29 août 2011

Que serais-je sans vous?

Passants d'un jour ou fidèles de toujours, habitués du petit matin ou noctambules, je vous dis merci du fond du cœur, car sans vous, ce blog ne serait qu'un peu de poussière d'étoile dans le vide intersidéral.Et si j'ai oublié quelqu'un, qu'il me pardonne et qu'il se fasse connaître: je me ferai un plaisir de le rajouter à ce magnifique totem!!




32 octobre
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« «° o.O nancy O.o° » »

28 août 2011

Devoir de vacances

Bon. J'avoue. Je suis une mauvaise élève. J'attends le dernier jour pour remettre le nez dans mes cahiers! Mais quelles bonnes vacances j'ai passées! Riches, foisonnantes, diverses et parfois surprenantes. Un vrai bain de jouvence.
C'est donc en ce dernier jour que je tente de remettre mon habit d'institutrice (hou là! il me gêne un peu aux entournures!) et pour cela, je vais m'entraîner sur vous, mes chers lecteurs, vous allez me servir de classe.
Première (et dernière, je vous rassure) leçon de Célestine:

Mathématiques: ne comptez jamais! Ni les statistiques de votre blog, ni les commentaires, ni votre temps, ni le rythme auquel vous publiez. Les chiffres n'ont aucune importance. Ce qui compte, c'est le cœur, et uniquement le cœur.

Arts plastiques: continuez à rendre votre blog toujours plus beau, à marier les couleurs, à soigner la mise en page. Le plaisir de l’œil a grande importance (n'est-ce pas Coumarine?)

Rédaction: soyez vous-mêmes, c'est ainsi que vous êtes les meilleurs. Étonnez-moi, envolez-moi, bougez-moi les neurones, faites-moi pleurer, emmenez-moi loin, haut, fort. Faites-moi rire et sourire!

Conjugaison: par pitié, cessez de confondre le futur (A-I) et le conditionnel (A-I-S)! Quand vous êtes fermement décidés à accomplir quelque chose dans l'avenir, montrez votre détermination par l'utilisation d'un beau futur. Je suis sûre que vous ne vous tromperez plus. Ainsi, je serAI ravie, tu serAS ravi(e) etc.... Si vous vous trompiez, je serAIS déçue, tu serAIS...etc

Éducation civique: n'oubliez jamais de  prendre vos récréations! Courez, sautez,  ne laissez nulle journée où le corps ne bouge ni ne se détend. L'inspiration de l'écriture se trouve dans la vraie vie, au contact des arbres, de la mer, du ciel, de la famille ou des promenades entre amis. 
Pensez à sourire le plus possible, rêvez les yeux ouverts, respirez profondément,  soyez tendres avec vous-mêmes, et attentifs aux autres. Regardez le plafond ou par la fenêtre, bavardez, trémoussez-vous sur votre banc. Indignez-vous, révoltez-vous.

Ne soyez pas sages, mais soyez des sages.

Je nous souhaite la plus jolie des années scolaires.
Votre maîtresse.
Célestine


26 août 2011

La lettre H





Chaque bonne chose ayant une fin, il me faut admettre que j'aurais bien continué jusqu'au Z le petit jeu d'Asphodèle...

Cette semaine, pour finir en "Hapothéose", il  fallait utiliser les mots suivants:






HÉSITER – HURLEMENT – HUMAIN – HÉLICOPTÈRE – HIRSUTE – HÉCATOMBE – HONNEUR – HONGROISE – HASCHISCH – HARMONIE – HUMBLE – HÉRISSON – HYPOTHÈSE – HUMILIATION – HANTER – HARIDELLE – HASARD – HYÉMAL (E) ou HIÉMAL(E) – HALO.

****

Ça y est , elle est mariée ! Regardez, c'est elle, là, sur la photo, nimbée du halo hiémal que font les respirations dans le froid de décembre, sous son étole d'hermine blanche. Elle n'y croit pas encore tout à fait : cet homme beau et fier, en habit, au bras duquel elle s'accroche, c'est son mari ...

Tout à l'heure, sans hésiter, de sa voix claire, elle lui a dit oui .

