30 mai 2014

Dans mon monde à moi














Dans mon monde à moi, vous le savez,  on trouve de la douceur naïve, des lapins blancs, des filles étonnées, des marchands de sable et des princes endormis qui attendent d'être réveillés d'un baiser. Parce que les enfants adorent encore les contes de fées que je leur lis.

Dans mon monde à moi, il y a aussi de drôles d'idées un peu saugrenues, des valeurs de partage, des idées de justice qui voudraient éviter les cris, et les larmes, les ruisseaux de sueur et de sang, les déchirements, les fêlures difficiles et les lendemains gris. Tout ce qui fait la solitude glacée des hommes dans cette vallée de pleurs. Des idées des lumières d'un autre temps.

Dans mon monde à moi, qui me ressemble, on ouvre les mains pour attendre la pluie, pour embrasser les arbres ou pour accueillir celui qui est différent, petit, noir,  gros, moche, on croit à l'entraide, à la solidarité, et à tous les gestes qui rapprochent. On danse, on chante. On aime les fruits simples de la terre, du soleil et de l'eau. On s'écoute, on se respecte, on se console, on se sourit. On ne met des claques qu'aux idées noires. Et l'on ne prend l'épée que pour jouer Cyrano. Pour se battre on prend la plume.

C'est un monde idéal, bénéfique, optimiste, gnangnan diront certains. Evidemment, il ne fait pas oublier les horribles cloaques dans lesquels se débattent tant d'êtres sur cette terre, qui ont perdu toute dignité et jusqu'au goût de la vie. Il ne fait pas oublier la violence des mots et des actes, la haine ordinaire, la laideur des faubourgs et les venins mortels qui empoisonnent  l'humanité pas après pas.
 Il n'apparaît que par bulles éparses, ça et là. Il est lucide sur ses faibles chances d'exister pour chacun dans ce monde désespérant. 

Et pourtant j'y crois, à ce monde plus fraternel, où l'autre ne sera plus l'ennemi, ni l'exploité, ni le sauvage.  Où les soldats seront troubadours comme dans la chanson. Où chacun mangera à sa faim.
Un monde dont nous pourrions faire cadeau à nos enfants,  nos petits-enfants, celui où enfin, l'amour ne fera plus ricaner comme si ce n'était qu'un mot de poète.

En attendant, j'ai la chance d'entrer souvent dans une de ces bulles, même si ce n'est que l'espace d'un instant. Le temps d'un film émouvant,  d'un repas partagé entre amis où l'on refait le monde, ou d'un simple léger vol de papillon que l'on suit des yeux et du coeur. Je m'enrubanne, je m'environne d'amour. Et c'est un plaisir ineffable de me croire un moment parvenue au bout de ma quête. En réalité, cela me recharge simplement en énergie pour enfourcher Rossinante, et la continuer, cette quête. 
Et ce n'est déjà pas si mal.


Broken by Helen Jane Long on Grooveshark
à Jacques

26 mai 2014

Tu peux tout me dire...














J'entends souvent résonner autour de moi cette phrase assez étrange: "Allez, tu peux tout me dire, à moi!"
C'est une mère à son enfant, ou une amie à une amie, un curé à son ouaille, une épouse à son époux. 
"Tu peux tout me dire!" "Dis-moi tout, je veux tout savoir! "
Cela se veut sans doute rassurant. Incitant à la confidence, dans une douce oreille attentive. Mais tout de  même, c'est un peu...intrusif, non?
 A huit ans, on croit que maman finit par tout savoir. C'est une illusion. A huit ans, déjà, il y avait des choses que je n'avais pas envie de dire à ma mère...
Comme si l'on pouvait tout dire! Et en tous cas à la même personne. Comme s'il y avait quelque part dans notre entourage une sorte de Deus dans la Machina à qui on ne pourrait rien cacher de nos travers, de nos émois, de nos tortures secrètes, de nos mille et une pensées interlopes.
Personnellement, même si l'on me dit que je sais écouter, je ne voudrais pas que l'on me dise "tout". Cela me mettrait mal à l'aise. J'aurais l'impression de voir la personne devenir transparente comme une cellophane.
Et d'abord, pourquoi tout dire? Et qu'est-ce que "tout"? Vraiment tout, vous croyez? Même les choses les plus noires, et les plus effrayantes, ou les plus folles et saugrenues, en râclant bien la pulpe, jusqu'au fond, pour ne rien omettre ?  D'où viendrait cette idée que l'on doive extirper forcément de notre être profond tout ce qui en fait la substantifique moelle? Déballer ses tripes sur la table. Bigre.
A quatorze ans, je me souviens, je m'adressais à mon journal intime comme à un ami, et j'imaginais des dialogues entre lui et moi.
Un jour, il s'avisa de me dire" Tu peux tout me dire !" Dès ce moment-là, je le mis à le regarder d'un air suspicieux, comme s'il n'était là que pour m'arracher des secrets que je ne me sentais pas prête à lâcher. Je pris quelque distance. 
Oui, je crois que même à un cahier, je n'ai jamais su tout dire de ce qui m'agite et m'étreint. Je ne pourrais même pas murmurer à l'oreille des chevaux certaines parts de moi. Je préfère m'éparpiller en petits morceaux dans mes écrits, par exemple. Façon puzzle.

