30 avril 2012

De douces nouvelles

Voilà. Je suis sortie de la tempête. Vous savez combien j'affectionne les métaphores de la mer. Pour faire bref, rien de grave. Enfin, je dis ça parce que je suis sortie de la tempête, justement...Au coeur du gros temps, je ne faisais pas la fière: je trouvais tout grave. Alors  quoi? un coup de grisou?  un coup de calcaire? 
 Non, rien qu'un dérèglement de la machine...un peu trop de ceci, pas assez de cela, et le moteur s'emballe. Le moral en berne, les jambes qui flageolent, les larmes qui viennent sans raison, une fatigue inexplicable, et ma patience légendaire envolée...Plus zen du tout, Célestine, pendant cette noire période.
Et comme rien n'arrive jamais seul (ni les malheurs ni les bonheurs) cet état borderline m'a fait prendre conscience des cailloux qui me titillaient le pied dans la chaussure depuis trop longtemps. Heureusement, j'ai trouvé de précieux conseils auprès de gens que je remercie ici du fond du coeur, car je sais qu'ils se reconnaîtront.
Bon donc voilà. Tout va bien. Je dois oublier (moi la gourmande) quelques mauvaises habitudes alimentaires, mais les bonnes habitudes sont si délicieuses ! Poisson à volonté, céréales complètes, fruits de saison, légumes variés...
En trois semaines, j'ai tellement changé que je me fais l'impression d'un serpent se débarrassant de sa mue devenue trop petite...Elle gît quelque part, au fond d'un couloir sombre, et je me tourne vers le soleil avec une folle envie de chanter et de danser. Et d'écrire à nouveau! Ça sent le muguet, l'ambre solaire, les phéromones et les déjeuners sur l'herbe.

22 avril 2012

Qui êtes-vous donc?

Messieurs les beaux parleurs, les décideurs, les ministres, les députés, les sénateurs,  les généraux, les "managers", les présidents, les directeurs académiques, les maires, les inspecteurs, les chefaillons,  vous qui vous pavanez dans vos costumes de bonne coupe ou vos tailleurs droits, cette lettre s'adresse à vous. 
Qui êtes-vous donc , avec vos visages serrés jusqu'à étouffer par vos ridicules cravates, cramoisis par l'abus des cocktails où règnent l'hypocrisie et la bien-pensance ?
Qui êtes-vous pour vous croire investi d'une sorte de  légitime supériorité, parce que vous avez des galons ou des étoiles, ou que le peuple vous a confié un mandat démocratique ? Croyez-vous que je sois dupe de vos sourires carnassiers , que je sois prête à  avaler n'importe quoi, et surtout d'infâmes couleuvres ?
 Qui êtes-vous pour me dicter votre vision des choses, décider du degré de pénibilité de mon travail, de l'âge auquel je dois tomber malade, de mon espérance de vie, me rajouter des strates et des strates de tâches iniques et inutiles, bourrer mon emploi du temps, de peur sans doute, que je m'ennuie, sans vous préoccuper de ma santé ?
  Comprendrez-vous un jour, comme cela se fait dans certains pays tellement plus en avance sur nous, que  favoriser le bien-être des employés, des petits, des subalternes, ce n'est, à terme, que du bénéfice ?
Qu'attendez-vous pour donner aux gens le goût du travail dans la joie et le respect de chacun ? Est-ce vraiment une utopie ?
 Pensez-vous qu'en pressant les gens comme des éponges vous rendiez service à la sécurité sociale ?
En tous cas, je vous le dis tout net. Votre délire mégalomaniaque ne passera pas par moi. Terminé le burn-out. J'ai trop d'exemples autour de moi, de gens qui ont craqué, somatisé, ou développé des pathologies. Ne comptez pas sur moi pour  payer à la France le lourd tribut d'une "longue maladie", ou augmenter les statistiques du suicide au travail. Ne comptez pas que je m'immole sur l'autel de la hiérarchie. Je ferai de mon mieux, certes, mais je ne sais pas pourquoi, quelque chose me dit que "mon mieux" va sérier les problèmes et déterminer les priorités. Encore plus qu'avant. Plus que jamais.
Ce sont des clous dont je n'aurais jamais dû sortir, une ligne de conduite que je m'étais fixée, et mon corps vient de me le rappeler, par toute une série de petits signes discrets que j'ai su écouter. Il était urgent que je me souvienne que, mes beaux messieurs, vous ne serez pas là pour me tenir la main  le jour où je me morfondrai sur un lit d'hôpital environnée de tuyaux, ni vous occuper de ma famille s'il me prenait la fantaisie d'aller grignoter les pissenlits par l'autre bout.


