zazie Danlemétro, et Jean Passe... prouve définitivement votre culpabilité. Je requiers la peine maximale, et vous condamne à être enduite de sel et léchée par une chèvre jusqu'à ce que mort s'ensuive. 
La parole est à la défense ! »


C’est à ce moment-là que je me suis réveillée, évidemment. Je ne doute pas qu’ensemble ou séparément, vous auriez quand même trouvé deux ou trois arguments pour m’éviter la corde. Enfin, le supplice de la bique, je veux dire.  ^ ^

Photo du net
Suite No. 2 in B minor, BWV 1067 Badinerie by Bach on Grooveshark



20 octobre 2014

De plume et de plomb





Les films que j'apprécie le plus au cinéma sont ceux que, petite, j'appelais "les films de vie". Je les préfère depuis toujours aux péplums, westerns et autres épopées fantastiques... Les portes y claquent, les gens y rient, pleurent, souffrent , aiment, détestent à un rythme effréné. C'est la vie des gens, quoi.
Les dix jours que je viens de passer ressemblent de près ou de loin à une de ces ébouriffantes sagas. 

J'aurais aimé vous faire rire, pour mon retour sur la planète blog, après une aussi longue absence...mais dans ma dimension professionnelle, (qui a pris un air de quatrième dimension d'ailleurs, tellement on marchait sur la tête ) j'ai eu à subir, outre la frénésie habituelle de fin de période,  l'ire de mères en colère qui m'ont malmenée de façon très incivile, allant jusqu'à m'enregistrer avec leur portable, alors que je n'étais absolument pas responsable de ce qu'elles me reprochaient. Je ne suis pas du genre à fuir mes missions, vous me connaissez, mais là, j'ai éprouvé un immense sentiment d'injustice et d'abandon de la part de la hiérarchie qui m'a envoyée seule "au charbon"pour régler ce qui n'était au final qu'un manquement grave de la susdite hiérarchie.  Les aléas du métier sont de plus en plus imprévisibles et parfois très anxiogènes, et j'en ai été choquée plus profondément que je ne le pensais... 
Je cherche d'ailleurs un cours de vaudou accéléré pour apprendre à planter des épingles dans des poupées. Ça pourrait me servir un de ces quatre, si  Jargonos* ne se calme pas.

Pour le deuxième épisode ubuesque, mon amie Berthoise a parfaitement résumé la situation dans son billet "prise de chou et plantage". Là franchement, je préfère en rire, tellement c'était pathétique. Les errances du mammouth finisent par devenir franchement pitoyables.

Bref, les vacances sont arrivées à point nommé pour remédier à l'état de vieille pantoufle bouffée aux mites dans lequel je me trouvais vendredi soir. Il me faut donc me rendre à l'évidence: je ne parviens pas à me faire aux nouveaux rythmes scolaires...et le bur-naoute m'a une fois de plus frôlée, malgré ma vigilance et des doses massives de yoga et de méthode Coué. Résultat: un déglinguement général de la machine, et une furieuse envie de me déconnecter.  Des médias, des écrans, des mails, des textos, et même des blogs...De tout. Un besoin de silence. 

C'est là qu'une lettre de ma fifille chérie m'a mis les larmes aux yeux. Pfiouuu, ce que ça peut-être bête une mère...(Au point où ils en étaient, mes pauv' zyeux,  de toute façon, j'étais en mode éponge) Pourquoi, quand on est épuisé, pleure-t-on même pour quelque chose de gai ? Elle me demandait simplement si je pouvais lui rapporter tout un tas de petits bazars qui lui appartiennent, et qui traînent depuis un brave moment dans sa chambre et ailleurs. Et alors j'ai réalisé qu'après tous ses faux départs elle quittait enfin vraiment définitivement la maison. Les vingt-quatre dernières années me sont revenues dans la poire d'un seul coup. 
Bon elle ne part pas dans les mines de sel, non plus, hein, faut rien exagérérer...son premier nid de jeune femme libre et indépendante ressemble à un petit paradis, et je m'en réjouis.