Et maintenant, sur le perron, il lui semble que ces grains de riz, comme une pluie d'étincelles, sont pour elle seule, comme pour lui dire quelque chose. Ils fusent comme autant de réminiscences de son autre vie, sa vie d' AVANT.


En un éclair, le train du souvenir défile devant ses yeux. Son enfance hongroise. Son père et sa mère, humbles commerçants...La guerre, l'hécatombe. Les hurlements des sirènes, ses propres hurlements.
Elle a cinq ans. Elle est seule : sa famille, anéantie. Et l'horreur de découvrir, sous ses cheveux hirsutes, son visage atrocement mutilé.

L'orphelinat, les humiliations de ses camarades, devant sa monstruosité. Les cauchemars qui la hantent.
Elle a quinze ans. Elle s'enferme. Le haschich est son refuge. Elle veut mourir. Qui se soucie d'un hérisson apeuré qui se terre, d'une haridelle tout juste bonne pour l'abattoir ?


Et puis par hasard, la rencontre de ce chirurgien brillant, si humain, si magnifique qui, par amour pour elle et ses grands yeux violets, émet l'hypothèse folle : lui rendre son visage, son honneur, sa dignité, sa féminité ... L'hélicoptère qui l'emporte vers la clinique sur la colline en fleurs.

Son émotion tremblante devant le miroir d'apercevoir les traits de cette inconnue qui sourit enfin à la vie...Elle!

Elle a trente ans. Les peurs, les souffrances , les larmes gisent par terre, à tout jamais, comme ces grains de riz piétinés dans l'allégresse générale.
Elle est belle. Ils s'aiment. Le bonheur et l'harmonie viennent d'entrer dans sa vie.


24 août 2011

Juste retour des choses

Nous étions en attente. Le suspense est levé: ce sera Nissa la Bella qui accueillera notre fille durant ses trois années d'école d'ingénieur.
Pour moi, c'est tout simplement merveilleux de la savoir si près de mes racines, dans un cadre idyllique, parmi les pins et les oliviers.
Et si près de mes chers parents. Merci la Vie!
Yapuka chercher un appart...

Etre attentif à l'autre

J'aime faire plaisir.

Un jour , on m'a dit  que c'était une forme d'égoïsme. Bien que cela me paraisse assez fumeux, comme théorie, j'assume. C'est sûrement vrai, quelque part.
J'aime être égoïste de cette manière là.

Je suis comme Columbo: attentive aux petits détails. Si vous saviez tout ce que je note dans mes petits carnets! *** Tiens, Paul aime les fraises...Lucia aimerais lire le dernier Musso, Tante Agathe déteste le vert...Si je sais qu' une telle aime les coquelicots, il y a gros à parier que j'en glisserai un dans mon prochain mail.
Pas difficile ensuite, de faire des cadeaux qui font mouche, et des petites attentions qui touchent. 
En préparant le repas, en écrivant une lettre, en décorant un  paquet, je rajoute la petite touche qui émeuvra, émouvra, émouvoira bref, qui fera rosir d'émotion son destinataire.
Parfois (de très rares fois, il faut l'avouer, même si ma légendaire modestie doit en souffrir) je me goure: j'offre un magnifique papier à lettres recyclé à l'écolo notoire, et celui-ci déteste écrire...
Mais le plus souvent, je cueille les fruits de ma recherche incessante du plaisir de l'autre: ce petit pétillement de joie dans l’œil, ça ne trompe pas! Voilà quelqu'un qui est en train de se dire:" Mais comment a-t-elle deviné que mon groupe préféré était les Guns n' roses?"
Quand je pense que certaines personnes n'ont jamais aucune idée de cadeau...ou tombent systématiquement à côté!

Mais mon plaisir suprême est l'acte gratuit, le cadeau de non-anniversaire, le petit "plus" qui ravit et intrigue à la fois. Je fais ça avec mes collègues de travail, depuis toujours. Une année, à Noël, je leur ai fabriqué à chacun d'entre eux, une boîte  en papier canson décorée avec des paillettes. Aucune n'était semblable.Ça m'a pris des plombes...mais ça m'a fait kiffer grave de voir leurs tronches ébahies et confuses!
Souvent, je pose sur la table une boîte de chocolats, ou des beignets ou un gâteau pour rien, comme ça. Pour la bonne ambiance. Sans jamais rien attendre en retour. 
Qu'on  me dise  "oh! j'adore ta  lampe de poche miniature ! " et aussi sec, voilà la susdite lampe en train de quitter irrésistiblement ma main pour aller vers son nouveau propriétaire.

