27 mai 2009

Pourquoi je m'énerve?

Ca y est je vais encore pester contre les incohérences des têtes soi-disant pensantes . Mais franchement, il y a de quoi je vous assure! Tenez, prenons un exemple concret: ce matin, malgré un petit biset fort désagréable, je me rends en ville sur mon fier destrier, j'ai nommé mon vélo.
Arrivée à la mairie où je devais m'acquitter d'une petite formalité, je cherche en vain quelque chose qui ressemblerait de près ou de loin à un garage à vélo. Que nenni! Je ne trouve rien. J'abandonne donc ma monture à elle même, en priant Vichnou Dieu et Allah que personne ne me l'emporte malgré l'antivol . Et en entrant dans la mairie, je reste prisonnière du sas de l'entrée, un peu comme dans les banques. Mais là, ce n'est pas pour détecter un éventuel port d'armes ou même pour simplement regarder si ma bobine leur convient. Non. La raison de cette halte forcée est écrite en toute lettres: c'est pour protéger la planète, en ne laissant pas entrer le froid à l'intérieur des locaux. Louable intention, certes, mais bizarre que rien ne soit fait , en ce cas, pour favoriser le moyen de transport le plus écolo qui soit. Il faut dire que ces messieurs préfèrent de loin leur gros 4X4 bien polluants...Dans la série faites ce que je dis mais pas ce que je fais...Mais pourquoi je m'énerve?

24 mai 2009

Beau week-end!




Jeudi 21

Lever aux aurores. La valise était prête depuis hier soir heureusement. Nous partons à neuf heures moins vingt. Le temps est merveilleusement chargé d'humidité et de chaleur en même temps: tropical! La route se déroule devant nous comme un ruban de réglisse. Premier bouchon après 45 km: ouh là là! Combien de temps va-t-on mettre? Et puis finalement tout se décante Je m'esbaudis en apercevant les premiers flamants roses: La Camargue nous ouvre ses salins, ses rizières, ses chevaux blancs, ses taureaux noirs. Je rêve, c'est trop beau, on avance dans une carte postale. Finalement, on est presque en avance. Mon amie découvre le petit port des Saintes Maries avec des exclamations. Elle déclare adorer ce petit Sète préservé, ces cabanes de pêcheurs à peine modifiées depuis leurs origines probablement phéniciennes.
Des centaines de camping-cars s'égrennent le long des rues, c'est le grand pèlerinage des Gitans de tous les pays. Il en résulte une ambiance festive et assez dépaysante. Des roulottes traditionnelles voisinent avec les véhicules modernes comme l' illustration d'un choc de deux mondes.
L'hôtel face à la mer possède une architecture locale très réussie. Pas de grands immeubles, seulement du bois et de la pierre blanchie à la chaux. Nous nous rendons directement au vestiaire chercher notre kit du parfait curiste: claquettes, peignoir blanc, bonnet de bain. Du coup, tout le monde semble faire partie de la même famille: on dirait des adeptes d'une secte étrange, les APBMC. (Adorateurs de la Piscine à Bulle et du Massage Californien.) Et tout le monde se déplace à pas feutrés, zen...
Ah le massage, quel pur moment de détente et de méditation! Ambiance marine avec bruit de ressac sur le sable et musique planante. Je finis par m'endormir sous les mains expertes de la masseuse. Après une douche d'anthologie, il est l'heure de trouver un petit resto goûtu sur le front de mer. Nous optons pour un restaurant au nom prometteur: la Siesta. Au menu: steack de taureau et riz de Camargue, petites tomates provençales pleine d'ail donc double portion pour moi. La Doudou se rattrape sur la glace à la noix de coco pendant que je sirote mon café.
Direction les magasins pour une petite promenade digestive. Au détour d'une rue, une gitane me dit la bonne aventure et m'accroche une médaille de la vierge sur le boléro. 10 euros me dit-elle avant de m'annoncer du bonheur pour les 150 ans à venir. Je lui file 20 euros mais au moment de réclamer la monnaie elle me regarde avec des yeux furibards: « Tu ne vas pas me demander de l'argent alors que je te donne l'Amour, le Bonheur et la Réussite! »
Ok, j'ai regardé partir mes vingt euros comme éberluée. Bonne aventure, bonne aventure...ça reste à prouver...Quelle ambiance dans les rues! J'adore!!!
Des chanteurs de flamenco, des échos de jazz manouche à tous les coins de trottoirs, les femmes au look chargé de bijoux et de maquillage, les hommes ,bronzage cuivré et « rayban » rutilantes, roulant les mécaniques, les enfants suivant derrière , les mains pleines de bonbons ou de churros.