Et je ne suis pas loin de penser que c'est cette part d'ombre absolue et de mystère qui, paradoxalement, donne à un être sa lumière.



Cinema Paradiso (Love Theme) by Charlie Haden & Pat Metheny on Grooveshark

24 mai 2014

Céleste maîtresse






























Un thème sur mesure pour l'amoureuse des étoiles que je suis! Il paraît que miss Aspho me l'a dédié tout exprès. Merci chère copine de récré.




Mardi, nuage, mari, enfer, empyrée, céleste, horizon, lit, paradis, tempête, embellie, azur, atmosphère, étoile, tonnerre, mystérieux, septième, coin, vague, festoyer, feuillée, fable.




***






Ma maîtresse a des grâces de chatte au lit le matin sous l'empyrée céleste  noyé de nuages brumeux où elle passe ses nuits de jade et de velours. Elle traîne derrière elle un mystérieux parfum, une atmosphère suave et moite de roseau et de fleur, embellie chaque jour des promesses d'un nouveau jour.
Ma maîtresse aime les fables que raconte le ciel à travers les étoiles. Elle écoute festoyer dans la Voie lactée d'improbables dieux grecs, se battre à coup de tonnerre galactique Hercule contre Orion. Elle court sous la feuillée à demi-dévêtue dans l'espoir d'apercevoir dans un coin de l'azur Circé ou Perséphone. Et les tempêtes qu'elle préfère sont celles du soleil.
Ma maîtresse noie dans le lait son paradis et mon enfer, accrochant des éclairs de lune à son corsage et des diamants à ses yeux pâles d'avoir trop veillé. Des vagues de songes lui prennent l'âme tandis qu'elle contemple l'horizon infini, et quand elle me caresse sous ses doigts alanguis, j'aimerais être  son ami, son amant, son mari ! Mais je ne suis qu'un chat.

Et mardi elle me quitte pour aller retrouver ses bonheurs d'astronome...Son septième ciel...O Betelgeuse, et Altaïr, princesse de la nuit, et Vega la rebelle en toge de brocart, et toi Antarès au cœur si flamboyant, ne me la prenez pas trop longtemps, j'aime tant ses caresses et le feu de ses mains sur mes pattes endormies.


Schumann - Träumerei (Dreaming) by Joshua Bell on Grooveshark

21 mai 2014

Courez, petits enfants!




