J'ai pensé à consulter. C'est peut-être pas bien normal tout ça, sûrement une manifestation psychotique d'un irrépressible besoin d'amour et de reconnaissance. J'assume, j' vous dis!
Dans ma prochaine vie, je veux bien me réincarner en Amélie Poulain.

***Les carnets sont ceux de mon amie Epistyle: allez donc faire un tour dans sa boutique!

21 août 2011

Ah la la...

Vous êtes à table. Un petit repas de famille comme il y en a tant. Le cliquetis des fourchettes et des verres emplit l'air du soir d'un tintement familier. Il fait chaud. On parle de la météo*.

Et soudain, vous n'avez rien vu venir, la conversation s'anime, elle part sur un sujet épineux. Pourtant , rien ne laisse présager encore le tsunami. II arrive sans crier gare, au détour d'une petite phrase assassine. Ça  riposte, ça envenime. Il y a ceux qui font profil bas, qui ne se mouillent pas, qui attendent patiemment que l'orage passe. Il y a ceux qui vous prennent à témoin, et tout à coup, une serviette de table atterrit dans le plat, une chaise recule à grand bruit grinçant, l'un s'en va, l'autre crie, le troisième dit "arrêtez!" Tout le monde se lève mais ce n'est pas pour Danette**.

En cinq minutes c'est le chemin des Dames, la tranchée des baïonnettes, Verdun, quoi. 
Vous restez comme deux ronds de serviettes à vous demander ce que vous avez fait ou dit, et pourquoi un repas qui avait si bien commencé avorte en plein milieu sans nulle autre raison que le tempérament de feu des convives, leur ascendance mi-italienne mi-viking, la conjoncture économique, ou les charmes  de la famille, des ados,  et des relations humaines en général. Il vous semble bien, en tous cas, que c'était un motif futile...

Et vous finissez votre pomme, seul au milieu de ce chaos. Et tout le monde s'en fout. Parce que plus personne n'est là à part le chat qui lorgne les cuisses de poulet à peine entamées...

Finalement, c'était pas si mal, la météo.

**célèbre pub que les moins de trente ans...etc...etc...



C'est pas faux!



Si la marche et le cyclisme étaient si bons pour la santé, 
les postiers seraient immortels.  
 
Une baleine nage toute la journée, 
ne mange que des produits de la mer 
et pourtant elle est obèse.
 
Un lièvre court et saute toute la journée 
et ne vit que 15 ans.

 La tortue ne court pas, en fait elle ne fout rien...mais peut vivre 200 ans!

Bon, je vais faire une sieste...

19 août 2011

La lettre G

  




Les mots d'Asphodèle n'étaient pas piqués des hannetons, cette semaine...
Mais comme toujours, je me suis beaucoup divertie ! Au point de ne pouvoir, encore une fois, choisir entre mes deux penchants.


Venez, d'abord,  je vous emmène en Provence...pour ceux qui aiment la poésie




Giraumon – gambader – galipette – gallinacée – grille – gland - garage – givre – gargouille – gambit – galop – gabarit – gloriole – grotesque – gémir – gourmand – godillot – grave – grillon – galimatias – girofle – Garamond.