Nous retrouvons le havre du Centre pour une petite sieste au soleil au bord de la piscine. Mais pour la baignade nous préférons le bassin d'eau de mer et ses massages des gambettes. Délicieux! Tout ça nous amène vers 17 heures sur la terrasse du bar dominant la mer. Un pur moment de thé, de lait et de petits biscuits pour tenir le coup jusqu'au repas du soir. Un passage au hammam nous plonge dans une béatitude un peu molle. Nous retrouvons la chambre pour une énième douche. On va finir par se transformer en éponges dans ce milieu essentiellement aquatique!
Plus tard, la salle de restaurant nous accueille au son des guitares désormais familières. Un groupe de gipsys emplit l'air de voix chaudes et puissantes. Les guitares souffrent sous les assauts des accords plaqués à la catalane.
Le repas est léger et diététique. Salade pamplemousse crevettes, rougets grillés, fromage blanc au coulis de fruits. L'atmosphère est zen au maximum.
Malgré les admonestations d'un des chanteurs qui nous met en garde contre le tempérament de feu de ses congénères, nous décidons de braver les interdits et d'aller prendre un bain de foule nocturne. La place de l'église grouille de monde. J'entr'aperçois furtivement ma diseuse de bonne aventure qui a dégoté une autre naïve dans mon genre. Nous rentrons à l'hôtel en passant par le campement des Gitans,pour conjurer une bonne fois le sort, le mauvais oeil et la frilosité xénophobe des autochtones. Toujours vivantes, et énergisées par cette première journée folle d'expériences diverses, nous finissons lovées dans une douce torpeur sur notre lit en 180 devant un épisode de Docteur House... Les rêves promettent d'être chauds.



Vendredi 22

J'émerge d'une nuit de délices. Il paraît que j'ai ronflé: des preuves! En tous cas, moi, les oiseaux ne m'ont pas réveillée. Un bon petit déjeuner au buffet bien garni va nous permettre de démarrer en beauté le programme de soins intensifs .
La doudou attaque la première: modelage à l'eau de mer et à l'huile de Sésame (ouvre toi).. Le masseur a la poigne, paraît-il. Je confirme. Et le deuxième soin malmène encore plus notre amie commune: la cellulite...Le jet d'eau de mer remonte le long des cuisses et va traquer les adipocytes qui font visiblement la gueule d'avoir été délogés sans préavis.
Puis vient l'emballage aux algues. Pendant vingt minutes, nous voilà transformées en sushis. L'odeur de goémon est un peu nauséabonde mais c'est pour la bonne cause.
Le dernier soin ne nous fait pas quitter pour autant la métaphore poissonnière. Vingt minutes de court bouillon dans une eau vraiment très chaude et pleine de bulles, et je ressemble à une langoustine cuite à point.
Précisons qu'entre chaque soin, nous remontons au solarium nous 'emplir du bonheur de lézarder au soleil.
Epuisant! Il nous faut ensuite nous rhabiller, tout ranger, vider la chambre et remplir le coffre de la voiture. Heureusement, nous gardons le parking.

Après la sempiternelle douche, nous nous remettons en quête d'un restaurant où assouvir notre faim stimulée par l'air marin et l'activité intense de nos cellules.
Nous nous replongeons dans l'ambiance gitane. La placette est noire de monde. Ca joue, ça chante, ça crie, ça gesticule. Au moment du dessert, notre petite guinguette est envahie par un groupe de chemises camarguaises qui parlent un peu trop fort. Nous préférons déguster une glace en posant le bout des orteils un peu plus loin, sur la plage. Suivent deux heures de lèche vitrine méthodique, ou qui tente de l'être, le plan des ruelles n'étant pas très rectiligne! Je finis par trouver la petite tunique turquoise que je mettrai au mariage de mon cousin. Avec les chaussures assorties. Bonne pioche. Nous terminons sous un soleil de plomb par le marché, qui propose aux pèlerins tout ce qu'il faut pour la caravane: tapis, casseroles, matelas, nappes, couvertures, charbon de bois...
La tête bruissante et explosée, nous décidons d'expérimenter la salle de relaxation. Nous nous retrouvons dans la pénombre d'une salle très douillette, avec en fond sonore une voix monocorde qui récite les principes de base de la sophrologie. Ma voilà ramenée à mes cours d'accouchements, mais je me laisse aller au bord du sommeil, un peu trop au bord, tellement au bord que je tombe. Quelle sieste! Un peu brutalement interrompue par une employée peu délicate qui nous réveille en allumant la lumière et en rigolant. Nous ne manquerons pas de rouspéter en bonne et due forme auprès de la responsable. Si c'est pas permis de faire peur aux gens comme ça ! Les battements de mon coeur enfin calmés, nous repartons faire bronzette une dernière fois.
Alors s'enchaînent d'autres dernières fois: dernières photos, dernier hammam, dernière douche... On rend les peignoirs, et comme disait ma grand-mère, si tu oublies quelque chose en partant, c'est que tu as envie de revenir...
J'ai oublié mon ordinateur à la réception de l'hôtel. Bien en sécurité. Je m'en suis aperçue à 70 km de là, le soir à neuf heures, alors que nous dégustions une pizza en débattant de la nature et de la culture. Mon corps avait signifié à mon cerveau, par cet oubli freudien, combien il aurait aimé rester dans ce lieu de délices...