Courez, petits enfants, Nathan, tiens la main de Lola. Suivez bien le chemin de l'école, il est balisé, sécurisé, protégé. Plus question d'y rencontrer un grand chemin de fer et des bateaux à voiles, ni même un garde-barrière ou des saumons fumés. 
En arrivant à l'école, à sept heures trente, une dame très gentille avec un beau gilet jaune comme le soleil vous aidera à traverser dans les clous. Vous vous taperez d'abord une heure de garderie périscolaire, avec des activités diverses-z-et-variées, les yeux encore collés du sommeil de votre courte nuit. 
Puis vous irez en classe, apprendre peut-être un peu la mer et les étoiles, (enfin, j'espère) ou comment lire de belles histoires sur vos liseuses kindle ou vos tablettes. Vous compterez sur vos calculettes et prendrez vos leçons sur vos ordinateurs grâce au TBI interactif. Ensuite arrivera le temps de la cantine, avec de délicieux repas surgelés et aseptisés par la Sodexho, une très gentille multinationale qui prépare de délicieuses omelettes avec des oeufs en poudre venant d'Argentine.
Mais ne croyez pas que vous aurez le temps de rêver en digérant ces agapes. Ce sera activités diverses-z-et-variées pour tout le monde pendant une heure de périscolaire.
Après  deux petites heures de classe qui passeront très vite, où vos maîtres essaieront de boucler le programme (bon courage! ) sans trop vous assommer, pour que vous gardiez un peu d'énergie, bien vite, vous retrouverez vos chères activités  évidemment diverses- z-et-variées, dès quinze heures quarante-cinq. 
Deux heures et demie d'activités périscolaires diverses-z-et-variées, qui vont coûter un bras à la commune comme à vos parents. Quel bonheur! 
En sortant de l'école à dix-huit heures trente, pas de danger de rencontrer les  trois mousquetaires des cinq doigts de la main ou le petit sous-marin partant pour le Japon! Vous aurez à peine le temps de revoir vos leçons qu' il sera déjà l'heure de Facebook, et vous écrirez à vos copains en langage "sms-céçakébo"  ce que vous n'aurez pas eu le temps de leur dire dans votre journée de ministre...
Ce rituel se répètera chaque jour de la semaine, adieu les quatre jeudis, vous n'aurez même plus le mercredi entier pour souffler. Ce jour-là, après la classe du matin, vous n'aurez pas trop de l'après midi entier pour caler vos activités diverses-z-et-variées, le foot, le poney, la flûte et le cathé, sans compter les rendez-vous chez l'orthodontiste et le docteur des pieds.
Le vendredi, vos parents vous ramasseront à la petite cuillère en pestant contre la refondation de l'école. L'invasion du périscolaire la tuera lentement, cette école. La maîtresse parlera plutôt de péril scolaire, mais comme personne ne l'entendra, à pied, à cheval ou en voiture, alors elle partira faire le tour de la terre en bateau à voiles, et semer des fleurs à tort et à travers sur les voies du chemin de faire.


Courez, petits enfants hyperactifs... Sainte Ritaline* veille sur vous!







Avec la complicité de Jacques Prévert


*ritaline: médicament à la mode pour shooter les enfants hyperactifs.

I giorni by Ludovico Einaudi on Grooveshark




16 mai 2014

Géométrie




Quand on en aura assez d’être trop ronds dans un monde carré, de devoir toujours arrondir les angles et de suivre une ligne droite
Quand on en aura marre des cerveaux obtus des regards de côté des cris aigus et du carré de l’hypoténuse et de la somme de tous les autres côtés
On prendra la médiane
On prendra la tangente la diagonale du fou
On fera bouger les lignes surtout celle de l’horizon
On  ira s’asseoir sur le sable brûlant là où personne, jamais plus,  ne pourra nous retrouver.
Les rayons obliques du soleil couchant caresseront mes courbes sinusoïdales
Je contemplerai ta géométrie en volume j’aimerai ton losange de Michaélis sous le ciel convexe du triangle des Bermudes
Tu sais j’ai le compas dans l’œil et je t’ai dans la peau
La circonférence de la terre
Diamètre fois pi
Sera juste assez grande pour contenir notre amour