***

Depuis la veille, je marchais dans la garrigue. J'avais tenu à effectuer à pied cette dernière partie de mon voyage. Quel silence ! troublé seulement par le chant des cigales et des grillons ivres de soleil, et de temps à autre, l'envol esseulé d'une bartavelle. Ah, les bartavelles! Mon bisaïeul, en son temps, avait su tirer quelque gloriole d'une légendaire chasse, de laquelle il avait rapporté une paire de ces gallinacées d'un gabarit impressionnant, bien qu’à mon avis nettement exagéré par l'exubérance méridionale... Le récit de cette aventure a d'ailleurs été admirablement relaté par mon grand-père, dans une de ses œuvres les plus célèbres.
Quand je ressentais la faim, je sortais de mon sac un modeste repas, en prenant des mines gourmandes. Quelques tranches de giraumon,  sorte de potiron au goût sucré, quelques noix, un fromage de chèvre, une figue charnue, un gros morceau de pain de campagne.
Et je repartais d'un bon pas. Sur les traces d'Elzéard Bouffier, « l'homme qui plantait des arbres », je traversais des hectares de chênes rouvres, de cades, de cistes et d'arbousiers où j'écoutais les glands  gémir et se fendre sous mes godillots avec un agréable crépitement de feu de cheminée.
J'avais passé la nuit près d'un moulin aux longues ailes immobiles. L'air embaumait le thym et le girofle. Au petit matin, une étonnante sarabande me réveilla : des lapins dignes de Fontvieille gambadaient sans crainte autour de moi, comme leurs illustres prédécesseurs, et leurs galipettes dans l'herbe étoilée de givre donnaient un air de fête à ces solitudes .
Je sentais près de moi les héros de mon enfance, Daudet, Mistral, Giono...Le galop inattendu d'un cheval sauvage  mêla un long moment sa route échevelée à la mienne. Je pensais ne jamais atteindre mon but, quand je me retrouvai au milieu de nulle part devant une grille de fer forgé. Dans un garage envahi d'herbes folles, j'aperçus un tacot poussiéreux. Adossée au mur d'enceinte lézardé de toutes parts, une fontaine asthmatique, surmontée d'une grotesque et hideuse gargouille, crachotait une eau verdâtre.L'eau des collines...
Soudain , de la maison, vieille vertèbre tassée et croulant sous la glycine, surgit, de manière imprévisible, tel un champion d'échecs vous assenant d'entrée de jeu son coup de gambit, un petit homme sec et sombre que je reconnus, à sa voix grave, comme étant le notaire dont j'avais reçu l'appel quelques jours plus tôt à Paris.
Son incompréhensible galimatias avait alors grandement aiguisé ma curiosité.
- Bonjour ! Maître... Garamond, je présume ?
 -Té ! Qui arrive là? Mais c'est la petite Célestine Pagnol!  Entrez donc, mademoiselle, je vous attendais...

****

Pour ceux qui aiment rire, un texte plus comique...


-  « Messieurs, messieurs ! Cessez donc ces galimatias. L'heure est grave, voyons ! Regardez notre grille de travail : prétendriez-vous avoir de l'avance dans le programme pour vous autoriser à gambader de la sorte ? Il nous reste du pain sur la planche ! »

Un barbichu en habit vert tente de ramener à la raison quarante académiciens plus enclins aujourd'hui aux galipettes verbales qu'au sérieux coutumier de leur fonction.
Il règne dans l'hémicycle un joyeux bazar, et tous ces honorables vieillards crissent comme des grillons en plein mois d'août ou glougloutent comme des gallinacées. On entend gémir les sièges en vieux cuir , les ors semblent ternis : qu'est devenue la gloire fastueuse du lieu? une gloriole, tout au plus.
-Messieurs, au galop, je le répète, nous devons encore entériner les mots « Garamond » et « gambit », décider si nous gardons ou non l'obsolète « giraumon »et statuer sur le genre du mot « girofle ».
-Pff ! Ridicule, « girofle » doit rester masculin.
-Grotesque, au contraire,  personne ne l'utilise plus qu'au féminin!
-Vous confondez avec « giroflée » sans doute !
-Monsieur, vous allez prendre mon godillot quelque part !
-Je ne vous permets pas, espèce de vieille gargouille !
L'ambiance se givre : dans cinq minutes, si on les laisse faire, ils vont se traiter de glands...
Seul , dans son coin, planqué comme qui dirait sur une voie de garage, un académicien au gabarit de rugbyman dévore un énorme sandwich d'un air gourmand. Il a un creux.
Il ne participe pas à la gabegie générale.

Il faut dire qu'il est le seul à n'avoir pas touché aux champignons ce midi...