Coucher de soleil sur Osiris, la première exoplanète observée
grâce au télescope Hubble.

Sur ce, je vous laisse, j'ai un coucher de soleil à photographier, laissez, vous ne pourriez pas comprendre.







20 avril 2012

Avec des Si...


Dans la forêt de Brocéliande,
En écrasant d’un pied léger
De belles bogues de châtaignes
Avec un craquement exquis
Je me suis dit : 
« Si j’étais sourde,
Je n’entendrais pas ce silence
Qui fait crépiter la forêt.»
Sur la dune de l’Espiguette,
En étourdissant mes poumons
D’un air fulgurant et salé,
Je me suis dit : 
« Si je n’avais
Plus d’odorat, je pleurerais,
Je pleurerais  sur cette plage
La senteur des algues oubliées. »
A la table de tante Agathe,
En laissant fondre dans ma bouche
Des noix de Saint Jacques grillées,
Emmêlant leur sublime arôme
À celui d’un vin de Gamay,
Je me suis dit : 
« Si tout à coup,
J’étais affligée d’agueusie,
Je ne saurais plus le plaisir
De ces alliances de gourmet,
Et tout aurait pour moi le goût
D’un vieux bout de carton poché. »
En regardant deux écureuils
S’épousseter de leurs panaches
À l’ombre, flammes sur le vert,
Le vert brillant d’un haut sapin,
Je me suis dit : 
« Si mes yeux morts
Ne reflétaient plus que le fond
D’un sombre puits d’obscurité,
Je ne verrais plus les couleurs,
La lumière dans ton regard,
Toutes les fenêtres du monde
Et le sourire des bébés. »
En caressant le fin velours
Des oreilles de mon doux chat,
Et le froissement de guipure
De la robe choisie pour toi,
Je me suis dit : 
« Si je n’avais,
Au bout des doigts, ce frôlement,
Cette vibration de mon être
Faite d’antennes érectiles
Me rendant avide et tremblante,
Ma peau serait comme un carcan,
Comme un carcan d’argile sèche
Et mes mains de marbre gelé
Ne sauraient même plus le vent. »
Alors j’ai déplié mon corps
Comme une corolle qui s’ouvre,
Et j’ai dit merci au soleil,
A la pluie, à la mer,au vent,
Et à l’univers tout entier
De me dispenser sans compter
Tant de somptueuses  merveilles.

Avec des si, il fallait relever le défi du samedi...




18 avril 2012

Douces ondes



 Un léger vent bigrement frais. Les nuages dansent. Au soleil, il fait chaud. A l'ombre on grelotte. Des gouttes glacées et giboulesques alternent avec de somptueuses et brûlantes éclaircies. Une lumière étonnante,  bénédiction pour les photographes. Un clair obscur anglais, si particulier à ces ciels de demi-saison. On est en avril. Voilà pour le décor.
Le café dans une main, la crème solaire dans l'autre, le pull à portée de main pour les absences momentanées de l'astre, une amie vraie à qui parler, ses paroles qui me bercent, me soulèvent de terre. Je me mets à flotter.Elle possède une aura de tranquillité très orientale et je me laisse pénétrer doucement. 
Nous parlons des relations humaines, des rapports à nos parents, des contacts professionnels, des liens à nos proches. Nous parlons de ces attentes qui nous paralysent,  nous empêchent d'avancer. Je réalise soudain, (et là, comment vous dire? je sens nettement un déclic presque physique, comme si un mécanisme se décoinçait en moi) je réalise que depuis toujours, j'attends bien trop des autres. Qu'il faut que j'arrête de chercher la reconnaissance, l'assentiment des autres. Qu'il me faut grandir, me contenter de me plaire à moi même, et que le reste viendra de surcroît, comme un cadeau que l'on n'attend pas. 
-On apprend à tout moment, et jusqu'à sa mort, me dit-elle de sa jolie voix douce.
Je veux bien la croire. La sagesse est un livre  dans lequel on progresse par bonds, de chapitre en chapitre, de découverte en découverte. En une après-midi, j'ai l'impression d'avoir dévoré quatre chapitres d'un coup.
Ses mots m'ont fait du bien. Ils sont arrivés exactement au moment où j'avais envie et besoin de les entendre.

