Le dernier billet de Zénondelle m'a inspiré encore quelques réflexions à l'aube de ce nouveau quinquennat, croisant les doigts pour qu'il soit moins désastreux que le précédent.
Oui je sais, encore un billet politique, mais après , promis, je me calme.
Les cartes politiques sont brouillées depuis des années. Quelques exemples?
Les valeurs républicaines sont galvaudées et chahutées de tous côtés, tout le monde s'arrache maintenant le drapeau tricolore, la laïcité, l'hymne et la devise.
La gauche est amollie, édulcorée par les médias qui la présentent comme une alternative à peine différente de la droite, le front de gauche est ridiculisé, le centre s'est dégonflé comme une baudruche, les écologistes passent pour de doux dingues et le parti bleu foncé banalise ses propos xénophobes sans vergogne en se faisant passer pour un honnête parti démocratique.
Les marionnettes des Guignols deviennent les doubles de leurs modèles, contribuant à jeter le trouble dans les consciences mal aiguisées à l'utilisation du second degré.
Notre hypocrite omni-président jure ses grands dieux qu'il n'est pas le président des riches, mais il est élu à 82 pour cent sur l'île de "Saint Barth". Et pas un journaliste pour relever cette étrange coïncidence. Pour secouer le cocotier des paradis fiscaux.
Il fait hier l'appel du pied à un parti aux fondements et aux théories néo-nazis, et aujourd'hui il s'incline mielleusement sur la tombe du soldat qui a combattu les mêmes pendant la guerre au péril de sa vie.
Le jour du débat, il traite son adversaire de menteur et de calomniateur, et aujourd'hui ils déposent ensemble la gerbe, en se faisant des courbettes. Le jeu politique est constamment faussé par les intérêts, les compromissions, les alliances triangulaires ou octogonales.
Que comprendre? N'y a-t-il plus un seul enfant pour crier que le roi est nu? Et que tout cela n'est qu'une immense mascarade?
Chacun se réclame de Jaurès qui, le pauvre, doit faire la toupie dans sa tombe à force de se retourner.
Devant ce paysage flou, les citoyens lambda, qui n'ont pas suffisamment reçu de leçons d'éducation civique, à cause d'une errance pédagogiste vieille de quarante ans, selon laquelle il ne fallait plus apprendre la Marseillaise aux enfants de peur de les traumatiser, ces citoyens donc, ont pour la plupart, hélas, la conscience politique d'une huître. Les riches ont celle de leur porte-feuille, ce qui revient au même.Beaucoup ne savent plus où donner du bulletin, dégoûtés pour longtemps des politicards qu'ils mettent tous dans le même sac fangeux. Pour ceux-ci, aucun ne vaut la corde pour le pendre.
Quant à la dernière catégorie, ceux qui réfléchissent, encore en majorité, il faut l'espérer, et parmi eux quelques anciens, bobos, intellos de gauche, penseurs, profs de philo (catégories bien méprisées aussi par le pouvoir en place, et définitivement classés dans la catégorie dangereux gauchistes) il est sans doute temps de se lever pour dire que l' en a légèrement marre d'être pris pour des cons.
Car oui, on peut le dire, on nous prend vraiment trop pour des cons: ce phénomène a commencé à s'amplifier en mai 2005, lorsque le non du peuple à la constitution ultra-libérale européenne a été gentiment mis à la poubelle, suivi de celui des Irlandais, sans autre forme de procès.
Oui, il est temps d'exiger que l'on remette un peu d'ordre à cette chienlit du vingt-et-unième siècle, de rassembler les indignés et les citoyens du monde mais patience! cela s'appelle une révolution, et les Lumières ne l'ont pas faite en un jour...