Comme je me suis réjouie de ce temps merveilleux, estival, et des multiples occasions de sourire que m'a offertes ce premier week-end à la mer. Attends, on est en octobre, là ?  De petits bonheurs alternatifs après les larmes. Un plaid en velours tout doux pour mon froid au coeur. Et après une semaine de plomb, la joie de reprendre enfin ma plume.



*Jargonos, pour ceux qui auraient raté les épisodes précédents, c'est ma chef...





Photos Célestine

Karen's Theme (instrumental) by Carpenters on Grooveshark

12 octobre 2014

La maison au bout de la plage


C'est tout petit.  Juste quatre murs blancs et un toit de chaume.
Ah... et puis une terrasse pour respirer la mer. Avec de grandes fenêtres larges pour accueillir le soleil. Oui c'est vraiment comme cela. Tout à fait.
Une maison qui fait l'amour avec le vent. Avec le bleu. Avec le bruit des vagues. 
Je m'y réfugie, comme dans un rêve, dans les moments  où ma vie me serre comme un gilet trop petit.
Il y a des amis, des mouettes rieuses et du vin qui tourne la tête.
Je prends ma guitare et je chante Souchon.
Enfin je massacre un peu Souchon, devrais-je dire...Mais souvent mes amis me pardonnent.














Un jour,

Tu t´marres.

Un jour

Où y´en aura marre,

Cartons, valises.

On sentira la p´tite brise,

Départ, départ,

Emus, serrés, dans cette gare.



Un jour,

Bye bye.

Plus d´grimace,

Plus d´lullaby.

Un jour que t´espères

Comme de l´eau qui deshaltère.

Au bout des rails,

La jolie maison d´Portbail.

C´est pour toi, cet air discutable,

Toi qui dis

Que l´amour est une chose variable,

Ici.

Là-bas, dans l´Cotentin, j´te jure mon amour :

J´f´rai tout pour que nos baisers durent toujours.

T´as peur

Qu´on meure

D´un arrêt commun du cœur.

Tu trouves qu´étoile,

C´t´un métier qui fait du mal.

Tu veux qu´on s´sauve

Dans la vérité des choses.

Je sais

Que tu sais

Qu´on n´ira sûrement jamais,

Que les vagues, les landes,

C´est des lampions, des guirlandes,

Qu´on reste toujours

Vissé à quelque chose de lourd.

J´aurais mis des p´tits brins d´bruyère

Sur ton cœur,

Toi qui trouves que pour un garçon

J´aime trop les fleurs,

Les fleurs...







Désolée pour les lecteurs qui ne voient pas le fichier mp3...
Apparemment cela ne fonctionne pas avec certaines tablettes.


08 octobre 2014

De drôles de petites bêtes

Entérobactérie productrice de beta-lactamase à spectre étendu...





























Vous connaissez les barrières municipales en métal, n'est-ce pas?  
Mais si, celles que l'on voit partout, chaque fois qu'une manifestation de grande ampleur nécessite que l'on contienne la foule (en délire) ...C'est traître, une barrière municipale.  C'est fourbe. Avec ses pieds qui dépassent largement de chaque côté, elle attend que l'on soit captivé par les coureurs cyclistes,  ou l'harmonie de Fleurville les Ponts, ou le président qui passe et paf!  on se prend les nôtres dedans (les nôtres de pieds, je veux dire). 
Pourquoi je vous raconte ça, moi ? 
Ah! oui. C'est qu' au printemps, subséquemment, mon paternel s'est pris les pieds dans une barrière susdite. Non content de s'être cassé la margoulette, enfin le fémur, mais alors bien comme il faut, hein, le dabe, ne faisant jamais les choses à moitié,  s'est chopé une nosocomialerie pas piquée des doryphores. Une operie. Une sale operie, de celles qui se planquent derrière les scalpels en ricanant.

C'est là que j'ai appris qu'on était tous foutus. Si, si. Ne riez pas. Le toubib, qui avait l'humeur primesautière, m'a fait un tableau résolument optimiste de la situation.
"-Vous comprenez, qu'il me dit, on ne peut pas soigner votre père tant que la bactérie ne déclenche pas de signes cliniques.
-Ah bon.
-Oui, en fait, sur la vingtaine d'antibiotiques connus, les BLSE (comprenez Beta-Lactamase à Spectre Etendu) ne sont plus sensibles qu'à quatre d'entre eux. Il nous faut le feu vert des bactériologues pour pouvoir traiter."