16 avril 2012

Petits cailloux

Oh! Des cailloux blancs sur mon chemin! Brillants, scintillant comme des étoiles tombées en pluie sur la terre humide. J'étais un Poucet égaré, et ce matin, en atterrissant de mon rêve éveillé, où l'incertain et le dérisoire se sont battus en duel depuis plusieurs semaines, me laissant un goût âcre sur les lèvres,  je retrouve peu à peu de l'énergie.
Ce sont des billets plein de positivité et de bonheur simple, ici,   ici,  ici  et . Et bien sûr, ici! 
C'est cette petite mamie de 91 ans qui dispute encore des compétitions de natation, toujours alerte, toujours vive et pleine d'énergie..Quelle patate! Se plaindre, après ça?


Ce sont des signes reçus par mail, de petits signes discrets mais qui vous font trouver beau le chemin.
Ce sont les mots entendus, espérés, dont on avait soif, et qui ont coulé comme une source: goutte à goutte, mais c'est un début, une promesse de mieux.

Michèle Guillais

14 avril 2012

La lettre Paix




Je suis en vacances, perdue quelque part à la recherche de moi-même dans un paysage poussiéreux, comme poudré par la houppette du temps.
Ici, pardon pour cette image un peu sombre, pas de pédalo, pas de plage dorée, pas de vert pâturage ou de pré fleuri. 
Rien qu’une sorte de désert persan lavé de pluie, où la nonchalance et la procrastination  sont les maîtres mots. De maigres abeilles y picorent avec parcimonie le pollen des  pivoines en pleur, en quête d’un improbable partage.
Je m’étais perdue sur la page de mes mauvaises pensées, mais elles s’éloignent peu à peu  et leur lourd parfum de putréfaction se dissipe. Encore un peu de persévérance et je reviendrai dans le monde pétillant de la joie de vivre.


photo internet

Chez Asphodèle, il fallait utiliser les mots suivants.
poussiéreux(se) – pluie -pré – persévérance – parcimonie – picorer – page – perdu(e) – pétillant(e) – pédalo – putréfaction – pollen – pardon – persan – pivoine – partage – poudrer – (procrastination en facultatif)