Pour le défi du samedi

Bleeker Street by Simon & Garfunkel on Grooveshark

13 mai 2014

Peau de fée



J'ai quitté mon habit de félin de pacotille pour reprendre ma peau de fée.
La peau de fée, c'est doux, vous savez.... A certains endroits secrets, c'est même très doux. (Par exemple derrière le cou, ou au pli du genou...)
Seulement, la peau de fée, à d'autres endroits, c'est presque transparent à force de diaphanitude. Alors parfois ça se déchire comme une feuille de papier job.
La peau de fée, ça se craquelle au moindre mot-crin, au moindre mot-crac, à en crever la douleur crisse.
Mais ça se répare très vite et comme par enchantement avec un petit mot-pommade, un mot-miel, un mot tout frais et tout lisse.
Parfois ça bulle, et ça se tend et ça explose de trop de grand et fort bonheur comme une baudruche, plaf!
Souvent ça ondule, ça frémit, ça se soulève les poils de blé blond comme sous la houle du vent.
C'est toujours un peu humide d'émotion, d'une larme-joie, d'une larme-perle qui sourd et parfois gicle en torrent furieux...
Mais surtout, la peau de fée c'est terriblement vivant et ça contient, telles de vives truites agitant une nasse, des milliers de pensées et de rêves qui débordent et s'envolent comme des papillons.
La peau de fée, c'est mystérieux, c'est un peu la galère à entretenir, ça froisse, ça bouloche, ça déteint. C'est la boite de Pandore et la bouteille à l'encre.

Mais je ne l'échangerais pas contre deux barils de peau de balle. 

Rose of My Heart by Johnny Cash on Grooveshark

09 mai 2014

métamorphose


Cette semaine, Asphodèle a craqué pour les métamorphoses, un joli thème bien inspirant!



Changement,  incrédule, papillon, régénérer, chenille, évolution, climat, déguiser, magie, transformation, grossesse, adolescence, éclosion, cafard, majestueux, amour, éphémère, éperdu, envol, travesti. 


***









-Par magie, je suis devenue la panthère rose.
-Quoi?! 
-Je vous vois incrédules...mais si! Je vous assure! Vous ne me croyez pas? Ah vous pouvez rigoler, moi je ne pavoise pas!
Attention, hein, ce n'est pas une lubie éphémère, je ne me suis pas travestie pour une soirée déguisée chez "Ingrid, la reine de la nuit". Nan! Je me suis réellement régénérée en cette espèce de peluche dégénérée qui a défrayé la chronique dans les années soixante-dix...
C'est moi, maintenant, qui crains surtout d'effrayer la chronique, avec ma nouvelle apparence...
 J'ai le fume-cigarette, j'ai l'air un peu con, le petit ventre ridicule genre deux mois et demi de grossesse...et mes jambes, qui s'étirent comme deux longs fils de guimauve rose ( ce qui est un comble, la guimauve, ce devrait être mauve) mes jambes donc, n'ont  jamais été aussi maigres, même au pire moment de mon adolescence montée en graine. (Vous savez bien, cette période étrange de la vie, avant la transformation de la chenille en un bel envol de papillon, quand l'éclosion d'un bouton sur le nez vous donne le cafard (une chenille qui a le cafard, c'est n'importe quoi!) Quand on écrit des trucs éperdus dans des cahiers en rêvant d'amour infini et absolu...l'âge bête quoi. Bref, je m'égare...)

Le pire, dans ce changement d'apparence intempestif, c'est la queue. Un bazar d'au moins un mètre cinquante. Elle ondule, majestueuse, comme la courbe de l'évolution du climat au cours des cinquante dernières années. 

(oui, je sais, c'est tiré par les cheveux, mais allez donc placer ces mots imbitables de façon naturelle...Ça me fait rugir, cette inconséquence des gens! Déjà que j'ai du mal à tenir un stylo avec mes paluches en velours à trois doigts!)

Non, après réflexion, il y a encore pire que mon appendice caudal. C'est cette petite affreuse musique. Elle me suit partout. Elle me rend dingue. Je peux plus blairer le saxophone, ne me parlez pas d' Henry Mancini, ni de Peter Sellers.

Bon, c'est pas le tout, je dois vous laisser, j'ai rendez-vous pour un strip-poker. Avec le coyote. A deux, on va peut-être réussir à plumer cet empaffé de Bip-Bip.