17 août 2011

Miscellanées

L'été fait son intéressant. Le voilà qui a installé son fourneau au-dessus de nos têtes alors que d'habitude, vers la date fatidique du quinze août, il fourbit ses premiers orages pour nous habituer peu à peu à sentir l'air du soir fraîchir. 
"Treize lunes! répète ma mère, je l'avais dit, tout est à l'envers!"
Ma mère, c'est la sagesse.
Mais j'ai pris depuis longtemps la résolution de fuir les conversations météorologiques, sauf quand elles constituent une entrée en matière pour gens timides ou bien élevés. On a sûrement inventé  de parler de la pluie et du beau temps pour rester politiquement correcte alors qu'on aimerait bien  lui sauter dessus et déchirer sauvagement sa chemise...
Mais si c'est pour entendre râler, et pester contre l'inéluctable, je préfère me sauver. J'ai quand même entendu, l'autre jour au marché, cette sublime phrase: "Vous avez vu ce temps? Ils exagèrent!" Je veux bien être changée  en lézard vert sur le champ si je sais qui est ce mystérieux "ils"...

Je n'ai pas pu observer, dans mon paradis vert, toutes les étoiles que j'aurais voulu. A cause de la pleine Lune. Mais leur course inexorable m'a fait l'effet, une fois de plus, d'une salutaire douche. Une douche emportant les miasmes de nos petites inutilités dans le caniveau du temps. Je me sens ressourcée au sens propre en quelque sorte.
Les chemins de randonnée m'ont offert leurs mousses et leurs sous-bois aiguilletés, leurs pierres qui roulent et leurs panoramas époustouflants. 
Des amis, du bon vin, et la très nécessaire réfection du monde le soir, après le barbecue.
La guitare sous les étoiles, les chants à plusieurs voix et dans le gîte voisin, une adorable famille de Belges dont les quatre enfants nous faisaient le spectacle le plus charmant, avec leurs diabolos. Je leur fais ici un petit clin d'oeil, et à travers eux, à tous leurs compatriotes de la blogo qui sont devenus ma deuxième patrie.

Tiens, parlons-en de la blogosphère. Bien sûr que mon petit monde m'a manqué. Je suis venue aux nouvelles dès mon retour, comme on s'inquiète des amis, des voisins.Dans cette pluie d'étoiles, il y a ceux qui sont à l'hôpital * et pour qui l'on a une pensée émue et profonde, ceux qui se battent contre des marchands peu scrupuleux *, ceux qui sont sur leur petit nuage *, ceux qui en sont revenus *, ceux qui s"adonnent à la rêverie *,  ceux qui ont les cheveux dans les yeux * , ceux qui lisent * * ceux qui écrivent  *  * ceux qui sont légers * et ceux qui sont graves *.
C'est la vraie vie. On papote * , on cuisine * on fouille dans de vieilles malles * ,on tricote *, on jardine *,  on prend des photos *,*  on voyage  * * *. Certains fêtent leur anniversaire * .Certaines pauses se prolongent * , d'autres ont été interrompues pendant mon absence, et je suis toute heureuse de lire à nouveau leurs billets *. Et puis certains se demandent s'ils vont continuer * , d'autres enfin tirent leur révérence, nous laissant comme un grand vide au cœur * ...
Et puis il y a tous ceux que j'ai oubliés, mes commentateurs d'un jour ou de toujours.Cette pluie d'étoiles est pour vous aussi.Pour vous dire que j'aime vous retrouver, et écouter battre votre cœur.

Ça bouge, ça palpite tout le temps, les blogs. Comme la vraie vie. Alors, non,  je ne me réfugie pas dans le virtuel. Je ne me suis jamais sentie aussi moi-même et aussi vivante que depuis que je vis chaque minute de mon existence en me disant: "Ca fera un beau billet!"....

Photo internet

12 août 2011

La lettre F...


Les mots d'Asphodèle commencent par F cette semaine.
Je suis toujours en montagne, aussi ai-je "programmé" la publication de ce billet.
Je ne pourrai hélas pas répondre à vos commentaires avant mon retour.
Merci à Pierre Perret de m'avoir "prêté" la musique d'une de ses plus belles chansons.
Je lui dédie mon texte.
Vous pouvez chanter...

FANTASQUE – FARIBOLES – FARANDOLE – FEU – FAUVE – FRIMAS – FOND – FOLIE – FIRMAMENT – FOULE – FAON – FASCINATION - FRICADELLE – FIÈVRE – FRÉNÉSIE -FAKIR .