10 avril 2012

Le grand bazar



















Il y avait des jours et des jours que le bazar s'installait dans ses tiroirs. Par manque de temps, par négligence, par lassitude, par fatigue, elle avait laissé faire. 
Il était temps qu'elle mît un peu d'ordre dans ce véritable bordel qu'était devenue sa vie. Il s'agirait de faire le grand nettoyage de printemps. De retrouver le chemin de ses priorités, de ses rassurantes certitudes, de sa joie de vivre. Ce ne serait pas facile. Certains recoins étaient pleins de toiles d'araignées, la crasse quotidienne s'incrustait dans les rainures, cela rendrait malaisé le passage du chiffon. 
Des zones d'ombres nouvelles apparaissaient. Au hasard d'une conversation terrible elle avait vu choir ses illusions comme de vieux pétales fanés. Des illusions de petite fille qu'elle gardait comme des images jaunies entre les pages d'un livre. Non, sa sainte famille, celle où elle avait grandi, n'était pas différente, hélas, de celles qu'elle avait lues chez Gide, Mauriac ou Bazin. Mais au contraire pleine de jalousies ancrées, de non-dits, de secrets inavoués, de trahisons, de bassesses, de pitoyables médisances. Des nids de serpents. Les liens du sang se révélaient empoisonnés. Rien n'était idéal.C'était sa famille, elle l'aimait comme cela aussi.
Elle tremblait maintenant pour sa propre progéniture, désirant ardemment ne jamais la voir un jour se déchirer ou se mépriser. 
Les deuils étaient difficiles à faire. Elle le réalisait, elle avait présumé de ses forces, elle que l'on disait toujours un roc, un rocher, une force vive de la nature...n'était plus qu'un vieux paquet de chiffons humides et gris, quand elle pensait aux pertes de son existence...
Le temps avançait inexorablement, et si son visage était encore miraculeusement préservé, elle ressentait déjà les rides de son coeur, comme des griffures. Et la douleur étreignait parfois son corps sans qu'elle l'ait bousculé.
Les vacances lui semblaient bien courtes pour retrouver l'énergie qu'il lui faudrait pour le troisième trimestre, et se replonger dans l'étourdissant tourbillon. Et affronter les mêmes injustes critiques, les mêmes usants problèmes. Sa zénitude habituelle était mise à mal.
Les mots eux-mêmes la trahissaient: elle qui les aimait, les adorait même, elle qui écrivait comme elle respire, avec bonheur, avec jubilation, se posait  des questions sur ce blog, la nécessité ou non de s'épancher. La pudeur lui interdisait d'entrer trop dans l'intime, et en même temps, elle en avait besoin. Et puis, elle avait expérimenté la difficulté d'exprimer exactement les ressentis, dans cette fameuse et dévastatrice conversation où elle s'était retrouvée épinglée comme un papillon dans une boîte, par l'incompréhension et le double langage, et la difficulté de faire comprendre qu'elle n'était plus la même. Qu'elle avait changé en mieux, pensait-elle. Mais que les mots pouvaient être pauvres parfois, devant l'immense fossé qui sépare les êtres!
L'Autre, son Autre,  ne comprenait pas ces soubresauts, ces interrogations existentielles, suivait sa route en caracolant devant sans l'attendre et ainsi elle apprenait à ses dépens que l'être humain est toujours seul dans ses pauses respiratoires, ses apnées de l'âme. Elle,  s'essoufflait, il lui fallait se désaltérer à une source, ralentir le pas, flâner un peu.
Elle ressentait dans toutes ses fibres ce mal-être, sachant qu'il lui faudrait puiser en elle la force de se ressaisir.
Et c'est là que surgissait le premier espoir: sa vitalité naturelle était toujours là, tapie. Même s'il lui fallait souffrir, tirer des traits, renoncer encore et encore, elle allait rebondir, elle en était sûre.. Elle s'en rendit compte, à ce demi-sourire qu'elle sentit flotter sur ses lèvres après avoir essuyé ses yeux.



07 avril 2012

La lettre Oh!


D’ordinaire, vous me connaissez, je n’omets jamais de me délecter des « plumes d’Asphodèle ». Avoir l’opportunité de me libérer de mes obsessions, de m’épancher sur mes oniriques fantasmes, c’est un plaisir rare comme une orchidée. Or, cette fois, happée par un océan d’obligations, par un surplus de problèmes, de critiques inappropriées,  de contrariétés usantes et de tâches débiles, traversant un orage violent de fatigue et doutes profonds, j’ai commis l’irréparable oubli. Me pardonneras-tu, Asphodèle, l'offense d’écrire hors délai sur ta jolie consigne ? Depuis quelques semaines, c’est une gamme sur trois octaves au moins, d’emmerdements divers et variés, sans parler de l’ode à la Sainte Patience qu’il m’a fallu déployer pour ne pas tout envoyer promener cul par dessus tête...
J’ai l’âme bleue comme une orange, un besoin de me ressourcer, une aspiration à l’osmose,  une envie de fenêtres ouvertes sur une mer d’opale, d’ombrelles sur la plage et de déjeuners calmes et charmants sous les ormes au fond du parc. Une envie de délices, d’orgues et d’amours irraisonnées loin des sentiers battus de l’obéissance à la hiérarchie.
Oh ! La tendre et douce extase que l’on éprouve quand on arrête de vous taper sur le crâne à coup de massue.  Le temps béni de la parenthèse.Les vacances...



Pour les Lettres d'Asphodèle, il fallait placer les mots
 or – opale – orange – osmose – ode -obligation – offense – oh – ordinaire – orage – opportunité – ouvert (e) – onirique – obsession – ombrelle – obéissance – oubli – octave – orgue(s) -océan – orme – orchidée.