La Panthère Rose by Henry Mancini on Grooveshark



04 mai 2014

Fièvre celtique

Riverdance 2014

















Jeunes et beaux, nimbe bleuté des fumigènes, salle suspendue en un seul souffle, ils apparaissent soudain sur la scène. Les filles ont la splendeur des nymphes de Donegal. Leurs petits seins lovés dans du velours vert, elles dansent cheveux au vent comme des fées. Le charme agit instantanément, sous l'effet d'un puissant philtre. Quelle sorcière rousse a déversé son poison dans mes veines? Je plaque ma main sur celle de mon voisin. Je palpite. Jeunes et beaux, leurs corps d'elfes se tendent, et leurs jambes entament cet extraordinaire ballet. C'est intraduisible. C'est fou. C'est d'un coup tout un pays qui me gifle comme un paquet de mer. Écoutez la musique des flûtes et des violons vous enserrer dans la  fièvre celtique. Mon cœur bat avec violence.
Les landes battues par les vents résonnent de la langueur des uilleann pipes, et le fouet des vagues sur les falaises noires de Moher est adouci par les low whistles. 
Le bodhran explose.
Irlande belle et fière, tu coules en mon sang depuis toujours, et jeudi soir, tu as serré mon âme dans ton frisson. Ma gorge a éclaté de tes tourments anciens, de tes révoltes et de tes joies, de tes sanglots de fille d'ambre et dans mes yeux tes rivières dansent.
Irlande, ta musique EST mon âme. Et depuis jeudi soir, mon corps aussi danse.




Pour le défi du samedi c'était musique, maestro!
Grazie per tutto Blutchiamo.

01 mai 2014

Que sont mes amis devenus?



En rédigeant ce six-centième billet (ou déblatérage de billevesées, au choix) je voulais me demander ce que sont devenus mes lecteurs d'avant. Du début. Ceux qui ne viennent plus. Que font-ils? Ils se sont envolés un matin, comme un vol de gerfauts, étoiles filantes dans mon ciel de blog, sans doute happés par la "vraie" vie...

Mathéo, mon plus ancien lecteur, tu disparus un beau jour sans plus donner de nouvelles...es-tu toujours amoureux fou de Chopin ?  
 Zenondelle, à la plume sensible et féconde, j'espère que ta vie est douce et parfumée parmi les tiens, tout comme Julia et ta tribu de petits triplés aux senteurs de canelle et chocolat, qui me régalais de tes mots-soleil...  Chabada qui t'occupe de ton choupi, et toi FD, dans ta montagne, comme elle a dû grandir ta grenouillette...
Sklabez charmant anagramme, que j'ai connu sur le défi, où es-tu donc?
Et toi, Hurluberlulu et tes textes si drôles, je venais juste de te découvrir, pourquoi m'as-tu si vite laissée tomber? J'aimais tes sourires pleins de verve et tes études de mots extraordinaires... 
Où êtes-vous partis, mes amis, vers quel songe étoilé ?
Bizak, je sais que toi, tu n'es pas loin, tu reviendras quand tu auras fini de te battre avec ta vie et un travail trop prenant.
Tant-Bourrin, mon premier commentateur de l'aube, aux calembours géniaux, quelle goguette t'a-t-elle emporté vers des horizons lointains?
Et toi, MS, fleur de sagesse,  et toi Petit Ane Gris, aux poèmes si doux 
Et toi encore, JMB, not' garde, si assidu chaque matin, es-tu donc si occupé?
Où sont passés Henri le Dinosaure, et mon cher Nuageneuf ? Anne**et ses deux étoiles brillantes, Grand-Langue du bout du monde dans son pays de froidure et de givre?
 Et vous Pichounette  Et Marinello? J'aimais vos commentaires tendres et gentils, vous qui me connaissez dans la vraie vie.

Et toi, enfin, ma belle Ella, qui changea de nom tant de fois mais jamais d'âme, as-tu trouvé enfin la paix?
Je m'étais attachée à vos histoires, à votre histoire. 
J'en oublie sûrement. Qu'ils me pardonnent.

Les routes se croisent et s'éloignent sans cesse. C'est la vie. 

Et vous, là, qui me lisez à présent...Regardez-moi dans les yeux...Vous ne comptez pas disparaître, tout de même? Ouais ouais, je sais ce que c'est, on dit qu'on descend acheter des cigarettes au bar-tabacs du coin et hop! 
Et ne me faites pas le coup du "personne n'est irremplaçable"ou "un de perdu, dix de retrouvés...". Pas de ça entre nous. Vous savez bien que c'est faux. Vous savez bien la place que vous avez dans mon coeur.
Installez-vous. Faites comme chez vous. Qu'est-ce que je vous sers? Prenez un palmito, tiens. 
On n'est pas bien, là?




Missing You by Chris de Burgh on Grooveshark