T'en fais pas, mon p'tit faon
C'est la vie, tu verras
Ne pleur' pas, mon p'tit faon,
Ne pleur' pas.

N'écoute pas les fariboles
 Françoise Collandre
De ceux qui se disent savants
On ira voir la farandole
des étoiles et des firmaments
On verra tous les fakirs
Et tous les fauves de Russie
qui ont des yeux à faire pâlir
Un prince des mille et une nuits


T'en fais pas, mon p'tit faon
C'est la vie, tu verras
Ne pleur' pas, mon p'tit faon,
Ne pleur' pas.

A Venise aux dix mille masques
On se perdra aux Carnavals
Parmi les arlequins fantasques
On s'étourdira dans les bals
J'allum'rai des incendies
Au fond d'la Méditerranée
Pour voir le feu de ma folie
Tout doucement te réchauffer

T'en fais pas, mon p'tit faon
C'est la vie, tu verras
Ne pleur' pas, mon p'tit faon,
Tu verras.

Je t'emmènerai en Sibérie
là où les frimas sont cruels
Puis nous reviendrons à Paris
déguster une fricadelle
On a une foule de choses à voir
avec tant de fascination
Dans la frénésie et l' espoir
Ta fièvre sera mon bastion

T'en fais pas, mon p'tit faon
C'est promis, tu verras
Ne pleur' pas, mon p'tit faon,
Ne pleur' pas.

T'en fais pas, mon p'tit faon
C'est promis, tu verras
Ton cancer tu l'oublieras
Tu guériras


07 août 2011

Chut!

Célestine est là, quelque part au fond de ce paysage.
Vous l'apercevez?
Elle bulle au bord de la rivière.
La nuit, elle fait de l'astronomie...
Elle revient dans quatre jours.
 Ne le lui dites pas, mais moi, ça me repose les circuits et le disque dur!

signé: l'ordi.

06 août 2011

La lettre E...

Chez Asphodèle, continuons le jeu de l'été avec toujours autant de bonheur...

Pour l'occasion, emportée par la fièvre de l'écriture et par l'excellent choix de mots, je me suis laissé aller à  écrire deux textes. J'espère ne pas être disqualifiée!


****
élixir – estival – évanescent(e) – émeraude – évanoui(e) – étincelle -élégie – écrevisse – éléphant – excédé(e) – éventail – étreinte – eucalyptus.

****


Bombay
Comptoir  de la Compagnie des Indes Orientales
6 août 1916

Mon amour,
Vingt mois et douze jours déjà que vous vous êtes évanoui à l'autre bout du monde pour aller faire cette guerre absurde. Ici, l'air estival est d'une moiteur insupportable, et même le fabuleux élixir de Tante Mildred ne parvient plus à me soigner de mon étrange mélancolie.
D'ailleurs, Tante Mildred est insupportable, elle aussi : pas plus tard qu'hier, excédée par un éléphant qui était venu piétiner ses jeunes plants d'eucalyptus, elle l'a tout bonnement chassé, c'est à ne pas y croire, à coup d'éventail, risquant dix fois de se faire piétiner à son tour...
Elle, toujours si diaphane, si...évanescente, vous l'auriez vue devenir écrevisse en poursuivant la pauvre bête ! C'était du plus haut comique.
Pourtant, je n'ai pas ri. Je me suis prise à la détester et à l'envier à la fois d'être ce qu'elle est: une vieille fille stupide et évaporée, mais qui ne connaît pas la souffrance d'aimer.
Non, rien n'est drôle sans vous, William chéri. Mon cœur se frappe de mille maux.
Je pose chaque jour mes lèvres sur la bague que vous m'avez donnée et dont la froide émeraude a si cruellement la couleur et l'éclat de vos yeux...
Je rêve chaque nuit à la chaude étreinte de vos bras.Mes ongles grattent désespérément les murs grisâtres du temps.On m'a dit que vous viviez dans la boue et le sang. Mes heures s'effritent en une langueur affreuse, où la dernière étincelle d'espoir s'amenuise chaque jour un peu plus.
Pourquoi, malgré mes missives innombrables, n'ai-je plus de nouvelles de vous? Pourquoi ce vide depuis votre première et dernière lettre, depuis ces quelques lignes de l' élégie de Rainer Maria Rilke :

  « Rose, eût-il fallu te laisser dehors,
chère exquise ?
Que fait une rose là où le sort
sur nous s'épuise ?» 