02 avril 2012

Le retour de l'ange

-Dis donc, l'Ange, tu ne la trouves pas un peu étrange, Célestine, en ce moment?
-Hein? Non, je n'ai rien remarqué... Étrange, c'est être ange...
-Moi, je la sens différente, fatiguée, décalée.
-Le petit coup de mou de la fin d'hiver, sûrement,  rien d'inquiétant.
-Ah mais si, moi je trouve que tu devrais t'inquiéter au contraire. Je t'assure, elle n'est pas comme d'habitude. Il a bon dos, le p'tit coup d'mou...
-Bon, c'est vrai que ses derniers billets ne sont pas très folichons. Mais il faut la comprendre, la période est délicate.
-Ah? Que veux-tu dire?
-Eh bien, tu sais, en ce moment, la conjoncture n'est pas gaie. La France est comme en apnée, retenant son souffle avant de s'élancer vers son avenir incertain. Et rien n'est acquis...
-D'accord, mais Célestine est au-dessus de ça, je crois, une véritable optimiste, non?
-Je la sens réfléchir intensément. On dirait que la dimension écologique la tracasse beaucoup, elle se fait du mouron pour les générations futures, ses enfants, ses petits-enfants...Elle a entendu le message de Nicolas Hulot, ce soir,  ça lui a fait un choc.Surtout la phrase: "une société qui n'a pas su avoir des rapports apaisés en période d'abondance a des soucis à se faire quand arrivera la rareté"... Ça lui a fait froid dans le dos, cette annonce apocalyptique d'un nouveau Moyen-Age...
-Il faut lui dire de ne pas trop prendre en charge les soucis de toute l'humanité...Un peu d'égoïsme ne nuit pas!
-Bien sûr. Je crois qu'elle s'emploie quotidiennement à s'émerveiller des petits riens de l'existence, et trouver refuge dans les beautés de la nature. Elle le rabâche même, je me demande si elle ne saoûle pas ses lecteurs avec ses petits bonheurs béats...
-D'où vient alors mon sentiment diffus qu'elle ne va pas très bien?
-Tu sais, il y a mille et une raisons. Le temps qui passe, ses enfants partis, l'avenir du petit dernier, la crise,  la fatigue du travail, ses vieux parents qui lui manquent,  les petits soucis, les tracasseries bureaucratiques, le poids des responsabilités, les déceptions, la connerie de certains, le regret des amitiés perdues, le crabe qui rôde et emporte les gens qu'elle aime, ses hormones qui font des montagnes russes, les lassitudes du quotidien...pas toujours facile!
-Eh, je comprends mieux ce regard parfois sombre et découragé, elle qui a les yeux si clairs au demeurant. Mais tu es là, non, l'Ange?
-Bien sûr! Tiens pas plus tard que ce weekend, je lui ai apporté en cadeau la présence de son fils aîné,  un vernissage avec des rencontres agréables, une soirée paisible en famille, un petit déjeuner au jardin, une sieste au soleil et un billet de son amie Delphine. Tu vois que je me suis déchiré pour lui faire plaisir. Et puis je lui ai glissé dans le creux de l'oreille que les vacances de printemps arrivent dans une semaine, qu'elle va pouvoir souffler vraiment...
-Ah, ça, elle a dû apprécier!
-Oui, je crois que j'ai fait mouche. Elle a beau adorer son métier, il est usant nerveusement, il n'y a que ceux qui ne le connaissent pas qui en parlent comme d'une sinécure. 
-Elle va aller mieux, donc? Tu peux être content, l'Ange!
-Je ne crie pas  victoire, elle est encore fragile. Je l'ai même surprise à pleurer ce soir.
-A moi, elle m'a dit que ça lui faisait du bien: les femmes sont comme ça, il paraît. Elles ont des larmes "bénéfiques"...va comprendre!
-Bon j'y retourne. Il faut que je lui effleure le front avant qu'elle dorme: pour qu'elle oublie ses pensées négatives et qu'elle parvienne à faire de beaux rêves. Quant à ses vieux démons, j'en fais mon affaire.

01 avril 2012

Un grand mystère de premier avril

Je me suis souvent posé la question.
Les Anglais, avec leur "You", ils tutoient ou bien ils vouvoient tout le monde?
Jamais réussi à savoir...