30 juillet 2009

Picasso éternel























Tout l'été, la ville d'Aix organise une exposition exceptionnelle mettant en lumière la filiation artistique et même spirituelle entre Picasso et Cézanne.
J'ai passé un moment fabuleux, hier, à découvrir le génie absolu de ce maître incontesté, et de son modèle: car Cézanne est vraiment le précurseur du cubisme, et la magie de cette exposition est de le montrer, par des rapprochements subtils entre les tableaux de l'un et de l'autre.
Le parallèle est fort , dans le trait, la monumentalité, l'approche nouvelle des volumes et des couleurs, et surtout le point de vue de l'artiste..
Cent quarante tableaux de Picasso qui vous sautent au visage, vous serrent la gorge par leur présence et l'aura qui s'en dégage. Une vie pleine et fourmillante, racontée de manière adroite par les panneaux explicatifs: un travail superbe!
Le point culminant de la journée fut sans doute la découverte du Château de Vauvenargues, acheté par Picasso à la fin de sa vie. Au pied de la Sainte Victoire, dans une lumière splendide que Cézanne aurait adorée, j'ai eu le coeur serré par tant d'absolue beauté...


Les Trois Baigneuses
de Cézanne ...à Picasso















27 juillet 2009

Une belle rencontre


Pendant les vacances, depuis vingt ans, mes parents tiennent bénévolement ,tous les jeudis, au profit des bonnes oeuvres de la paroisse, une petite boutique , adossée au sanctuaire qui domine leur village, perché à 2000 mètres d'altitude. Point de départ de nombreuses randonnées, c'est aussi un lieu de recueillement et de calme. Les vaches investissent les lieux avec une certaine désinvolture, en liberté surveillée quand même, car leurs clarines ponctuent le silence de leurs tintements graves et doux...Je ne manque jamais le rendez-vous de ce moment hors du temps. Et ce jeudi 16 juillet, ce fut encore plus extraordinaire , car nous avons partagé notre repas avec le père P....... (respectons son anonymat) Imaginez un homme de bientôt 80 ans, droit comme un i, arrivant à moto, et se mettant tout de go à parler grec et latin. Un homme qui pour être prêtre, n'en est pas moins un amoureux de la vie, des bonnes choses: un petit apéritif à l' absinthe , la boisson des peintres maudits, assortie de quelques toasts aux oeufs de lumps, peu commun dans les sacs à dos! une ratatouille arrosée d'un petit verre de rosé bien frais: un pique-nique de grand art! Nos sandwiches faisaient pâle figure mais nous les dégustâmes cependant de bon appétit, tout en devisant de sa jeunesse , de ses études brillantes, de ses voyages innombrables, son humour, son amour des belles lettres classiques.Soudain il se tourna vers mes ados et leur dit:
Tiens, une devinette les enfants:
Dans ces deux vers du Cid de Corneille, comment écrivez vous le dernier verbe?


"Quoi, j'
aurai vu mourir mon père entre mes bras,
Son sang criera vengeance et je ne l'
aurai pas?"


Evidemment , ils dirent tous deux d'une même voix : " C'est le futur du verbe avoir!"
"Eh bien pas du tout, jubila-t-il, c'est le futur du verbe ouïr!" en s'amusant comme un gosse de sa bonne blague.

"Quoi, j'
aurai vu mourir mon père entre mes bras,
Son sang criera vengeance et je ne l'
orrai pas? "

La dictée de Pivot à 2000 mètres d'altitude, ça n'est pas tous les jours...


Son savoir encyclopédique me laissa rêveuse, là, au milieu des sapins, au bord du torrent fougueux de mon enfance. Mes enfants, qu'il trouva fort bien élevés, pour ma plus grande joie, en sont restés comme deux ronds de flans.

25 juillet 2009

lunatique?


Nous discutions l'autre jour de l'adjectif "lunatique" qui s'applique si bien aux femmes, paraît-il.Une de ces discussions de fin de repas, autour d'une tasse de café... Il est vrai qu'il y a une certaine similitude entre les cycles de notre satellite et les nôtres. Enfin, en ce qui concerne la durée...De là à en déduire que nous sommes des êtres régis par la Lune, certains cartésiens de ma connaissance s'y refusent: balivernes, sottises et billevesées.
Il n'empêche que les variations de l'humeur ont donné l'adjectif lunatique, et que les taux d'hormones font varier l'humeur. Un jour triste, l'autre gaie, comment garder l'humeur égale? Et d'abord, est-ce si important d'offrir toujours le même visage? L'ennui naquit un jour de l'uniformité....Mes états d'âme sont comme un paysage vallonné, avec des creux, des bosses, des hauts et des bas, lunatique, oui si l'on veut, moi je préfère dire changeante, surprenante, inattendue , pleine de fantaisie, pleine de ressources insoupçonnées...Et que celui qui prétend s'ennuyer avec moi me jette la première pierre de lune.