C'était il y a six mois et je me meurs de vous.
  Votre très amoureuse 
Kate


****



Le Cirque Plume





Sous le firmament estival

Dans le village

Le cirque Plume a installé

Sa piste ronde et ses étoiles

Le spectacle peut commencer



De grosses dames rouge écrevisse

Comme des truies

Font s'agiter leurs éventails

Quand le cornac, fatale étreinte,

Place sa tête dans la gueule

D'un éléphant monumental



Une acrobate évanescente

Au corps de rêve

S'envole dans le chapiteau

Les enfants ont un haut-le-cœur

Les dames, excédées, s'éventent

Les maris sont le bec dans l'eau



Dans un parfum d'eucalyptus

Cape et gibus

De mystère et d'encens mêlés,

On applaudit le grand Magnus

Le magicien incontesté 



Et soudain dans une étincelle

Sous les yeux des enfants surpris

Une ou deux gouttes d'élixir

Sur le turban,  l'émeraude

jette des éclairs menaçants

L'enchanteur s'est évanoui



Tard dans la nuit résonne encore

Comme le refrain lancinant

D'une élégie

La musique du petit cirque

Qui emporte les baladins

Vers le lointain





03 août 2011

Stupeur, torpeur, tremblements

photo Célestine
Edit. du  5 août: Je ne croyais pas si bien dire en parlant de tremblement: la terre a bel et bien tremblé au moment même où j'écrivais ce billet...On a ressenti une secousse ma mère et moi, mais on s'est dit que c'était une grosse pierre qui dévalait de la carrière à côté, comme cela arrive souvent...
***


La blogosphère est engourdie au soleil de l'été, un été enfin un peu présent.
Tout le monde est loin, occupé, parti en vacances, chacun a de bonnes raisons de s'éloigner du cyber-espace. Ce monde virtuel me semble soudain plus artificiel et plus vain que jamais. Peut-être  à cause du "départ" de Coumarine en cure de "désintox" d'écran. Ce départ, point d'orgue d'une longue série de "mises en pause", de "périodes de doute",  de "vacance",  de "défections", d'éloignements" provisoires" qui durent, ou de "clé sous la porte" définitive,  ce départ qui me stupéfie, et me rend triste, selon le vieil adage "un seul être vous manque..." Je ne suis même pas sûre de m'autoriser à dire cela, tant je suis inquiète qu'elle puisse mal interpréter  mes paroles, et penser une seule minute que je ne respecte ou ne comprenne pas sa décision.
Ici, je bénéficie d'une connexion capricieuse et aléatoire. Du coup moi aussi je semble sûrement moins présente à mes lecteurs. Mais "Pause forcée" ne me paraît pas le bon mot, car cette pause-là me fait beaucoup de bien.
Je passe de longues journées sans ordinateur, et si je ne m'en plains pas, je reconnais malgré tout que cela me manque de temps en temps, au beau milieu d'une balade.Je me surprends à mettre de côté une sensation, un tremblement, un émerveillement dans l'optique d'un nouveau billet...je les consigne dans un carnet, avec un stylo, me rassurant ainsi sur la forme de mon addiction: ce n'est pas à l'ordinateur que je suis accro, c'est à l'écriture.
Les mélèzes et les marmottes, eux,  se rient de la technologie. En montagne, les choses semblent immuables: dans les torrents, la même éternelle lutte entre la pierre et l'eau. Le ciel changeant d'une minute à l'autre, la fraîcheur qui vous tombe sur les épaules le soir, les mouches des sous-bois envahissantes et endormies par l'altitude.
Il y a les jeux en famille, les spectacles en nocturne, les palabres sur la terrasse, les gestes sans cesse répétés.
Il y a la petite machine de la tête, toujours en mouvement, qui vous fait vous poser des tas de questions sur la vie, sur la mort, sur  les autres, et sur soi...
Il y a la vie qui s'écoule, fluide ou hachée, selon les moments.
Et mes sentiments qui pixelisent parfois.