Quand je pense qu'il y a des types dont le métier est bactériologue...c'est beau mais ça doit être déprimant de regarder toute la journée dans les yeux ces sympathiques bébêtes...
De là, il me sort une carte du monde pour illustrer son propos, avec une légende du vert au rouge en passant par le jaune et l'orangé,  sur laquelle le vert est censé représenter les zones encore protégées, et le rouge la cata absolue. 
J'ai beau regarder et nettoyer mes lunettes, je ne vois qu'une mappemonde aussi rouge qu'un gratte-cul. Il doit rester un peu de vert dans les pays scandinaves, et au pôle nord...
Je me déconfis. 
"-La situation est dramatique, m'explique le sémillant docteur, résultat de quarante ans d'antibiothérapie anarchique et incontrôlée, voilà où nous en sommes... nous avons créé des souches résistantes à (presque) tout...Les médias ne disent rien pour ne pas affoler les populations, mais on va tous crever... "
Fin psychologue, le gars. Il a dû louper son UV psycho à la fac.
Oui bien sûr, les souches résistantes c'est plutôt bien quand c'est un village de moustachus qui bouffent du sanglier en buvant de la cervoise. Mais les BLSE ça fait pas rigoler...
J'ai hésité à vous faire cette révélation de la plus haute importance. Craignant de déclencher une véritable psychose. Vous vous rendez compte, si j'affolais les populations...
Dans mes cauchemars, le spectre étendu des beta-lactamases vient me chatouiller les doigts de pieds  Je me fais arrêter par le KGB et  la CIA tombés d'accord (pour une fois)... 
Bref, on est peu de choses, comme disait ma grand-mère. 
Mon paternel, lui, pendant que je flippais ma race avec les prédictions du Nostradamus des salles d'Op, a réussi à se débarrasser de son microbe tout seul comme un grand. 
C'est lui la souche résistante de la famille, faut croire.




Fernando Sor - Etude No 2 in A major by Andrés Segovia on Grooveshark

06 octobre 2014

Elle danse






Elle danse sur son fil, elle danse jusqu'à s'étourdir, se jouant des remous de la vase, des cloportes visqueux qui grouillent en contrebas. Elle n'ignore rien de la fange qui englue le monde quand il est sans amour. Faut pas la prendre pour un canard sauvage. Mais elle préfère regarder vers le haut.
Elle danse en riant, sur ce fil dérisoire qui peut se rompre à chaque instant...
Elle est souvent trop sensible, alors,
elle a appris, peu à peu,  à garder les faiblesses de son cœur pour les êtres qu'elle aime,
et à se protéger des jaloux, des envieux, des baveux, des serpents qui sifflent sur sa tête,  en dissipant leur haleine fétide d'un coup d'éventail. 
L'écran de fumée de leur noirceur d'âme ressemble à une brume de marécage qui s'évanouit aux premiers  rayons du soleil,  comme les vampires devant les gousses d'ail. 
Elle a appris, et ça n'a pas été tout seul, à retirer ses orteils avant de se les faire écraser. Mais ça y est,  maintenant, elle sait faire.

Gainsbourg chantait "dis-leur merde aux dealers".
 Dites merde aux dits-leurres, plutôt. A tous ces mots que vous supportez chaque jour et qui vous enferment dans des rôles ou dans les cases noires des mots croisés des autres. Et qui vous empêchent de respirer. Tous ces mots qui vous définissent malgré vous. 
Elle a lu, quelque part, de "ne pas se laisser définir"...
Alors elle danse.


La photo est extraite du site d'une artiste extraordinaire qui réalise des sculptures de papier et de métal de toute beauté. 
Vous pourrez découvrir ses oeuvres ICI

Intermezzo in A minor, Op. 76, No. 7 by Glenn Gould on Grooveshark