22 juillet 2009

les miracles de la technologie



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Ah! la retouche photographique! quelle belle invention...Avec un simple logiciel comme "paint"
on peut faire des petits miracles...En cadeau pour Catherine qui se plaint des fils électriques qui gâchent le plaisir de ses belles photos de Vienne, je me suis amusée à en retoucher une . Ca détend, ça demande de la patience et de la concentration, mais le résultat en vaut la chandelle! Je ne me laisse plus jamais embêter par un fil électrique ou une antenne de télévision! en revanche, j'ai laissé les voitures, pour faire plus ...naturel! (lol, comme dit ma fille)

19 juillet 2009

Montagnes




Je reviens de dix jours de rêve au coeur de mes montagnes chéries du Mercantour. Que c'est beau, la montagne! Quelle formidable source de sérénité, que ces paysages toujours neufs et pourtant empreints d'une sauvage éternité...Là, sous ce ciel immaculé, sur ces sentiers escarpés dominant des vallons majestueux, j'ai oublié. Oublié le bruit et la fureur de la ville, oublié les miasmes de la pollution, les querelles intestines, les vanités, les soubresauts, les dérisoires convulsions de l'âme que la vie nous inflige parfois, les fausses joies, les vrais tracas, les emportements, les bassesses et les colères, les crimes et les châtiments.
En arpentant les ruelles du beau village où mes parents coulent une retraite heureuse, s'aimant comme au premier jour, à Saint Martin Vésubie, havre niché au creux d'une vallée verdoyante, j'ai oublié , oui, l'inutile, le superflu, le provisoire, et alors, l'essentiel m'est apparu dans toute son éclatante évidence, comme les rayons sublimes de ce lever de soleil chaque matin, promesse d'un jour de tranquille bonheur.





La rue Cagnoli, parcourue d'un petit ruisseau que je n'ai rencontré qu'une seule fois ailleurs , dans la ville de Briançon.

14 juillet 2009

vacances


Je suis en vacances...
Pas de connexion...
Pas d'ordi...
Je pense bien à vous...
Je me repose...
A bientôt

05 juillet 2009

C'est tellement difficile les rapports humains!

Je suis bouleversée par le dernier billet de FD . Ce cauchemar des mauvais rapports avec le père (ou la mère) de ses enfants, la peur au ventre, les crises d'angoisse et de colère au moment de la séparation, le chantage affectif, tout ce à quoi j'ai échappé, jusqu'à présent au moins, par une grâce singulière du destin, provoque en moi une admiration et une compassion sans bornes pour les gens qui se battent au quotidien contre cette situation. Oui , les rapports humains sont compliqués, disais-je à ma fille il y a peu, lors d'une de ces conversations complices dont nous avons le secret. Chaque être humain est déjà le résultat d'une somme d'histoires si compliquées! Ce n'est jamais simple, mais l'amour est un sésame qui ouvre bien des portes, et qui fait admettre cette complexité en l'enrobant de douceur et de miel.
Mais que l'Amour disparaisse, et alors cette complexité vire au casse-tête, au cauchemar, à la torture. Les sentiments, la raison, la passion, les pulsions, les harcèlements qui enchaînent les êtres les uns aux autres comme par des maléfices, tout cela enferme dans des relations douloureuses, inhibantes et mortifères. D'ailleurs, le message est clair pour ces ados en mal d'un père digne de ce nom: "c'est mort". Un mot profond, terrifiant et définitif, et qui montre qu'un jeune de 15 ans est parfois beaucoup plus cruellement lucide que nous, qui nous accrochons encore à des chimères...un mot qui prouve que malgré la chape de plomb du "tes père et mère honoreras", l'enfant a surmonté le tabou. Non, on n'est pas obligé d'aimer nos géniteurs, non on n'est pas un monstre si on n'y parvient pas. Tout juste un être humain découvrant la complexité du rapport à l'autre, quel qu'il soit.Un être humain en construction, qui trouvera dans celui qui aime sa mère, l'autre, le beau-père, un modèle bien plus rassurant, et bien plus équilibrant. Parce que l'Amour triomphe toujours en renaissant de ses cendres, plus fort, sous d'autres traits, toujours, comme une fleur à chaque printemps.Le message de FD se termine sur une note d'Espoir. Je lui donne le mien qu'un jour, son courage, sa force, sa détermination à garder le cap, son amour pour ses enfants se verront justement récompensés par un autre très beau mot: le Bonheur.

03 juillet 2009

Dernier jour


C'étaient des pleurs, des rires, une explosion de joie, de la tristesse, des larmes, des cris, du bruit, une grosse fatigue, la chaleur étouffante, les jeux, les rangements, les cahiers emportés, les livres rendus, les dessins décollés, les murs vides, les couloirs vides, le goûter, la musique , trois pas de danse dans la classe, des jus de fruits, des fraises tagada...
C'étaient aussi des adresses échangées, un repas au resto, le champagne payé par la dirlo, des bonnes résolutions, de l'émotion, de la joie, un immense soulagement,
des "au-revoir", des "bonnes vacances" des "repose-toi bien", des "tu pars?", des "on se verra peut-être"...Pas facile de quitter d'un coup les collègues qu'on a côtoyés pendant une année scolaire complète. Alors on se ménage un sas de décompression avant de partir.Et ce sas, c'est le dernier jour de classe. Un jour un peu hors norme, on l'on n'est plus tout à fait en classe et pas tout à fait encore en vacances.C'était aujourd'hui. Demain sera un autre jour...