Pour Ph.
sans qui j'aurais pu ne jamais
connaître cette
expérience unique.

16 mai 2009

Syntaxe



"Mais, quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plus frêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encore longtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sans fléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir."

extrait de "A la recherche du temps perdu" Marcel Proust.

Je lisais au soleil ce matin et je feuilletais télérama en sirotant mon thé avec des mines d'épicurienne enveloppée dans la torpeur satinée des petits matins d'été, quand je tombai en arrêt devant la lettre d'un lecteur agacé: celui-ci déplorait que les phrases des journalistes fussent de plus en plus courtes, afin que le quidam moyen et décérébré puisse encore comprendre ce qu'il lit. Et il est vrai que dans ce monde de zapping et de vitesse, les longues phrases proustiennes ne sont plus de mise. Il faut haleter, hâcher menu la syntaxe, réduire la phrase à une saccade, à une rafale.Parfois à un seul mot.Et pourtant, qui dira le bonheur de construire ,comme une cathédrale ,une longue phrase, en visant comme un maître d'oeuvre l'harmonie finale de l'ensemble, et en veillant à ce qu'aucune faute , aucune erreur ne vienne déséquilibrer
l'édifice par sa lourdeur ou son absurdité ? La langue permet de si subtils détours que tous les poètes et les écrivains les ont empruntés à leur manière comme autant de chemins de traverse. Voila pourquoi j'apprends à mes élèves à sertir et à ciseler leurs phrases comme des joyaux.A n'être jamais contents de leur premier jet, toujours pauvre et manquant cruellement de pureté. Et puis, au bout de cinq ou six reprises (cent fois sur le métier remettez votre ouvrage) un début de phrase légèrement littéraire apparaît timidement. Et l'enfant tourne vers moi des yeux émerveillés d'avoir pu commencer à exprimer sa pensée de manière plus précise ou plus élégante.D'en être capable. Quelle victoire pour moi qui ne vit que pour ça!
Pour ceux que la difficulté ne rebute pas, je vous conseille "Absalon! Absalon!" de William Faulkner.Là, vous trouverez à chaque page des phrases monumentales, des montagnes, des mausolées, des assemblages de mots si parfaits que l'on en ressort à bout de souffle comme après un corps à corps avec un adversaire aussi fort que vous.Et même si vous ne réussissez pas à aller au bout de l'histoire, au moins vous aurez pris une fulgurante leçon de langage. Et ça fait du bien.

13 mai 2009

Tant d'Energie !

Ca y est, je crois qu'après une semaine où j'ai essayé de retrouver ma sérénité , entre les fleurs de mon jardin et les cimes enneigées du week-end, quelques épisodes de docteur House et une certaine propension que j'ai à positiver, je peux exprimer ma colère.
C'est FD qui va être contente. Bon alors j'ai quoi sur le coeur? Eh bien, au risque de me répéter, une certain ras-le-bol de cet engrenage dans lequel nous sommes tous englués au boulot. Ras-le -bol de remplir des tableaux, des comptes-rendus, des projets, des enquêtes, des commandes, des devis, des budgets, ras -le -pompon de compter les heures (ça j'en ai déjà parlé dans un précédent billet) ras-la -patate surtout des réunions. La réunionnite aigüe est une maladie inventée dans les années 70, et qui sévit toujours à l'état endémique dans l'éducation nationale. On fait des réunions de parents, de conseil des maîtres, de conseil d'école, de suivi, d'équipe éducative, d'association, de préparation de la kermesse ou du loto, pédagogiques de circonscription, de département, des réunions de régulation, de mise en place de projets, de concertation, de bilan, d'information syndicale, bref, on se réunit à tour de bras, et je crains que certaines réunions n'aient pour objet que de planifier et d'organiser de nouvelles réunions dans lesquelles on parlera des précédentes réunions. Je suis dépitée. Trop c'est trop! Tant d'énergie se gaspille ainsi en choses parfaitement inutiles à l'enseignement pour lequel nous sommes formés.Si l'on consacrait toute cette énergie malencontreusement utilisée dans des tâches ingrates et inutiles, à préparer nos cours et à corriger nos copies, à faire des recherches à la bibliothèque pour donner à nos élèves le meilleur de la culture universelle, les performances du système éducatif en seraient prodigieusement améliorées. Que penserait-on d'un bateau où l'équipage passerait son temps à se réunir sur le pont, délaissant la salle des machines et les artimons, s'épuisant à se demander pourquoi il y a du vent, quelle est la meilleure technique de pêche, à écrire des projets ou à remplir des tableaux pour déterminer l'âge du capitaine et l'influence de la masturbation des crabes sur le recul des falaises?
Nous sommes sur ce bateau là, et il prend l'eau dangereusement. Dans la tempête, chacun doit être à son poste. Prenons garde à ce que le navire ne devienne pas, d'ici peu, une galère.

10 mai 2009

Le Géant de Provence





Imaginez un désert de pierres et de glace, parsemé de plantes subpolaires, rares taches vertes dans un univers essentiellement minéral...
Ce monde étrange et pénétrant domine pourtant une des régions les plus chaudes de notre beau pays : la Provence de Giono, aux cigales assommées de soleil... Bizarrerie géologique que cette montagne énorme qui culmine à presque 2000 mètres d'altitude. A l'assaut de ses pentes fortement inclinées, des centaines de cyclistes courageux ou téméraires se lancent dans l'espoir d'atteindre le sommet en arrivant entier: beaucoup d'appelés, peu d'élus. En haut, les fils d'Eole se déchaînent en tous sens comme pour marquer la supériorité de la nature sur l'être humain. Ce mont est le théâtre de combats permanents. Défis à la pesanteur et aux lois de l'équilibre, le relais de télévision et l'observatoire prouvent que l'homme n'est jamais à bout de ressource pour dompter la nature en furie. Lutte entre les deux pôles du thermomètre, chaleur écrasante en été dans le pierrier, aussitôt suivie d'un froid glacial . Combat de l'ombre et de la lumière, des nuages qui couronnent la cime et du soleil implacable inondant un ciel d'un bleu presque noir. Lutte acharnée des cyclistes contre la gravité, la lassitude, les crampes, le renoncement. Lutte de la pente contre les freins des voitures, dégageant des odeurs de bakélite brûlée à chaque virage.
Et là, sur le promontoire battu par les vents, mes pensées agitées tout d'abord se sont calmées. "On est les rois du monde!" ai-je eu envie de crier. Mais aucun son n'est sorti de ma bouche subjuguée par l'âpre et définitive beauté de ce paysage lunaire et fulgurant.

09 mai 2009

Sous le soleil

Sous le soleil exactement,
il fait beau,
je me repose,
c'est le week-end,
sérénité retrouvée........

06 mai 2009

aphorisme

Rien à dire ou trop à dire se rejoignent parfois en une sorte d'apathie, de paralysie totale. J'hésite entre déballer mon sac ou le garder pour un jour meilleur où j'aurai les idées plus claires. Pour l'instant, contentons-nous de cet aphorisme des années 70 "C'est pas parce qu'on n'a rien à dire qu'il faut fermer sa gueule". Et allons nous coucher, nous ferons bien.

02 mai 2009

Julien


Merci à Delphine pour ses lumineuses explications.
Je lui dédie cette magnifique chanson de Julien Clerc,
ainsi qu'à ma petite soeur chérie.

01 mai 2009

Et si c'était vrai?

Il y a des jours comme ça, où l'on se dit que tout est clos, muré, joué d'avance. En tombant par exemple sur un site agitateur de neurones comme celui-ci.Les êtres humains seraient manipulés dans leur grande majorité par une oligarchie un peu mystérieuse, détenant à elle seule tous les pouvoirs et tous les secrets. Ca donne à réfléchir. Allez voir les "10 stratégies pour manipuler l'opinion", et vous verrez que ce qui peut sembler un délire paranoïaque ressemble pourtant à s'y méprendre à ce que nous vivons actuellement en France.Cette théorie du complot fait sourire, mais s'il n'y avait qu'un demi-quart de l'ombre d'une chance que tout cela soit vrai?....Je suis par exemple frappée par l'insistance avec laquelle les médias se sont jetés sur cette providentielle grippe porcine mexicaine, alors que la grippe "normale" fait deux cent cinquante morts tous les ans et que tout le monde s'en contrefiche. Coup de marketing juteux pour les labos? Ou volonté délibérée de masquer certains pans de l'information un peu gênants comme les élections européennes, par exemple, dont personne ne parle. On voudrait éloigner les quidams moyens des urnes, qu'on ne s'y prendrait pas autrement...Tout cela me rend si triste en ce premier mai...